Texte intégral
Monsieur le Directeur Général,
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Mesdames et Messieurs,
C'est un grand honneur pour moi de participer à cette 42e conférence annuelle de la FAO et de contribuer à ce dialogue sur la « transformation des systèmes ». A ce titre, je tiens d'abord à rappeler mon plein soutien à la déclaration faite par le Portugal au nom de l'Union Européenne et de ses 27 Etats membres. A quelques semaines du pré-sommet sur les systèmes alimentaires, il est plus que jamais essentiel de nous mobiliser pour garantir l'accès de toutes et tous à des aliments sains, sûrs, diversifiés et durables. Mais il nous faut également aller plus loin pour permettre à tous les agriculteurs de dégager un revenu décent de leur travail. Ces défis majeurs concernent tous les pays du monde. Pour les relever, l'appui du système multilatéral est précieux.
Cette conférence de la FAO vise à définir votre programme de travail pour les deux prochaines années ainsi que votre nouveau cadre stratégique pour les 10 prochaines années. Tous deux devront pleinement permettre de répondre à ces défis de la sécurité alimentaire et de la durabilité des systèmes alimentaires, sans oublier de leur adaptation au changement climatique, enjeu si important.
Par ailleurs, le Comité de la sécurité alimentaire mondiale, le CSA, a récemment adopté des directives volontaires sur les systèmes alimentaires et sur la nutrition. Il a également émis des recommandations politiques sur l'agroécologie et les approches innovantes. Ces cadres de référence ont été co-construits avec l'ensemble des parties prenantes. Ils constituent ainsi une contribution importante en vue du Sommet sur les systèmes alimentaires, et doivent être mise en oeuvre très rapidement et concrètement.
Vous le savez, il n'y a pas de réponse simpliste face à la complexité des questions alimentaires. Les défis auxquels nous faisons face sont interconnectés. C'est précisément pour cela qu'il nous faut fonder toutes les expertises sur la science et sur le partage de bonnes pratiques. Le rôle de la FAO, le rôle du CSA et de son groupe d'experts de haut niveau sont donc absolument essentiel. Appuyons-nous encore davantage sur leurs travaux pour construire ensemble des solutions adaptées et efficaces !
En outre, le Sommet des systèmes alimentaires devra être une opportunité pour renforcer cette approche si importante à mes yeux : l'approche « One Health », une seule santé. La crise de la Covid-19 que nous vivons nous montre chaque jour combien notre santé est interdépendante de la santé animale mais également végétale, environnementale. En la matière, le renforcement de la coopération entre la FAO, l'OMS, l'OIE et le PNUE est indispensable et je suis convaincu que la création d'un panel d'experts de haut niveau « One Health » y contribuera significativement. A ce sujet, je souhaite également remercier le Directeur général de la FAO pour son soutien exprimé à l'initiative PREZODE.
Mais il nous faut également agir pour lutter contre la malnutrition des enfants et des adolescents, qui a des conséquences tout au long de la vie. C'est pourquoi la France est entièrement mobilisée, en lien avec le programme alimentaire mondial et d'autres pays, pour lancer une coalition à destination des cantines scolaires.
Passer de la stratégie à l'action, cela nécessite des politiques fortes à l'échelle de chacun de nos pays. Et en la matière, vous le voyez, la mobilisation de la France est totale. Nous sommes engagés particulièrement dans les différentes transitions, la transition nutritionnelle, la transition agro-écologique depuis plusieurs années sur notre territoire national, avec par exemple la mise en place d'une stratégie ambitieuse en faveur du développement de la production de protéines végétales. Mais notre pays s'engage également au niveau international avec par exemple son soutien à l'initiative de la Grande Muraille verte au Sahel.
Passer de la stratégie à l'action, c'est aussi privilégier un dialogue constant entre toutes les parties prenantes. C'est ce à quoi nous nous sommes employés en organisant, par exemple, en France, des Etats Généraux de l'Alimentation dès 2017 et en assurant le suivi de cette feuille de route alors établie qui, aujourd'hui, est un axe fort de notre politique.
Mais la France s'est également engagée dans un dialogue permanent avec ses partenaires européens, et évidemment pour la mise en oeuvre par exemple du Pacte vert et de sa déclinaison agricole, la stratégie « De la ferme à la table ». La transition agro-écologique sera également au coeur de la future Politique Agricole Commune et de son application partout en Europe.
Passer de la stratégie à l'action, c'est enfin faire reconnaître les efforts de nos agriculteurs. Cela est absolument essentiel pour les encourager à s'engager encore plus dans les transitions.
Alors, avant de conclure cette intervention, je tiens à réitérer le plein soutien de la France à la FAO. Nous avons tous besoin qu'elle continue de jouer son rôle d'enceinte neutre et d'accompagner les pays pour atteindre les objectifs de l'Agenda 2030 et de l'Accord de Paris. Je vous remercie très sincèrement pour votre action.
Je vous remercie très sincèrement pour votre écoute, et je vous souhaite une excellente conférence.
A très bientôt.
Source https://onu-rome.delegfrance.org, le 21 juin 2021