Texte intégral
M. le président.
L'ordre du jour appelle le débat sur le rapport d'information de la commission des finances sur le Printemps de l'évaluation consacré à l'évaluation des politiques publiques 2021.
(…)
M. le président.
La parole est à Mme la secrétaire d'État chargée de l'économie sociale, solidaire et responsable.
Mme Olivia Grégoire, secrétaire d'État chargée de l'économie sociale, solidaire et responsable.
Nous nous retrouvons pour débattre du Printemps de l'évaluation, exercice innovant qu'on doit au travail transpartisan de la commission des finances de l'Assemblée nationale.
Je tiens tout d'abord à remercier la Conférence des présidents de nous donner l'occasion d'échanger sur un temps fort de l'exécution budgétaire, ce qui est important pour le contrôle parlementaire des politiques publiques.
Le Printemps de l'évaluation a pour ambition d'améliorer l'évaluation des politiques publiques, au coeur des choix budgétaires et de conduire le Gouvernement à rendre compte de leur exécution.
Ce moment n'a que quelques années d'existence, et ce n'est pas sans nostalgie que je me rappelle les premiers pas de Laurent Saint-Martin, Amélie de Montchalin, Jean-Noël Barrot et moi-même à la commission des finances, pour faire naître, dès 2019, avec le soutien du président Woerth, ce Printemps de l'évaluation.
Il est résolument dans l'esprit de l'article XV de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, qui dispose que la société a le droit de demander compte à tout agent public de son administration. C'est pourquoi il me semble que, sur ce sujet, le Gouvernement et le Parlement partagent la même volonté : faire de ce nouvel exercice une tradition parlementaire exigeante, qui nous engage tous. Grâce à vos travaux de qualité, je pense pouvoir dire que le pari est en bonne voie d'être gagné.
Le Printemps de l'évaluation, dont nous clôturons la quatrième édition, est au fond un exercice de sincérité et de transparence du Gouvernement. Il ne s'agit pas uniquement de constater et de contrôler l'exécution des dépenses de l'État pendant l'exercice précédent en renforçant l'examen de la loi de règlement mais, plus profondément, d'en questionner l'efficacité pour éclairer le budget de l'exercice à venir. C'est en cela que le Gouvernement et le Parlement jouent un ballet synchronisé. La crise sanitaire exceptionnelle, qui a entraîné des prises de décision tout aussi exceptionnelles, montre d'ailleurs pleinement l'utilité de cet exercice.
L'évaluation de l'efficacité des politiques publiques est un enjeu qui ne date pas d'hier, il confine à la quête de la pierre philosophale. Dès l'après-guerre, les ingénieurs du Commissariat au plan et de l'INSEE ont commencé à familiariser notre République avec l'exigence de l'évaluation économique. Pour autant, l'installation du Printemps de l'évaluation n'aurait pas été possible sans deux décennies de réformes en faveur du contrôle parlementaire. Je trouve intéressant de les rappeler.
En 1999 et en 2001, la mission d'évaluation et de contrôle et la loi organique relative aux lois de finances en ont posé clairement les fondations : grand outil de renforcement des pouvoirs du Parlement, la LOLF de 2001 a pris acte de la nécessité de conforter le principe d'autorisation parlementaire en matière budgétaire. De même, elle a élargi le droit d'amendement du Parlement et étendu ses pouvoirs en donnant aux commissions des finances la possibilité de contrôler, mais surtout d'évaluer l'exécutif. Le projet de loi de règlement est ainsi devenu un document comptable complet, sur lequel les parlementaires peuvent s'appuyer dans le cadre du Printemps de l'évaluation afin de voter un budget d'exécution le plus sincère possible.
D'autres étapes ont permis de faire progresser, avant 2017, la qualité de l'évaluation des politiques publiques. Je pense entre autres à la réforme constitutionnelle de 2008, qui dispose que les projets de loi non organiques doivent systématiquement être assortis d'une étude d'impact évaluant leurs implications pour les finances publiques, ou encore à la création, en 2009, du comité d'évaluation et de contrôle des politiques publiques de l'Assemblée nationale.
