Texte intégral
GERARD LECLERC
Bonjour Bruno LE MAIRE.
BRUNO LE MAIRE
Bonjour Gérard LECLERC.
GERARD LECLERC
Et nouvelles restrictions, les fermetures des écoles et de commerces dits qui ne sont pas de première nécessité, avec beaucoup de questions, avec un couac ce matin, beaucoup de familles se demandent ce qu'elles vont faire de leurs enfants. Est-ce que les assistantes maternelles pourront accueillir les enfants ? On ne sait pas.
BRUNO LE MAIRE
Ecoutez, ça sera décidé dans la journée. Adrien TAQUET, qui est en charge ces sujets, va recevoir les représentants des gardes à domicile, donc on verra quelle sera la décision qui sera prise. Il y a une logique qui est derrière toutes les décisions prises par le président de la République, c'est la sécurité sanitaire des Français, et freiner le virus. Donc c'est sur cette base-là que sera prise la décision dans la journée.
GERARD LECLERC
Elle sera prise dans la journée. D'une façon générale, ces fermetures d'établissements scolaires, des magasins, eh bien ça va perturber nécessairement l'activité économique. Le MEDEF parle d'un coup de massue. Est-ce que vous n'êtes pas en train de compromettre la reprise de l'activité ?
BRUNO LE MAIRE
Non, je ne crois pas. Ce que je sais, c'est que c'est très dur pour les commerçants, c'est un choc moral, c'est un coup au moral très dur, et j'en ai parfaitement conscience, tous ces commerçants qui avaient commencé à redémarrer, qui avaient rouvert, qui ont des stocks, j'en dirai un mot tout à l'heure, qui à nouveau sont obligés de baisser de rideau. Il n'y a rien de plus dur pour un commerçant que de devoir baisser le rideau. Et je pense aussi à tous ceux qui sont fermés maintenant depuis des mois, les restaurants, les bars, les salles de sport. Donc c'est un coup au moral très dur pour beaucoup de Français. Et je veux simplement leur dire que comme depuis le début de la crise, nous sommes totalement derrière eux, que le gouvernement, le ministère de l'Economie et des Finances en particulier, nous sommes totalement derrière eux pour les soutenir dans cette période-là. Sur l'impact, sur l'activité économique, nous sommes en train de l'évaluer, il est évident que lorsque vous fermez 150 000 commerces, que vous avez toute une partie de l'activité touristique qui ne peut pas tourner, que vous avez des écoles qui sont fermées, cela aura bien entendu un impact sur l'activité économique en 2021, nous sommes en train de le chiffrer et je donnerai des précisions d'ici quelques jours.
GERARD LECLERC
Vous aviez jusque-là avancé le chiffre de 5,8% de croissance, ça va être moins donc, autour de 5,5, un peu moins ?
BRUNO LE MAIRE
Je donnerai, une fois encore je donnerai une nouvelle évaluation...
GERARD LECLERC
Mais il y aura une conséquence.
BRUNO LE MAIRE
Il y aura nécessairement une conséquence sur le niveau de la croissance en 2021.
GERARD LECLERC
Donc qui sera en-dessous de 5,8%. Vous parliez des aides, les commerçants, les entreprises, les PME notamment, disent qu'il y a un certain nombre de trous dans la raquette, par exemple sur le chômage partiel, il y a un reste à charge de 15%, pour les commerçants et bien sûr les stocks, sur les loyers etc., est-ce qu'il ne faut pas réévaluer encore un peu ces aides ?
