Texte intégral
Madame la Députée,
Vous avez raison de revenir sur cette situation et le drame qu'elle représente ; d'abord, pour redire ici, qu'il ne s'agit pas d'une crise migratoire telle que nous les avons connues dans le passé, ou d'une vague migratoire qui serait massive ou spontanée, il s'agit d'une agression, organisée par un régime dictatorial à nos portes, qui est la Biélorussie, avec un certain nombre de complicités. Et la réponse que nous pouvons apporter à très court terme doit être impérativement européenne.
Tous ceux qui nous expliquaient que les sujets migratoires se dressaient, se traitaient derrière les frontières nationales exclusivement, voient aujourd'hui à quel point nos défis sont européens. Et nous résoudrons cette crise si nous agissons en Européens, avec la plus grande fermeté. Je le redis ici : notre solidarité à l'égard de la Pologne, notre solidarité à l'égard de la Lituanie et de la Lettonie qui sont également concernées, est totale. Et nous répondrons, vous l'avez rappelé, de manière efficace, en étant aussi conformes à nos valeurs.
Nous avons déjà une action européenne et je le dis : nous résoudrons cette crise en Européens. Nous avons installé de nouvelles sanctions qui seront détaillées dans les tout prochains jours, une trentaine environ, qui visent des individus ou des entités. Aujourd'hui même, cet après-midi même, Charles Michel, le président du Conseil européen, a annoncé, par exemple, que la compagnie biélorusse Belavia serait interdite de location d'avions en Europe. C'est une mesure supplémentaire très concrète. Nous avons procédé, par notre action diplomatique européenne à laquelle la France prend toute sa part, à des suspensions de vols qui mettent fin à ce trafic organisé. Et cela doit continuer dans les prochains jours. L'Europe a les moyens, et c'est seulement en Européens que nous répondrons à cette crise.
Et vous avez raison aussi de souligner que cette crise organisée montre à quel point nous devons avancer sur le sujet migratoire au niveau européen. Le pacte sur la migration et l'asile est très difficile à faire progresser ; ne nous le cachons pas ; ce sera aussi le cas sous présidence française. Mais avec Gérald Darmanin, nous travaillons sous autorité du Président de la République à des mesures concrètes qui nous permettent d'avancer, des mécanismes de solidarité européens ; et nous le voyons aussi, pour tenir nos frontières extérieures, à renforcer l'Agence Frontex, nous en avons tant besoin, aujourd'hui, pour répondre de manière ferme et humaine, en évitant les excès, comme vous l'avez rappelé.
Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 29 novembre 2021