Texte intégral
PATRICK ROGER
Bonjour Frédérique VIDAL.
FREDERIQUE VIDAL
Bonjour.
PATRICK ROGER
Les étudiants et le Covid, Parcoursup, la recherche, le wokisme à l'université, autant de questions que nous allons aborder. Avant cela, l'appel à la grève tout de même, dans l'éducation, pour demain. Les syndicats annoncent une journée historique, 75 % d'enseignants grévistes en primaire, annonce un syndicat. Alors, c'est du ressort, certes, de Jean-Michel BLANQUER, ce n'est pas vous directement, Jean-Michel BLANQUER qui a d'ailleurs dit qu'on ne fait pas grève contre un virus. Mais, est-ce que vous comprenez tout de même ce mouvement de colère, Frédérique VIDAL ?
FREDERIQUE VIDAL
Oui, bien sûr, je crois que la lassitude, tout le monde voit à peu près ce que ça veut dire, après deux ans de Covid. Donc oui, il y a une lassitude, à la fois évidemment des enseignants, des familles aussi, qui essaient de gérer au mieux. Je crois qu'on essaie tous de gérer au mieux. L'objectif, vraiment, et je crois que l'on peut en être effectivement très fier, c'est de garder l'école ouverte, de le faire avec des protocoles sanitaires qui sont revus et mis à jour avec pragmatisme, vous la compétence du Haut conseil de santé publique, qui vraiment donne ses préconisations, et puis ensuite on essaie de les adapter. Et puis quand on voit qu'il y a des difficultés, on les change, et voilà. L'idée c'est vraiment d'être le plus pragmatique possible, et d'essayer de conserver ce qui est si important pour nos enfants, l'école.
PATRICK ROGER
Mais, comme c'est en temps réel tout ça, où on lance en fait « des expérimentations », avec autant de tests, des classes qu'on ferme ou qu'on ne ferme pas, forcément à la fois les enseignants, les directeurs d'école, eh bien font les frais en fait de ça.
FREDERIQUE VIDAL
Bien sûr.
PATRICK ROGER
Et y compris aussi par ricochet les élèves et puis, et les parents d'élèves.
FREDERIQUE VIDAL
Oui, c'est vrai que c'est difficile pour tout le monde, c'est vrai qu'il y a encore quelques semaines on n'imaginait pas dépasser les 350 000 contaminations par jour. Oui, oui c'est difficile, c'est compliqué, ça c'est très clair, on s'adapte, et le plus possible avec pragmatisme. Et quand on voit que ça ne fonctionne pas, que c'est trop compliqué, eh bien on essaie d'aménager les choses avec vraiment toujours en tête cet objectif.
PATRICK ROGER
Oui, c'est ça il faut maintenir l'école ouverte coûte que coûte. Est-ce que ça n'aurait pas été plus sage de reporter de quelques jours ou d'essayer d'adapter différemment ? Parce que là avec…
FREDERIQUE VIDAL
Alors, reporter de quelques jours, je sais que ça a été proposé…
PATRICK ROGER
Evoqué.
FREDERIQUE VIDAL
… par certains. Ça aurait été quoi l'intérêt de reporter de quelques jours ? Quand on regarde depuis la rentrée, on voit que jour après jour le nombre de contaminations journalières augmente. Donc, quand est-ce qu'on aurait rouvert ? Je crois que quand on écoute les spécialistes de la pédiatrie, les spécialistes de la pédagogie, on voit à quel point c'est compliqué pour les enfants de ne pas aller à l'école, pour les parents de télétravailler avec les enfants à la maison. Donc voilà, l'objectif c'est vraiment de préserver la formation des enfants.
PATRICK ROGER
Est-ce que vous croyez qu'au fond, au-delà de la crise du Covid, cette grève est aussi contre Jean-Michel BLANQUER, de la part des syndicats ? Il y a une action politique derrière ?
FREDERIQUE VIDAL
On est dans une période qui est éminemment politique, donc c'est vrai que le mot d'ordre il a été donné au départ contre le protocole sanitaire, mais on entend aussi des syndicats qui disent que c'est plus général que ça, et effectivement que c'est plus politique.
