Texte intégral
Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les Députés, Monsieur le Député,
Puisque vous parlez de grâce, je suis vraiment fasciné de voir à quel point, aussi vite votre leader n'est plus Jean-Luc Mélenchon, mais Joe Biden, depuis quelques jours, et regardons, au-delà des slogans, la réalité.
Vous parlez de bien public mondial, nous l'avons fait au lieu de simplement le dire ! Cela fait un an que c'est la France et l'Europe qui défendons d'avoir ce vaccin comme un bien public mondial. Avoir un vaccin comme bien public mondial, cela ne veut pas dire, aujourd'hui, lever les brevets, c'est un débat qui viendra en son temps, mais aujourd'hui cela ne sert à rien, je le maintiens. Cela ne veut pas dire que cette discussion ne s'ouvre pas, cela veut dire que ce qu'il faut faire, aujourd'hui, c'est de produire, d'exporter, de donner des doses aux pays qui en ont besoin. Qui le fait ? C'est la France et c'est l'Europe ! Combien de doses les Etats-Unis ont-ils exporté ? Zéro. Combien de doses l'Europe et la France ont-elles exporté vers les pays d'Afrique, vers les pays qui en ont besoin ? 200 millions.
Nous exportons la moitié de notre production et c'est notre honneur, c'est notre devoir, car c'est comme cela que nous répondons aux difficultés réelles.
Ce débat nous l'aurons, mais la directrice générale de l'OMC, Mme Ngozi, elle-même, a dit qu'aujourd'hui ce n'était pas la priorité.
Puisque nous partageons l'objectif de donner accès concrètement à tous aux vaccins, continuons à soutenir l'initiative COVAX, je me réjouis que les Etats-Unis désormais veuillent donner, c'est nous qui le faisons depuis un an. C'est cela qui permet aujourd'hui de livrer les premières doses aux soignants africains, c'est la France qui a commencé ces livraisons, dès le mois d'avril, et qui les continuera.
Nous sommes ouverts à l'ensemble des solutions, mais ce n'est pas vrai de dire qu'aujourd'hui le problème, c'est la propriété intellectuelle. Le problème, c'est la production et l'exportation.
Et puisque vous voulez que nous combattions ensemble dans cette direction, demandons ensemble, comme l'a fait le Président de la République, ce week-end, au Président des Etats-Unis, au Premier ministre britannique de lever les interdictions d'exportation ; c'est cela la priorité aujourd'hui, et ensuite nous travaillerons sur les brevets.
Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 20 mai 2021