Texte intégral
BENJAMIN SPORTOUCH
Bonjour Gabriel ATTAL.
GABRIEL ATTAL
Bonjour.
BENJAMIN SPORTOUCH
Merci d'être avec nous ce matin sur RTL. Gabriel ATTAL, il y a une nouvelle note du Conseil scientifique sur la pandémie qui a été remise au gouvernement, mais elle n'est pas publiée, pourquoi la cacher, parce qu'elle ne va pas dans votre sens ?
GABRIEL ATTAL
Ah non, vous savez on a l'habitude de publier régulièrement les avis qui nous sont remis par le Conseil scientifique…
BENJAMIN SPORTOUCH
Vous le faites toujours en retard, et apparemment celle-ci demanderait davantage de mesures de restriction, c'est ce qu'a laissé entendre Jean-François DELFRAISSY son président au Sénat lors de son audition.
GABRIEL ATTAL
Je vais regarder ce point, mais honnêtement il n'y a pas de… non, non, on publie les avis et les notes qui nous sont remises par le Conseil scientifique, et puis les décisions qu'on prend évidemment on les prend à la lumière de ce qu'il nous recommande. On a une situation aujourd'hui avec une épidémie qui continue à gagner du terrain, on a un taux d'incidence qui est aujourd'hui de 470 pour 100 000 habitants, ça veut dire qu'on a dépassé le pic de la quatrième vague, de la troisième vague et qu'on approche du pic de la deuxième vague, celle qui avait eu lieu il y a un an dans notre pays. Heureusement on a deux à trois fois moins de personnes hospitalisées aujourd'hui grâce aux vaccins, et c'est pour ça qu'il faut poursuivre la mobilisation, continuer à accélérer la campagne de rappel de vaccination, continuer la vigilance et les gestes barrières.
BENJAMIN SPORTOUCH
Mais si cette note vous préconise des jauges, notamment pour les zones de rassemblement, pour les concerts, plus de dépistage à l'école, le ferez-vous, ferez-vous des jauges dans les jours à venir ?
GABRIEL ATTAL
Je vous ai dit qu'on prend toujours les décisions en fonction de ce qu'on nous recommande, après il y a une décision politique…
BENJAMIN SPORTOUCH
Oui, qui n'est pas souvent en phase avec les préconisations sanitaires.
GABRIEL ATTAL
Non, je ne dirais pas ça, je ne dirais pas ça, je pense qu'il y a des préconisations sanitaires, et c'est le rôle du Conseil scientifique, mais le rôle du politique c'est aussi de prendre des décisions. Il est arrivé, plusieurs fois, dans cette crise, dans cette épidémie, que le président de la République, le gouvernement, prennent des décisions qui n'étaient pas toujours 100% alignées avec les recommandations, c'est aussi pour ça qu'il y a des politiques.
BENJAMIN SPORTOUCH
Mais c'est vrai que c'est dommage que ces préconisations, que ces notes ne soient pas rendues publiques aussitôt qu'elles existent… un effort de transparence, c'est le cas depuis deux ans maintenant.
GABRIEL ATTAL
Ecoutez, je regarderai, je n'ai pas connaissance de cette note en particulier, Benjamin SPORTOUCH…
BENJAMIN SPORTOUCH
Oui, oui, mais c'est systématique, à chaque fois qu'il y a une note, elle n'est pas publiée immédiatement
GABRIEL ATTAL
Je m'engage à regarder ça et vous faire un retour très rapidement.
BENJAMIN SPORTOUCH
Ecoutez, espérons-le, en tous les cas elle existe. On est en plein dans la cinquième vague, vous le dites, et Noël approche, est-ce que vous dites ce matin aux Français qu'ils doivent réduire leurs repas de famille, est-ce que c'est six à table maximum ?
