Texte intégral
PATRICK ROGER
Bonjour Frédérique VIDAL.
FREDERIQUE VIDAL
Bonjour.
PATRICK ROGER
On va parler écoles, université, formations aussi, mais avant cela quand même, un mot sur les annonces de Jean CASTEX, sur l'indemnité inflation de 100 €. Ça doit concerner, j'ai cru comprendre, 38 millions de personnes qui gagnent moins de 2 000 € net par mois. Est-ce que les étudiants vont être concernés également ?
FREDERIQUE VIDAL
Oui, absolument, puisque l'objectif c'est vraiment qu'on puisse lutter contre l'inflation, qu'on voit revenir, qui se voit particulièrement sur les prix de l'essence. Donc bien sûr les étudiants vont déjà bénéficier du bouclier énergie, pas d'augmentation et gel du prix du gaz et de l'électricité, et puis ils seront aussi concernés par cette indemnité inflation, tous les étudiants boursiers, au-delà des étudiants boursiers tous les étudiants qui ont un foyer fiscal indépendant, qui sont salariés, ou qui ont simplement un foyer fiscal indépendant. On estime à peu près à 1,7 million le nombre d'étudiants qui pourront en bénéficier.
PATRICK ROGER
1,7 million, donc les boursiers et puis les autres avec… indépendants quoi. Ceux qui ont des parents qui touchent justement, allez, 2 000 € par mois, en fait 4 000 € un couple, mais qui ne sont pas boursiers, parce que ces gens-là ne sont pas boursiers, eux ne font pas en bénéficier quoi.
FREDERIQUE VIDAL
Si, absolument, ils vont en bénéficier s'ils travaillent ou s'ils…
PATRICK ROGER
Ah, s'ils travaillent, oui, mais c'est ça.
FREDERIQUE VIDAL
… ont un foyer fiscal indépendant. Mais vous savez, il y a beaucoup d'étudiants qui ont un petit job à côté, ils ont un contrat de travail…
PATRICK ROGER
Il y en a eu un petit peu moins, j'ai cru comprendre quand même.
FREDERIQUE VIDAL
Il y en a eu moins, évidemment pendant la crise sanitaire, mais ça je crois que c'était essentiellement lié au fait qu'énormément de commerces étaient fermés, les restaurants, voilà, traditionnellement l'endroit où les étudiants ont la possibilité de travailler. Mais avec Elisabeth BORNE, dans le cadre du plan « Un jeune, une solution », c'est plus de 55 000 emplois étudiants, spécifiquement calibrés, pour qu'on puisse à la fois suivre ses études et travailler, qui ont été mis sur le marché et utilisés par les étudiants.
PATRICK ROGER
Alors, est-ce que ces étudiants vont avoir des démarches à effectuer dans les jours qui viennent ? Parce qu'on a cru comprendre que Jean CASTEX demandait de faire des efforts aux entreprises pour avancer l'argent, ou à l'URSSAF, en fait il y a beaucoup de conditions qui vont être mises en place là, un process en tout cas pour les semaines qui viennent.
FREDERIQUE VIDAL
Oui, le principe vraiment c'est celui de la simplicité, pas de démarche particulière à faire, puisqu'évidemment pour tous les étudiants boursiers, nous avons les fichiers…
PATRICK ROGER
Ça va être automatique, oui.
FREDERIQUE VIDAL
Et ça va être automatique.
PATRICK ROGER
Ce sera versé quand pour eux ?
FREDERIQUE VIDAL
Ce sera versé au mois de décembre, et pour tous les autres ce sera les mécanismes classiques qui seront prévus pour l'ensemble de nos concitoyens. Voilà. Moi j'ai tendance toujours à dire que les étudiants sont des jeunes autonomes, et qu'on doit les accompagner dans cette autonomie.
PATRICK ROGER
Oui, est-ce que d'une façon générale, avec cette mesure qui a été annoncée par Jean CASTEX, est-ce que c'est une préparation aussi des esprits des Français à une reprise de l'inflation ?
FREDERIQUE VIDAL
Non, je crois que ce que l'on constate c'est un phénomène mondial, c'est qu'après une période où il y a eu un très fort arrêt de l'économie, eh bien l'économie redémarre. Et donc il faut remettre en place tous les systèmes d'approvisionnement. Et c'est ça qu'on observe actuellement, et évidemment, comme l'économie repart, la croissance repart, l'offre ne peut plus répondre à la demande et c'est pour ça qu'on observe cela. Alors, les experts disent que c'est ponctuel, voilà, c'est ce qu'on observe actuellement.
