Texte intégral
NICOLAS DEMORAND
Gérald DARMANIN, bonjour.
GERALD DARMANIN
Bonjour.
LEA SALAME
Bonjour.
NICOLAS DEMORAND
Et merci d'être à notre micro deux semaines après le meurtre du brigadier Eric MASSON à Avignon, les policiers seront dans la rue aujourd'hui, à Paris, devant l'Assemblée nationale, ils demandent plus de sévérité contre les agresseurs des forces de l'ordre, on va y venir en détail dans un instant. Dans le cortège il y aura vous, Gérald DARMANIN, situation assez étonnante d'un ministre de l'Intérieur qui va donc manifester, mais contre qui, contre la politique qu'il applique lui-même, manifester pour demander à votre collègue Eric DUPOND-MORETTI plus de sévérité contre les agresseurs des policiers, expliquez-nous cette position parce qu'elle est tout de même assez baroque.
GERALD DARMANIN
Elle n'est pas baroque, elle est normale. J'apporte mon soutien aux policiers et aux gendarmes chaque jour depuis que je suis ministre de l'Intérieur, et même avant, en tant que maire de Tourcoing j'ai eu l'occasion de voir que ce sont des gens courageux, qui protègent les plus faibles d'entre nous et qui sont particulièrement là victimes d'une société qui est de plus en plus violente. Que font les policiers aujourd'hui ? D'abord ils sont marqués par le deuil, l'émotion et la colère, deux assassinats, il n'y a pas d'autre mot, celle d'une personnelle administrative, à Rambouillet, par un terroriste islamiste, et celle, par un trafiquant de drogue, d'un brigadier qui faisait son travail de contrôle contre des points stups, contre des points drogue. Et pourquoi je vais les saluer, je vais rester les saluer avec, je crois, une partie de la classe politique, la Maire de Paris nous rejoint, j'ai entendu que le premier secrétaire du Parti communiste français était là, ce sont des gens qui à la fois sont républicains et ont des idées différentes des nôtres, différentes des miennes, je vais leur dire que nous les aimons. Et, vous savez, les policiers, peut-être qu'ils peuvent demander plus de moyens, ils peuvent effectivement demander parfois une autre politique…
LEA SALAME
Oui, c'est ce que j'allais vous dire, il y a des revendications dans cette manifestation, ce n'est pas une marche en hommage à leurs deux collègues tués, il y a des revendications, quand on lit les tracts les revendications sont très claires, et qui visent le gouvernement. Etre au milieu des manifestants, pour préciser votre position, être au milieu des manifestants qui défendent ces revendications, tout en incarnant l'autorité publique, n'est-ce pas un mélange des genres dangereux, Gérald DARMANIN, n'est-ce pas, comme le disait Thomas LEGRAND, la soumission du gouvernement devant la police, ou plus simplement l'image de votre impuissance, de l'impuissance de l'autorité politique ?
GERALD DARMANIN
D'abord ce n'est pas une marche, ces policiers sont très dignes depuis 10 jours, alors qu'on les assassine, ils sont extrêmement dignes, moi je pense aux deux familles et je pense à tous leurs collègues de ces policiers qui ont été assassinés. Deuxièmement, vous savez, c'est la société qui est de plus en plus violente, quand il y a un refus d'obtempérer toutes les demi-heures, chacun doit comprendre que c'est la société qui est de plus en plus violente, les 11 policiers et gendarmes qui sont morts l'année dernière, où je suis allé aux enterrements, parce que moi j'entends les leçons de morale de certains éditorialistes, ou de certains commentateurs, mais c'est le ministre de l'Intérieur qui va voir les petites filles de 7 ans pour expliquer pourquoi papa est dans une boîte, au moment où on lui remet la Légion d'honneur, parce qu'un chauffard ne s'est pas arrêté sur une route départementale. Je constate que le terrorisme islamiste il touche en premier les policiers et les gendarmes, et le personnel des commissariats, et le personnel des préfectures, je constate que les Gilets jaunes, pendant un an, lorsque Christophe CASTANER était en responsabilité, il a eu à soutenir plus de 8700 policiers et gendarmes blessés par des manifestations répétées tous les samedis, c'est l'ensemble de la société qui doit se poser des questions, et moi si je vais saluer les policiers tout à l'heure, si je vais, alors vous dites manifester, témoigner de mon amour et de mon soutien, je veux aussi dire…
LEA SALAME
Vous serez dans une manifestation Gérald DARMANIN.