BRUNO LE MAIRE
Nous avons entendu évidemment les critiques et les reproches des commerçants. Moi, ma méthode depuis le début a toujours été la même : apporter une réponse, le plus vite possible, la plus efficace possible, et puis comme je l'ai fait hier avec le ministre délégué aux PME Alain GRISET, recevoir les représentants des commerces qui sont fermés, je l'ai fait pendant plus d'une heure hier, pour voir comment est-ce que nous pouvons améliorer les choses. Donc je voudrais bien préciser à quelles aides les commerçants qui sont fermés ont droit aujourd'hui. D'abord ils ont droit au fonds de solidarité, avec un montant de 10 000 €, mais qui pourra aller pour la première fois pour eux, jusqu'à 20% de leur chiffre d'affaires dans une limite de 200 000 € par mois. C'est la première fois que les commerçants auront droit à cette aide de 20% du chiffre d'affaires jusqu'à 200 000 € par mois, c'est une somme qui est importante. Deuxième chose, pour ceux qui ont un chiffre d'affaires supérieur à un million d'euros, ils ont le droit à la prise en charge des coûts fixes, jusqu'à 10 millions d'euros, donc c'est un point très important, ça permet pour les plus grosses structures, d'avoir une indemnisation des coûts fixes qui est très forte et très généreuse. Et puis il y a là-dedans certaines structures, je pense à tout ce qui est les loisirs indoor, les sports indoor, je pense au bowling, je pense à tout ce qui est thalassothérapie thermale, qui auront aussi droit à cette couverture. En troisième lieu, nous allons prendre en charge les stocks. Ça c'est un point qui est très important, je pense aux commerces d'habillement, de maroquinerie, de sport, de vente de chaussures. Ils ont constitué des stocks qui sont très importants. Nous prendrons le montant d'indemnisation auquel ont eu droit ces commerces quand ils étaient fermés en novembre, et nous leur donnerons 80% de cette indemnisation, pour les indemniser des stocks qu'ils ont constitués et qu'ils n'arriveront pas à écouler. Ça représente environ 6 000 € par commerce pour 35 000 commerces, c'est-à-dire 200 millions d'euros pour les commerçants qui sont concernés. Enfin dernière chose, nous allons traiter le problème des reprises. C'est un problème très important pour beaucoup de gens qui ont repris un restaurant, en septembre, en octobre dernier, ils se disaient " ça va redémarrer ", tous ceux qui ont fait 0 chiffre d'affaires, eh bien à partir de janvier nous les indemniserons sur leurs charges fixes, parce qu'ils ont fait le choix de l'entrepreneuriat, ils ont été bloqués par des mesures sanitaires, il est légitime qu'on leur vienne en aide. Donc vous voyez, fonds de solidarité, aide aux charges fixes, stocks, reprises, c'est les quatre mesures que nous mettons en place pour vraiment répondre à toutes les attentes des commerçants.
GERARD LECLERC
Alors tout ça c'est très bien, sauf que ça coûte de l'argent, on parle de 11 milliards, est-ce que vous ne confirmez ce chiffre ? 11 milliards supplémentaires par mois, ça veut dire que le " quoi qu'il en coûte ", c'est pour tout le temps ?
BRUNO LE MAIRE
Je confirme effectivement le chiffre de 11 milliards d'euros...
GERARD LECLERC
Jusqu'où ?
BRUNO LE MAIRE
Ce n'est pas 11 milliards supplémentaires, c'est 11 milliards au total, dont vous avez quasiment...
GERARD LECLERC
C'est sur un mois, quand même, l'idée c'est...
BRUNO LE MAIRE
Sur un mois, tout à fait, 11 milliards sur un mois, dont la moitié, 5 milliards, pour le seul fonds de solidarité, puisque comme nous l'avons étendu pour les 20% de chiffre d'affaires à tous les commerçants qui sont fermés, ça a un impact évidemment sur le fond de solidarité. Mais notre stratégie économique n'a pas varié depuis le début de la crise. Nous protégeons ceux qui souffrent, nous protégeons les salariés, nous protégeons les commerçants, nous protégeons les entreprises, pour pouvoir redémarrer plus fort le jour où les contraintes seront levées.
GERARD LECLERC
Mais, il n'y a pas de limite ? Ça coûte des sommes invraisemblables ! Comment... ça peut continuer comme ça à dépenser, sans penser à rembourser ?
BRUNO LE MAIRE
Ça coûte moins cher Gérard LECLERC, qu'une vague de faillites, qu'un tsunami de licenciements, que la nécessité de reconstituer ensuite des entreprises, des commerces, de former, de qualifier des salariés qui auraient perdu leur formation et leur qualification. Donc c'est un vrai choix stratégique, c'est un investissement sur les compétences et sur l'économie française, sur les entreprises françaises. C'est ce qui va nous permettre, et je veux vraiment passer ce message de grande confiance et de détermination totale à tous les Français qui nous écoutent, c'est ce qui va nous permettre de rebondir fort, dès que les contraintes de sécurité sanitaire seront levées, parce que nous aurons préservé toute notre capacité à créer de la croissance et à créer des emplois.
GERARD LECLERC
Mais, vous savez ce qu'on dit, on dit : si ces mesures, si ces nouvelles restrictions avaient été prises dès le mois de janvier, eh bien on aurait gagné 2 mois, et donc tout le monde y aurait gagné, y compris l'Etat.
BRUNO LE MAIRE
Oui, on peut prendre l'exemple allemand où on a pris ces mesures-là plus tôt, et puis il a fallu les continuer, ça a coûté très cher, et ça n'a pas nécessairement stoppé la propagation du virus.
GERARD LECLERC
Donc pas de regrets sur le...