GABRIEL ATTAL
Non, il n'y a pas de recommandations, telles que celles-ci, qui ont été faites par le gouvernement, Jean CASTEX a fait une conférence de presse avec Olivier VERAN, vous vous en souvenez, moi ce que je dis aux Français c'est que je sais parfaitement, et nous savons parfaitement, qu'ils sont responsables, qu'ils connaissent maintenant cette épidémie, qu'ils savent malheureusement comment on vit sous Covid, et notamment à Noël. Moi je me souviens de l'an dernier, et au même moment je me souviens que j'allais sur les plateaux et qu'on me disait "vous laissez les Français aller faire Noël en famille ensemble, partout en France, c'est irresponsable, ils vont faire n'importe quoi, et puis à la rentrée, dès les premiers jours de janvier, on va avoir une explosion de l'épidémie", et nous on a tenu, on a dit aux Français "vous pouvez passer Noël en famille, vous savez comment être responsable", et on n'a pas vu d'explosion du virus début janvier, parce que les Français ont été parfaitement responsables. Donc moi, je ne suis pas dont l'infantilisation des Français, je sais qu'ils connaissent le virus…
BENJAMIN SPORTOUCH
Enfin, vous aviez recommandez quand même que les tables soient moins importantes à l'époque, est-ce que vous le redemandez aujourd'hui ?
GABRIEL ATTAL
Il y a des recommandations qui avaient été faites, mais c'est le deuxième Noël sous Covid, peut-être qu'il y aura d'autres, je n'en sais rien s'il y aura des recommandations d'ici là, on va regarder aussi la situation épidémique, parce qu'on espère quand même c'est que la situation va s'améliorer d'ici là, c'est ce qu'on espère, et c'est pour ça qu'on a pris des mesures, et c'est pour ça que la campagne de rappel accélère.
BENJAMIN SPORTOUCH
Mais, est-ce que ce n'est pas un peu la méthode Coué, excusez-moi Gabriel ATTAL, est-ce que vous ne croisez tout simplement pas les doigts pour que le pic de l'épidémie vienne avant Noël et que ça n'empoisonne pas les fêtes, est-ce que c'est un peu ça votre politique, croiser les doigts ?
GABRIEL ATTAL
Vous avez vu les annonces qui ont été faites, vous avez vu la mobilisation exceptionnelle qui a lieu autour de la campagne de rappel. Alors, je dis ça, je sais très bien qu'il y a des Français qui aimeraient pouvoir se faire leur rappel aujourd'hui, qui n'ont pas encore pu avoir de rendez-vous, c'est pour ça que tous les jours on rajoute des centaines de milliers de créneaux.
BENJAMIN SPORTOUCH
Pardon, les centres de vaccination sont fermés le dimanche souvent.
GABRIEL ATTAL
Ils rouvrent.
BENJAMIN SPORTOUCH
Mais pas le dimanche.
GABRIEL ATTAL
Vous avez vu que les pharmacies, Olivier VERAN les a autorisées à rouvrir tous les dimanches…
BENJAMIN SPORTOUCH
Les pharmacies ne veulent pas rouvrir le dimanche.
GABRIEL ATTAL
On a encore battu un record hier de nombre d'injections sur une journée, plus de 700 000, on a près de 13 millions de personnes qui ont reçu un rappel, on est dans le peloton de tête européen de la campagne de rappel, mais, je dis ça, je sais très bien qu'il y a des Français qui aimeraient faire leur rappel aujourd'hui, qui ne peuvent pas encore, je ne dis pas que c'est acceptable, ce que je dis c'est qu'on mobilise dans tous les sens pour qu'ils puissent avoir un créneau, on va rajouter 8 millions de créneaux de rendez-vous d'ici à début janvier, ça veut dire que…
BENJAMIN SPORTOUCH
Huit millions ?
GABRIEL ATTAL
Ça veut dire que d'ici à début janvier il y a 25 millions de Français qui auront pu se voir proposer un rappel.
BENJAMIN SPORTOUCH
Mais le 15 janvier tout le monde n'aura pas sa troisième dose, est-ce que vous allez repousser cette échéance, pour avoir son pass sanitaire ?