GERALD DARMANIN
C'est une façon pour moi aussi – mais bien sûr, mais c'est bien aussi d'avoir le droit de manifester, et je pense qu'en tant que citoyen on peut l'avoir également – c'est une façon de dire que la société doit se poser la question comment mon comportement permet de respecter les forces de l'ordre. Il n'y a pas de soumission à un pouvoir quelconque, les policiers de la République c'est les enfants des soldats de l'An II, ce sont des femmes et des hommes des classes populaires et moyennes qui sont tués pour nous protéger, et je pense que la moindre des choses c'est d'ailleurs leur témoigner notre soutien.
NICOLAS DEMORAND
A ce micro la semaine dernière Eric DUPOND-MORETTI a estimé, je le cite, " que la délinquance n'augmentait pas dans la société, mais la violence, sin la violence oui. " A-t-il raison, la délinquance, Gérald DARMANIN, augmente-t-elle ou non ?
GERALD DARMANIN
Mais il a tout à fait raison Eric DUPOND-MORETTI. Nous constatons des baisses considérables de ce qu'on appelle des atteintes aux biens, moins de cambriolages, moins de vols de voitures, évidemment, ceux qui nous écoutent et qui se sont fait voler leur voiture la semaine dernière ne seraient pas d'accord, mais statistiquement c'est vrai, des baisses extrêmement importantes, et en même temps une augmentation extrêmement forte des violences aux personnes, aux forces de l'ordre. Je voudrais dire d'ailleurs, dans l'édito de Thomas LEGRAND il est évoqué qu'il n'y a pas eu de doublement, enfin en tout cas c'est ce qu'il semblait dire, des violences faites…
LEA SALAME
Il dit qu'il y a moins de policiers qui sont tués qu'il y a 20 ans.
GERALD DARMANIN
Non, mais ce calcul macabre est totalement faux. 2004, il y a eu 3000, grosso modo, policiers blessés, 2019 il y en a eu 6000, voilà. Le doublement, en 15 ans, la violence vient de loin…
LEA SALAME
Il parle des blessés, mais là il indiquait le nombre de meurtres.
GERALD DARMANIN
Oui, oui, en général quand on meurt, auparavant on a été blessé, ça montre une violence quand même extrêmement forte, doublement des violences contre les policiers, et je veux dire que Eric DUPOND-MORETTI a raison, il y a une baisse effectivement de la délinquance de droit commun, des cambriolages, encore une fois, des vols de voitures, et il y a une violence très forte contre les forces de l'ordre, des violences conjugales extrêmement élevées, +35%, vous l'avez vu, des violences intrafamiliales extrêmement fortes, des violences sur les gens, dans la rue, extrêmement fortes, c'est ce qui m'a fait dire il y a quelques mois, ce qui avait fait polémique…
LEA SALAME
Avec Eric DUPOND-MORETTI.
GERALD DARMANIN
Qu'il y avait un ensauvagement de la société, pardon de l'évoquer ainsi, c'est vrai, il y a une violence plus forte et c'est la société qui est plus violente.
LEA SALAME
Des violences urbaines ont éclaté dans la nuit de lundi à mardi dans une cité à Argenteuil où des voitures ont été incendiées et des tirs de mortier d'artifice ont visé les forces de l'ordre, Marine LE PEN a tweeté « plus un jour sans agressions de policiers et d'honnêtes citoyens, sans émeutes urbaines devenues banales », « plus un jour sans cela » dit-elle, tweete-t-elle, qu'est-ce que vous lui répondez, est-ce que vous reconnaissez un échec sur la sécurité, sur le quinquennat d'Emmanuel MACRON ?