PATRICK ROGER
Bon, on verra la suite. Un mot encore sur la précarité aussi des étudiants, très touchés pendant la crise du Covid, pour certains notamment. Il y a eu les repas à 1 € qui ont été mis en place, alors qui ne sont plus forcément en vigueur pour tout le monde, aujourd'hui.
FREDERIQUE VIDAL
Alors, les repas à 1 €, ils ont été maintenus pour tous les étudiants boursiers et ils ont été maintenus aussi pour tous les étudiants qui bénéficient de ce qu'on appelle des aides spécifiques. Lorsque vous êtes étudiant que vous avez du mal à vous en sortir, sur le site du CROUS, qui gère tous les étudiants, pas seulement les boursiers, vous allez la possibilité, en quelques clics, de vous déclarer en précarité, et donc de pouvoir bénéficier de financements, c'est jusqu'à 500 € par mois, et ça, ça s'accompagne automatiquement de la possibilité d'avoir des repas à 1 €.
PATRICK ROGER
Pour les autres, en revanche, terminé quoi, en fait.
FREDERIQUE VIDAL
Pour les autres, ce sont des repas qui restent subventionnée à 3,30 €.
PATRICK ROGER
Oui, à 3,30 € le repas dans ces CROUS. Un mot, puisqu'on parle quand même de l'énergie avec les carburants, avec le gaz, avec l'électricité. Dans son plan, Emmanuel MACRON a privilégié le nucléaire, avec des nouveaux réacteurs. Est-ce que – vous, vous êtes ministre de la recherche – est-ce que la France est bien engagée, clairement là, sur cette recherche, pour aller vers les mini-réacteurs, qui ne sont pas encore complètement au point d'après ce que j'ai cru comprendre ?
FREDERIQUE VIDAL
Eh bien écoutez, j'étais lundi notamment sur le plateau de Saclay, à CEA Tech, ils travaillent sur ce sujet-là. Tout l'intérêt de ces mini-réacteurs, c'est qu'ils permettront de, ce qu'on appelle fermer le cycle du nucléaire, c'est-à-dire être capable de réutiliser les déchets. Et ça c'est un des vrais problèmes du nucléaire, c'est les déchets produits, et donc l'intérêt de ces minis réacteurs, outre qu'ils permettent plus de sûreté, parce qu'évidemment ils sont plus faciles à contrôler en en cas de problème, ils permettent aussi de fermer le cycle du nucléaire, et donc c'est dans ce sens-là que c'est extrêmement intéressant.
PATRICK ROGER
Et donc ça, on peut être au point dans les années qui viennent. A quel horizon alors, sur ces minis réacteurs ?
FREDERIQUE VIDAL
C'est l'objectif, c'est 2030, on en a déjà certains qui sont en cours de prototypage, si je puis dire, et c'est pour ça que je me suis rendue dans les laboratoires du CEA Tech, pour reparler avec les chercheurs. Et, oui, 2030 ça leur paraît quelque chose de réaliste. Il va falloir accélérer, mais il y a les financements qui vont permettre de le faire, et c'est ça qui est important.
PATRICK ROGER
Un mot, avant de revenir aussi aux étudiants, vous allez à Toulouse là aujourd'hui au CNES, sur les questions de l'exploration spatiale, l'exploration et la recherche en fait, qui concernent cette exploration spatiale, elle peut avoir aussi des conséquences sur notre environnement, aujourd'hui, à nous, enfin aujourd'hui, dans les années qui viennent ?
FREDERIQUE VIDAL
C'est absolument essentiel. En fait, l'immense majorité des observations de la Terre, qui nous permettent notamment d'étudier le climat et l'impact du climat, ça se fait au travers de l'observation spatiale. C'est pour ça qu'il faut qu'on reste le plus autonome possible dans notre capacité à envoyer des microsatellites, des mini satellites, à observer la Terre. Lorsqu'on a préparé le grand Plan climat, il y a quelques années ça, la place de l'observatoire lié à l'espace, a été essentiel, et d'ailleurs on a fédéré plus d'une vingtaine de pays qui partagent maintenant toutes ces observations de la Terre, et qui permet d'avoir une meilleure idée de l'impact en temps réel du changement climatique.
