Texte intégral
JOHANNA GHIGLIA
Bonjour Roxana MARACINEANU, merci d'être avec nous ce matin. Donc, vous êtes ministre chargée des Sports et également championne de natation, médaillée d'argent en natation aux JO de Sydney, c'était en 2000. Alors, tout de suite, on vient d'en parler avec David, c'est la Française la plus prometteuse de ces jeux, Clarisse AGBEGNENOU, judokate, porte-drapeau de la France, est entrée en piste, et en fait elle a été très rapide pour ses combats.
ROXANA MARACINEANU
Oui, elle est arrivée, là, en demi- finale, et puis son adversaire principale des dernières années a été éliminée, donc tout sourit pour Clarisse, et on croise les doigts très fort, les poings très fort, et puis on espère que ça ira jusqu'au bout, parce qu'elle voulait faire ces jeux, ça fait un an qu'elle en rêve de ces Jeux olympiques, et on espère tous que ça ira au bout.
JOHANNA GHIGLIA
On sent qu'elle a vraiment envie.
ROXANA MARACINEANU
Oui.
JOHANNA GHIGLIA
Et vous allez rejoindre sa famille, tout-à-l'heure ?
ROXANA MARACINEANU
Oui, ils ont eu la gentillesse de m'inviter pour assister aux deux derniers combats.
JOHANNA GHIGLIA
Très bien, on est tous derrière elle. Alors, la France, pour l'instant, est au 10ème rang avec 5 médailles, c'est ce que vous espériez ?
ROXANA MARACINEANU
On a un bon état d'esprit, notamment des jeunes, c'est ce que moi je m'étais dit que j'allais regarder attentivement, des jeunes qui aujourd'hui finissent entre la 4ème et la 8ème place, donc un essai, des essais à transformer pour Paris 2024, et puis des favoris qui sont là, pour la plupart d'entre eux, et puis quelques bonnes surprises, comme Romain CANNONE, ce jeune extraordinaire, de 24 ans, qui a réussi à remporter cette belle médaille d'or.
JOHANNA GHIGLIA
Très belle histoire, effectivement. Alors, c'est à Pékin, en 2008, que les Bleus avaient été les plus récompensés, avec un total de 43 médailles. Combien de médailles espérez-vous pour ces JO de Tokyo ?
ROXANA MARACINEANU
Nous avions sur le papier comptabilisé une petite quarantaine de médailles, on va voir, avec aussi tous les à-côtés qu'il y a eu, notamment je pense aux intempéries, 30° à 06h30 du matin pour le triathlon masculin, hier soir, enfin, hier soir, pour eux encore à 06h00 du matin, une pluie diluvienne lorsque les filles se sont alignées en triathlon. Vous voyez, vraiment des conditions météorologiques et des conditions de tenue de cette compétition auxquelles tous nos athlètes doivent aujourd'hui s'adapter. C'est vrai que déjà en soi les compétitions olympiques sont compliquées parce que c'est tous les 4 ans, il y a toujours des petits jeunes qui arrivent on ne sait pas d'où et qui vous passent devant, c'était mon cas pour les Jeux olympiques de Sydney. Alors, en plus avec, voilà, cette période compliquée qu'on vient de vivre, c'est vrai que les athlètes doivent s'adapter, mais c'est bien, ce sera d'autant plus facile dans 3 ans pour les Jeux chez nous.
JOHANNA GHIGLIA
Alors justement, vous avez donc été médaillée d'argent en natation aux JO de Sydney en 2000, dans quel état d'esprit est-on quand on est athlète et qu'on représente son pays aux Jeux olympiques ?
ROXANA MARACINEANU
C'est une fierté, parce qu'on pense à tous ceux qui n'ont pas réussi à se qualifier, c'est une compétition qui a lieu tous les 4 ans, selon les disciplines c'est là où on rencontre vraiment l'élite mondiale, et notamment les favoris qui attendent cette compétition là pour revenir, ceux qui, voilà, parfois font l'impasse sur les championnats d'Europe, des championnats du monde, mais se préparent pour des Jeux olympiques, et c'est vrai que c'est là qu'on rencontre la plus grande concurrence mondiale. Il faut avoir fait des résultats en amont pour pouvoir confirmer aux JO, parce qu'encore une fois il y a beaucoup d'à-côtés à maîtriser, beaucoup d'attentes, c'est regardé par le monde entier, il y a beaucoup de nouveautés parce qu'on rencontre aussi des compétiteurs de tous les sports, on se rencontre tous, on vit tous ensemble au village olympique, et c'est une ambiance particulière qui n'existe que tous les 4 ans, et tout ça, il ne faut pas se faire happer par tout ça, et sortir, se faire sortir finalement de sa compétition avant même de l'avoir commencée.
JOHANNA GHIGLIA
Alors, il y a de nombreux Japonais qui manifestent depuis maintenant plusieurs semaines, est-ce qu'il fallait vraiment maintenir ces Jeux olympiques à Tokyo, au Japon, en pleine crise sanitaire ?