GERALD DARMANIN
Non mais moi je ne débats pas avec certains candidats en campagne, ce qui est sûr c'est que j'ai demandé aux policiers et aux gendarmes, sous l'autorité du président de la République, d'être présents dans tous les quartiers de République et de lutter contre la drogue. Alors, évidemment, si vous voulez le calme dans tous les quartiers de la République, il ne faut pas envoyer les policiers et les gendarmes lutter contre ceux qui font 15.000, 20.000, 30.000, 50.000, 100.000 euros parfois à Marseille, d'argent liquide, parce qu'ils trafiquent du cannabis ou la cocaïne. Quand vous envoyez des policiers, quand on fait des saisies considérables, on a doublé les saisies de cannabis, on a doublé les saisies de cocaïne, on a triplé les saisies d'héroïne, on a doublé le nombre d'arrestations que nous faisons des trafiquants, on démantèle chaque jour des dizaines de points de deal, évidemment il y a des réactions.
NICOLAS DEMORAND
Alors justement, dans « Le Figaro » Emmanuel MACRON évoquait la fermeture d'un point de deal par jour depuis le début de l'année, quel chiffre pouvez-vous nous donner ce matin Gérald DARMANIN, combien de points de deal fermés, là, aujourd'hui, à l'heure où on parle ?
GERALD DARMANIN
Il y a plus de 500 points de deal qui depuis le mois de janvier ont été démantelés, nous travaillons aujourd'hui à comprendre aussi ce que ce trafic de drogue fait naître comme nouveaux moyens, notamment, vous savez, ce qu'on appelle « l'ubérisation », pardon pour ce mot, je mets des guillemets, mais c'est tout à fait vrai, des livraisons à domicile par l'intermédiaire des réseaux sociaux, Snapchat notamment, qui doit prendre ses responsabilités, qui doit arrêter d'être le réseau social de la drogue, c'est le réseau social de la drogue et moi j'invite les dirigeants des réseaux sociaux, et notamment…
LEA SALAME
Snapchat c'est le réseau social de la drogue, ça veut dire qui ?
GERALD DARMANIN
Il suffit d'aller dans n'importe quel commissariat de province, n'importe quel policier, pour savoir que c'est sur Snapchat que les livreurs de drogue donnent leurs rendez-vous, comme vous donnez rendez-vous, sans doute, pour livrer une pizza, c'est totalement démoralisé, si j'ose dire, et effectivement les scooters, un certain nombre de faux VTC, des livraisons à domicile, désormais évitent le travail que nous faisons, de l'espace public, c'est-à-dire de points de deal en bas de l'immeuble, c'est déjà une première victoire, c'est-à-dire que nous faisons reculer de l'espace public, du bas de l'immeuble, les gens qui trafiquent, mais il y a encore beaucoup de travail, dans beaucoup de quartiers de la République, et je vais être très humble et vous dire que, évidemment, ce travail est un travail de tous les jours.
LEA SALAME
Plusieurs députés de la majorité, des députés de gauche aussi, mais des députés de droite, disent que vous n'utilisez pas la bonne méthode contre le trafic de stupéfiants, que pour assécher le trafic, que pour bloquer les trafiquants, il faudrait dépénaliser le cannabis, ou pour le moins avoir une légalisation régulée, comme vous le demande Jean-Baptiste MOREAU qui est député La République en marche. Vous lui répondez quoi, vous leur répondez quoi ?
GERALD DARMANIN
Moi je trouve que c'est un drôle de raisonnement. D'abord ça tombe très mal au moment où l'assassinat de Madame HALIMI est justifié manifestement pas quelqu'un qui consomme du cannabis, l'assassinat du policier à Avignon c'est évidemment quelqu'un qui lutte contre le trafic de stupéfiants, les contrôles routiers aujourd'hui font naître bien plus de retraits de permis, je suis allé dans l'Eure il y a trois jours, les gendarmes m'expliquaient qu'ils en étaient l'année dernière à 460 retraits de permis pour des gens qui consommaient du cannabis contre 160 qui consommaient de l'alcool, donc la drogue est partout dans notre territoire, chacun le sait, et moi depuis que…
NICOLAS DEMORAND
Elle est partout en dépit de 50 ans de prohibition et d'une mobilisation policière que vous venez de décrire, la France reste le plus gros consommateur de cannabis en Europe, 5 millions d'usagers annuels, 900.000 fumeurs quotidiens, est-ce qu'on ne peut pas, à un moment, faire un pas de côté, reconnaître peut-être l'échec d'une politique de prohibition ?