Le Printemps de l'évaluation est, depuis 2019, grâce à la détermination dont fit preuve à l'époque Olivier Véran, enrichi d'un Printemps social, dédié à l'évaluation des lois de financement de la sécurité sociale – preuve s'il en était besoin, que l'évaluation des politiques publiques est une pratique démocratique nécessaire, amenée à devenir un pilier de l'élaboration des politiques publiques. Comme le disait, bien mieux que moi, Michel Rocard dans sa circulaire sur le renouveau du service public de 1989 : « Il ne peut y avoir ni autonomie sans responsabilité, ni responsabilité sans évaluation, ni évaluation sans conséquences. »
Je rejoins à cet endroit Christophe Jerretie, qui a souligné dans son propos liminaire son attachement à l'évaluation des politiques publiques. L'exercice est particulièrement crucial car il fait partie des réponses nécessaires à la défiance vis-à-vis du monde politique qui, on le sait, gagne du terrain. On le sait aussi, cette défiance n'est pas apparue de façon magique en 2017. Elle est bien plus ancienne, bien plus prégnante, et l'évaluation de nos politiques publiques est un véhicule particulièrement pertinent pour la mettre à mal.
Faire la lumière sur la dépense publique et son efficacité est une mission que le Gouvernement prend à coeur. C'est en ce sens que la majorité a permis, sous l'égide notamment de Bénédicte Peyrol, la mise en place du premier budget vert au monde, à l'occasion du projet de loi de finances pour 2021. Je ne doute pas de l'efficacité de l'exercice. Les rapports spéciaux ne sont pas simplement des états financiers, ils comportent des propositions qui suscitent l'intérêt du Gouvernement et permettent d'anticiper la réforme des politiques publiques les plus efficaces, en amont de la préparation du projet de loi de finances.
Ces travaux de qualité sont enrichissants. J'ai eu le plaisir d'écouter certains de leurs rapporteurs, et c'est un plaisir d'être en cette soirée à vos côtés. Je tiens à ce titre à saluer la qualité du rapport de Philippe Chassaing, portant notamment sur les programmes Statistiques et études économiques , Stratégie économique et fiscale , et qui est consacré à l'économie sociale et solidaire (ESS).
Je partage son objectif de donner à ce secteur et à ses acteurs un cadre institutionnel et surtout des moyens spécifiques qui doivent correspondre aux caractéristiques propres à l'ESS. C'est d'ailleurs la ligne du Gouvernement et c'est aussi la mission qui m'a été confiée. Cela se traduit, je crois, dans notre politique : l'économie sociale et solidaire a enfin, et c'est inédit, bénéficié de mesures d'urgence spécifiques et d'envergure, notamment via le fonds UrgencESS, que les parlementaires ont voté lors du PLFR 4 pour 2020. Doté de 30 millions d'euros, il verra ses crédits directement fléchés vers l'écosystème de l'ESS, dans le cadre du plan de relance.
Par ailleurs, le rapport du rapporteur général Laurent Saint-Martin et du président de la commission des finances, Éric Woerth, sur la mission Plan d'urgence face à la crise sanitaire est un outil indispensable pour évaluer, là encore, l'impact sur nos finances publiques du fonds de solidarité finançant l'activité partielle, de l'allégement des cotisations sociales ou encore du renforcement des participations de l'État.
Je voudrais également saluer – ce dont vous lui ferez part – la qualité du rapport de Christine Pires Beaune, qui s'est attachée à évaluer de manière très précise l'évolution des remboursements et dégrèvements dans leur globalité, en portant une attention particulière au crédit d'impôt pour l'emploi d'un salarié à domicile, qui fait l'objet de travaux importants et que nous espérons utile pour les Français.
Enfin le rapport spécial de Mohamed Laqhila sur les programmes relatifs à l'aménagement et la cohésion des territoires souligne l'intérêt décisif de la lisibilité du suivi de l'évaluation des politiques par le Parlement, pour aller plus loin dans la transparence et les gains d'efficacité. Ce rapport rappelle notamment combien la bonne information du Parlement est essentielle et préconise par exemple une meilleure transmission au Parlement de l'information sur les contrats de plan État-régions.
Au total, l'ensemble de ces travaux permettent vraiment de nourrir la réflexion, que ce soit à court ou long terme, sur l'ensemble des sujets relevés cette année dans les différents rapports que j'ai pu consulter au même titre que le ministre l'action et des comptes publics, Olivier Dussopt, très attaché à ce débat et qui vous prie d'excuser son absence ce soir, alors que me revient l'honneur de le remplacer devant vous.
