Texte intégral
PATRICK ROGER
Bonjour Amélie de MONTCHALIN.
AMELIE DE MONTCHALIN
Bonjour.
PATRICK ROGER
Dans un instant, on va parler du télétravail dans la Fonction publique, de la hausse aussi des arrêts de travail, de la vaccination, mais aussi, bien sûr, de la campagne pour la présidentielle. Commençons par la candidature d'Anne HIDALGO, parmi, alors ses propositions, Anne HIDALGO souhaite doubler le salaire des enseignants. Vous, qui êtes en charge de la Fonction publique, alors, je rappelle que les enseignants ne sont pas compris en fait précisément, ils sont dans la Fonction publique, mais est-ce qu'ils sont véritablement dans votre domaine ou pas…
AMELIE DE MONTCHALIN
Evidemment…
PATRICK ROGER
Ils dépendent du ministère, parce qu'ils dépendent du ministère de l'Education nationale…
AMELIE DE MONTCHALIN
Tous les agents publics, qu'ils soient de l'Etat, de la Fonction publique territoriale ou de la Fonction publique hospitalière, sont sous ma responsabilité de ministre de la Fonction publique…
PATRICK ROGER
Alors, bon, eh bien, comment jugez-vous cette proposition ?
AMELIE DE MONTCHALIN
Ecoutez, c'est un festival, d'abord, de démagogie, et surtout, moi, j'ai un enjeu de responsabilité, quand on fait de la politique, on a doit assumer à la fois son action, son bilan, et être crédible quand on fait des propositions. Quand je regarde la maire de Paris, maire de Paris, la manière dont elle s'occupe des fonctionnaires de la mairie de Paris, et puis, quand j'écoute la candidate hier à la présidentielle nous dire que les deux principes phares de son engagement, c'est d'abord que la loi soit respectée, et c'est le respect et la considération pour les agents publics, j'ai envie de lui dire qu'elle ne fait ni l'un ni l'autre à Paris.
PATRICK ROGER
Bon, pourquoi ?
AMELIE DE MONTCHALIN
Parce que, d'abord, la loi sur les 35h, qui est quand même une loi que les Français connaissent depuis maintenant près de 20 ans, elle n'est toujours pas appliquée à la mairie de Paris, et donc à partir du 1er janvier 2022, nous avons réinscrit dans la loi que toutes les collectivités territoriales devaient faire appliquer cette loi, et c'est très compliqué à Paris, et par ailleurs…
PATRICK ROGER
Et donc on travaille combien à la mairie de Paris ?
AMELIE DE MONTCHALIN
Eh bien, il manque 50 heures à peu près dans l'année de travail, donc c'est un enjeu…
PATRICK ROGER
Ça fait quoi, ça fait une semaine à…
AMELIE DE MONTCHALIN
Ça fait 8 jours, 7, 8 jours de travail en plus, et qui permettraient d'ailleurs d'assurer une forme de continuité du service public, mais derrière, il y a aussi un enjeu de considération, de respect, où est l'équité, quand on se dit de gauche, à considérer qu'il y a les fonctionnaires hors de Paris qui doivent travailler 35h, et puis, qu'il faudrait qu'à la mairie de Paris, il y ait un régime d'exception. Moi, je le dis très franchement, les augmentations de salaire des fonctionnaires, ce n'est pas madame HIDALGO qui les a prises à Paris, ce n'est pas non plus elle qui me les a proposées, c'est moi, en juillet dernier, grâce au soutien du président de la République et du Premier ministre, qui avais annoncé que nous allions revaloriser de 40 à 100 euros le salaire des fonctionnaires de catégorie C, que nous allions dans l'Etat payer la protection sociale complémentaire, la mutuelle santé des fonctionnaires, c'est moi qui, au mois d'avril dernier, me suis assurée que personne n'était payé sous le SMIC, il y avait des gens à Paris, des agents publics de madame HIDALGO qui étaient payés sous le SMIC. Donc vous voyez, moi, j'ai un problème, c'est qu'on peut donner des leçons, toujours, mais il vaut mieux balayer devant sa porte, surtout quand sa porte est aussi grande que celle de la mairie de Paris, et qu'on est au coeur, là, d'une contradiction majeure.
