Texte intégral
Monsieur le Sénateur,
Vous m'avez accompagné, avec d'autres élus, lors d'un énième déplacement dans la région des Hauts-de-France, plus précisément dans le Nord et dans le Pas-de-Calais.
Je veux répondre très concrètement à votre interrogation en cinq points.
Premier point : oui, vous avez raison, le gouvernement britannique a fait savoir, dimanche soir, par la voix de sa ministre de l'intérieur, qu'il paierait les 62 millions d'euros prévus dans le cadre de l'accord pour renforcer la protection de la frontière que nous gardons pour nos amis et alliés anglais. C'était bien la moindre des choses, et je l'en remercie. Je savais que les Anglais étaient des femmes et des hommes d'honneur.
Deuxième point : nous sommes très attachés au respect du droit de la mer - je regarde le ministre des affaires étrangères, avec qui je travaille sur cette question -, un droit exigeant, un droit qui respecte la souveraineté des Etats et l'humanité des personnes ; nous n'imaginons pas que les Anglais puissent le bafouer.
Troisième point : je veux souligner que ce problème est évidemment européen. Il faut ainsi savoir que 50% à 60% des migrants qui se présentent à Dunkerque et à Calais viennent de Belgique. J'ai donc donné des consignes très strictes, à la demande du Premier ministre, au préfet de la région Hauts-de-France pour mieux tenir la frontière avec nos amis belges et leur faire aussi passer le message qu'il leur revenait de maîtriser cet afflux de migrants, qui touche Dunkerque, Grande-Synthe, Calais et, de manière générale, les Hauts-de-France.
Quatrième point : oui, nous devons négocier un nouveau traité avec nos amis britanniques, puisqu'il est évident que nous avons manqué quelque chose au moment du Brexit. J'ai eu l'occasion de le dire, je regrette que M. Barnier n'ait pas pu négocier ce point de désaccord avec la Grande-Bretagne. Ce sera à nous, lors de la présidence française du Conseil de l'Union européenne, de jeter les bases d'un nouveau traité Grande-Bretagne-Europe, et ce sujet sera évidemment sur la table des négociations.
Cinquième point, enfin : je veux redire mon soutien aux forces de l'ordre et, évidemment, mon attachement aux nouvelles technologies qui les équipent. Je sais que le Sénat accompagnera sans doute cette demande quand nous aurons à faire voter, dans quelques jours - M. le Sénateur le sait bien -, une disposition qui nous permettra de faire enfin voler des drones pour lutter contre l'immigration irrégulière. J'espère alors retrouver une unanimité aussi forte que celle qui a caractérisé votre question, pour assurer la protection de notre territoire et de la vie humaine.
Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 21 octobre 2021