Texte intégral
CELINE ASSELOT
Bonjour Frédérique VIDAL.
FREDERIQUE VIDAL
Bonjour.
CELINE ASSELOT
Ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche, merci d'avoir accepté notre invitation ce matin sur Info pour évoquer les partiels qui vont donc débuter à partir de lundi dans les universités ; ce qui est toujours une période chargée d'angoisses pour les étudiants, mais évidemment, la vague de Covid n'arrange rien, de nombreux étudiants ont peur de rater l'examen pour cause de tests positifs ou pour cause de périodes d'isolement, à tel point, vous allez l'entendre avec ce reportage de Boris LOUMAGNE, que certains étudiants contaminés ont bien l'intention de venir quand même aux partiels.
BORIS LOUMAGNE
Il y a 2 jours, le couperet est tombé pour Julie, étudiante à Paris.
JULIE
J'ai le Covid, je l'ai su grâce à un autotest, et je ne me suis pas déclarée du coup, parce qu'en fait, si je suis contrainte à l'isolement, en fait, tout simplement, je ne peux pas passer mes partiels. Et j'aurais été contrainte de passer au rattrapage.
BORIS LOUMAGNE
Mais qui dit rattrapage en juin dit aussi annulation des notes de contrôle continu, inenvisageable pour Julie et pour les 60 étudiants positifs de sa promo, 60 sur 200 qui vont tous se rendre en amphi dès lundi.
JULIE
Pour mes camarades qui ont le Covid, c'est unanime, la stratégie, c'est : aller aux partiels, même en étant contaminé, et on sait que ça risque de poser un gros problème de contamination à l'avenir.
BORIS LOUMAGNE
Alors, pour beaucoup d'étudiants, la solution serait d'organiser les partiels à distance, c'est ce que pense Inès, qui est en 3ème année de licence à Aix-en-Provence, et en 3ème année, les partiels de janvier sont très importants, la sélection pour les masters les plus demandés se fait à la suite de ces examens et non lors des rattrapages de juin.
INES
Cette année, c'est notre dernière année, donc les notes sont très importantes, parce qu'il y a une course aux masters, et vous comprenez que s'il y a des étudiants qui sont asymptomatiques ou qui ont le Covid, ils vont quand même se déplacer.
BORIS LOUMAGNE
Autre solution envisagée par les étudiants et leurs syndicats, un report de quelques semaines de ces partiels de janvier.
CELINE ASSELOT
Frédérique VIDAL, qu'est-ce que vous répondez à ces étudiants et à leurs propositions ?
FREDERIQUE VIDAL
Eh bien, d'abord, je dois dire que c'est un travail qui a été mené évidemment depuis plusieurs semaines avec les établissements, puisqu'il y a déjà eu des partiels qui se sont déroulés au mois de décembre, et donc, les règles ont été fixées depuis le mois de novembre.
CELINE ASSELOT
Elles ne vont pas changer les règles ?
FREDERIQUE VIDAL
La règle, c'est qu'on puisse passer ses examens en présentiel, je rappelle que l'année où nous avons été obligés de faire des examens à distance, ça a été une année aussi extrêmement compliquée en termes de connexion, et puis, évidemment, des moyens supplémentaires qui ont été mis à disposition, d'abord, ce sera des sessions de substitution, les étudiants ne seront pas envoyés au rattrapage, avec évidemment le maintien de la prise en compte du contrôle continu, et puis, il faut rappeler que les étudiants ont été extrêmement responsables, ils sont vaccinés à plus de 92 %, lorsqu'ils sont cas contacts et vaccinés, ils peuvent se rendre aux examens, puisqu'ils ne sont plus considérés comme des cas contacts, parce que leur vaccination est complète. Et évidemment, vous le rappeliez, c'est une période qui est très stressante pour les étudiants, cette période d'examens, mais les établissements ont tout mis en place pour que les choses se passent du mieux possible.
CELINE ASSELOT
Mais vous parliez des règles fixées au mois de novembre, on n'est pas tout à fait dans la même situation sanitaire, d'abord, parce qu'il y a un nombre croissant de contaminations, 180.000 pour la journée d'hier, et puis, la vague Omicron aussi qui oblige les personnes cas contacts à s'isoler pendant 7 jours, ce qui va quand même beaucoup perturber les étudiants qui sont dans une classe d'âge qui est particulièrement touchée.