PATRICK ROGER
Oui, Frédérique VIDAL, alors, sur la rentrée universitaire, après de long mois d'absence, de problèmes, est-ce que tout est de retour et fonctionne à 100 % ?
FREDERIQUE VIDAL
Alors, tous les étudiants sont rentrés effectivement dans leurs établissements et à l'université. Je crois que c'était extrêmement attendu, par les étudiants mais par les enseignants aussi. C'est très difficile de faire cours devant une caméra et devant des petits carrés sur lesquels il y a des initiales, parce que quand on fait cours on se nourrit aussi du regard de l'étudiant, et c'est vraiment un échange. Donc, une très grande satisfaction sur cette rentrée universitaire, en présentiel. Après, l'organisation, il peut y avoir des étudiants qui gardent une partie de leurs cours à distance, et tous ont retrouvé les campus, ont retrouvé la vie étudiante, avec pour le moment un suivi qui nous permet de dire qu'il y a très peu de clusters ou de contaminations, observés.
PATRICK ROGER
Il y a eu combien de clusters ?
FREDERIQUE VIDAL
Il y en a eu un, en réalité.
PATRICK ROGER
Un seul.
FREDERIQUE VIDAL
Un seul.
PATRICK ROGER
Dans les universités.
FREDERIQUE VIDAL
5 étudiants positifs, 27 cas contacts, et ça a pu être travaillé et enrayé tout de suite, parce que le travail avait été préparé en amont, notamment avec les ARS.
PATRICK ROGER
Et pour la suite, la vaccination, on en est où chez les étudiants ?
FREDERIQUE VIDAL
Alors, ça a extrêmement bien marché, les étudiants ont été très responsables, ils se sont beaucoup vaccinés cet été, on a démarré l'année on était à 85 % de vaccination complète, on a vacciné à peu près 10 000 étudiants dans les tout premiers jours de l'année universitaire, et là on est au-dessus des 90 %, et dans certains établissements on est à 100 %.
PATRICK ROGER
Bon, et on ne demande pas le Pass sanitaire pour entrer dans les amphis.
FREDERIQUE VIDAL
Non, il n'y a pas de sanitaire…
PATRICK ROGER
On garde le masque ou pas ?
FREDERIQUE VIDAL
On garde le masque, il n'y a pas de Pass sanitaire, on garde le masque.
PATRICK ROGER
Et les enseignants gardent toujours le masque ? Même si c'est extrêmement difficile, quand vous dialoguez avec eux, ils n'en peuvent plus.
FREDERIQUE VIDAL
Absolument, c'est extrêmement difficile, donc oui…
PATRICK ROGER
Mais pourquoi on les oblige en fait encore à garder le masque pendant une heure, deux heures, alors qu'ils sont seuls face aux étudiants, dans un amphi ? Il y a un risque de contamination ?
FREDERIQUE VIDAL
Vous avez constaté que malheureusement l'épidémie elle s'est calmée, mais elle n'est pas complètement terminée. On voit que le taux d'incidence qui commence à remonter dans certains départements, on voit que l'hiver arrive, donc il faut rester extrêmement vigilant.
PATRICK ROGER
Mais, franchement, est-ce que c'est cohérent ? Quand on demande le Pass sanitaire aux gens qui vont dans les restaurants, et évidemment après quand ils s'assoient à la table, ils enlèvent leur masque ; alors un enseignant qui est devant des élèves, dans un amphi, loin, il ne pourrait pas enlever son masque ?
FREDERIQUE VIDAL
Le choix a été fait de ne pas demander le Pass sanitaire dans les universités. Donc voilà. Ou on a un Pass sanitaire et effectivement on peut enlever son masque, ou…
PATRICK ROGER
On y réfléchit au Pass sanitaire dans les universités, pour la suite ?
FREDERIQUE VIDAL
Non, c'est vraiment une décision qui a été là encore co-construite, on a pesé le pour et le contre, on ne peut pas priver des étudiants qui…
PATRICK ROGER
Mais si ça repart, si l'épidémie repart, est-ce que là, dans ces conditions, il pourra y avoir le Pass sanitaire dans facs ?
