Texte intégral
JEAN-JACQUES BOURDIN
Gérald DARMANIN, bonjour.
GERALD DARMANIN
Bonjour.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Merci d'être avec nous, ministre de l'Intérieur. C'était la semaine dernière, la mort du brigadier de police Eric MASSON à Avignon, des suspects ont été interpellés hier, combien ?
GERALD DARMANIN
Il y a eu quatre interpellations hier.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Quatre interpellations, dans quelles circonstances ?
GERALD DARMANIN
Moi d'abord je voudrais remercier toute la police nationale, parce que ça fait quatre jours, je peux en témoigner, jour et nuit, sous l'autorité du procureur de la République, que nous recherchions ces suspects, vous savez qu'ils sont présumés innocents, mais dont tout nous laisse à penser qu'ils sont directement liés au meurtre, à cet assassinat ignoble de ce policier à Avignon, qui luttait contre les points de deal, contre les stups, et il aurait été insupportable, pour les policiers, pour le ministre de l'Intérieur, mais pour tous les Français, que ces personnes puissent continuer à vivre en toute liberté, ou se réfugier dans d'autres pays, ou échapper à la justice. Donc, je suis très heureux, très fier, des femmes et des hommes de la police nationale qui, hier, ont fait ces interpellations.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Alors, interpellations à une vingtaine de kilomètres d'Avignon, au péage de Remoulins, Remoulins c'est dans le Gard, ils ont emprunté la nationale, ils ont voulu rentrer sur l'autoroute à Remoulins, c'est comme ça que ça s'est passé ?
GERALD DARMANIN
Manifestement ils cherchaient, ces personnes, à échapper aux contrôles nombreux des policiers à Avignon et autour d'Avignon pour retrouver ces assassins, je n'en dirai pas beaucoup plus, ce sera au procureur de la République de communiquer, mais en tout cas des moyens très importants ont été mis, des moyens de police judiciaire, des moyens de police technique et scientifique, et puis des moyens d'intervention comme la BRI, qui sont des femmes et des hommes très courageux, et c'est un message à tous ceux qui veulent s'en prendre aux policiers et aux gendarmes, on ne vous laissera jamais tranquilles, et en quatre jours on a démontré qu'on ne laissera jamais tranquilles les trafiquants.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Fuite vers l'Espagne, probablement, autoroute A9, à Remoulins, on prend le péage et on fuit vers l'Espagne, et peut-être plus loin.
GERALD DARMANIN
Vous connaissez le coin mieux que moi, Monsieur BOURDIN.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui.
GERALD DARMANIN
Je laisserai le procureur de la République le dire. Vous savez, ce qui est très important, je pense, c'est le message de fermeté que nous avons envoyé. D'abord nous luttons, de façon considérable, contre la drogue, 17 tonnes de cannabis, 17 tonnes de cannabis saisies depuis janvier, vous imaginez, on est passé, grosso modo, de 1500 trafiquants arrêtés au premier trimestre avant le confinement l'année dernière, a quasiment 4000 depuis 3 mois.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais, n'est-ce pas inquiétant ? Je vais revenir sur les circonstances de l'arrestation…
GERALD DARMANIN
Mais, le trafic de drogue…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais plus on saisit de drogue, plus ça montre que la drogue circule.
GERALD DARMANIN
Ce n'est pas tout à fait vrai, le trafic de drogue…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Ce n'est pas tout à fait vrai ?
GERALD DARMANIN
Je l'ai déjà dit, est très important dans notre pays, comme dans toute l'Europe, nous avons, à la demande du président de la République, mis des moyens considérables pour aider les policiers et les gendarmes à intervenir, chacun sait que, à Avignon, qui est une sorte d'arrière-pays du territoire marseillais, dont nous avons mis beaucoup de moyens également pour lutter contre les stupéfiants, nous intervenons beaucoup, et, encore une fois, doublé le nombre de personnes qui sont interpellées et mis en cause dans les trafics de stupéfiants. Saisir 17 tonnes de cannabis sur un trimestre, voilà le travail de la police nationale et de la gendarmerie. Et ce policier, courageux, qui avec ses camarades, faisait ce travail, a été assassiné parce qu'il faisait ce travail de policier, et donc il était bien normal, bien légitime, pour la famille, pour les policiers, pour les Français, que nous arrêtions ces suspects et que nous les présentions dès aujourd'hui à la justice.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Dès aujourd'hui présentés à la justice, donc quatre suspects arrêtés, le conducteur de la voiture qui, si j'ai bien compris, transportait ces passagers peut-être vers l'étranger, une femme parmi les quatre personnes ?
GERALD DARMANIN
Il y a quatre personnes arrêtées, et je suis sûr que le procureur de la République aujourd'hui aura l'occasion d'étayer son enquête.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Une femme, une femme, et deux autres, et parmi ces deux autres suspects celui qui a tiré ?