GABRIEL ATTAL
Encore une fois, Olivier VERAN l'a dit, la date du 15 janvier elle reste, et c'est notre responsabilité, d'ici là, de mobiliser suffisamment pour que les Français concernés par l'expiration du pass au 15 janvier se soient vu proposer un créneau de rendez-vous, et donc moi j'invite les Français qui n'ont pas encore pu trouver un créneau d'ici au 15 janvier, qui en ont besoin, à retourner régulièrement sur les plateformes puisque chaque jour vous avez des centaines de milliers de rendez-vous supplémentaires qui accélèrent. On retrouve des centres, Benjamin SPORTOUCH, et notamment des grands centres, des méga-centres qui avaient fermé, parce que, en même temps…
BENJAMIN SPORTOUCH
Mais qui sont parfois fermés, enfin souvent le week-end.
GABRIEL ATTAL
Oui, ils ont fermé après la première campagne de vaccination, à un moment où le rappel n'était pas encore ouvert à tout le monde, on peut le comprendre, mais il y a cette mobilisation très forte, et puis il y a aussi des efforts des Français. Les petites prudences, elles font la grande différence, et en ce moment on voit que les Français font attention, qu'ils font des efforts. On constate que l'épidémie continue à gagner du terrain, mais que son rythme d'augmentation a tendance à s'affaiblir, moi je veux y voir le signe que les efforts des Français commencent à payer.
BENJAMIN SPORTOUCH
Donc c'est en train de s'inverser.
GABRIEL ATTAL
Non, pas encore, pas encore…
BENJAMIN SPORTOUCH
Mais vous espérez que ce soit cette semaine, l'inversion de la courbe ?
GABRIEL ATTAL
Moi je préfère ne pas prendre d'engagement, en tout cas ce que je dis c'est qu'on constate, l'épidémie elle progressait de 60% d'une semaine sur l'autre, il y a une dizaine de jours, ensuite c'est passé à 40%, aujourd'hui on est autour de 20%, donc on voit bien, ça continue à progresser, à monter, mais moi je veux y voir le signe que les efforts des Français, que l'accélération la campagne de rappel porte ses fruits, et donc il faut poursuivre.
BENJAMIN SPORTOUCH
Et on verra ce que dit cette note du Conseil scientifique. Dans notre sondage BVA, venons-en à la politique Gabriel ATTAL, Valérie PECRESSE est deuxième, elle connaît un bond important, + 8 points, vous qui êtes féministe, Gabriel ATTAL, est-ce que vous ne pensez pas que ce n'est pas le temps d'une femme au pouvoir ?
GABRIEL ATTAL
Moi je pense que c'est le temps des femmes, d'une manière générale, aux responsabilités, et c'est ce qu'on a fait depuis le début de ce quinquennat. On est la majorité qui a permis l'élection du plus grand nombre de femmes à l'Assemblée nationale, on est le gouvernement qui a permis la nomination du plus grand nombre de femmes à des postes à responsabilités dans la haute fonction publique…
BENJAMIN SPORTOUCH
Enfin, autour du président lui-même il n'y a pas beaucoup de femmes quand même, c'est très masculin la macronie.
GABRIEL ATTAL
Benjamin SPORTOUCH, 42% des nominations, dans la haute fonction publique, sont des femmes, on a nommé pour la première fois dans l'histoire de la République une femme à la tête des CRS, et vous parlez autour du président de la République, on a Barbara POMPILI, qui est une des premières ministres du gouvernement dans l'ordre protocolaire, on a une femme à la tête du ministère de la Défense, avec Florence PARLY. Moi j'entends, je pense qu'il y a beaucoup de fausses polémiques sur ce sujet-là.
BENJAMIN SPORTOUCH
Qui est le candidat de la droite aujourd'hui, c'est Valérie PECRESSE ou Emmanuel MACRON ?
GABRIEL ATTAL
Mais, Emmanuel MACRON, d'abord il n'est pas encore candidat, je souhaite qu'il le soit…
BENJAMIN SPORTOUCH
Vous pensez qu'il ne le sera pas ?
GABRIEL ATTAL
Je souhaite qu'il le soit.
BENJAMIN SPORTOUCH
…Pas de doute.