PATRICK ROGER
Donc il y a une visée politique, oui, clairement.
FREDERIQUE VIDAL
Je crois qu'on doit vraiment se serrer les coudes. Voilà. Il faut… Les épidémiologistes, les projections, nous disent qu'on a encore 2, 3 semaines difficiles à passer, et il faut tenir, il faut faire le gros dos et puis il faut préparer…
PATRICK ROGER
Vous-même, au gouvernement, on soutient Jean-Michel BLANQUER ?
FREDERIQUE VIDAL
Bien sûr, on est extrêmement solidaires…
PATRICK ROGER
Oui, mais il est dans une période délicate, le ministre de l'Education.
FREDERIQUE VIDAL
On est tous passé par des périodes plus ou moins délicates, et je crois que c'est ce qui fait la force de ce gouvernement, c'est justement qu'on soit capable d'être solidaire, quelles que soient les circonstances.
PATRICK ROGER
Bon. Omicron a aussi des conséquences sur l'organisation des partiels dans les universités. Il y avait de la prévention sur le maintien en présentiel notamment, est-ce qu'aujourd'hui vous êtes contraints de reporter des épreuves, où en êtes-vous précisément ?
FREDERIQUE VIDAL
Non, alors, il faut se rappeler sur les examens, qu'en fait la question elle s'est posée pour la 1ère fois en juin 202 : pas de vaccin, sortie de 1ère vague, encore beaucoup de contaminations, et on a été capable de mettre en place des protocoles suffisamment robustes pour qu'il n'y ait pas de clusters. Et ces protocoles on les adapte et on les aménage au fur et à mesure, et on a beaucoup travaillé avec les établissements d'enseignement supérieur, dès l'automne, puisqu'ils souhaitaient étaler justement la période des examens. Donc il y a déjà un tiers des examens qui ont eu lieu en décembre, ça se poursuit en ce moment, c'est vraiment le gros en ce moment, ça s'étalera un petit peu jusqu'à la mi-février, avec un protocole qu'on a défini ensemble au mois de novembre, qui pour le moment tient, et j'espère qu'il tiendra.
PATRICK ROGER
Malgré Omicron, quoi, là c'est assez difficile, on avait des étudiants angoissés qui nous ont appelé il y a quelques jours en disant : mais ce n'est pas possible, on s'enferme dans des classes, dans des amphis où on est trop nombreux.
FREDERIQUE VIDAL
Il faut se rappeler que d'abord on est en conditions d'examens, donc par définition on est espacé, et puis on rentre, on a son masque, on ne parle pas, on ne bouge pas, on s'assoit, on compose, on se lève, on s'en va, donc on est dans des conditions qui permettent de garantir la sécurité. Les étudiants sont extrêmement responsables, il ne faut pas oublier qu'ils sont vaccinés à plus de 95 %, que la dynamique de la 3e dose chez les 18/24 ans est très forte, on sent qu'ils souhaitent qu'ils veulent rester en présentiel…
PATRICK ROGER
Alors c'est ça, où en est-on là ?
FREDERIQUE VIDAL
… et les établissements les accompagnent.
PATRICK ROGER
D'un côté il y a eu les examens, les partiels, qui ont lieu encore, il y aura peut-être des séances de rattrapage, non, pour certains ?
FREDERIQUE VIDAL
Il y aura des examens de substitution pour tous les Covid + qui n'ont pas pu venir aux épreuves.
PATRICK ROGER
Oui, ça c'est… vous l'affirmez ce matin, ils auront des séances de rattrapage.
FREDERIQUE VIDAL
Absolument.
PATRICK ROGER
D'un autre côté, vous militez toujours pour le 100 % présentiel ?