GERALD DARMANIN
Nous le suspectons, fortement.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Vous le suspectez fortement, celui qui a tiré ?
GERALD DARMANIN
Nous le suspectons fortement, et ils sont liés au trafic de drogue.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Et liés au trafic de drogue, habitant dans l'une des cités, ces personnes habitant dans l'une des cités d'Avignon ?
GERALD DARMANIN
Alors, ils sont Français, nés en France, et effectivement trafiquants de drogue manifestement, et je laisserai le procureur de la République détailler. Ce que je peux vous dire…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais Français nés en France ?
GERALD DARMANIN
Oui.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Jeunes ?
GERALD DARMANIN
Ils sont jeunes, ils ont moins de 30 ans.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Moins de 30 ans, Français, nés en France.
GERALD DARMANIN
Mais aujourd'hui, Monsieur BOURDIN, ce qui est très important…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais c'est important de savoir.
GERALD DARMANIN
Bien sûr, mais moi je respecte l'autorité judiciaire…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Les Français veulent savoir.
GERALD DARMANIN
Oui, oui, mais je respecte l'autorité judiciaire et le procureur de la République, que je remercie une nouvelle fois, l'autorité judiciaire que je remercie une nouvelle fois, a donné les moyens à la police d'arrêter ces suspects. Mais, le message passé, il est très important Monsieur BOURDIN. Quatre jours après ces personnes sont arrêtées, les trafiquants de stupéfiants ont cru pendant trop longtemps qu'ils pouvaient avoir une police parallèle, une loi parallèle, et continuer à trafiquer, faire énormément d'argent liquide, imposer leur loi dans des quartiers, dans des cités, dans des communes, au vu et au su de toute le monde, les policiers et les gendarmes, de manière extrêmement courageuse, interviennent aujourd'hui, partout, à la demande du président de la République. Il n'y a pas de zones de non-droit, il y a des endroits difficiles, j'en connais de là où je suis élu à Tourcoing, il y a des endroits difficiles, je ne veux pas mentir aux Français, mais force restera à la loi, et les chiffres extrêmement impressionnants de réussite de la police française, de la gendarmerie nationale, des douanes aussi, de Bercy, sous l'autorité des procureurs de la République, font honneur à notre pays, et ce policier qui est mort, il est mort parce qu'il a fait son travail de policier, c'est un héros du quotidien, ils nous protègent, ces policiers, et nous on doit les protéger. Tout ce qu'on doit c'est arrêter, évidemment, tous ceux qui touchent au visage, à l'intégrité physique, d'un policier ou d'un gendarme.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Est-ce que les suspects arrêtés ont des antécédents judiciaires ?
GERALD DARMANIN
Je ne connais pas leur casier judiciaire, mais ils ont déjà été plusieurs fois arrêtés par la police nationale.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Plusieurs fois arrêté par la police nationale pour trafic de stupéfiants ?
GERALD DARMANIN
Pour détention de stupéfiants par exemple.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Pour détention de stupéfiants.
GERALD DARMANIN
Il ne m'appartient pas de connaître leur casier judiciaire.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Ils vivaient, donc, dans une cité d'Avignon, ils étaient sous surveillance, j'imagine, par la police, qui a, comme vous dites, été extrêmement rapide et efficace dans cette affaire, Gérald DARMANIN, ils étaient donc sous surveillance, j'imagine qu'il y a eu des écoutes téléphoniques, j'imagine que toutes les mesures ont été prises pour les arrêter le plus vite possible.
GERALD DARMANIN
Monsieur BOURDIN, non seulement il y a l'autorité judiciaire qui communiquera, mais ce matin peut-être d'autres actes d'enquête se feront, je ne vais pas, pour les besoins de la cause, les détailler. Ce que je peux vous dire, une nouvelle fois, c'est que tous les moyens ont été mis et que j'ai eu l'honneur de prévenir le président de la République et le Premier ministre hier soir, et de me féliciter, avec eux, du travail extrêmement important des policiers et de l'autorité judiciaire.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Alors, hommage devant l'hôtel de police d'Avignon, c'était hier, policiers et gendarmes réunis, beaucoup d'émotion, " Marseillaise " chantée, minute de silence, des gerbes de fleurs déposées, demain hommage national présidé par Jean CASTEX, marche citoyenne des policiers à Paris le 19 mai. Les syndicats de police grondent, ça gronde, vous les entendez, ça gronde, ils n'iront pas au Beauvau, à la réunion prévue dans le cadre du Beauvau de la sécurité le 17, que dites-vous aux syndicats de police ce matin ? Je vous dis ça parce que, j'ai entendu par exemple Jean-Luc MELENCHON qualifier les syndicats de policiers d'extrême droite, il les traite même de factieux, que dites-vous ce matin ?