GABRIEL ATTAL
Ensuite, la deuxième chose, c'est qu'il s'est toujours inscrit dans une logique de dépassement et de rassemblement, avec des personnes qui viennent d'horizons politiques différents. Pourquoi ? Parce que c'est ce qui permet d'être le plus efficace et de faire les vraies réformes. On n'aurait pas pu faire la réforme du marché du travail, la baisse de la fiscalité, la suppression de la taxe d'habitation, la réforme de l'apprentissage, s'il n'y avait pas eu ce dépassement politique, parce que faire travailler des gens qui viennent d'horizons différents ensemble, ça permet de faire passer des réformes, dont on disait depuis des années qu'elles étaient impossibles.
BENJAMIN SPORTOUCH
Donc c'est aussi le candidat de la droite pour vous Emmanuel MACRON, c'est ce que vous dites ?
GABRIEL ATTAL
Mais il y a des personnes de droite, qui soutiennent le président de la République, qui sont au gouvernement, de même qu'il y a des personnes qui viennent de la gauche, qui sont au gouvernement, qui soutiennent le président de la République, l'essentiel c'est qu'ils sont autour du président pour un projet commun et qu'ils portent des réformes en commun.
BENJAMIN SPORTOUCH
La gauche, justement, d'où vous venez, puisque vous êtes issu du Parti socialiste, Gabriel ATTAL, rappelons-le, vous qui étiez dans ce parti, la gauche n'arrive pas à s'accorder sur un candidat commun, ça vous réjouit cette situation de la gauche, notamment le score d'Anne HIDALGO à 5% aujourd'hui ?
GABRIEL ATTAL
Eh ben non ! Enfin je veux dire, moi la situation du Parti socialiste aujourd'hui m'attriste beaucoup, je le dis, ce n'est pas parce que…
BENJAMIN SPORTOUCH
C'est dommage ?
GABRIEL ATTAL
Ce n'est pas parce que j'ai quitté ce parti que je vais me réjouir de ses difficultés, au contraire, et aussi parce que je suis un démocrate et que je veux qu'on ait des formations politiques crédibles, qui soient capables de proposer un contre-projet et de débattre.
BENJAMIN SPORTOUCH
Ces électeurs de gauche, au final, ils n'ont pas de candidat, c'est ce que vous constatez ce matin ?
GABRIEL ATTAL
Oui, mais en même temps, quand vous avez un Parti socialiste qui vous explique qu'il est prêt à se mettre dans la roue de Jean-Luc MELENCHON, mais enfin je veux dire je me mets à la place d'un électeur socialiste, mais il y a de quoi s'arracher les cheveux. Je veux dire, qu'est-ce qu'il y a de commun historiquement entre le Parti socialiste et Jean-Luc MELENCHON ? Sur l'Europe, Jean-Luc MELENCHON il veut déconstruire l'Europe, le Parti socialiste il a toujours voulu normalement la construire. Sur l'économie, Jean-Luc MELENCHON il a un programme d'extrême gauche, ça n'a jamais…sur les valeurs de la République
BENJAMIN SPORTOUCH
Vous leur dites quoi, très rapidement, à ces électeurs de gauche, qui furent vos compagnons de route, vous leur dites quoi ce matin ?
GABRIEL ATTAL
Encore une fois, je ne veux pas envoyer d'injonction à personne, ce que je dis c'est qu'il y a aujourd'hui des électeurs de gauche et un certain nombre qui se retrouvent dans l'action du président de la République, peut-être pas sur tout mais, en tout cas sur un certain nombre de réformes…
BENJAMIN SPORTOUCH
Venez à nous, vous leur dites venez à nous ?
GABRIEL ATTAL
Sur un certain nombre de réformes qui ont été faites ; mais je vais vous dire, je pense qu'il y en a déjà beaucoup qui soutiennent le président de la République, et encore une fois moi la situation du parti socialiste me désole, je le dis.
BENJAMIN SPORTOUCH
Merci beaucoup Gabriel ATTAL, bonne journée à vous.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 13 décembre 2021