PATRICK ROGER
Donc c'est-à-dire qu'elle ouvre les vannes pour présenter en fait énormément de choses, Anne HIDALGO, et puis, très concrètement, après, sur le terrain, elle n'applique pas, elle ne gère pas alors, ce que vous dites, c'est qu'elle ne gère pas, c'est un problème de gestion alors…
AMELIE DE MONTCHALIN
Mais exactement. Nous, avec le président de la République, on a un engagement vis-à-vis des Français, c'est qu'on prend nos responsabilités, il y a des choses qu'on avait promises en 2017, qui sont en train de se mettre en oeuvre, qui fonctionnent, il y a des choses qui n'ont pas encore assez fonctionné, moi, vous savez, sur le site du gouvernement, tous les Français peuvent voir les résultats de nos 43 politiques prioritaires par eux-mêmes.
PATRICK ROGER
Oui, effectivement, ce n'est pas mieux du côté d'Emmanuel MACRON et de vous-même, puisque, normalement, dans les promesses, il y avait la suppression de 120.000 postes de fonctionnaires, et rien n'a été fait véritablement de ce côté-là…
AMELIE DE MONTCHALIN
Mais attendez, est-ce que, aujourd'hui dans le monde de la crise Covid, l'enjeu…
PATRICK ROGER
Non, mais je ne dis pas, mais c'était une des promesses, c'est ce que vous dites aussi…
AMELIE DE MONTCHALIN
Non, mais, attendez, mais on assume, moi, je n'ai aucun problème, sauf que madame HIDALGO, parlez-lui des 35h, moi, j'assume de dire devant vous : oui, il y a eu la crise Covid, oui, nous sommes en train de mettre les personnes là où nous en avons besoin, dans les écoles, nous investissons dans la justice, dans la sécurité, on stabilise les effectifs, il n'y a pas de hausse du nombre de fonctionnaires, mais on réalloue nos moyens, parce que le monde a changé, et il faut qu'on soit extrêmement sérieux. Mais, moi, la politique, vous voyez, c'est une question, quand on prend un engagement, quand on a un bilan, quand on a une responsabilité de gestion, madame HIDALGO est maire de Paris, la première chose qu'il faut quand même regarder, c'est : est-ce qu'elle a augmenté les salaires de ses agents publics ? Non. Qui est-ce qui est en train de le faire ? Le gouvernement. Est-ce qu'elle faire respecter la loi dont elle clame partout qu'il faut la faire respecter ? Non. Qui est-ce qui la fait respecter la loi, c'est nous…
PATRICK ROGER
Bon, elle est dans le domaine en fait des fake news, Anne HIDALGO, si je vous suis, Amélie de MONTCHALIN, c'est vous qui le dites, parce que…
AMELIE DE MONTCHALIN
Mais parce que la gauche, depuis des années, a toujours vu la Fonction publique comme une clientèle, on dit des choses formidables quand il s'agit de faire campagne, et ensuite, on ne fait en général pas la moitié du quart de ce qu'on a promis, et on s'étonne ensuite qu'il y ait un problème de défiance dans notre pays, nous, on fait les choses par étape, Jean-Michel BLANQUER l'a encore redit ce matin, évidemment que nous croyons qu'il faut améliorer la rémunération des enseignants, parmi les jeunes enseignants…
PATRICK ROGER
Ah oui, c'est quand même un problème, ils ne sont pas aujourd'hui bien… de même que dans la Fonction publique sur certains postes…
AMELIE DE MONTCHALIN
Mais évidemment, mais je suis la première…
PATRICK ROGER
Quand on parle de la fonction hospitalière, on l'a vu bien sûr au moment de la crise…
AMELIE DE MONTCHALIN
Mais je suis la première à défendre évidemment les revalorisations, je suis en train de travailler, vous voyez, sur la revalorisation des filières sociales et administratives pour qu'il n'y ait plus d'inégalités entre les ministères, mais est-ce que madame HIDALGO a un projet pour notre école, pour l'école de France ? Pour l'instant, elle nous parle des salaires, c'est très bien, mais et le reste, et l'égalité des chances, et l'organisation de la formation…
PATRICK ROGER
Elle l'a évoquée quand même, l'égalité des chances…
AMELIE DE MONTCHALIN
Et le dédoublement des classes, est-ce qu'on peut savoir ce qu'elle pense sur le reste, parce que, faire de la Fonction publique une clientèle, je pense que les agents publics eux-mêmes ne sont plus dupes.