GERALD DARMANIN
D'abord je voudrais souligner la grande dignité des policiers, la grande dignité, et parmi tous ces policiers je voudrais retenir la phrase du père de ce brigadier qui est mort, qui est policier lui-même, il a évoqué justement, pour Monsieur MELENCHON et pour Madame LE PEN, la non récupération politique du meurtre de son fils. C'est une famille de policiers, ils ont une grande dignité, et j'ai trouvé qu'à Avignon il y avait une grande dignité. Ensuite, moi je respecte ce que pensent les policiers, et notamment les organisations syndicales, qui sont des interlocuteurs sérieux, depuis que je suis ministre de l'Intérieur, et c'était le cas de mon prédécesseur Christophe CASTANER également, et moi je peux comprendre le moment d'émotion, et le moment de relation avec les pouvoirs publics. Il y a, demain, et aujourd'hui, autour du Premier ministre, des réunions, avec le garde des Sceaux, et avec les organisations syndicales, pour en discuter parce que c'est bien normal d'en discuter.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Des mesures vont être prises, de nouvelles mesures ?
GERALD DARMANIN
Je le souhaite, en tout cas des mesures de protection des policiers, et vous avez vu le président de la République, il a eu des mots extrêmement forts pour dire il fallait une réponse pénale à la hauteur des demandes de la société.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Alors…
GERALD DARMANIN
Mais attendez quelques instants, je vais évoquer la question du Beauvau de la sécurité. Pour l'instant, effectivement, ça aurait été assez indécent, moi j'entends les policiers, je le comprends, et j'ai reporté la réunion du Beauvau de la sécurité au moment où nous enterrons l'un des nôtres, l'un des leurs, que nous tenions cette table ronde politique, voilà, même s'il faudra évidemment continuer à travailler autour des moyens, mais moi le 19 mai j'irai avec les policiers leur dire bonjour, lors de leur début de leur marche.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Vous irez participer ?
GERALD DARMANIN
J'irai les saluer.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Les saluer, bien sûr.
GERALD DARMANIN
Mon travail n'est pas de manifester avec les policiers, mais c'est pour montrer toute la considération que nous avons pour eux, et je veux leur dire que je sais que policier c'est un métier difficile, c'est un métier de protection, c'est le métier de l'homme qui comprend que l'enfant est attaqué dans sa famille, de la femme qui intervient pour protéger les habitants d'un quartier parce que c'est le bordel dans la rue, de ces hommes et ces femmes qui interviennent pour protéger justement les femmes victimes de violences conjugales, qui luttent contre les trafics de stupéfiants, ils payent la sécurité, les policiers, de ceux qui n'en n'ont pas, des petites gens, et donc moi je veux dire que je les soutiens. Et les propos de Monsieur MELENCHON ils sont abjects, ils sont abjects, il est bien content, Monsieur MELENCHON, d'avoir des policiers pour le protéger de temps en temps. Donc mettons ça de côté, ne faisons pas de polémique politicienne au moment où le sang a coulé, où nous sommes tous endeuillés, et je veux dire aux policiers tout mon soutien, et je sais que le président de la République, le Premier ministre, le garde des Sceaux, tout le gouvernement, est derrière les policiers et les gendarmes.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Est-ce que vous comprenez que beaucoup de policiers votent pour le Rassemblement national ? Ce qui est le cas, Gérald DARMANIN.
GERALD DARMANIN
Mais il y a beaucoup de Français qui votent pour le Rassemblement national.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui, mais plus de policiers, proportionnellement, que de citoyens Français.
GERALD DARMANIN
Je ne sais pas si c'est le cas Monsieur BOURDIN, je sais qu'il y a aussi beaucoup de Français…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Les enquêtes le disent.
GERALD DARMANIN
Oui, oui… vous savez, les policiers, les gendarmes, les sapeurs-pompiers, c'est les soldats de l'An II, vous savez, c'est ces enfants des classes populaires dont les parents ou eux-mêmes habitent dans ma circonscription de Tourcoing et ils ont des aspirations de tous les Français populaires, tous les Français de classe moyenne. Il y a aussi beaucoup de Français, beaucoup de policiers, qui ne votent plus, qui ne croient plus les femmes et les hommes politiques, qui s'abstiennent, et moi mon travail, d'abord c'est de leur donner des moyens, de les soutenir, comme je le fais, d'être leur avocat, j'espère qu'ils l'ont compris, j'espère qu'ils ont vu, j'espère que les Français voient, que ce n'est pas toujours facile, mais que je mets toute mon énergie, le matin, le midi, le soir, la nuit, pour les protéger, et pour aider les policiers et les gendarmes, et essayer, vous avez raison Monsieur BOURDIN, c'est pour ça que je fais de la politique, essayer de remettre dans le discours politique, non seulement de la réalité de mettre des mots sur les choses, mais des preuves d'amour, et c'est pour ça que je me suis engagé auprès du président de la République, preuve d'amour, commissariat par commissariat. Hier après-midi j'étais à Cergy, Monsieur BOURDIN, à Cergy il y a eu deux drames en même pas 6 mois, c'est deux policiers qui ont été retrouvés de plusieurs balles, rappelez-vous, dans un parking abandonné, nous avons arrêté les trois présumés meurtriers, ils sont aujourd'hui en détention, et merci à la justice parce qu'elle a été très ferme, et on attend des condamnations, et, vendredi soir, il y a trois policiers qui ont failli mourir, on n'en n'a pas beaucoup parlé…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Dans quelles circonstances exactement ?