FREDERIQUE VIDAL
Ce qui est prévu, si l'épidémie devait repartir, c'est qu'on repasse sur du partiellement à distance, avec autant que possible un maintien de la vie étudiante, parce qu'on a vu que c'était l'absence de contact entre les étudiants, l'absence de contact avec leurs profs, l'absence de la vie étudiante a un impact aussi très fort sur le bien-être psychologique des étudiants, et ça on l'a constaté pendant cette épidémie.
PATRICK ROGER
Il y a eu un scandale qui a secoué le monde étudiant en cette rentrée universitaire, c'est dans le cadre de la lutte contre les violences sexuelles, avec cette affaire à l'école d'ingénieur de Supélec. Où en est-on d'ailleurs de cette enquête, de cette histoire ? Et est-ce que vous pouvez intervenir pour lutter contre les violences sexuelles dans le monde étudiant ?
FREDERIQUE VIDAL
Eh bien là aussi, j'ai toujours tendance à le dire, l'université ce n'est pas un monde étanche, donc ce que l'on voit dans la société, on le retrouve malheureusement aussi dans l'université. CentraleSupélec était un établissement qui avait mis en place des cellules d'écoute, qui était, j'allais dire presque à la pointe en termes de gestion, en tout cas sur le papier. Et CentraleSupélec je vais proposer aux établissements, parce que je sentais que ça n'était pas suffisant, d'essayer de demander à des associations de faire des enquêtes sur qu'est-ce qui s'était vraiment passé, en plus dans cette période de confinement particulière. Et CentraleSupélec a eu le courage de demander à une association de mener cette enquête, et là les chiffres ont été terribles, et ce qui a été révélé par cette enquête a été a été terrible, et ça nous a permis de terminer de construire le plan contre les violences sexistes et sexuelles. Moi je voyais des étudiantes qui disaient : c'est très difficile de parler à l'institution, parce que, surtout dans des établissements où tout le monde se connaît, après on croise dans les couloirs des gens à qui on a parlé, et ça, ça veut dire que la honte elle n'a pas encore vraiment changé de camp. Et donc dans ce plan de violences sexistes et sexuelles, il y a évidemment des plans de formation, pour recueillir la parole, mais il y a aussi la possibilité de financer des associations qui pourront recueillir la parole, parce que je pense que c'est important de donner le choix, lorsque l'on subit quelque chose, de parler à son institution, de parler à une association. Dans tous les cas il faut être aidé psychologiquement et il faut être aidé pour aller vers la justice et pour porter plainte.
PATRICK ROGER
Alors, dans les universités il y a des cellules en fait d'écoute, maintenant. Dans les facs de médecine par exemple, souvent il y a eu en fait des scandales qui étaient cachés ou étouffés…
FREDERIQUE VIDAL
Absolument.
PATRICK ROGER
Et là, aujourd'hui est-ce que ça s'ouvre, est-ce que la parole est libre ?
FREDERIQUE VIDAL
Alors, ça a commencé effectivement, le début du travail si je puis dire a été fait avec les étudiants en médecine qui avaient vraiment un mal-être qui s'exprimait, donc avec ma collègue Agnès BUZYN à l'époque, on avait mis en place un Centre national d'appui, avec justement des extérieurs qui pouvaient recueillir la parole. Et puis en discutant avec les étudiants, avec les internes, on s'est rendu compte que ça n'était pas encore suffisant, et là aussi la difficulté c'est qu'on est dans un système où parfois les gens disent : mais enfin on est passé par là, ils vont être confrontés à la mort tout le temps…
PATRICK ROGER
Oui, non mais voilà, c'est ce qui se dit…
FREDERIQUE VIDAL
… comment est-ce qu'ils peuvent dire que c'est difficile, etc. Or, voilà, je crois que c'est important de faire en sorte que ceux qui vont nous soigner demain, soient j'allais dire eux-mêmes traités avec bienveillance, si on veut qu'ils aient de la bienveillance envers leurs patients.
PATRICK ROGER
Frédérique VIDAL, vous aviez lancé une enquête sur l'islamo-gauchisme dans les universités, il y avait eu une levée de boucliers de certains professeurs, depuis vous avez dit « c'est terminé l'islamo-gauchisme ». Est-ce que c'est aussi simple que ça ?