FREDERIQUE VIDAL
Oui, je crois que c'est important. Le 100 % présentiel il faut bien voir ce que ça veut dire, il y a des enseignements qui de manière normale et naturelle se font à distance, ça existe dans l'enseignement supérieur, même hors Covid, ce qui est important c'est qu'on puisse maintenir une vie étudiante, une présence sur des campus, la capacité à échanger entre étudiants et entre étudiants et professeurs. Je crois que c'est ça qui a énormément manqué à tout le monde l'année dernière quand on avait été obligé de fermer en début d'année 2020/2021, je crois que personne n'a envie de revivre ça.
PATRICK ROGER
Où en est-on de la vaccination chez les étudiants ?
FREDERIQUE VIDAL
Chez les étudiants, je vous le disais, on est à plus de 95 % des étudiants vaccinés, on a même des établissements où ils sont à 100 %…
PATRICK ROGER
Plus de 95 % ! Des quoi, des 18/24 ans ?
FREDERIQUE VIDAL
Des étudiants, là vraiment c'est ce qui nous remonte. Des 18/24 ans déjà, en général, c'est une tranche d'âge qui est extrêmement vaccinée. On a des établissements qui nous disent que 100 % de leurs étudiants sont vaccinés. Et sur la 3e dose, donc normalement ils ont même eu leur 1ère au plus tôt le 12 juin, donc ils attendaient le 12 décembre, on a maintenant un délai plus court qui est possible, et on voit une montée de la vaccination chez les 18/24 ans qui est très très forte.
PATRICK ROGER
Est-ce qu'il y aura besoin du Pass vaccinal pour les étudiants, pour aller à l'université ?
FREDERIQUE VIDAL
Non, on n'a pas mis le Pass sanitaire, on ne mettra pas le Pass vaccinal non plus. Je crois qu'une fois de plus les étudiants ont montré, alors qu'au départ on les a beaucoup montrés du doigt en disant qu'ils étaient à l'origine des clusters etc., je crois qu'ils ont montré leur très grande responsabilité, les établissements aussi qui se sont adaptés, et voilà, on tient en tous ensemble parce que le présentiel c'est très important.
PATRICK ROGER
Alors, donc pas de Pass vaccinal pour les étudiants…
FREDERIQUE VIDAL
Non.
PATRICK ROGER
… et un maintien présentiel 100 %.
FREDERIQUE VIDAL
Le plus possible.
PATRICK ROGER
Le plus possible.
FREDERIQUE VIDAL
Le plus possible, évidemment.
PATRICK ROGER
Mais le plus possible, ça correspond à quoi, et quel pourcentage ? Parce que là, c'est à chaque président d'université d'organiser à chaque coup ?
FREDERIQUE VIDAL
Oh, c'est même beaucoup plus fin que ça, oui, c'est à chaque responsable de formation. Pour le moment, aucune formation n'est repassée en 100 % à distance, on a épisodiquement des cours qui peuvent être faits à distance, y compris d'ailleurs parce que le professeur lui-même est positif, et fait son cours depuis la maison.
PATRICK ROGER
Frédérique VIDAL, l'une des conséquences du Covid aussi pour les étudiants, c'était la précarité, justement étudiante, il y a eu un certain nombre d'aide et qui ont été mises en place, est qu'il y a de nouvelles aides formelles ou pas qui vont être mises en place ?
FREDERIQUE VIDAL
On a poursuivi ce qui fonctionnait, en réalité, donc les tickets à 1 € pour l'ensemble des boursiers et tous ceux qui en ont besoin. On a maintenu le doublement des aides des CROUS, on a maintenu le dispositif d'aide psychologique pour les étudiants, et puis on s'appuie beaucoup et on travaille vraiment en lien avec les associations étudiantes, avec les BDE, au travers de la contribution vie étudiant, les établissements confient aux étudiants le soin de prendre soin des autres.
PATRICK ROGER
On sait combien d'étudiants ont pu bénéficier de l'ensemble de ces aides ? Est-ce que vous l'avez quantifié ?
FREDERIQUE VIDAL
Ça se compte en centaines de milliers. On a 750 000 boursiers, donc déjà tous les boursiers, et on dépasse largement le million. Il y a 2,7 millions d'étudiants dans l'enseignement supérieur en général, 1,6 million dans les universités, et on dépasse largement le million d'étudiants.