ROXANA MARACINEANU
Pour nous, nous sommes vraiment reconnaissants au gouvernement japonais et au CIO d'avoir maintenu ses Jeux, parce que c'est important que les sportifs, d'autant plus dans cette période compliquée, où ils sont tous parfois, ils en sont venus à se poser des questions sur leur carrière, sur la poursuite de cette vie qui n'est pas facile tous les jours quand on s'entraîne 6 heures par jour, 5 heures par jour, donc c'était important d'avoir cette échéance de compétition qui fait partie de leur métier. Que ça se passe au Japon, c'est aussi. un symbole aujourd'hui du rapprochement des peuples, du fait de pouvoir se retrouver ensemble, même si c'est sous une bulle sanitaire, même si c'est avec beaucoup de précautions, c'est aussi un moyen de dire au monde entier qu'on devra s'habituer à vivre avec le virus, et qu'il va falloir aujourd'hui prendre les mesures qu'il faut pour arriver à commencer à voir la lumière au bout du tunnel.
JOHANNA GHIGLIA
Le 8 aout, lors de la cérémonie de clôture, Anne HIDALGO, donc la maire de Paris, va recevoir officiellement le drapeau olympique pour Paris 2024. Est-ce que la France sera prête en 2024 ? On sait qu'il y a quelques retards déjà.
ROXANA MARACINEANU
Il n'y a pas de retards, nous sommes dans les temps, il n'y a pas de dépassement du budget…
JOHANNA GHIGLIA
Même pour les transports ?
ROXANA MARACINEANU
Oui, il y a des choses qui de toute façon allaient être adaptées, et on ne pensait pas que tout allait se passer à 100 % bien, mais ce que je veux dire, c'est qu'on est dans les rails, on est sur la bonne trajectoire. Nous allons être là pour prendre le relais, puisque l'aventure commence véritablement lorsque, voilà, on a la flamme dans la main et que le passage de témoins se fait. Ce sera le cas le 8 juillet…le 8 août prochain, et puis à partir de là, on démarrera ces 3 années de sprint final, pour pouvoir être prêts. Ce sera des jeux particuliers, parce que c'est une nouvelle ère de ces compétitions mondiales qui démarre, avec un héritage pensé 8 ans avant, que notre ministère a choisi de mettre en oeuvre et d'être quelque part l'opérateur de cet héritage pour les Jeux olympiques, et puis évidemment une grande ambition pour nos sportifs des équipes de France, parce que des Jeux réussis, c'est aussi des jeux où les Françaises et les Français réussissent à remporter des médailles.
JOHANNA GHIGLIA
Alors, la crise sanitaire et l'extension du Pass sanitaire a été votée dans la nuit de dimanche à lundi, est-ce que vous comprenez les réticences ? On sait déjà qu'il y a beaucoup de salles, des salles de sport où l'activité a été freinée.
ROXANA MARACINEANU
Oui, le vote de la loi a confirmé les engagements, et ce qu'avait proposé le gouvernement, à savoir l'obligation de vaccination, le Pass sanitaire et puis l'utilisation du Pass sanitaire notamment dans le champ des loisirs, donc du sport également, et puis cet isolement qui a été mieux défini. Maintenant, le champ des loisirs et particulièrement du sport est heureux de pouvoir aujourd'hui proposer le Pass sanitaire aux usagers, parce que c'est une solution…
JOHANNA GHIGLIA
Et certains sont en difficulté quand même.
ROXANA MARACINEANU
Oui, mais c'est une solution pour ne pas être encore plus en difficulté et devoir refermer. Donc aujourd'hui, si on veut s'en sortir, il faut se vacciner, il faut aussi demander à sa clientèle, à ses habitués, à ses bénéficiaires, de se vacciner pour pouvoir venir dans ces structures, parce que c'est aussi la seule solution pour ne pas avoir à subir une 4ème vague et devoir refermer.
JOHANNA GHIGLIA
Alors, une dernière question très rapide. Beaucoup de sportives se sont fait réprimander pour leurs choix vestimentaires, trop couvertes, pas assez couvertes. Alors, on a souvent des commentaires sur la tenue des femmes et très peu sur les hommes, voire quasiment jamais. Pourquoi ?
ROXANA MARACINEANU
Bien sûr. De mon point de vue c'est inadmissible. Aujourd'hui, lorsqu'on pratique un sport, on peut le faire en short, en bikini, en tenue un peu plus longue ou un peu plus courte, ce n'est pas ça qui doit aujourd'hui pénaliser les disciplines. Et puis l'image télévisuelle ne doit pas primer sur l'aspect sportif et sur la performance des filles. Evidemment, elles sont là au même titre que les garçons, pour faire une performance sportive sur un terrain, dans un bassin ou sur un stade, et c'est ça qui doit primer avant tout.
JOHANNA GHIGLIA
Donc on a bien entendu cette prise de position. Merci Roxana MARACINEANU d'avoir été en direct avec nous dans La Matinale de France Info.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 29 juillet 2021