Ces rapports, dont j'ai souligné la qualité, sont tous passionnants, même si le temps qui m'est imparti m'a contrainte à n'en citer que quelques-uns. Pour avoir siégé moi-même, il y a si peu de temps, à vos côtés sur les bancs de l'Assemblée nationale et au sein de la commission des finances, je suis ravie de constater que l'exercice du Printemps de l'évaluation porte ses fruits et qu'il est devenu un temps incontournable de l'exécution budgétaire. Cela témoigne de la volonté légitime mais surtout de l'action déterminée des parlementaires et des commissaires aux finances et aux affaires sociales. (Applaudissements sur les bancs des groupes LaREM et Dem.)
M. le président.
La parole est à M. le ministre des solidarités et de la santé.
M. Olivier Véran, ministre des solidarités et de la santé.
Je suis très heureux d'être parmi vous car le Printemps social de l'évaluation me tient tout particulièrement à coeur, d'une part parce que j'ai participé à sa genèse – merci, cher Thomas Mesnier d'avoir réussi à le développer –, d'autre part parce que cet événement est l'occasion de mener ensemble une réflexion approfondie sur les dispositions sociales et sanitaires les plus emblématiques votées par l'Assemblée nationale, dans le cadre de la loi de financement de la sécurité sociale et de la loi de finances.
Je me permets, en vous demandant de ne pas m'en tenir rigueur, de souligner que seuls trois groupes parlementaires sur huit sont, hélas, représentés à l'heure où nous avons l'honneur de nous exprimer devant vous. Sans doute faudra-t-il trouver un format propre à mobiliser davantage les oppositions – et je ne dis pas cela pour les députés du groupe Les Républicains, qui sont représentés.
Je souhaite, avant toute chose, remercier chacune et chacun d'entre vous pour la qualité du travail qui a été fourni. Il est précieux et permet d'identifier certaines pistes de réflexion pour les services du ministère des solidarités et de la santé ainsi que pour l'ensemble des acteurs de l'insertion, de l'action sociale et du champ sanitaire.
Votre rapport insiste ainsi sur la situation financière difficile dans laquelle se trouvent beaucoup de jeunes éloignés des dispositifs d'accompagnement et du marché de l'emploi dans notre pays. C'est un constat que nous partageons, qui préoccupe fortement le Gouvernement, et croyez bien qu'il reçoit de ma part une attention toute particulière.
Le rapport souligne notamment les limites du RSA jeune actif, qui n'a pas permis de répondre de façon adéquate à la situation spécifique de ces publics. Il me semble qu'il convient dès lors de repenser les prestations dans leur ensemble, c'est tout l'enjeu des travaux qui sont conduits sur la création du fameux revenu universel d'activité (RUA), travaux qui ont été suspendus du fait de la crise, mais pour lesquels nous attendons un rapport en octobre. Si le RUA aboutit – ce que je souhaite –, il devrait permettre de simplifier le paysage des prestations sociales. Il existe aujourd'hui quinze prestations et minima sociaux pour 55 milliards d'euros, qui ne sont pas toujours répartis selon les besoins ni de manière aussi simultanée qu'il le faudrait. Nous y gagnerions un système plus juste et plus équitable, constituant une réelle incitation au travail. À ce titre, je me réjouis de lire la position favorable des rapporteurs généraux de la commission des finances et de la commission des affaires sociales sur le projet de RUA que propose le Gouvernement.
D'autres travaux sont également en cours, sous la conduite d'Élisabeth Borne, pour étudier la possibilité d'instaurer une mesure de soutien aux jeunes de 18 à 25 ans sans éducation, sans emploi ou sans formation. Ce dispositif, la garantie jeunes universelle, serait assorti d'une démarche de formation ou d'insertion à la fois rigoureuse et adaptée aux spécificités du public. Des annonces devraient prochainement en détailler les contours.
Le rapport souligne également les insuffisances de l'évaluation de la stratégie de prévention et de lutte contre la pauvreté, confiée à France Stratégie, pour laquelle il sollicite la création de nouveaux indicateurs. Des travaux sont en cours pour améliorer la qualité de l'évaluation de la stratégie sous la responsabilité de son président, Louis Schweitzer. La restitution du prochain rapport au premier semestre 2022 permettra de déterminer si les axes d'amélioration identifiés ont été pleinement pris en considération.
Enfin, la réactivité du Gouvernement pour soutenir, tout au long de la crise, les ménages en situation de précarité et les associations de lutte contre la pauvreté a été mise à l'honneur par le rapport. L'année 2020 a été une année tout à fait exceptionnelle. Je veux vous assurer que nous restons très vigilants concernant l'évolution des besoins d'aide alimentaire qui nous sont signalés par les associations.