PATRICK ROGER
Alors, pour les futurs étudiants, il y a Parcoursup qui démarre la semaine prochaine. Parmi les critiques, c'est l'algorithme qui déciderait de l'orientation des élèves. Quelles réponses faites-vous à ces critiques, est-ce qu'il y aura des ajustements et des nouveautés ?
FREDERIQUE VIDAL
Moi, je crois qu'il faut tuer cette idée que c'est l'algorithme qui donne les réponses. D'abord ce n'est vraiment pas rendre hommage aux milliers de gens qui étudient les dossiers. Parcoursup, c'est simplement une façon simplifiée, d'avoir un lieu unique de dépôt des dossiers, et un algorithme qui envoie les réponses. Mais ces réponses elles sont élaborées par les équipes pédagogiques. Il n'y a jamais eu autant d'accompagnement…
PATRICK ROGER
Les équipes pédagogiques, avec l'algorithme, non ?
FREDERIQUE VIDAL
Il ne faut pas…
PATRICK ROGER
Non ? Eh bien c'est ce qui est dit, y compris par des gens dans l'Education nationale.
FREDERIQUE VIDAL
Honnêtement, pour avoir participé à la fois, et observé à la fois des commissions qui regardent les dossiers, et les commissions d'accompagnement pour tous ceux qui n'ont pas eu de réponse positive au moment du bac, et qui continuent à être accompagnés tout l'été, je vous assure que c'était des personnes qui étaient là, qui prenaient leur téléphone, qui répondaient aux jeunes, qui les orientaient, qui les aidaient.
PATRICK ROGER
C'est-à-dire que ce ne sont pas uniquement les ordinateurs qui décident de l'orientation en fait des élèves.
FREDERIQUE VIDAL
Bien sûr que non.
PATRICK ROGER
Parce que c'est ce que l'on dit, quoi, et puis il y a l'anonymat qui a été mis en place, non ?
FREDERIQUE VIDAL
Je crois que l'on confond peut-être avec ce qui se passait avant, où effectivement c'était l'algorithme qui tirait au sort, et c'est ce qu'on a supprimé.
PATRICK ROGER
Des candidats de gauche veulent le supprimer votre Parcoursup.
FREDERIQUE VIDAL
Eh bien écoutez, c'est les mêmes qui ont mis en place APB, avec du tirage au sort. Donc voilà, quand ils le supprimeront, je me demande par quoi ils voudront le remplacer. Je crois qu'APB, aujourd'hui il faut se rendre compte que, y compris quand on fait des sondages, et on en fait tous les ans, pour savoir ce qu'en pensent vraiment les jeunes et leurs familles, 72 % d'entre eux estiment que ça les a aidés dans leur orientation, aidé dans leurs choix. Après, c'est un moment stressant toujours quand on choisit son avenir.
PATRICK ROGER
Oui, moment d'angoisse, et il y en a beaucoup en ce moment aussi avec la situation que nous vivons. Vous êtes également ministre de la Recherche, Frédérique VIDAL, on annonçait un vaccin français, il n'est toujours pas là, où en est-on ?
FREDERIQUE VIDAL
Eh bien écoutez, je sais que le groupe SANOFI a un vaccin qui est en phase 3. On va voir de nouvelles formes de vaccins, fondée sur des protéines recombinantes, qui va être disponible dans les prochains mois, qui vient d'être agrée par VALNEVA. Voilà. Vous savez, un vaccin ce n'est pas quelque chose qui se décide en claquant des doigts, mais je ne peux pas laisser dire que la recherche française, dans la crise Covid, ça se résume aux vaccins. On a visité avec le Premier ministre l'Institut Pasteur il y a quelques jours, on a rencontré des chercheurs qui entament leur phase II sur des traitements par anticorps monoclonaux. Voilà, on a énormément de recherche qui est en train d'arriver en phase clinique, et je crois qu'il faut rendre hommage là encore à tous ceux qui y ont travaillé.