GERALD DARMANIN
Il y avait un refus d'obtempérer, une voiture qui ne s'arrête pas.
JEAN-JACQUES BOURDIN
C'était où ?
GERALD DARMANIN
A Cergy, à côté de Cergy, dans le Val-d'Oise ; trois policiers, ils faisaient leur travail, une voiture ne s'arrête pas, en pleine nuit, pendant le couvre-feu, au moment où ils leur disent de s'arrêter – il y a un refus d'obtempérer toutes les demi-heure en France, vous imaginez, cette atteinte de l'autorité, un toutes les demi-heure – ces policiers font leur travail, ils vont, alors qu'on dit qu'il y a des zones de non-droit, ils sont tout seuls, ils sont à trois, courageusement ils vont arrêter cette voiture, au moment où ils arrêtent la voiture ils sont dans un guet-apens, j'ai vu le véhicule, à coups de poing Monsieur BOURDIN, défoncé à coups de poing, il n'y avait plus de véhicule de la police nationale, et il a fallu que très courageusement les policiers sortent de leur véhicule alors qu'ils étaient, on leur disait « il faut tuer du flic, il faut les assassiner », c'était des images, des témoignages d'une extrême violence…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais, Gérald DARMANIN…
GERALD DARMANIN
Juste, je termine par ce point ; et ces policiers, sans blesser personne, ils ont interpellé, ils ont interpellé, eh bien voyez, c'est ces policiers du quotidien que j'ai été visiter et que je vais visiter tous les jours pour les soutenir, et ces gens-là je comprends qu'ils se posent des questions sur les femmes et les hommes politiques, sur la réalité de notre pays, et c'est pour ça que je fais de la politique.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais, ce que je comprends Gérald DARMANIN, c'est que les délinquants n'ont plus peur d'agresser les policiers, n'ont plus peur de tuer un policier, c'est ça que je comprends.
GERALD DARMANIN
Mais, Monsieur BOURDIN, vous avez raison. En 15 ans, ce n'est pas très nouveau, en 15 ans le doublement, le doublement des agressions contre les policiers et les gendarmes ont été constatés en 15 ans, le doublement Monsieur BOURDIN, vous imaginez. Il n'y a pas eu plus de violences urbaines qu'il y a 15 ans, il y en a toujours beaucoup, trop bien sûr, mais par ailleurs il y a un doublement des violences contre les policiers et les gendarmes, en 15 ans, bien sûr que c'est tout à fait inacceptable.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Pourquoi est-ce qu'un délinquant n'a plus peur de tuer un policier, pourquoi ?
GERALD DARMANIN
Mais c'est notre société, vous savez à l'époque j'avais dit…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Parce que le délinquant n'est pas suffisamment puni, parce que, pourquoi ?
GERALD DARMANIN
Mais, Monsieur BOURDIN, à l'époque, il y a quelques mois, j'avais dit ensauvagement, ça avait fait polémique, le président de la République a dit…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Vous reprenez le mot, j'imagine.
GERALD DARMANIN
Le président de la République a dit que la violence enfle dans notre pays, et il a raison…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui, c'est ce qu'il a dit.
GERALD DARMANIN
Il a en héritage cette difficulté, le président de la République. Quand on voit qu'on a doublé, on a doublé les agressions contre les forces de l'ordre en 15 ans, ça ne vient pas d'hier. Les quartiers difficiles, où il y a du trafic, où les délinquants demandent la pièce d'identité aux personnes pour rentrer chez eux, ça ne date pas d'hier. Nous avons donné des moyens considérables à la police et à gendarmerie. Le Premier ministre a eu raison, avec Eric DUPOND-MORETTI, dont je voudrais saluer le travail et la fermeté, je connais Eric DUPOND-MORETTI depuis maintenant 9 mois, tous les jours je travaille avec lui, je peux vous dire qu'il n'a pas la main qui tremble, il est juste comme chacun d'entre nous, mais il n'a pas la main qui tremble, il augmente de façon considérable le budget de la justice pour que les réponses pénales soient plus rapides, et nous avons besoin des moyens, aujourd'hui techniques, pour nous aider à interpeller les personnes et à prouver qu'ils sont les délinquants, les caméras de vidéoprotection…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Les caméras-piétons.