BRUNO LE MAIRE
Non, je pense que nous avons fait des choix avec le président de la République et le Premier ministre, qui étaient des choix responsables, nous avons voulu tenir jusqu'au moment où il était nécessaire de renforcer les règles sanitaires, ça nous permet d'avoir une période devant nous qui est une période qui je l'espère sera la plus courte possible, et les choix économiques de soutien à l'économie, nous permettront de rebondir rapidement. Dès que les contraintes seront levées vous aurez un appareil de production économique français qui sera prêt à redémarrer.
GERARD LECLERC
Alors, vous parliez d'un message de confiance, il y a un sondage IFOP ce matin d'où il ressort que 77 % des Français sont, soit résignés, soit révoltés. 13% seulement ont confiance. C'est inquiétant non ?
BRUNO LE MAIRE
Mais, qu'il ait une lassitude dans le pays, je le comprends parfaitement, il faut voir ce que vivent les Français depuis maintenant plus de 12 mois, puisque ça remonte à mars dernier. Des confinements, des couvre-feux, des règles sanitaires, une vie sociale qui est réduite à quasiment rien, des relations humaines qui sont très touchées, des activités culturelles que vous ne pouvez plus pratiquer, des activités sportives qui sont réduites, des enfants, j'en ai quatre moi-même qui sont profondément perturbés. C'est très dur pour les familles d'avoir des enfants qui sont perturbés, que ce soit un petit, un ado ou un plus grand qu'a commencé la fac et que l'on voit tous les jours devant son ordinateur suivre ses cours en visio parce qu'il n'a pas droit à ce à quoi devrait avoir droit n'importe quel jeune de 20 ans, c'est-à-dire des études dans un lycée, dans une université avec ses camarades, où il peut se retrouver ensuite, où il peut échanger avec le professeur à l'issue du cours, ils n'ont plus droit à ça. Donc, que les Français éprouvent cette immense lassitude, je le comprends. Mais moi, ce que je veux leur dire, c'est que nous restons une Nation, avec des réserves de puissance, de générosité, d'inventivité exceptionnelles. N'oubliez jamais la chance que c'est d'être Français, à quel point vous avez Nation qui vous protège lorsque les choses sont difficiles, et qui a des perspectives devant elle. Nous allons rebondir fort, nous retrouverons ce qu'est la Nation française, c'est-à-dire du dynamisme économique et une culture qui nous rassemble.
GERARD LECLERC
Alors justement Emmanuel MACRON a esquissé une sortie de crise, progressive à partir du 15 mai. Il y a quand même la question : est-ce qu'on peut vraiment cette fois-ci y croire, et à quelles conditions ?
BRUNO LE MAIRE
Je pense que c'est très important de fixer les perspectives.
GERARD LECLERC
Oui mais jusque-là elles ont toujours été démenties, c'est ça qui est ennuyeux.
BRUNO LE MAIRE
Oui, mais c'est important de pouvoir dire au peuple français : voilà, on fait un effort pendant quelques semaines, mais il y a une perspective à la mi-mai de pouvoir rouvrir les terrasses, les restaurants, on peut commencer à y réfléchir, s'y préparer, on a tous besoin d'un calendrier de sortie de crise. Je pense que c'est...
GERARD LECLERC
Oui, mais il faut qu'il soit crédible, il le sera ?
BRUNO LE MAIRE
Mais il me paraît tout à fait crédible, en tout cas nous, nous y préparons, je reste toujours très prudent quand on parle de circulation du virus, parce qu'il a montré qu'il était capable de déjouer beaucoup de pronostics, mais malgré tout je pense qu'il est bon, qu'il est sain, d'avoir à l'esprit un calendrier mi-mai, pour pouvoir redémarrer les activités.
GERARD LECLERC
Mais on pourra partir en vacances cet été ?
BRUNO LE MAIRE
Mais c'est ce que je souhaite. Moi, vous savez ce que je souhaite c'est qu'on puisse revenir à la vie normale le plus vite possible.
GERARD LECLERC
Le Plan de relance, 100 milliards, où on en est ? Et puis surtout est-ce qu'il ne faut pas le muscler ? Voilà, est-ce que ça suffit. ? Il y a... François BAYROU a dit " ce serait bien de le doubler ", aux Etats-Unis, Joe BIDEN qui avait déjà mis 1 900 milliards, en rajoute autant pour les infrastructures. 100 milliards, c'est suffisant ?
BRUNO LE MAIRE
D'abord, comparaison n'est pas raison. 1 900 milliards de dollars américains, de l'autre côté 750 milliards d'euros européens...