PATRICK ROGER
Bon, d'accord, mais enfin on n'a pas eu pour l'instant de résultats efficaces, d'efficacité quand même, Frédérique VIDAL. On peut le reconnaître, quoi, non ? Heureusement que les Américains étaient là, entre guillemets, qu'on les aime ou qu'on ne les aime pas.
FREDERIQUE VIDAL
Mais, d'abord, il n'y avait pas que les Américains, et puis…
PATRICK ROGER
Non, les Britanniques aussi, il y avait les Allemands.
FREDERIQUE VIDAL
Et puis quand vous regardez aujourd'hui les traitements, notamment par anticorps monoclonaux, qui évitent à un certain nombre de personnes, de passer d'une oxygénation à une intubation, eh bien nombre d'entre eux ont été produits par les laboratoires français.
PATRICK ROGER
A terme, d'ailleurs, on prendra plus des traitements que les vaccins, selon vous ?
FREDERIQUE VIDAL
Eh bien je pense qu'il faut les deux, évidemment. La difficulté c'est de ne pas saturer les réanimations, donc tout ce qui va permettre d'atténuer la force de la maladie, et évidemment en premier lieu le vaccin, c'est essentiel.
PATRICK ROGER
Oui. Frédérique VIDAL, vous aviez déclenché une tempête l'année dernière en dénonçant l'islamo-gauchisme dans certaines universités. Vous aviez demandé une enquête au CNRS, d'où beaucoup de critiques. Il y a eu un colloque le week-end dernier, ouvert d'ailleurs par Jean-Michel BLANQUER, vous n'y étiez pas, est-ce qu'il y a toujours ce mouvement de fond à l'université ou pas, ou c'est un fantasme, comme le disent d'autres ?
FREDERIQUE VIDAL
Non, je crois que ce que j'ai dénoncé, c'est effectivement un certain nombre d'agissements, internes ou externes à l'université, mais qui perturbent la liberté académique, et je crois que ça évidemment il faut être très vigilant. Donc les établissements se sont emparés des différents outils qui ont été mis à leur disposition, notamment la mise en place de référents déontologie. Toute personne qui se sent empêchée dans ses travaux de recherche, sait maintenant à qui s'adresser. Le Collège national de déontologie est capable de prendre ça en charge. C'est quelque chose qui a été aussi observé de manière générale, et l'Union européenne et le Conseil de l'Europe…
PATRICK ROGER
Mais ça existe bien, toujours, ce n'était pas un fantasme, enfin, c'est ce que… Il y a un clivage.
FREDERIQUE VIDAL
Il y a des formes de radicalité, et moi je pense que lorsqu'on n'est pas capable de se mettre ensemble, dans le même amphithéâtre, pour débattre, déjà on a un problème. Et donc est ce qui me paraît essentiel, c'est qu'on puisse continuer à débattre, et qu'il n'y ait pas des arguments d'exclusion, d'autorité, des gens qui disent : « si tu penses ça, je ne te parle plus », ça n'existe pas, ça dans le monde universitaire, c'est ça qu'il faut protéger.
PATRICK ROGER
Oui mais ça, le wokisme c'est un peu ça, on refuse le débat.
FREDERIQUE VIDAL
Il n'y a pas que le wokisme…
PATRICK ROGER
Non, bien sûr.
FREDERIQUE VIDAL
Il y a tout un tas de gens qui estiment que ceux qui ne pensent pas comme eux, n'ont pas le droit de penser, et ça c'est quand même un vrai problème. Et ça, ça ne doit pas rentrer dans l'université. C'est l'un des endroits où l'on apprend l'esprit critique. Comment est-ce qu'on peut apprendre l'esprit critique si on n'a pas plusieurs opinions qui s'expriment, et qu'on n'est pas capable de comprendre comment elles se sont construites, et finalement à laquelle on adhère ?
PATRICK ROGER
Merci Frédérique VIDAL, ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation, qui était l'invitée ce matin de Sud Radio.
FREDERIQUE VIDAL
Merci à vous.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 13 janvier 2022