Madame Stella Dupont, s'agissant de la simplification des marchés publics d'achat de denrées réalisés par FranceAgriMer dans le cadre des fonds européens, évoquée dans votre rapport, une expérimentation sera lancée en 2022, dans le cadre de la nouvelle programmation, sur quatre produits qui font aujourd'hui l'objet d'une correction financière importante. La dissociation des marchés d'achat de denrées de ceux de stockage et de logistique permettra ainsi d'éviter l'application d'un taux de correction lié à la livraison.
Concernant le mode de passation de ces marchés, le recours à quatre marchés pluriannuels sur trois ans, permettra de respecter la saisonnalité des produits et de proposer un calendrier de passation de marchés plus adaptée à la réalité du terrain des fournisseurs de denrées. Si l'expérimentation est concluante, des marchés pluriannuels seront élaborés pour tous les autres produits.
Les points d'intention identifiés par le rapport font l'objet de toute notre attention ; ils permettront d'améliorer la pertinence et l'efficacité de nos politiques sociales et de santé.
Mesdames et messieurs les députés, depuis maintenant près de quatre ans, le Gouvernement oeuvre pour que nos politiques de solidarité et de santé répondent le mieux et le plus efficacement possible aux attentes et aux besoins de nos concitoyens, notamment à l'aune des évolutions que connaît notre société.
Cette approche, qui a guidé notre action publique, repose sur trois piliers. Le premier pilier de l'action du Gouvernement est la prévention. Notre ambition en la matière s'est matérialisée par le déploiement depuis 2018 d'une stratégie de prévention et de lutte contre la pauvreté que nous avons dotée de près de 8 milliards d'euros. Dès aujourd'hui, elle présente des effets concrets, avec notamment la création d'un bonus mixité pour encourager la mixité sociale dans les crèches, le dédoublement des classes et la scolarisation dès l'âge de trois ans pour favoriser l'égalité des chances, l'instauration du complément de mode de garde en tiers payant pour l'accueil individuel du jeune enfant.
Prévenir le basculement dans la pauvreté, c'est aussi lutter efficacement contre le non-recours au droit. Cela passe nécessairement par un vaste chantier de simplification des démarches administratives, par la mutualisation des données entre les administrations, par des campagnes de data mining comme celle conduite par les organismes de sécurité sociale depuis 2018, et par le déploiement de dispositifs d' « aller vers » pour identifier les personnes concernées et leur proposer un accompagnement individualisé dans leurs démarches.
Prévenir le basculement dans la pauvreté, c'est aussi favoriser l'insertion par l'emploi, qui reste – je ne cesse de le répéter – le meilleur moyen de lutter efficacement contre la pauvreté. C'est tout le sens des mesures de soutien aux commerçants, entreprises et travailleurs indépendants que nous avons appliquées pendant la crise sanitaire. C'est tout le sens aussi du plan « 1 jeune, 1 solution », qui doit favoriser l'insertion et l'accès à l'emploi des jeunes.
Cette démarche préventive, nous l'adoptons dans le cadre de nos politiques de solidarité, mais aussi dans celui de nos politiques de santé. Par exemple, l'élargissement de l'obligation vaccinale à huit vaccins supplémentaires pour les enfants âgés de 0 à 2 ans s'inscrit précisément dans cette démarche.
Le deuxième pilier de l'action sociale du Gouvernement est l'affirmation d'une nouvelle ambition en matière d'universalité de nos politiques. L'universalité des droits s'est matérialisée par des réformes concrètes en matière de santé. Par exemple, la réforme du 100% santé permet la prise en charge à 100% des soins optiques, dentaires, auditifs, trois secteurs marqués par de forts restes à charge. En 2020, plus d'une prothèse dentaire sur deux appartenait au panier 100%. Pour l'audiologie, en janvier 2021, soit le premier mois d'entrée en vigueur de la réforme, les aides auditives à prises en charge dans le cadre du 100% santé représentaient déjà plus de 40% des ventes.
Le Gouvernement a également travaillé au déploiement de la complémentaire santé solidaire qui, depuis le 1er novembre 2019, garantit l'accès à une très large gamme de soins pour une participation inférieure à 1 euro par jour, sans reste à charge pour ses bénéficiaires. Plus de sept millions de personnes en bénéficient à ce jour, et nous voulons aller plus loin.
