Texte intégral
ROMAIN DESARBRES
Des vaccins PFIZER doivent sortir aujourd'hui et pour la première fois d'une chaîne de production française. Ils vont être mis en flacon dans l'usine du sous-traitant Delpharm en Eure et Loir. Et on est en direct avec la ministre déléguée chargée de l'Industrie. Bonjour Madame la Ministre.
AGNES PANNIER-RUNACHER
Bonjour.
ROMAIN DESARBRES
Agnès PANNIER-RUNACHER, merci d'avoir choisi CNEWS et la matinale pour parler ce matin. Les premières doses de vaccins PFIZER produites ce matin, enfin à partir d'aujourd'hui à Saint Rémy sur Havre, vous confirmez le démarrage de la production.
AGNES PANNIER-RUNACHER
Oui tout à fait c'est un démarrage production que nous avons travaillé depuis 9 mois puisque nous soutenons cette nouvelle chaîne de production avec des financements publics à la faveur d'un appel à projets qui avait été lancé en juin dernier.
ROMAIN DESARBRES
En juin dernier. Combien de flacons vont être produit chaque jour ?
AGNES PANNIER-RUNACHER
Alors je ne peux pas vous donner cette information mais ce que je peux vous dire puisque nous allons lancer successivement 3 nouvelles lignes de production, celle dont on parle aujourd'hui pour le vaccin BioNTech, celle qui va démarrer d'ici grosso modo une quinzaine de jours pour Moderna et une 3ème ligne de production sur deux sites différents qui va démarrer un mois encore plus tard du côté de fin mai début juin pour Curevac, l'ensemble de ses productions plus celle de SANOFI pour JOHNSON et JOHNSON, c'est 250 millions de doses d'ici la fin de l'année produites sur le territoire français.
ROMAIN DESARBRES
250 millions de doses produites sur le sol français d'ici là la fin de l'année. Tous ces vaccins, toutes ces doses seront produites sur le sol français, où iront les vaccins ensuite ?
AGNES PANNIER-RUNACHER
Ils viseront à fournir l'ensemble des pays européens puisque nous sommes les maillons d'une chaîne de production européenne et c'est grâce à cette chaîne de production européenne qu'on peut aujourd'hui vacciner les Français.
ROMAIN DESARBRES
Qu'est-ce que vous dites à ceux qui aimeraient bien qu'on les qu'on les garde pour nous, c'est possible ?
AGNES PANNIER-RUNACHER
Je leur dis que si nous avions eu cette attitude de restriction et si d'autres pays avaient eu la même attitude de restriction, c'est-à-dire de vouloir garder ces productions à l'intérieur de leur pays, nous n'aurions aujourd'hui aucun Français vaccinés, parce que du fait de la désindustrialisation qui a quand même été portée par les gouvernements précédents celui-ci, je rappelle qu'on a perdu un million d'emplois entre 2000 et 2016 et que c'est ce gouvernement qui a recréé de l'emploi industriel, ce gouvernement qui a réinvesti dans le secteur de la santé, nous n'avons aucun site de production de substances actives d'ARN messager et malheureusement ça manque aujourd'hui cruellement. Nous avons pris le taureau par les cornes, nous investissons 460 millions d'euros dans le secteur de la santé, mais on ne crée pas un site de production du jour au lendemain. Nous avons grâce à ce travail permis la production en France de vaccins, c'est la partie enflaconnage qui démarre demain et nous espérons pouvoir d'ici quelques mois faciliter aussi la mise en place de sites de production de substances actives d'ARN messagers en France, je crois qu'il faut maintenant inverser la vapeur de cette désindustrialisation qui a malheureusement été portée par nos oppositions.
ROMAIN DESARBRES
Madame la Ministre, je voudrais qu'on parle également des suspicions des doutes autour du vaccin Astrazeneca, des peurs, la famille d'un homme de 63 ans a porté plainte après la mort du monsieur, 11 jours après l'injection de la première dose, est-ce que vous vous avez confiance dans le vaccin Astrazeneca ?
AGNES PANNIER-RUNACHER
Moi j'ai confiance dans le vaccin Astrazeneca, mes proches sont vaccinés avec ce vaccin, mon père, ma mère qui ont pourtant la possibilité d'accéder aux vaccins BioNTech, Pfizer, ma fille qui est soignante. Donc vous voyez je n'aurais pas engagé mes plus proches sur ce vaccin. Ce que je veux dire ici c'est que nous avons une agence du médicament européenne qui est une des plus strictes au monde pour qualifier la sécurité et l'efficacité des vaccins et moi je fais confiance à cette agence pour avoir prise les bonnes décisions.
ROMAIN DESARBRES
C'est-ce que, effectivement vous avez des arguments imparables mais si l'Agence européenne du médicament qui doit se prononcer dans les prochaines heures annonce un lien avéré entre thrombose et prise du vaccin, ça désorganise et donc suspendre, si l'Agence européenne du médicament venait à suspendre la vaccination avec Astrazeneca, ça désorganiserait la vaccination en France et dans quelles proportions ?
AGNES PANNIER-RUNACHER
Alors je crois qu'on n'y est pas encore, donc l'OMS vient à nouveau de réaffirmer hier soir le bénéfice considérable qu'apporte le vaccin Astrazeneca. Il faut avoir conscience qu'aujourd'hui nous luttons contre un virus qui tue et l'enjeu c'est d'empêcher la circulation de ce virus et le vaccin est un des moyens d'empêcher la circulation de ce virus. C'est ça l'enjeu qu'on sur lequel nous devons collectivement nous concentrer.
ROMAIN DESARBRES
Une dernière question Madame la Ministre, un dernier thème sur les restaurants clandestins, ça provoque évidemment énormément de réactions. Vous avez déjà été invitée à dîner pendant le couvre-feu, tiens ?
AGNES PANNIER-RUNACHER
Non je n'ai pas été invitée à dîner pendant le couvre-feu et je veux dire une chose, de deux choses l'une, soit c'est une rumeur qui est fondée et que les journalistes prennent leurs responsabilités, qu'on ait la lumière sur le sujet soit, c'est une rumeur qui est infondée et sincèrement je crois que les Français sont concentrés sur autre chose. Nous traversons une crise sanitaire et économique sans égal, il ne faut pas que si cette rumeur est infondée l'anecdote prennent le dessus sur l'essentiel, si cette rumeur est fondée, il faut que les responsables prennent leurs responsabilités.
ROMAIN DESARBRES
Merci beaucoup Agnès PANNIER-RUNACHER, merci d'avoir choisi CNEWS pour parler ce matin, bonne journée à vous, ministre déléguée chargée de l'Industrie.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 12 avril 2021