PATRICK ROGER
Oui, à propos de la Fonction publique et du télétravail, où en sommes-nous, là, 3 jours de télétravail, c'est ça, pour les agents de la Fonction publique sur la base du volontariat ?
AMELIE DE MONTCHALIN
On en est qu'on a signé, et c'est là aussi inédit, historique, ça montre que le dialogue social, ça marche, nous avons signé en juillet dernier, à l'unanimité, j'insiste parce que c'est assez historique, c'est assez rare, à l'unanimité de tous les syndicats et de tous les employeurs publics un accord qui fait qu'à partir du 1er septembre, les agents publics peuvent télétravailler 1, 2 ou 3 jours, avec évidemment une base volontaire, on n'est plus dans le régime où tout le monde était obligé de télétravailler, c'est un changement majeur d'organisation, ça crée aussi de la confiance, de l'innovation, et ça, c'est important que de montrer que notre Fonction publique, elle n'est pas toujours en retard…
PATRICK ROGER
Mais ça ne va pas créer aussi des week-ends, comme le disent certains…
AMELIE DE MONTCHALIN
Elle n'est pas toujours décalée…
PATRICK ROGER
Oui, puisque certains ne travaillent pas suffisamment, c'est ce que vous dites, est-ce que ça ne va pas provoquer des week-ends aussi à rallonge pour certains ?
AMELIE DE MONTCHALIN
Mais attendez, est-ce que vous avez remarqué que depuis plus d'un an, l'Etat a tenu, les services publics ont fonctionné. On a réussi à faire avancer énormément de projets, d'ailleurs, beaucoup de nos politiques ont continué à se déployer pendant une période où pourtant on ne peut pas dire qu'on ait travaillé de manière tout à fait normale par rapport à avant. Pour autant, 80%, 80% des agents des ministères parisiens étaient en télétravail, 50% des agents dans les préfectures et sous-préfectures étaient en télétravail…
PATRICK ROGER
Donc, ils sont plus efficaces dans le télétravail ou pas ?
AMELIE DE MONTCHALIN
Et donc, mais qu'est-ce qu'on voit ? Mais on voit que le télétravail, c'est du travail, après, bien sûr, il faut que ça s'organise, c'est pour ça qu'on a fait…
PATRICK ROGER
Il faut qu'il y ait du contrôle, quand même, non ?
AMELIE DE MONTCHALIN
C'est pour ça qu'on a fait un accord comment organise du dialogue social, comment on organise le droit à la déconnexion aussi, comment on s'intéresse par exemple aux femmes enceintes, aux proches aidants, au fait qu'il faut qu'on puisse aussi s'assurer que le dialogue social se poursuive. Bref, on a donné un cadre, qui est très innovant, qui est un vrai progrès social, il y a une compensation financière jusqu'à 220 euros par an, parce que, télétravailler, ça engendre aussi des coûts quand on est chez soi, et donc on a un accord aujourd'hui très équilibré…
PATRICK ROGER
Et moins de coûts aussi, parce qu'on se déplace en fait un petit peu moins, on dépense moins de carburant aussi, donc…
AMELIE DE MONTCHALIN
C'est l'équation…
PATRICK ROGER
Ça devrait être donnant-donnant, non ?