GERALD DARMANIN
Les caméras-piétons, les drones, quand je suis arrivé au ministère de l'Intérieur nous ne pouvions plus faire voler les drones puisque la CNIL nous interdisait de les faire voler, nous avons donné la loi, la loi sécurité globale, pour les faire voler. Les techniques de renseignement aujourd'hui, Monsieur BOURDIN, doivent évoluer, les délinquants ils vont sur WhatsApp, ils vont sur Telegram, ils vont sur Signal, ils ne vont plus sur les écoutes téléphoniques dites classiques, donc nous devons, et nous avons mis trop de temps dans les mandats précédents, nous devons adapter les moyens que nous donnons aux policiers et aux gendarmes.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Est-ce qu'on est proche de l'insurrection, voire du chaos, comme l'affirme le secrétaire général du syndicat Alliance Police ? C'est ce qu'il dit.
GERALD DARMANIN
Non, mais il y a une police de la République et une gendarmerie nationale de la République, qui heureusement font leur travail, attendez Monsieur BOURDIN, mais ce qui est certain c'est que si nous lâchons la main ferme que nous avons, alors il y aura des problèmes. Je veux dire aux policiers et aux gendarmes qu'ils ont un ministre de l'Intérieur, un Premier ministre, un président de la République, un garde des Sceaux, et je crois une grande unanimité de la classe politique, à quelques exceptions près dont vous avez cité les noms malheureusement, qui les soutiennent, on sait que c'est difficile, mais pour qui c'est encore plus dur, c'est la femme qui élève toute seule ses trois gamins dans le quartier de la Bourgogne à Tourcoing, voyez, elle a besoin d'entendre, elle a besoin de voir les policiers.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Elle, soit elle ne va pas voter, soit elle vote Rassemblement national.
GERALD DARMANIN
Mais de manière générale elle n'est même plus là-dedans puisqu'elle élève toute seule ses trois gamins, donc elle a besoin de deux choses cette dame…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui, mais elle ne va pas voter.
GERALD DARMANIN
Elle a besoin de deux choses cette dame, pour vivre normalement, elle a besoin de voir des policiers et des gendarmes, et c'est pour ça que les policiers et les gendarmes s'engagent…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc de la sécurité au quotidien.
GERALD DARMANIN
Elle n'a pas besoin de discours déculpabilisants sur le trafic…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Elle n'est ni de droite, ni de gauche.
GERALD DARMANIN
Mais ce n'est pas très grave ça ! Ma ville, où j'ai été élu, a été de gauche pendant 25 ans, elle a voté pour moi, je pense que les étiquettes, le dépassement, voilà, il faut de la réalité et de l'efficacité. Mais, Monsieur BOURDIN, elle n'a pas besoin de discours de femmes et d'hommes politiques qui veulent légaliser le cannabis.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui, mais alors que voit-elle ? Elle voit effectivement les policiers intervenir, de plus en plus souvent, c'est vrai, les policiers interviennent dans la cité, démantèlent un trafic de stupéfiants, le lendemain le trafic reprend, vous le savez…
GERALD DARMANIN
Ce n'est pas vrai.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Souvent Gérald DARMANIN.
GERALD DARMANIN
Souvent, mais…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Souvent, très souvent, j'en ai discuté avec des policiers, Gérald DARMANIN, c'est ce qu'ils m'ont dit.
GERALD DARMANIN
Monsieur BOURDIN, je ne nie pas les grandes difficultés du trafic de drogue, et personne n'éradiquera complètement le trafic de drogue, on est bien d'accord, mais il faut faire son maximum, mais, Monsieur BOURDIN, c'est pour ça que le ministre de l'intérieur n'est pas le seul à agir dans le gouvernement. j'ai été maire, je sais très bien que la police est essentielle, mais que l'éducation c'est encore mieux, que la fin des grands immeubles de 15 étages c'est encore mieux, que la mixité sociale c'est encore mieux, qu'on mette des caméras de vidéoprotection c'est encore mieux, qu'on fasse du transport, de l'emploi, de la solidarité, qu'on lutte contre l'immigration clandestine, qu'on intègre les étrangers qui viennent sur le territoire national, qu'on écoute ceux qui ont dérivé un tout petit parce que…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Est-ce que l'immigration est à l'origine des drames ?
