Conférence de presse de M. Jean-Yves Le Drian, ministre de l'Europe et des affaires étrangères, sur l'Institut Pasteur de Dakar et les vaccins contre le coronavirus, à Dakar le 6 décembre 2021.

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Circonstance : Visite de l'Institut Pasteur de Dakar

Texte intégral

Quelques mots, Monsieur l'administrateur général, cher Amadou Sall, pour vous dire combien j'ai plaisir à revenir ici. Ce n'est pas ma première visite à l'Institut Pasteur de Dakar. Je suis d'ailleurs sensible au fait que, lorsque je me déplace en Afrique, je constate le bon lien et le bon réseau que constituent les Instituts Pasteur. J'ai eu l'occasion, pendant la crise de l'Ebola, de visiter l'Institut Pasteur de Kinshasa mais aussi d'autres à Bangui, ou ailleurs à Madagascar. Et ici, c'est un peu une référence, cet Institut pasteur de Dakar, tant dans le domaine de l'innovation que dans le domaine du partenariat, en plus de l'histoire car vous êtes à l'origine des implantations de l'Institut Pasteur en Afrique et vous jouez tout à fait votre rôle.

Je suis également très heureux que nous ayons pu contribuer au projet Africamaril et au projet Madiba qui est un projet en constitution mais qui est un projet essentiel sur lequel je voudrais de nouveau vous apporter notre soutien. Africamaril, ça va, ça sort de terre et ça va permettre à votre Institut de Dakar d'avoir une force d'attractivité, de rayonnement considérable. Madiba, c'est un projet innovant, majeur pour le développement de la souveraineté vaccinale.

Parce que le sujet qui est devant nous, pour lequel nous travaillons ensemble, c'est de faire en sorte que l'Afrique aboutisse à la souveraineté vaccinale et d'être au résultat, au rendez-vous des objectifs fixés par l'Union africaine. Vous l'avez rappelé tout à l'heure, c'est de faire en sorte qu'il y ait une autonomie de 60% de la production de vaccins en Afrique à l'horizon 2040. Et pour cela vous avez, l'Union africaine, avec le soutien de beaucoup de partenaires que vous avez cités, à identifier des sites, des lieux où ces synergies doivent se mettre en place.

Et Dakar en fait partie, en tout cas en ce qui nous concerne, en ce qui concerne l'AFD en particulier mais aussi notre action déterminante auprès de l'Union Européenne, Chrysoula, peut-être vous en a parlé. Nous sommes tout à fait décidés à renforcer les synergies pour que nous soyons au rendez-vous car le sujet n'est plus uniquement aujourd'hui l'acheminement des vaccins, c'est vrai qu'à cet égard, je le précise quand même, parce que c'est vrai, parfois on l'oublie, l'Union européenne est au rendez-vous. Elle avait annoncé la livraison, la livraison, parce qu'en matière de vaccins, il y a ceux qui disent et ceux qui font. Ceux qui disent et ceux qui livrent. Ce n'est pas toujours les mêmes, et c'est d'ailleurs rarement les mêmes. Nous on livre, et quand je dis "nous", c'est à la fois l'Union européenne, l'engagement qui a été pris d'une livraison de 500 millions de doses à horizon de la mi-2022 qui sera tenu. Nous serons même au rendez-vous des 300 millions de doses avant la fin de l'année, et sur cet ensemble-là, une bonne partie est destinée à l'Afrique. J'observe d'ailleurs que, il me semble qu'il y a eu à peu près 19 millions de doses déjà livrées ici sur le continent africain. C'est un montant très significatif qui permet de voir l'acheminement des vaccins se dérouler dans les meilleures conditions.

En ce qui concerne la France, le Président de la République s'est engagé à une livraison de dons de 120 millions de doses. Il y en a aujourd'hui 73 millions de doses livrées, et une partie significative aussi sur le continent africain. Donc nous sommes à ce rendez-vous là, et le sujet principal maintenant, vous le savez, c'est bien l'acheminement des vaccins au plus près des candidats à la réception du vaccin, ce qui n'est pas le plus simple pour mobiliser l'ensemble des acteurs qui permettent non seulement à ce que la livraison ait lieu mais encore à ce que la vaccination puisse avoir lieu.

Concernant la souveraineté vaccinale, je voudrais vous redire, Monsieur l'administrateur général, combien nous sommes décidés à être au rendez-vous et que la France, l'Europe, souhaitent que cette souveraineté puisse faire partie d'un partenariat global, et je sais que vous y êtes très attaché et nous aussi nous n'allons pas ménager nos efforts pour aboutir à un bon financement de Madiba, puisque c'est le sujet central, après avoir pu aboutir à un bon financement d'Africamaril dont vous avez parlé tout à l'heure.

Donc je me réjouis à nouveau d'être là, même si le temps est compté. J'apprécie beaucoup l'initiative Diatropics qui est tout à fait exceptionnelle qui montre la capacité d'innovation qui existe dans l'Institut Pasteur de Dakar et je voudrais vous redire tous nos encouragements à vous-même, à vos équipes et puis à ceux qui vont venir puisque la partie formation pour l'avenir est tout à fait essentielle pour vous, dans votre installation à Diamniadio que nous aurons peut-être le plaisir de voir rapidement réalisée puisque vous vous êtes donné des objectifs extrêmement courts avec une méthodologie très avant-gardiste pour aboutir au résultat. C'est ce que vous faites tous les jours et je voulais vous en féliciter et vous en remercier.


Question 1 (presse sénégalaise) : Dons de doses françaises au Sénégal/Soutien de la France pour lutter contre le variant Omicron.

R - Je n'ai pas le chiffre exact de la part du Sénégal mais de mémoire, sous couvert de l'ambassadeur, nous avons déjà livré 500.000 doses au Sénégal (la France). Et nous sommes tout à fait disponibles pour continuer notre effort puisqu'il y a des disponibilités aujourd'hui. Sur la lutte contre l'Omicron, il appartient aux autorités sanitaires du Sénégal de nous dire s'il y a un besoin d'un accompagnement spécifique et nous sommes tout à fait disposés à agir ensemble.

Question 2 (AFP) : Le message de la France au Forum de Dakar

R - L'idée de ce Forum, que j'ai initié quand j'étais ministre de la défense, c'est de faire en sorte qu'en Afrique se développe une culture de la sécurité partagée et que dans l'avenir, la sécurité des pays d'Afrique appartienne aux Africains. Et donc il faut créer ce mouvement, cette dynamique-là par des échanges, par des synergies qu'il nous faut développer entre les différents acteurs et c'est le message principal que je délivrerai cet après-midi, en sachant aussi que la France, l'Union européenne, est prête à accompagner l'action que mènent les Africains pour assurer eux-mêmes leur propre sécurité.


Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 7 décembre 2021