Texte intégral
NICOLAS DEMORAND
Grand entretien spécial ce matin pour le coup d'envoi de l'Euro de football 2021 ; le match d'ouverture opposera ce soir l'Italie à la Turquie et se jouera à Rome, l'une des onze villes qui accueilleront cette édition itinérante de la compétition, c'est une première. On entre dans le vif du sujet. Laissez-moi vous présenter nos invités. Madame la Ministre des Sports, bonjour et merci donc Roxana MARACINEANU d'être sur Inter ce matin. Anne-Laure BONNET, bonjour. Notre consoeur qu'on a vue interviewer tous les plus grands joueurs de la planète foot. Confrère journaliste, écrivain, bonjour Pierre-Louis BASSE. Très heureux de vous entendre au micro d'Inter ce matin ; votre dernier livre s'intitule « Rien n'est perdu » aux éditions du Cherche-Midi. Et enfin Claude ASKOLOVITCH, bonjour – pour le moment vous êtes sur le banc de touche, Claude – grand amoureux de football, vous avez bouclé votre revue de presse ce matin quelques minutes plus tôt pour participer à cette table ronde. Dans quelques instants, nous serons en ligne avec Youri DJORKAEFF.
Bonjour donc à tous et commençons par la date de cet Euro 2021. Il aurait dû se tenir l'an dernier mais la pandémie de Covid a conduit à l'annulation et donc au report de la compétition. Aujourd'hui, la France et l'Europe se déconfinent, l'épidémie recule, les stades rouvrent, la compétition peut reprendre. J'imagine, Roxana MARACINEANU, que vous êtes la ministre la plus heureuse qui soit aujourd'hui ! Cet Euro, il a une saveur particulière ?
ROXANA MARACINEANU
Bien sûr et l'organisation même de la compétition sur onze pays européens, alors qu'on a connu une période où les frontières ont été fermées, où chaque pays s'est replié sur soi, reprendre le sport avec du football qui est celui qui parle le plus à la plus grande partie de la population aujourd'hui, sur onze pays, même si ça va être un peu compliqué pour les joueurs, pour les supporters, c'est aussi un symbole de réouverture des frontières, de réouverture des pays et du vivre ensemble.
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NICOLAS DEMORAND
Roxana MARACINEANU, vous avez été une très grande championne ; comment se gère la pression qui accompagne le statut précisément de champion ou de favori ?
ROXANA MARACINEANU
Moi j'avais pour habitude de me concentrer sur le début ; je me disais toujours qu'une compétition comme celle-là, ça se construisait ; ce n'est pas parce qu'on s'est entraîné, qu'on a les meilleurs talents dans une équipe ou qu'on a eu les meilleurs résultats avant cette compétition, qu'elle est gagnée d'avance ; donc c'est comme une pyramide d'Egypte qu'il faut commencer à construire, comme un Everest qu'il faut commencer à gravir ; et l'essentiel, c'est de se concentrer sur le moment où on va mettre son sac à dos et on va commencer à monter cette grande montagne. Et je crois que même si on a effectivement sur le papier les plus grands talents, il faut se concentrer sur le début de la compétition, bien la démarrer et puis à chaque étape, essayer d'être en tête pour avoir une chance d'arriver au bout gagnant.
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NICOLAS DEMORAND
Un mot sur le retour de Karim BENZEMA en équipe de France, qui a suscité de la polémique politique ; le Président de la République a donné son point de vue hier, en visite à Clairefontaine : « Karim BENZEMA est un modèle de réussite – a-t-il dit – dans une équipe de France qui est le visage de la France ». Roxana MARACINEANU, après le purgatoire qu'il a traversé, était-il selon vous évident qu'il avait sa place en équipe de France ?
ROXANA MARACINEANU
Ce n'était pas évident parce que tout le monde l'attendait depuis des années ; c'était le choix de Didier DESCHAMPS de le resélectionner ; aujourd'hui, il a su passer au-delà de dissensions personnelles, de difficultés qu'il partageait avec lui, pour ne regarder que le talent et la progression de Karim BENZEMA ces dernières années et avec cette saison exceptionnelle qu'il a faite, il avait pleinement sa place et aujourd'hui, le mettre avec les trois autres stars de l'équipe de France, de l'avant de l'équipe de France mais aussi pour calmer tous les esprits et puis pour ramener aussi tous les supporters de la France derrière cette équipe parce qu'il y a ça aussi…
NICOLAS DEMORAND
Ça ne se joue pas que sur le terrain…
ROXANA MARACINEANU
Exactement, il n'y a pas que sur le terrain ; c'est aussi avoir toute la France derrière cette équipe de France, je crois que c'était ça aussi l'objectif de Didier DESCHAMPS.
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ROXANA MARACINEANU
On a eu la chance pendant le confinement de voir des magnifiques reportages sur MARADONA, sur PELE où on a vu justement ce beau jeu qu'on a la chance de retrouver grâce à Kylian MBAPPE sur le terrain. Je crois que ce qui doit être magnifique en équipe de France, c'est que ces joueurs viennent avec l'expérience qu'ils ont acquise dans différents pays d'Europe aussi et ces différentes cultures qu'ils peuvent apporter en équipe de France et ce mélange, ce creuset, je crois que c'est aussi ça qui est beau à voir dans cette compétition ; c'est finalement des joueurs qui évoluent à l'étranger dans leur vie professionnelle de footballeur et qui se retrouvent en équipe de France avec leurs petits secrets, avec les petits secrets des adversaires. Dans ce premier match qu'on verra à Munich, il y a beaucoup de joueurs finalement qui font partie d'un même club au Bayern de Munich, que ce soit d'un côté, de l'autre ; et puis finalement c'est intéressant de voir comment ces différentes cultures vont se rencontrer sur le terrain. Je crois que c'est de ça aussi que le public est en recherche.
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NICOLAS DEMORAND
Petit pronostic Madame la Ministre ?
ROXANA MARACINEANU
On va bien démarrer cette compétition !
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NICOLAS DEMORAND
Merci à tous en tout cas, merci beaucoup d'avoir été à notre micro ce matin.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 14 juin 2021