Vous le voyez : le Gouvernement s'est pleinement mobilisé pour faciliter l'accès de tous aux soins ; c'est un enjeu d'égalité et de justice sociale. Quand je regarde d'où nous sommes partis et où nous sommes arrivés aujourd'hui, je me dis que nous n'avons pas à rougir. En parallèle, nous avons fait le choix de soutenir les personnes les plus vulnérables, notamment les personnes âgées et les personnes en situation de handicap ou d'invalidité, qui ont bénéficié d'une revalorisation inédite de leurs allocations.
Le troisième pilier de notre action porte sur l'adaptation de nos politiques de solidarité et de santé aux nouvelles situations sociales. Les mutations que connaît notre société ont fait apparaître des besoins nouveaux que certaines des politiques publiques conduites jusqu'à présent ne permettaient plus de satisfaire. Le Gouvernement s'est pleinement investi pour apporter des réponses adaptées à ces nouvelles situations sociales, dans un souci constant d'améliorer la qualité du service rendu.
Je pense notamment à la réforme du service public des pensions alimentaires qui permet de garantir leur bon versement et de prévenir les risques d'impayés. Il s'agit d'une réforme majeure dans la lutte contre la précarité des familles monoparentales qui représentent désormais une famille sur cinq dans notre pays. La réforme monte en charge puisque près de 30 000 demandes d'intermédiation ont déjà été déposées.
Je pense aussi au congé parental, qui répond à de fortes attentes de la part des Français, afin de permettre aux pères comme aux mères de passer du temps auprès de leur enfant dès la naissance.
Enfin, je pense à la réforme relative aux proches aidants et au projet de loi autonomie qui devront permettre d'apporter des réponses concrètes aux problématiques liées au vieillissement de notre population. La loi relative à la dette sociale et à l'autonomie, votée à l'été 2020, puis le PLFSS pour 2021 ont permis de mettre sur les rails cette fameuse cinquième branche. C'est une avancée majeure.
Brigitte Bourguignon prépare une réforme ambitieuse qui devrait permettre de transformer définitivement l'essai, en inscrivant une trajectoire ambitieuse et responsable pour l'autonomie. En particulier, la simplification de l'offre d'accompagnement des plus fragiles et de son financement permettra de reconnaître les aspirations profondes de nos concitoyens, en aidant ceux qui le souhaitent à vieillir chez eux. C'est ce que l'on appelle de manière un peu technique le virage domiciliaire. Nous savons que c'est une réponse à une attente très forte de la part de nos aînés.
Mme Olivia Grégoire, secrétaire d'État.
Oui !
M. Olivier Véran, ministre.
Mesdames et messieurs les députés, depuis le début du quinquennat, le Gouvernement se mobilise pour garantir l'accès de tous aux soins et aux droits sociaux avec une volonté indéfectible de mieux servir nos concitoyens. Je remercie chacune et chacun d'entre vous pour votre participation à cette nouvelle édition du Printemps de l'évaluation. J'évoquerai brièvement deux derniers points.
D'abord, concernant les questions posées sur les artistes-auteurs, monsieur le rapporteur général et cher Thomas, le Gouvernement a abaissé le seuil d'ouverture des droits aux indemnités journalières de 900 à 600 SMIC horaire. Nous sommes en train d'examiner la possibilité et l'opportunité de prolonger cette mesure de crise. Quant au dispositif de rachat de trimestres, nous allons le prolonger jusqu'en 2023, mais le nombre de demandes reçues jusqu'ici reste très limité : moins de 400 en cinq ans.
Enfin, je me réjouis de l'extension de l'obligation vaccinale. Plus que jamais, les temps actuels démontrent toute l'importance des vaccins. M. Door – je crois – est intervenu sur ce sujet. Suivant les vaccins, nous avons constaté que depuis 2017, le taux de couverture vaccinale des nourrissons avait augmenté entre 7 et 10 points. Désormais, il dépasse les 90 % pour la plupart des onze vaccins. Afin de juguler les effets de la crise sanitaire sur cette couverture, nous avons engagé des actions de communication. La Caisse nationale d'assurance maladie a notamment envoyé un courrier à toutes les familles pour lesquelles nous n'avions pas noté de remboursement de vaccins. Les données relatives au remboursement font d'ailleurs apparaître un rattrapage en fin d'année 2020.
Je vous remercie de nouveau pour la grande qualité des rapports et des échanges que nous avons eus en commission des finances et aujourd'hui dans l'hémicycle. (Applaudissements sur les bancs de la commission des affaires sociales. – Mme Olivia Grégoire applaudit également.)
M. le président.
Le débat est clos.
Source http://www.assemblee-nationale.fr, le 22 juin 2021