Texte intégral
Q - Bonjour, Monsieur Lemoyne. Vous êtes chargé notamment des Français de l'étranger et vous allez lancer un passe sanitaire spécial à leur destination. De quoi s'agit-il exactement ?
R - C'est très simple, nous avons des compatriotes établis hors de France et qui ont été vaccinés dans leur pays de résidence avec des vaccins homologués par l'Union européenne ou équivalents. Et ces personnes-là, nous souhaitons qu'elles puissent également avoir accès au passe sanitaire, et donc, en contrepartie de l'envoi de leurs documents, de leur certificat de vaccination, de leur pièce d'identité, nous délivrons un QR code sur le même modèle que ceux qu'ont les Français établis en France. Ainsi, ils peuvent profiter de leur été en France, en allant au restaurant, en visitant tel musée ou tel parc d'attraction. Cela a été très rapide à mettre en oeuvre puisque, souvenez-vous, le discours du Président de la République, c'était le 12 juillet, et depuis lundi dernier, nous avons cent personnes, ici au Quai d'Orsay, qui sont chargées de délivrer ces QR Codes.
Q - Oui parce que ce n'était pas le cas jusqu'avant, ces Français de l'étranger qui revenaient passer leurs vacances en France, même vaccinés, n'avaient pas accès à tous ces lieux que vous nous avez décrits. Jean-Baptiste Lemoyne, le texte sera examiné demain par le Conseil constitutionnel ; le gouvernement craint-il de nouvelles modifications de ce projet de loi par le Conseil constitutionnel ?
R - Le gouvernement avait sollicité l'avis du Conseil d'Etat, il y a eu un débat parlementaire, un texte est sorti de ce débat parlementaire et il est heureux que le Conseil constitutionnel puisse se prononcer sur ce texte. Le Président de la République, le Premier ministre, avaient souhaité que ce regard soit posé. Dans cette attente, nous nous nous préparons à l'entrée en vigueur.
J'étais la semaine dernière aux côtés des professionnels du tourisme dans l'Yonne au chantier médiéval de Guédelon, par exemple, au domaine du Roncemay. Je vois qu'ils ont pu mettre en place de façon tout à fait satisfaisante ce passe sanitaire. Ce sont des professionnels de la régulation des flux et c'est quelque part, une garantie pour que l'été se passe en toute sécurité sanitaire, et ce passe sanitaire est aussi une garantie pour maintenir ouvertes les activités qui ont souvent été fermées pendant plusieurs semaines, voire plusieurs mois. Et donc, ce passe sanitaire, ce n'est pas pour embêter les gens, c'est vraiment pour s'assurer que notre été se déroule dans les meilleures conditions.
Q - On a entendu le message très policé. Il y en a un qui est un peu plus cash, vous nous direz ce que vous en pensez, c'est celui du Président de la République qui dans les colonnes de "Paris Match" tacle les antivax : les plus radicalisés, ce sont des menaces pour la démocratie, a dit le chef de l'Etat. Êtes-vous d'accord ?
R - En tous les cas, ce que je vois, c'est qu'un certain nombre de personnes peuvent avoir des doutes, et ces doutes, le chef de l'Etat s'emploie à les lever. Il répond en direct lui-même à certaines questions qui lui sont posées vous l'avez vu depuis ces derniers jours et vous vous en êtes fait l'écho.
Au-delà des personnes qui, parfois, ont des interrogations, il y en a qui, hélas, exploitent cela de façon très cynique. Finalement, leur projet de société, on le voit, c'est celui d'une société où les rideaux sont fermés, les portes sont closes. Nous, c'est tout l'inverse, nous voulons cet art de vivre à la française, nous voulons qu'il puisse se perpétuer, que les rideaux des magasins soient ouverts, que les portes soient ouvertes, et que l'on puisse profiter de ce qui fait le charme de la France, ses restaurants, ses terrasses, ses multiples activités qui font que d'ailleurs, de nombreux Européens viennent en France, que de nombreux Français établis hors de France reviennent aussi en France.
Ce qui est clair, c'est que nous ne cesserons de convaincre, les faits sont là, les faits sont têtus, regardez, les personnes qui sont actuellement hospitalisées, dans une très grande majorité, hélas, n'étaient pas vaccinées.
Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 6 août 2021