Texte intégral
Monsieur le Secrétaire général,
Mesdames et Messieurs les chefs d'Etat et de gouvernement,
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Nous devons faire de la lutte contre la désertification, la dégradation des terres et la sécheresse l'une des priorités de notre nouvel agenda international.
D'abord parce qu'il s'agit d'une bataille absolument décisive dans le combat que nous menons ensemble pour le climat et la biodiversité.
Mais aussi parce que c'est un enjeu majeur en matière de développement durable, qui figure d'ailleurs explicitement dans l'Agenda 2030 des Nations unies.
Ce sujet est connu, pourtant, ces bouleversements continuent de s'amplifier. Ils touchent désormais tous les continents, sans exception. Et le fait est qu'ils nous mettent tous en danger.
Car une planète malade, où les écosystèmes ne cessent de se dégrader, c'est un monde où - de plus en plus - les maladies infectieuses émergentes se développent, se propagent et peuvent tourner à la pandémie. Nous ne le savons que trop.
Une planète malade, où les ressources en terre et en eau se font toujours plus rares, c'est le risque d'atteintes très graves à notre sécurité alimentaire.
Une planète malade, où les zones arides s'étendent et où les rendements agricoles diminuent, c'est - pour 135 millions de personnes - la menace de l'exil forcé et - pour des régions déjà particulièrement vulnérables - de nouvelles perspectives de conflit et d'instabilité.
C'est pourquoi la France, forte de son engagement dans la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification, continuera à agir, aux côtés de ses partenaires internationaux.
En janvier dernier, à l'occasion du One Planet Summit à Paris, nous avons été à l'initiative pour relancer le projet de la Grande muraille verte.
Plusieurs bailleurs internationaux ont répondu présents, en s'engageant à hauteur de 16 milliards d'euros sur les cinq prochaines années.
À l'horizon 2030, 250 millions d'hectares de terres dégradées pourraient ainsi être restaurés, 10 millions d'emplois créés, 250 millions de tonnes de carbone séquestrés.
Grâce à l'appui de l'Agence panafricaine pour la Grande muraille verte et à la mobilisation des onze pays à l'origine de ce projet, cette dynamique continuera à se renforcer dans les mois à venir.
Le Sommet du Secrétaire général des Nations unies sur les systèmes alimentaires et le Congrès mondial de la Nature à Marseille en septembre prochain, puis le Sommet Afrique-France d'octobre et la COP15 sur la biodiversité seront des rendez-vous clés pour avancer, collectivement, sur cette question cruciale.
N'attendons pas les prochaines crises pour agir. Tirons, dès maintenant, toutes les enseignements de la pandémie actuelle, en agissant pour notre planète et donc pour les générations à venir.
Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 16 juin 2021