FREDERIQUE VIDAL
Alors, dès le mois de novembre, il y avait eu plusieurs protocoles qui avaient été envisagés pour les examens, et les décisions qui ont été prises, elles s'appuient sur ce que nous indiquent les différents scientifiques qui planchent sur la question, sur la règle de la durée des cas contacts, on aura des informations en fin de semaine, puisque la consultation est encore en cours. Pour le moment, malgré les conditions, et parce que, comme je vous le disais, non seulement, les étudiants sont vaccinés à deux doses, mais ils sont pour plus de 30 % d'entre eux déjà vaccinés à trois doses, la décision qui a été prise a été de maintenir les examens en présentiel ; ce qui est la demande majoritaire des étudiants en réalité.
CELINE ASSELOT
Il y a une autre question, celle du report, ça, ce n'est pas du tout une hypothèse sur la table aujourd'hui, Frédérique VIDAL ?
FREDERIQUE VIDAL
Alors, ça, c'est évidemment possible si on a une promotion qui est particulièrement touchée, vous savez, on suit évidemment depuis la rentrée la formation de clusters potentielle dans les établissements, on en a eu une soixantaine qui ont été déclarés avec un nombre d'étudiants variables entre 4 et 30 étudiants, évidemment, c'est de la responsabilité pédagogique, si un enseignant voit que la majorité de sa promotion est touchée, de pouvoir reporter l'examen, mais ce sera du cas par cas, là, les établissements et la majorité des étudiants, de ce que nous disent les établissements, demandent à ce qu'on ne change pas les dates de partiels à quelques jours, c'est aussi un facteur de stress en moins que d'arriver à maintenir ces examens en présentiel pour eux.
CELINE ASSELOT
Parce que vous avez sans doute vu les résultats de ce sondage réalisé par l'UNEF, le syndicat étudiant, auprès des étudiants de l'université Panthéon-Sorbonne la semaine dernière, 5.000 étudiants ont répondu à leur questionnaire, 800 malades du Covid, 2.200 cas contacts, ça ne va sans doute pas s'arranger d'ailleurs au cours des prochains jours, ça, ce n'est pas un cluster, ce n'est pas une situation qui nécessite de remettre sur la table les règles ?
FREDERIQUE VIDAL
Ecoutez, moi, je suis très surprise que l'UNEF envoie des questionnaires qui demandent aux étudiants de donner des informations personnelles et confidentielles sur leur état de santé. Donc nous avons les remontées des établissements consolidés par les ARS, et pour le moment, nous n'avons pas ce type de chiffres, les remontées des établissements, elles se sont faites jusqu'à la fin de la semaine dernière, c'est-à-dire le début de la fermeture des établissements, et nous n'avions pas du tout ces chiffres.
CELINE ASSELOT
Au-delà de la question des partiels, comment va se passer la rentrée universitaire, est-ce que l'idée de jauge dans les amphis est en réflexion ?
FREDERIQUE VIDAL
Non, ça aussi, pour le moment, c'est quelque chose qui a été écarté, et une fois de plus, c'est lié vraiment à ce taux très fort de vaccination et à cette adhésion à la vaccination des étudiants et des personnels que l'on continue de voir, puisque je vous le disais, plusieurs d'entre eux ont déjà leur troisième dose, il faut savoir que les étudiants ont fait partie des personnes dont la vaccination a été ouverte la plus tardivement, et néanmoins, ils sont aujourd'hui très largement volontaires pour cette troisième dose. On va organiser à nouveau à la rentrée sur les campus, en lien avec les ARS, des processus de rappel pour ces étudiants, de manière à ce qu'ils puissent avoir cette troisième dose de la manière la plus simple possible sur leur campus ou avec des créneaux réservés pour eux. Et l'objectif, c'est que l'on puisse continuer en présentiel, on a vu à quel point c'était difficile pour les étudiants de se retrouver isolés, et là aussi, c'est une demande extrêmement forte de leur part de pouvoir continuer malgré tout, avec un respect admirable de l'ensemble des gestes barrières, de pouvoir continuer à être en présentiel, je crois que c'est essentiel pour eux.
CELINE ASSELOT
Merci Frédérique VIDAL, pour votre réaction en direct dans le « 7-10 » de France Info.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 30 décembre 2021