Texte intégral
Q - Bonsoir, Clément Beaune. Merci d'avoir fait un détour par notre plateau. Les Eurodéputés, de retour, donc, depuis la deuxième fois, depuis la pandémie. Mais comme en juin, ils sont loin d'être au complet. Est-ce que vous ne craignez pas que certains ne prennent de mauvaises habitudes, ne viennent plus jamais, en se retranchant derrière le distanciel ?
R - Il y a un combat qui continue à être mené. Nous avions pris l'engagement, le Président de la République était venu signer un nouveau contrat pour soutenir le statut de capitale européenne de Strasbourg, en mai, pour faire revenir, le plus vite possible, le Parlement européen. On est encore dans un format intermédiaire, hybride, mais la dernière fois, au mois de juin, j'étais déjà venu, il y avait près de 300 parlementaires, et j'espère que cet effectif va s'accroître maintenant. Et au mois de septembre, c'est le retour du Parlement européen à Strasbourg, pour de bon.
Q - Vous dites que le combat n'est encore pas forcément gagné parce qu'il y a effectivement une grosse brèche qui s'est rouverte pour les pro-Bruxelles. Que peut, que compte faire le gouvernement, pour que Strasbourg reprenne totalement son statut ?
R - On le défend d'abord en mettant des moyens avec les collectivités. C'est le contrat triennal qui a été signé au mois de mai, qui est en augmentation par rapport au précédent contrat, pour l'attractivité, l'accessibilité du Parlement européen. Je rappelle aussi que le statut de Strasbourg comme capitale européenne est dans les traités européens. Et donc, on les défend, coûte que coûte, par tous les moyens. Vous avez raison, il y a parfois des offensives qui font une parole politique, un combat politique, c'est ce que je disais, que le Président mène, que le gouvernement mène, pour dire "la capitale européenne, le siège du Parlement européen, il n'y a pas de débat, c'est Strasbourg".
Q - Seize mois sans session, c'est un énorme manque à gagner économique, y compris pour le territoire et pas seulement strasbourgeois. Vous avez demandé des compensations à Bruxelles. Où en est ce dossier ? Y en aura-t-il ? A quelle hauteur ?
R - On a demandé, d'abord, qu'il y ait plus de présence à Strasbourg. C'est comme cela que l'on va rattraper le plus vite possible.
Q - En rallongeant les sessions ?
R - C'est une option. Je crois plutôt à la multiplication des événements à Strasbourg. J'étais là aussi, le 19 juin, nous avons lancé, à Strasbourg, la conférence sur l'avenir de l'Europe qui est un grand moment de débats. Il y aura plusieurs sessions qui vont se tenir en complément des sessions parlementaires.
Q - Mais sur ces compensations ?
R - Cela fait partie de ces compensations, mais nous allons réfléchir aussi à d'autres possibilités économiques ou de présence allongée des sessions. Mais je le dis aussi : il y aura une présidence française de l'Union européenne ; nous ferons beaucoup d'événements à Strasbourg, au siège du Parlement ou dans la capitale, en général, pour que la ville vive son statut européen pleinement.
Q - J'allais y venir un peu plus tard, mais allons-y maintenant : effectivement la France prendra la présidence en janvier prochain. Dans ces événements que vous annoncez, est-ce qu'on peut imaginer la tenue d'un Conseil européen, c'est-à-dire la venue des chefs d'Etat et de gouvernement européens à Strasbourg ?
R - Le programme est encore en train d'être défini, mais il y aura en tout cas plusieurs réunions ministérielles, avec les ministres français et tous leurs homologues européens, qui à plusieurs reprises se tiendront donc à Strasbourg. Strasbourg sera avec Paris la ville qui, en France, accueillera le plus d'événements et notamment de réunions politiques de haut niveau pendant cette présidence. Et c'est encore en débat : il n'est pas exclu qu'il y ait aussi une présence du Président de la République, bien sûr, qui viendra de toute façon au Parlement européen au mois de janvier, et puis pour d'autres événements de très haut niveau. Donc Strasbourg sera au centre de cette présidence.
Q - On va guetter tout ça. Vous évoquiez effectivement la venue du Président Macron il y a peu pour le lancement de la conférence sur l'avenir de l'Europe. Vous en appelez très concrètement, de manière participative, aux citoyens européens. Mais comment être sûr de ne pas répéter le fiasco qu'a été en son temps le Grenelle de l'environnement ? Là aussi, on avait appelé à participation ; il n'en est à peu près rien sorti.
R - Je ne sais pas, mais en tout cas, la participation, c'est toujours difficile. Et là aussi, c'est toujours un combat. C'est pour cela que le Président lui-même avait ouvert cet événement. Je le dis, il y a une plateforme Internet : on tape "avenir de l'Union européenne", on peut contribuer. Il faut que chacun s'engage.
Q - Contributions, d'accord. Que faire des réponses ?
R - Nous ferons aussi des débats physiques, parce qu'il faut je crois un échange réel. La situation sanitaire le permettra je l'espère au mois de septembre, y compris bien sûr dans le Grand Est et en Alsace. Et puis, à partir de ces contributions, de ces débats que nous organiserons tout le mois de septembre, nous tiendrons compte pour le programme de la présidence française de l'Union européenne des priorités, des inquiétudes qui seront exprimées à cette occasion.
Donc, j'invite chacun à participer, d'abord en ligne...
Q - L'appel est lancé.
R - Et puis après aux débats que nous organiserons.
Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 16 juillet 2021