GERALD DARMANIN
Non, mais attendez, est-ce que la drogue c'est du poison ou pas, est-ce que la drogue ça crée la mort, est-ce que la drogue ça crée des dépressions, est-ce que la drogue ça fait des déscolarisations ? Quand j'étais maire de ma commune je voyais des gamins de 3e ne plus aller à l'école parce qu'ils étaient sous l'emprise de cannabis. Qu'est-ce que je raconte à la dame qui a deux gamins, parce que nos familles monoparentales, comme on dit aujourd'hui, dans les quartiers populaires, qui se bat tous les jours pour que son gamin n'aille pas faire des cambriolages ou faire le Chouf pour toucher quelques dizaines d'euros ?
LEA SALAME
Donc vous ne comprenez pas ce que disent tous ces députés qui vous réclament, qui sont dans votre camp, ce n'est pas d'affreux gauchistes !
GERALD DARMANIN
Oui, il y en a partout, Robin REDA, qui est le bras droit de Madame PECRESSE, ce qu'elle n'a jamais condamné, est également pour la légalisation, donc malheureusement ce propos sur la légalisation est partout, eh bien moi je le condamne, parce que depuis que je suis né je vis dans des quartiers, dans des médias qui commentent effectivement la présence de la drogue partout, et moi je ne m'en satisfait pas, et tous les matins, je vais vous dire, je ne sais pas si je suis un bon ministre de l'Intérieur, je ne sais pas si les policiers sont contents de ce que je fais, je ne sais pas si les Français sont rassurés, mais je peux leur dire que tous les matins je me retrousse les manches et je me bats. Peut-être que j'aurai un échec, mais en tout cas je me bats, et je ne veux pas dire à la dame qui élève seule ses deux gamins, qui nous écoute ce matin, qu'elle a tort, devant ses enfants, quand elle dit qu'il faut lutter contre les stupéfiants, et moi je veux lui donner le courage, essayer de lui donner le courage de dire à ses enfants « tu ne dois pas consommer de la drogue et tu dois travailler à l'école, tu dois gagner ta vie en faisant un métier honnête. »
LEA SALAME
Gérald DARMANIN vous ne savez pas si les policiers sont contents, ils ne le sont pas contents, ils le disent, ils disent notamment que la réponse pénale n'est pas assez forte, pas assez dissuasive, que les peines contre les agresseurs des policiers ne sont pas assez dures, quand elles sont prononcées, elles sont trop souvent aménagées. Le Premier ministre a annoncé un certain nombre de mesures la semaine dernière, mais pas celle qu'ils attendent, celle qu'ils demandent dans tous les tracts, vous le savez, c'est-à-dire la peine minimale, les fameuses peines planchers qu'avaient établies Nicolas SARKOZY et qui ont été abrogées sous François HOLLANDE, ils veulent une peine minimale pour quelqu'un qui agresse la police, vous leur répondez quoi ?
GERALD DARMANIN
Nous avons mené à 30 ans, c'est ce qu'a annoncé le Premier ministre, la peine de sûreté, au lieu de 22 ans, c'est un effort considérable, et nous sommes en train de discuter, avec le garde des Sceaux, avec les policiers, dans le cadre du Beauvau de la sécurité, il vient d'ailleurs la semaine prochaine discuter avec les policiers, et je l'en remercie d'ailleurs de travailler avec DUPOND-MORETTI
LEA SALAME
Les policiers vont venir, parce qu'ils boycottaient jusque-là ?
GERALD DARMANIN
Oui, ils nous ont dit qu'ils viendraient, donc je les remercie de se mettre autour de la table, on fait le Beauvau de la sécurité aussi pour eux, pour plus de moyens, on veut des moyens considérables donnés à la Police nationale et la Gendarmerie nationale, pour évoquer la question justement de l'autorité judiciaire. Moi je n'oppose d'abord, parce que c'est une question très importante, elle est démocratique, jamais la police et la justice, pour qu'il y ait une bonne justice il faut qu'il y ait une bonne police, et pour qu'il y ait une bonne police il faut qu'il y ait une bonne justice. Les policiers sont avant tout des agents du ministère de la Justice, au sens où ils font des enquêtes, où ils arrêtent les personnes, où ils donnent des preuves pour mieux condamner, si nous faisons des bonnes enquêtes, alors il y aura de bonnes condamnations.