AMELIE DE MONTCHALIN
C'est donnant-donnant au sens où aujourd'hui, on a, je crois, une opportunité unique, à la fois d'assurer évidemment de l'efficacité, la continuité dans le service public, on ne parle pas de tous les métiers évidemment, les enseignants, les policiers et les surveillants de prison ne sont pas concernés par le télétravail, ça n'aurait pas de sens. Mais on a surtout l'occasion de remettre la Fonction publique en avance, en fer de lance, en aiguillon d'un progrès social, parce que, moi, il était important pour moi qu'en tant que ministre de la Fonction publique, on arrête de penser qu'on serait toujours les gens en retard, les has been, les à-côtés, nous, on a pris cet engagement, on avance, et c'est aujourd'hui dans chaque équipe, dans chaque service, dans chaque ministère, eh bien, les gens s'organisent sur cette base-là.
PATRICK ROGER
Oui, qu'en est-il des arrêts de travail qui ont augmenté dans la Fonction publique, c'est le rapport de la Cour des comptes ; qu'est-ce que vous proposez ?
AMELIE DE MONTCHALIN
Moi, je propose ce que je fais depuis un an, c'est qu'on s'intéresse par exemple à l'état de santé des fonctionnaires, vous savez que les fonctionnaires, ils payent aujourd'hui tout seuls leur mutuelle santé, ça aboutit à quoi, à beaucoup de gens qui n'ont pas de mutuelle et à beaucoup trop de gens qui ne vont pas…
PATRICK ROGER
Pourquoi, mais pourquoi cette situation effectivement, plutôt que d'avoir des augmentations de salaire, est-ce qu'il ne faudrait pas travailler sur ce secteur ?
AMELIE DE MONTCHALIN
Mais on le fait, au 1er janvier 2022, tous les agents de l'Etat, les 2 millions d'agents de l'Etat auront 15 euros par mois pour payer leur mutuelle santé. Et en 2024 ou d'ici 2026, au plus tard, ils auront l'équivalent de 30 euros, c'est-à-dire la moitié de leur mutuelle santé, comme dans le privé, ça, c'est un élément majeur, parce que derrière les arrêts, il y a beaucoup, beaucoup de situations de santé qui ne sont pas bien suivies. Et donc l'accès à la santé, c'est un premier élément, et puis, l'organisation du travail, on vient d'en parler, le télétravail, la qualité de vie au travail, autant d'éléments sur lesquels on travaille. Et puis, évidemment, on contrôle, et on s'assure que les choses soient faites de manière rigoureuse, et donc c'est pour ça que, aussi, chacun, employeur public, l'ensemble du système prend ses responsabilités, et il n'y a aucun sujet que je mets sous le tapis, celui-là comme les autres.
PATRICK ROGER
Amélie de MONTCHALIN, vous avez parlé d'Anne HIDALGO, de sa candidature, il y en a un qui renonce, c'est Edouard PHILIPPE, pour vous qui venez des rangs de la droite, vous ne regrettez pas juste avant qu'il ne se lance pas dans cette campagne ?
AMELIE DE MONTCHALIN
Mais moi, je ne viens pas des rangs de la droite, moi, je suis engagée auprès du président de la République…
PATRICK ROGER
Oui, mais vous étiez…
AMELIE DE MONTCHALIN
Ce que j'ai entendu hier dans les mots d'Edouard PHILIPPE, c'est une forme d'évidence, il s'est engagé pendant plus de 3 ans pour un homme, Emmanuel MACRON, pour un projet, il a été l'acteur de la mise en oeuvre des engagements du président de la République…
PATRICK ROGER
Il a été lâché en rase-campagne, non, pendant la crise du Covid, non ?
AMELIE DE MONTCHALIN
Ecoutez, les choses se sont passées comme elles se sont passées, et surtout, aujourd'hui…
PATRICK ROGER
Eh bien, oui, c'est ça donc…
AMELIE DE MONTCHALIN
Aujourd'hui, c'est un homme loyal, moi, j'étais heureuse de faire partie du gouvernement sous son autorité, et je suis très heureuse aujourd'hui qu'il prenne toute sa place dans la campagne présidentielle.