GERALD DARMANIN
Attendez, quelques instants Monsieur BOURDIN ; quand on a 15, 16, 17 ans, et qu'on fait des conneries, les conneries, parfois des petites conneries, on a tous été adolescent, il faut évidemment que l'éducation, l'autorité parentale, la justice, soient là pour remettre droit les personnes, ce n'est pas en les laissant pendant 10 ans errer, sans réponse pénale, sans autorité, sans éducation, qu'on y arrive, donc le ministre de l'Intérieur ne peut pas tout, c'est pour ça que le gouvernement agit dans son ensemble.
JEAN-JACQUES BOURDIN
C'est pour ça que de nouvelles mesures seront prises ? C'est pour ça, par exemple, votre ami Xavier BERTRAND, je dis votre ami volontairement parce que je sais que des liens amicaux…
GERALD DARMANIN
Oui, c'est mon ami personnel, mais…
JEAN-JACQUES BOURDIN
C'est votre ami personnel ; propose, en ce qui concerne les agressions des policiers et gendarmes, des peines planchers pour l'agression de policiers et gendarmes.
GERALD DARMANIN
Mais là où je n'étais pas d'accord avec Xavier BERTRAND c'est qu'il disait…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Vous êtes d'accord ou pas avec cette proposition ?
GERALD DARMANIN
..Vous répondre Monsieur BOURDIN.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Alors allez-y.
GERALD DARMANIN
Là où je n'étais pas d'accord avec Xavier BERTRAND c'est que d'abord il utilisait les peines planchers, qui avaient été mis à l'époque par le président SARKOZY, qui avaient leur intérêt intellectuel, mais dont j'ai constaté, comme d'autres,, que les magistrats ne les appliquaient pas, c'est un fait, c'est pour ça d'ailleurs qu'on est revenu dessus, si elles avaient réglé le problème de la récidive, Monsieur BOURDIN, nous le constaterions aujourd'hui et je ne serais pas en train de gérer des choses qui auraient pu être réglées avant, donc c'est plus compliqué que cela. Deuxièmement, ce qui est certain, c'est qu'aujourd'hui ce sont des jurys, l'assassin de ce policier sera jugé par un jury populaire, et il est prévu déjà dans le code pénal la perpétuité pour les assassins de policiers. Donc, ce que nous devons, c'est donner les moyens de police pour faire des bonnes enquêtes, quand ces enquêtes elles sont bien faites sous l'autorité du procureur de la République, les gens sont condamnés à perpétuité lorsqu'ils assassinent un policier. Et puis par ailleurs, il y a des peines de sûreté qui sont prévues, si j'ose dire complémentaires, le fait d'être assuré qu'une personne qui est condamnée, par exemple à perpétuité, fasse bien au moins 22 ans de prison, eh bien moi je m'enorgueillis d'être dans un gouvernement qui propose un texte de loi, que le garde des Sceaux discute en ce moment à l'Assemblée, qui met fin aux remises de peine automatiques, c'est une avancée considérable, fin aux remises de peine automatiques, il n'y aura plus de personnes qui seront condamnées et qui automatiquement verront leur peine diminuée alors qu'un tribunal l'a prononcée. Eh bien moi je préfère l'application stricte de la loi, à des inventions tous les matins pour le besoin des campagnes.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Faut-il abaisser, c'est une invention ça aussi de Xavier BERTRAND, abaisser la majorité pénale à 15 ans pour lutter contre les phénomènes de bandes ?
GERALD DARMANIN
Mais, attendez, restons calmes et concentrés sur notre histoire, manifestement les assassins de ce policier n'avaient pas 15 ans.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui, les assassins n'avaient pas 15 ans, mais le trafic de stupéfiants concerne aussi les ados de 15 ans.
GERALD DARMANIN
Il faut des réponses pour tout le monde, mais à 14, à 13, à 12 ans, on ne va pas mettre des gens en prison. Je suis en train de vous dire justement que j'ai passé mon temps, quand j'étais maire de la commune, à voir des gamins de 12, de 13, de 14 ans, dont l'autorité parentale n'était plus respectée, qui n'allaient plus à l'école et qui faisaient des larcins. Quand on fait des larcins, quand on fait des petits faits de délinquance, Monsieur BOURDIN, on n'envoie pas les gens à l'école du crime parfois…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Les parents sont responsables ?
GERALD DARMANIN
Mais bien sûr que les parents sont responsables.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Alors, comment les responsabiliser ?
GERALD DARMANIN
Les parents sont responsables, la société l'est en partie avec l'éducation, et nous devons avoir une justice qui donne une réponse vite. Le garde des Sceaux… mais, nous avançons Monsieur BOURDIN, vous faites semblant de découvrir un certain nombre de choses…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Non. Non.
