Déclaration de M. Clément Beaune, secrétaire d'Etat aux affaires européennes, en réponse à une question sur les tensions avec le Royaume-Uni concernant la pêche, à l'Assemblée nationale le 9 novembre 2021.

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Circonstance : Question au Gouvernement à l'Assemblée nationale

Texte intégral

Monsieur le Député,


Vous avez raison de souligner la solidarité qui existe entre pêcheurs, car le sujet dont nous parlons, c'est un sujet de solidarité nationale et d'intérêt national. De quoi s'agit-il, en quelques mots, pour bien comprendre la situation, vous le savez, un accord a été négocié jusqu'aux dernières heures de l'année 2020. Nous demandons simplement et strictement son application. Cet accord comporte déjà des compromis et des efforts, nous ne pouvons pas en faire davantage. Le Gouvernement a une seule ligne de conduite, c'est la défense absolue de cet accord et les intérêts de nos pêcheurs. C'est la seule ligne qui vaut aujourd'hui, et je crois que nous la partageons, au-delà d'ailleurs des sensibilités politiques et avec les professionnels qui ont été particulièrement responsables, depuis le début de l'année.

J'ai eu l'occasion de me rendre à deux reprises avec Annick Girardin dans votre département, nous continuerons ce soutien sans failles. Nous avons discuté pendant dix mois, cela a permis, heureusement, d'obtenir un certain nombre de licences, l'intégralité des licences qui sont concernées par la zone économique exclusive, et un peu plus de la moitié des licences dans deux autres zones très sensibles, celle de la bande des 6-12 milles, qui concerne plutôt les Hauts-de-France, et les îles Anglo-Normandes, qui vous concernent encore plus directement, dans la Région Normandie.

Nous avons avancé, mais nous avons constaté que ce progrès était trop lent et que les Britanniques rajoutaient des critères qui ne sont pas prévus dans l'accord. Et donc, nous avons haussé le ton, ces derniers jours, avec Annick Girardin, sous l'autorité du Premier ministre. C'est cela d'ailleurs qui a permis de réengager une discussion avec les Britanniques, à la suite d'un entretien entre le Président de la République et le Premier ministre Johnson. J'ai reçu, ce que je veux voir comme un signe, sans aucune naïveté, d'ouverture prudente, mon homologue David Frost, la semaine dernière, à Paris. Je me suis entretenu avec lui ce matin. Le compte n'y est pas encore ! Nous avons encore près de 200 licences, nous attendons soit la transformation en licences définitives, soit l'octroi purement et simplement.

Nous continuerons, dans les jours qui viennent, cette discussion, avec un mince espoir, je le dis très franchement ; et nous soutiendrons de toute façon les pêcheurs, quitte à prendre des mesures, si cela est nécessaire, rapidement.


Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 17 novembre 2021