LEA SALAME
Elle est trop laxiste la justice ou non ?
GERALD DARMANIN
Non, moi je ne crois pas, et je vais vous dire, la question des peines planchers, moi je ne suis pas idéologue des peines planchers ou pas des peines planchers, je n'aime pas les combats idéologiques au moment où les policiers justement sont attaqués et où les Français ont besoin de plus de sécurité, mais il faut aussi dire la vérité, les peines planchers c'était en cas de récidive, Madame SALAME, le juge pouvait y déroger, il n'y a pas de peine automatique, la Constitution ne le permet pas, et troisièmement, 30% seulement des peines planchers étaient appliquées, c'est-à-dire que plus de 70% des magistrats ne souhaitaient pas appliquer ce qu'avait voté le Parlement, donc qu'il faille améliorer la réponse pénale, aider les magistrats à mieux condamner parce que les policiers feront de meilleures enquête et donner plus de moyens à tout le monde, la réponse est oui, et on a encore beaucoup de travail à faire, et c'est pour ça qu'on augmente encore de 10% le budget de la justice, qui est un ministère qui est paupérisé…
LEA SALAME
Les peines minimales, c'est non ?
GERALD DARMANIN
Mais c'est juste que ça ne marche pas. Moi je n'ai pas d'idéologie…
NICOLAS DEMORAND
Xavier BERTRAND dit le contraire.
LEA SALAME
Xavier BERTRAND dit le contraire, il dit que ça avait marché.
NICOLAS DEMORAND
Et que la délinquance avait baissé sous Nicolas SARKOZY grâce à ça notamment, les peines planchers.
GERALD DARMANIN
D'abord les comparaisons me paraissent toujours un peu hasardeuses, sous Nicolas SARKOZY, vous connaissez mon estime et mon amitié, ce n'était pas la même époque, il n'y avait pas les réseaux sociaux d'aujourd'hui, Snapchat n'était pas le réseau de la drogue par exemple, il n'y avait pas le terrorisme islamiste comme nous le connaissons, puisque le premier attentat terroriste islamiste qui est celui, si j'ose dire, du djihadisme d'aujourd'hui, c'est celui, à la fin du quinquennat du président SARKOZY, de l'école juive de Toulouse, il n'y avait pas les Gilets jaunes, donc je pense qu'on ne peut pas comparer des époques d'il y a 15 ans, je suis dans un gouvernement qui connaît une nouvelle délinquance.
LEA SALAME
Donc aujourd'hui, ce matin, ils vous demandent des peines minimales, vous leur dites non.
GERALD DARMANIN
Mais moi je… ce n'est pas une démagogie à la petite semelle, on est en responsabilité politique, il faut dire aux Français ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas.
LEA SALAME
Eh bien dites-leur la vérité, parce qu'ils reviennent, ils disent c'est notre revendication principale, il n'y en a pas d'autre.
GERALD DARMANIN
Mais qu'il faille améliorer la réponse judiciaire c'est une évidence, par plus de moyens de la justice, par plus de moyens de la police. Aujourd'hui par exemple, Madame SALAME, il n'y a pas assez d'OPJ, d'officiers de police judiciaire, dans la police et la gendarmerie, c'est-à-dire qu'il y a des policiers, ils arrêtent des personnes, et comme il n'y a pas assez d'officiers de police judiciaire, il n'y a pas assez d'enquêtes qui sont constituées, qui sont transmises, la dame qui s'est fait agresser elle ne comprend pas pourquoi il n'y a pas de réponse pénale, le policier a 100, 200, 300 enquêtes parfois dans ses bureaux, et le procureur il a 400, 500, 600 enquêtes qu'il doit poursuivre, et le juge fois deux, ce que nous devons faire, c'est ce que nous faisons depuis le début du quinquennat du président de la République, plus de policiers, 10.000 policiers et gendarmes, plus d'OPJ, plus de moyens pour la justice, ça met un petit peu de temps, c'est vrai, nous arrivons avec une délinquance en héritage.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 20 mai 2021