GERALD DARMANIN
Le garde des Sceaux, pas plus tard qu'il y a 2 mois, a présenté un texte de réforme de la justice des mineurs, aujourd'hui il y a des types qui sont arrêtés à 16 ans, pour des petits faits, et qui sont condamnés à 22. Qu'est-ce qui se passe pendant 6 ans ? Pendant 6 ans ils attendent une épée de Damoclès, ils ne peuvent pas se former, ils ne peuvent pas se marier, ils ne peuvent pas sortir de leur quartier parce qu'on leur dit " dans 4 ans tu seras condamné ", est-ce que c'est intéressant ça ? Non. Donc nous avons réduit, réduit la façon dont les juges doivent répondre, et aujourd'hui quelqu'un qui aura été attrapé à 16 ans, eh bien en 1 an, en moins d'1 an, en 6 mois dit le garde des Sceaux, il aura sa condamnation, c'est quand même plus logique de se reconstruire après sa peine que d'attendre pendant 6, 7, 8 ans, le résultat d'un tribunal.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Nouvelle tribune de militaires publiée hier soir par « Valeurs actuelles », vous l'avez lue, peut-être….
GERALD DARMANIN
Non.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Vous ne l'avez pas lue ?
GERALD DARMANIN
Enfin je…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Alors je vais vous lire moi…
GERALD DARMANIN
Hier soir nous travaillions à arrêter les suspects, donc j'avoue que je n'ai pas eu le temps.
JEAN-JACQUES BOURDIN
J'imagine. Le titre, « Pour la survie de notre pays », ce sont des militaires d'active qui ont publié cette tribune ouverte aux signatures, il y a déjà plusieurs dizaines de milliers de signatures, la tribune commence sur ces mots, " Agissez mesdames et messieurs ", je vous lis, " il ne s'agit pas cette fois d'émotion sur commande, de formules toutes faites ou de médiatisation, il ne s'agit pas de prolonger vos mandats ou d'en conquérir d'autres, il s'agit de la survie de notre pays, de votre pays ", le texte est adressé au président de la République, aux ministres, vous allez le recevoir, vous l'avez peut-être reçu, aux parlementaires, aux officiers généraux. Les auteurs disent être entrés récemment dans la carrière, précisent qu'ils ne peuvent pas réglementairement s'exprimer à visage découvert, « nous sommes la génération du feu » disent-ils. " Afghanistan, écoutez bien, Mali, Centrafrique ou ailleurs, un certain nombre d'entre nous ont connu le feu ennemi, certains ayant laissé des camarades, ils ont offert leur peau pour détruire l'islamisme auquel vous faites des concessions sur notre sol ", voilà les accusations portées.
GERALD DARMANIN
Oui, de quoi s'agit-il ?
JEAN-JACQUES BOURDIN
De quoi s'agit-il ?
GERALD DARMANIN
Il s'agit de gens anonymes, c'est ça le courage, d'être anonyme, Monsieur BOURDIN ?
JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais ce sont des militaires d'active, peuvent-ils ne pas l'être ?
GERALD DARMANIN
Bah oui, quand on veut faire de la politique on se présente aux élections, c'est ce que j'ai fait. Moi je n'étais pas content de ce qui se passait, je me suis présenté aux élections, et en démocratie, n'en déplaise à certains militaires, c'est les gens qui décident, entre Dupont et Duschmoll, ils votent pour Dupont et puis Duschmoll il accepte sa défaite, et quand on n'est pas content de Dupont on le bat aux élections et on élit Duschmoll. Donc, en démocratie, c'est le peuple qui décide, voilà. Deuxièmement, quelle drôle de société courageuse que celle qui donne la parole à des anonymes, on se croirait sur les réseaux sociaux Monsieur BOURDIN, c'est ça le courage, d'être anonyme ? donc arrêtons les tergiversations politiques, manifestement c'est, à quelques semaines du premier tour des élections régionales, et à quelques mois du premier tour de la présidentielle, une grossière manœuvre d'impression que, il y aurait ici des radicaux qui pourraient aider le Front national à gagner les élections, quand on veut être courageux on donne son nom, et quand on a envie de montrer, et c'est très important, que l'on peut gagner, parce qu'on va gagner avec ses idées et que ceux qui nous remplacent, ceux qui sont là présents, sont mauvais, alors Monsieur BOURDIN, vous savez ce qui se passe, on se présente aux élections. Donc hier soir je n'ai pas lu la tribune des militaires, je crois savoir, parce que j'ai beaucoup de militaires dans ma famille, que quand on est militaire on ne fait pas ce genre de choses en cachette, à la petite semaine.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Gérald DARMANIN, les régionales, parlons-en, il y a deux régions qui concentrent les regards en ce moment, il s'agit de Sud PACA et puis votre région les Hauts-de-France, vous êtes candidat aux départementales…
GERALD DARMANIN
A Tourcoing.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Dans votre département, à Tourcoing, Eric DUPOND-MORETTI, lui, est candidat aux régionales, dans le même département, il veut mener le combat contre le Rassemblement national et Marine LE PEN, " Je veux chasser le RN de ses terres " dit-il, réponse de Marine LE PEN, " j'ai vu beaucoup de forts en gueule venir ici tenter de défier le RN, ils sont tous assez rapidement repartis assez humiliés, l'obsession de Monsieur DUPOND-MORETTI à mon égard commence à devenir étrange, il paraît qu'il reste quelques bracelets anti-rapprochement en rab, je suis préparée " dit-elle. Ça vous a choqué ?