FREDERIQUE VIDAL
Non, bien sûr que non, et une fois de plus les choses ont été simplifiées. Ce qui me paraît important, c'est de vérifier que dans les universités, les empêchements que l'on voit, qui viennent de groupuscules extérieurs ou qui parfois viennent de l'intérieur de l'université, la science empêchée n'existe plus, et là encore, nommer le problème, il me semble que c'est important, et d'ailleurs la semaine prochaine, le 21 et 22 octobre, la conférence des présidents…
PATRICK ROGER
Eh bien c'est cette semaine.
FREDERIQUE VIDAL
Voilà, la Conférence des présidents d'université organise un colloque, autour d'eux la science empêchée. Effectivement c'est une prise de conscience, donc comment est-ce qu'on les aide ? C'est ça moi mon seul objet, c'est comment…
PATRICK ROGER
Donc, ce que vous dites, il y a toujours quand même de l'islamo-gauchisme dans les universités alors.
FREDERIQUE VIDAL
Il y a toujours des difficultés sur certains sujets, dans les universités. Je ne veux pas rouvrir la polémique sur le terme, je crois que c'est bien quand les polémiques se font, ce n'est pas à moi de porter ces polémiques. Si ce terme ne convient pas, il ne convient pas, s'il convient…
PATRICK ROGER
Non mais vous ne regrettez pas d'avoir tiré la sonnette d'alarme, quoi.
FREDERIQUE VIDAL
Mais, pour moi, ce qui est important, c'est qu'on ait la liberté académique dans les établissements. Je suis moi-même professeur d'université, c'est la chose qui est la plus importante, et donc, dans ce colloque, la place des déontologues au sein des universités, le fait que l'Inspection générale puisse être en l'appui permanent des chefs d'établissement, pour que justement les gens qui se sentent empêchés de faire leurs recherches, puissent le signaler et que surtout on aille là encore au bout des processus, c'est-à-dire qu'on dise qui, qu'on dise comment, qu'on dise pourquoi…
PATRICK ROGER
Y compris…
FREDERIQUE VIDAL
Qu'il y ait des articles 40 si c'est nécessaire. Voilà, je pense que c'est important.
PATRICK ROGER
Y compris aussi sur la pensée wok ou la cancel culture, qui infuse dit-on dans certaines universités ?
FREDERIQUE VIDAL
Mais c'est toujours la même chose. On ne peut pas mélanger les choses. L'université fait partie de la société. Ce qui existe dans la société vous le retrouvez dans l'université, on vient de parler des violences sexistes et sexuelles, c'est un exemple, mais c'est vrai de tout. Ensuite, il y a des gens qui font des recherches…
PATRICK ROGER
Oui, mais c'est important…
FREDERIQUE VIDAL
Absolument.
PATRICK ROGER
…parce qu'évidemment c'est à l'université où on se forme aussi pour sa vie d'adulte, bien sûr.
FREDERIQUE VIDAL
Ensuite, il y a des gens qui font des recherches, et on peut faire de la recherche sur tous les sujets, il ne peut pas y avoir de tabou dans la recherche.
PATRICK ROGER
Et là il y en a aujourd'hui, non ?
FREDERIQUE VIDAL
On fait de la recherche sur tous les sujets, et mon objet c'est que l'on doit pouvoir continuer à faire de la recherche sur tous les sujets, y compris s'il y a de la controverse scientifique, y compris si les gens ne sont pas d'accord, il ne doit pas y avoir des gens qui se sentent empêchés, et qui se disent : « Non, finalement je ne vais pas organiser ce colloque, parce que ça va me poser des problèmes ».
PATRICK ROGER
Oui, mais il y en a qui sentent un peu marginalisés à cause de ça.
FREDERIQUE VIDAL
Absolument, et c'est très important que les établissements prennent ça en main, c'est très important qu'il puisse y avoir, comme il y a pour les violences sexistes et sexuelles, des déontologues qui puissent trancher les choses. Si besoin il y a un collège de déontologie au niveau national, qui peut venir en appui. Et puis si besoin il y a une Inspection générale permanente, qui est dédiée à ces sujets, auxquels les chefs d'établissement pourront faire appel, et je crois que c'est très important.
PATRICK ROGER
Merci Frédérique VIDAL, ministre de l'Enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation, d'être venue ce matin au micro de Sud Radio.
FREDERIQUE VIDAL
Merci.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 25 octobre 2021