GERARD LECLERC
Ça c'est au niveau européen.
BRUNO LE MAIRE
Vous rajoutez les plans nationaux, il faut rajouter le fait surtout que nous avons une protection sociale très forte. Dans le plan Biden de 1 900 milliards de dollars, vous avez surtout beaucoup de chèques aux personnes les plus démunies. Nous, nous avons la protection sociale et nous avons l'activité partielle qui a permis de couvrir ces dépenses.
GERARD LECLERC
100 milliards, quand même...
BRUNO LE MAIRE
Ensuite, 100 milliards, d'abord ça marche bien, et je tiens à remercier toutes les entreprises, tous les Français qui rénovent leurs bâtiments, tous ceux qui utilisent la prime à la conversion, on a déjà dépensé 26 milliards sur les 100, en à peine 3 mois, c'est un très beau résultat, c'est la preuve que le Plan de relance était bien calibré, répondait aux attentes à la fois des entreprises, des ménages, des administrations, et donc moi, ma détermination elle est d'accélérer le décaissement de ce plan.
GERARD LECLERC
Voilà, mais pas plus, on en reste là.
BRUNO LE MAIRE
Si. Pas plus pour le moment, nous verrons d'ici...
GERARD LECLERC
Ça pourrait changer.
BRUNO LE MAIRE
Nous verrons d'ici la fin de l'année, le début de l'année 2022, si tous les crédits sont épuisés et qu'on s'aperçoit qu'il y a des politiques qui méritent d'être encore soutenues, nous ferons le point à ce moment-là. Mais vous savez, pour ne pas m'emmêler les pinceaux, j'essaie de faire les choses avec méthode, les unes après les autres. Je consacre tout mon temps à m'assurer que l'argent va bien directement chez les Français, sur les territoires. La semaine dernière j'étais à Fos-sur-Mer, j'ai visité l'aciérie d'ArcelorMittal, on met 15 millions d'euros pour décarboner cette aciérie, eh bien je vais sur le terrain voir si ces 15 millions d'euros, ils sont bien dans l'entreprise, que ça crée des emplois pour les salariés et que tout ça tourne bien.
GERARD LECLERC
Et les 750 milliards du plan européen, vous en avez vu la couleur ?
BRUNO LE MAIRE
Pas encore.
GERARD LECLERC
Ah, c'est un problème, non ?
BRUNO LE MAIRE
Mais vous savez, je ne sais pas si vous connaissez cette série télévisée qui s'appelait « Rintintin ». Elle est un peu datée, mais c'était belle série avec le chien. Il y avait une très belle formule : " La cavalerie arrive toujours à temps ", donc moi je constate que la cavalerie américaine elle arrive à temps, que l'argent il est là, il est aux Etats-Unis, j'aimerais que la cavalerie européenne arrive aussi à temps. Et je ne vous cache pas ma préoccupation de voir qu'à l'heure où je vous parle, la mesure sur les ressources propres, celle qui doit nous permettre de décaisser l'argent européen, n'a toujours pas été ratifiée par les 27 Etats membres de l'Union européenne, qu'il y a même des Etats comme l'Allemagne, qui mettent des délais supplémentaires, puisque la Cour constitutionnelle allemande a été saisie, pour savoir si oui ou non il fallait décaisser cet argent. Moi j'ai promis aux Français que l'argent européen arriverait au début de l'été, début juillet, j'aime bien pouvoir tenir mes promesses.
GERARD LECLERC
Donc il faut que l'Europe...
BRUNO LE MAIRE
J'aime bien pouvoir tenir mes promesses et j'aimerais que l'Europe comprenne que nous ne pouvons pas attendre pour disposer de cet argent, qu'il faut accélérer les procédures, et que l'histoire ne repasse pas les plats. La croissance c'est maintenant. La relance c'est maintenant. En 2022 ou 2023 ce sera trop tard, les Chinois et les Américains nous seront passés déjà devant. Donc que l'Europe retrouve le sens de l'histoire, comprenne qu'il faut aller vite et que cet argent de la relance qui a été promis aux citoyens européens, doit arriver désormais dans les Etats européens, ils en ont besoin.
GERARD LECLERC
Voilà qui est clair. Rapidement, la Loi climat, les députés de la majorité ont durci l'interdiction de la publicité pour les énergies fossiles. Est-ce que ça ne risque pas d'avoir des conséquences là aussi, de freiner peut-être certaines activités industrielles ?