GERALD DARMANIN
Oui, c'est choquant. Le parallèle avec les bracelets anti-rapprochement dans la lutte contre les violences conjugales est ignoble, surtout en écho avec ce terrible drame de Mérignac, mais, vous savez, Monsieur DUPOND-MORETTI je le trouve très courageux, d'abord c'est très courageux de se présenter au suffrage de ses concitoyens, surtout quand on n'a pas grand-chose à prouver, c'est un grand avocat pénaliste, il est venu en politique et manifestement il a eu plus de problèmes que d'avantages à devenir garde des Sceaux, eh ben moi j'encourage tous ceux qui, au gouvernement, comme Eric DUPOND-MORETTI, viennent de ce qu'on appelle la société civile, Monsieur BOURDIN, et se présentent au suffrage des électeurs, c'est courageux de se présenter au suffrage des électeurs, et il n'y a pas plus belle légitimité que d'être réélu par ses concitoyens. Donc, moi j'accueille avec bonheur Eric DUPOND-MORETTI chez lui, il connaît bien le Nord-Pas-de-Calais vous savez, il y est né, nous partageons, je crois, beaucoup de choses en commun, et il a raison, Monsieur DUPOND-MORETTI de s'engager contre le Front national.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais, Gérald DARMANIN, ne représente-t-il pas tout ce que les gens du peuple, et notamment les gens modestes, détestent ?
GERALD DARMANIN
Je ne le crois pas, non.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Vous ne le croyez pas ?
GERALD DARMANIN
Vous savez moi j'ai le souvenir…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Les élites ?
GERALD DARMANIN
Il est élite de quoi, il est né à Maubeuge Monsieur DUPOND-MORETTI.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui, oui.
GERALD DARMANIN
Vous avez vu la maison de sa maman à Eric DUPOND-MORETTI ? Non, mais, de quoi parle-t-on ? C'est quelqu'un qui a une réussite sociale, parce qu'il a travaillé, et qu'il est un grand avocat, tout le monde courait sur le cabinet, Monsieur BOURDIN, pour être défendu par Eric DUPOND-MORETTI. Et il a défendu des gens qui n'étaient défendus par personne, monsieur DUPOND-MORETTI, moi, je me souviens quand j'étais étudiant, j'espère qu'il ne sera pas vexé de ce rappel d'âge, mais qui est un rappel que je rends à l'honneur de sa carrière, d'OUTREAU, il a défendu les petites gens d'OUTREAU dans le Pas-de-Calais qui étaient accusés par justement une forme d'élites, voilà, il a défendu bien des petites gens, parce qu'il en fait partie. Et donc moi, je suis très honoré d'être dans le gouvernement d'Eric DUPOND-MORETTI, et je suis très heureux, très fier qu'il vienne dans ma région ; ma région, vous savez, des Hauts-de-France, la région du Nord-Pas-de-Calais, elle a longtemps donné des soldats pour la guerre, elle a donné la l'industrie, et elle a été envahie deux fois, elle a connu beaucoup de misère sociale, beaucoup de difficultés, mais elle se réveille, et elle n'a pas besoin d'avoir une nouvelle difficulté qui s'appelle le Front national.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Deux choses encore pour terminer, je voulais revenir quand même sur les circonstances de l'arrestation qui a eu lieu au péage de Remoulins dans le Gard, est-ce qu'il y a eu des échanges de tirs ?
GERALD DARMANIN
Je ne le crois pas.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Non, ça c'est fait dans le calme si, je puis dire.
GERALD DARMANIN
Les policiers ont fait leur travail avec grand professionnalisme.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Je voudrais préciser, et là, ça ne vous concerne pas, Gérald DARMANIN, je voudrais préciser que je ne suis pas cas contact…
GERALD DARMANIN
Vous me rassurez…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui, parce que mon confrère de RTL, lui, est positif au Covid, et puis, j'ai été vacciné, doublement vacciné. Voilà, merci Gérald DARMANIN d'être venu nous voir ce matin.
GERALD DARMANIN
Merci à vous de me recevoir.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Merci.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 19 mai 2021