PATRICK ROGER
Enfin, toute sa place, mais, c'est-à-dire, vous ne regrettez pas quand même que, lui-même ne crée pas un parti pour se lancer en fait dans cette campagne, alors qu'on a besoin en fait d'idées, quoi, bien sûr, dans ce débat…
AMELIE DE MONTCHALIN
Mais on a aussi besoin surtout de cohérence, le président de la République a pris des engagements en 2017, le rôle qui m'a d'ailleurs été donné, c'est de suivre la mise en oeuvre de ces engagements, beaucoup de ses engagements traduisent des politiques publiques qu'Edouard PHILIPPE et ses gouvernements ont fait voter, ont ensuite activées, aujourd'hui, on est dans la continuité, et il y a une forme de cohérence dans le temps, on a été effectivement dans un quinquennat qui a été marqué par les gilets jaunes, par le Covid, on est en train d'accélérer pour que les Français voient les résultats de ce qu'on leur a promis, et le Premier ministre, qui a été le Premier ministre pendant les trois premières années de ce quinquennat s'engage à côté du président, ça me paraît être une évidence, et c'est ça en démocratie aussi que les Français voient que nous sommes des gens qui sont constants. Et je pense que la constance, on en a parlé au début de l'interview, c'est fondamental.
PATRICK ROGER
Un mot de la Fonction publique, de la Fonction publique hospitalière, mercredi 15, c'est la date butoir pour le personnel soignant qui n'est pas soigné, est-ce que vous avez des chiffres…
AMELIE DE MONTCHALIN
Qui n'est pas vacciné, je crois que vous voulez dire…
PATRICK ROGER
Qui n'est pas vacciné, bien sûr, oui, pas le personnel soignant non soigné, bien sûr, non vacciné, est-ce que vous avez des derniers chiffres justement ?
AMELIE DE MONTCHALIN
Alors, le dernier chiffre qu'on a eu, c'est que plus de 95%, 96% des fonctionnaires, agents publics des hôpitaux sont aujourd'hui avec une première dose, que les 3, 4% restants avaient l'intention de se faire vacciner et qu'il reste peut-être 1% d'agents dans les hôpitaux qui ne souhaitent pas se faire vacciner. Ça veut dire que notre ambition, qui était de mener une campagne de vaccination, a fonctionné, après, on a effectivement, à partir du 15 septembre, un principe, pour travailler dans un endroit où on est dans un endroit de soins, on doit protéger ceux qui viennent là, parce qu'ils sont fragiles ou malades, il faut avoir au moins une première dose, et si on n'a pas encore sa deuxième dose, il faut avoir un test négatif, c'est le principe, on l'appliquera, on l'appliquera avec à la fois rigueur et fermeté. Mais on voit aujourd'hui que le résultat est là, 99% des agents publics des hôpitaux, soit, sont déjà vaccinés, soit ont l'intention de le faire. Donc c'est une question de jours…
PATRICK ROGER
Oui, parce qu'on n'y est pas, on n'est pas aux 99 % encore tout à fait tout de même…
AMELIE DE MONTCHALIN
Vous savez, les fonctionnaires, ils ont été exemplaires, ils ont été exemplaires parce qu'ils ont fait tenir l'Etat, ils ont été exemplaires parce qu'ils ont ouvert les centres de vaccination, et aujourd'hui, ils sont exemplaires parce qu'ils sont vaccinés à quasiment 90%, c'est-à-dire plus que la population générale, moi, je n'ai aucune leçon à recevoir. J'entends effectivement des gens qui nous disent : oh la, la, c'est terrible, vous avez sanctionné, mais on sanctionne ce qui doit être sanctionné, d'abord, on a beaucoup encouragé, beaucoup incité, et les résultats sont là, les agents publics de notre pays sont massivement, très majoritairement, voire quasi tous vaccinés, et c'est ça qu'il faut aujourd'hui valoriser et qu'ils montrent bien l'exemplarité, la confiance qu'on peut avoir dans notre Fonction publique.