BRUNO LE MAIRE
Je ne crois pas que ça ait des conséquences sur les activités industrielles, en tout cas, nous ont veillé à trouver avec Barbara POMPILI un bon équilibre. Je rappelle que dans le mot transition écologique il y a le bout transition, et moi je suis très soucieux de faire en sorte qu'on accompagne les industries, on accompagne les salariés, on accompagne les ouvriers. Vous ne pouvez pas dire à un ouvrier : voilà, votre activité désormais est obsolète, il faut que vous fassiez quelque chose, quelque chose d'autre. Ça ce n'est pas possible. Il faut accompagner les gens, prévoir des temps de transition. Je comprends qu'on veuille aller très vite sur la transition écologique, accélérer tout le temps. Attention, quand on va trop vite on peut aussi se casser la figure. Il faut savoir prendre le temps des transitions, c'est ce qui nous permettra d'avoir une lutte contre le réchauffement climatique qui sera solide, crédible, et qui ne fera pas de dégâts sociaux.
GERARD LECLERC
Les leçons de la crise, on a parlé un peu d'humiliation pour la France, c'était le seul grand pays qui est au Conseil de sécurité de l'ONU, à n'avoir pas développé un vaccin. Est-ce qu'il n'y a pas un problème ? Qu'est-ce qu'on fait face à ces laboratoires qui donc ont été dans cette incapacité de vaccins, et d'une façon générale sur d'autres produits qui tiennent à la santé, on pense aux masques, aux tests etc., est-ce qu'il n'y a pas comme leçons à tirer qu'il faut relocaliser en France, qu'il faut développer la recherche en France ?
BRUNO LE MAIRE
De toute façon il faudra tirer les leçons de cette crise, et qu'est-ce qui a marché et où est-ce qu'il y a eu des échecs. Je pense qu'il est toujours bon de reconnaître ses échecs, c'est ce qui permet de rebondir et de corriger ce qui mérite d'être corrigé. Mais je comprends parfaitement que les Français se posent la question : pourquoi sommes-nous la seule grande puissance, car nous sommes une grande Nation, qui n'a pas été capable de développer son propre vaccin, en temps utiles. C'est une question qui est légitime. Mais je veux aussi insister sur le fait que cette crise va nous permettre de développer de nouvelles chaînes de production, d'investir dans de nouvelles industrie, je pense Gérard LECLERC que nous ne l'aurions jamais fait s'il n'y avait pas eu cette crise. Nous avons désormais développé des batteries électriques françaises et allemandes, on ne l'aurait jamais fait sans la crise. Nous allons développer de l'hydrogène massivement, la production d'hydrogène vert en France, on ne l'aurait jamais fait sans la crise. On a mis 7 milliards dessus. Nous allons développer des capacités de production de semi-conducteurs, en nombre plus important et de taille plus réduite, on ne l'aurait jamais fait si on ne s'était pas aperçu à la faveur de cette crise, qu'ils étaient tous produits ou quasiment tous par TSMC à Taïwan, qu'on en était dépendants et que ça pouvait bloquer nos usines de production de voitures. Donc nous allons tirer des choses positives de cette crise, notamment plus d'indépendance industrielle, plus de souveraineté économique, je pense que c'est une bonne chose.
GERARD LECLERC
Et les grandes réformes, c'est fini ? Les retraites c'est fini ? On n'aura pas le temps ?
BRUNO LE MAIRE
Je pense que les grandes réformes et la transformation du pays sont constitutives de l'identité du président de la République, et de la majorité à laquelle j'appartiens.
GERARD LECLERC
Donc il y aura encore des réformes.
BRUNO LE MAIRE
Il est toujours bon d'être fidèle à sa culture.
GERARD LECLERC
Et les retraites, il faut les faire ?
BRUNO LE MAIRE
Il est toujours bon d'être fidèle à sa culture, et vous savez l'importance que j'attache à cette réforme des retraites, parce que j'aime le système par répartition, je considère que c'est un bon système. Si vous voulez qu'il dure...
GERARD LECLERC
Et donc il faudrait faire cette réforme.
BRUNO LE MAIRE
Il faut pouvoir le financer.
GERARD LECLERC
Il faudra la faire. Un seul mot sur Roselyne BACHELOT. Elle va mieux ?
BRUNO LE MAIRE
Je l'ai eue régulièrement, soit au téléphone, soit par SMS, elle est sortie de l'hôpital, ce qui m'a fait un immense plaisir, ce qui nous a tous fait un immense plaisir, donc je lui souhaite le retour le plus rapide, avec la forme, l'énergie et l'humour qu'on lui connaît.
GERARD LECLERC
Merci Bruno LE MAIRE, bonne journée.
BRUNO LE MAIRE
Merci à vous.
GÉRARD LECLERC
Bon week-end.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 12 avril 2021