PATRICK ROGER
Oui, BENALLA au tribunal, c'est l'épine dans le pied d'Emmanuel MACRON, de son quinquennat ?
AMELIE DE MONTCHALIN
D'abord, c'est une affaire judiciaire individuelle, et un quinquennat…
PATRICK ROGER
Individuelle, mais enfin, il était à l'Elysée, donc c'est parti de l'affaire…
AMELIE DE MONTCHALIN
Oui, mais un quinquennat, c'est quoi, c'est des actes tous les jours pris pour que la vie quotidienne des Français s'améliore, c'est ça que les Français, ils voient, et donc je peux vous dire que c'est ça que je vois aussi, le reste, ça ne m'intéresse pas.
PATRICK ROGER
Bon, un mot quand même aussi de la proposition d'Eric ZEMMOUR, qui propose de revenir à la loi de 1803, c'est ça, obligeant les parents à donner des prénoms français à leurs enfants, c'est une bonne solution, ça, pour essayer effectivement de redonner de la cohérence à la France ?
AMELIE DE MONTCHALIN
C'est absurde, c'est nauséabond je pense que monsieur ZEMMOUR, on aimerait bien savoir là où il se trouve, j'avais posé la question comme je l'avais rencontré lors d'un débat, je lui avais demandé s'il était candidat, polémiste ou éditorialiste ou journaliste, manifestement, il n'est toujours pas lui-même capable de nous dire ce qu'il est, ce que je sais, c'est que, en général, quand on sort de l'ambiguïté, c'est souvent à ses dépens, et que je vois mal comment il va, voyez, transposer tout ce blabla, comme je disais, nauséabond, en un programme, et à la fin, vous savez, pour voter, il faut quand même que les gens, ils comprennent où vous les emmenez.
PATRICK ROGER
Oui, bon, nauséabond, cela dit, l'atmosphère parfois est assez nauséabonde, là, on l'a vu avec une autorité bousculée ou sifflée ce week-end, c'était à Val-de-Reuil, je ne sais pas si vous avez vu ces images, ça s'est passé dans une mairie, avec des tensions intercommunautaires, et puis, les policiers insultés aussi lors d'un concert de la Fête de l'Huma ; qui peut incarner l'autorité aujourd'hui dans la future campagne ?
AMELIE DE MONTCHALIN
Je crois que le président de la République a toujours eu une ligne d'autorité sur ce qu'était la République, quand on prend des mesures par exemple comme la loi sur le séparatisme, qu'est-ce qu'on dit, on dit : la République, elle est une, elle n'est pas homogène au sens où tout le monde serait pareil, elle permet, cette République, de vivre réellement avec nos différences, mais avec des principes qui font qu'on peut être en sécurité, qu'on respecte la liberté de conscience de chacun…
PATRICK ROGER
Eh bien, on ne l'est pas véritablement aujourd'hui dans certains quartiers, aujourd'hui, quand même, justement, il y a un problème…
AMELIE DE MONTCHALIN
Mais c'est pour ça qu'on met des moyens, c'est pour ça qu'on prend des actions, c'est pour ça qu'on remet des policiers, c'est pour ça qu'on fait que la loi ait force d'application, c'est pour ça qu'on remet 8 % encore d'augmentation du budget de la justice, donc notre main ne tremble pas, mais vous voyez que ces questions, elles se réservent sur le terrain par un travail permanent, par un engagement d'ailleurs des agents publics qu'on doit à tout prix soutenir et protéger, et donc notre main ne tremble pas. Mais ce n'est pas, là aussi, ni avec des invectives et des polémiques, ni avec des discours angélistes, madame HIDALGO nous dit que la sécurité, ça se résout avec une loi qui se respecte, mais, on la remercie, c'est bien pour ça qu'on met les moyens pour que la loi soit respectée…
PATRICK ROGER
Merci Amélie de MONTCHALIN, ministre de la Transformation et de la Fonction publique, qui était l'invitée ce matin de Sud Radio.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 24 septembre 2021