Interview de M. Gabriel Attal, secrétaire d'État, porte-parole du gouvernement, à Europe 1 le 11 janvier 2022, sur l'application des protocoles sanitaires à l'école, le dépistage, le passe sanitaire et la campagne pour les présidentielles.

Prononcé le

Intervenant(s) : 
  • Gabriel Attal - Secrétaire d'État, porte-parole du gouvernement

Média : Europe 1

Texte intégral

SONIA MABROUK
Bienvenu sur Europe 1 et bonjour Gabriel ATTAL.

GABRIEL ATTAL
Bonjour Sonia MABROUK et bonne année.

SONIA MABROUK
Bonne année à vous, meilleurs vœux, qui commence de manière particulière à l’école, puisque c’est la 3e fois en une semaine, que l’exécutif change ou fait évoluer en fait les règles à l’école, alors que les parent trouvaient ce système kafkaïen. Est-ce que vous assumez ce matin de laisser circuler le virus à l’école ?

GABRIEL ATTAL
Non. Ce qu’on assume, c’est de laisser les écoles ouvertes, le plus possible. Vous savez que c’est un choix que l’on a fait depuis le début de cette crise, et on l’assume, c’est un choix qui nous a permis d’avoir en France nos écoles ouvertes deux fois plus qu’en Allemagne, trois fois plus qu’en Italie, quatre fois plus qu’aux États-Unis, parce qu’on sait que c’est bon pour les enfants, c’est bon pour leur moral, c’est bon pour leur santé, c’est bon aussi pour le pays, évidemment. Les écoles qui ferment, c’est un pays qui baisse le rideau, et ça n’est pas ce qu’on souhaite. Maintenant, on sait que c’est une solution qui est difficile, surtout quand le virus circule beaucoup, parce qu’il faut évidemment lutter contre la circulation du virus, il faut arriver à détecter les cas positifs, pouvoir les isoler, et donc effectivement ça nous a amenés à fixer un certain nombre de règles, eh oui, à les faire évoluer parce qu’on est pragmatique aussi, et parce qu’on regarde les difficultés auxquelles sont confrontées les familles, les enseignants, et que forcément on s’adapte en gardant cet objectif de sécurité sanitaire, mais aussi l’objectif de continuité scolaire.

SONIA MABROUK
Avec des enfants qui sont laissés toute la journée aux côtés de cas potentiellement positifs, on remplace le test PCR, qui est le plus fiable, c’est pour ça que je vous pose la question du variant, d’un virus qui va forcément plus circuler, même si on entend le principe, évidemment, de sanctuariser l’école.

GABRIEL ATTAL
Le virus, il circule déjà, il circule beaucoup. Il y avait effectivement trois tests qui étaient demandés aux élèves cas contact. Le premier de ces tests devait être fait en pharmacie ou en laboratoire, d’où les files d’attente terribles qu’on a vu ces derniers jours, la semaine dernière, avec des parents qui font la queue pendant une heure et demie, 2 heures parfois, pour pouvoir faire tester leur enfant. Et donc oui, c’est une mesure de bon sens de dire que ce premier test n’aura plus à être réalisé en pharmacie ou en laboratoire, mais être réalisé à la maison avec un autotest, parce que maintenant on dispose de ces outils qui permettent plus de simplification. Donc oui, on s’adapte aussi, avec bon sens, avec pragmatisme, aux difficultés que rencontrent les familles. Il reste deux, trois tests.

SONIA MABROUK
Et aux doléances des parents, qui n’en peuvent plus, Gabriel ATTAL…

GABRIEL ATTAL
Bien sûr.

SONIA MABROUK
…parce qu’ils trouvent cela trop contraignant, et les doléances des enseignants qui sont demandeurs de protections supplémentaires. Que leur dites-vous, alors que l’appel à la grève nationale ce jeudi s’annonce très suivi ?

GABRIEL ATTAL
On travaille avec les enseignants. Jean-Michel BLANQUER les encore reçus je crois la semaine dernière. Vous avez…

SONIA MABROUK
Ils se plaignent de l’inverse.

GABRIEL ATTAL
Vous avez plusieurs mots d’ordre dans ceux qui appellent à la grève jeudi. Vous en avez qui appellent à revenir à une règle, où dès qu’il y a un cas positif on ferme la classe. On sait très bien que si on en revenait à cette règle, on se retrouverait assez rapidement avec la quasi-totalité des classes ou des écoles qui seraient fermées. Aujourd’hui, je rappelle que les classes fermées c’est 2% des classes dans le pays. Donc nous, on préfère tester que fermer. Donc ça, c’est non. Ensuite, vous avez d’autres mots d’ordre et d’autres revendications, sur lesquels on a travaillé avec les enseignants et sur lesquels on va continuer à travailler. Vous avez la question des capteurs de CO2 dans les classes qui sont demandés par les enseignants.

SONIA MABROUK
Ça fait 2 ans qu’on en parle.

GABRIEL ATTAL
Oui, on a mis en place un budget depuis maintenant plusieurs mois, de 20 millions d’euros, pour permettre aux collectivités locales de s’équiper. On voit que ça progresse, il faut que ça continue à progresser. Vous avez des revendications aussi sur la question du remplacement. Quand un prof est positif, qu’il doit s’isoler chez lui, il faut qu’il puisse être remplacé. On a augmenté de…

SONIA MABROUK
"Il faut", ça c’est le principe, et la réalité ?

GABRIEL ATTAL
Eh bien, la réalité c’est qu’on a augmenté de 30% nos capacités de remplacements, justement pour qu’il puisse y avoir des remplacements. Est-ce qu’il y en a partout, évidemment non, il y a toujours des difficultés ici ou là, mais je peux vous dire que Jean-Michel BLANQUER est hyper mobilisé pour y répondre, et pour prendre les meilleures mesures possibles.

SONIA MABROUK
Gabriel ATTAL, à quoi ça sert de tester aussi massivement encore aujourd’hui ?

GABRIEL ATTAL
Eh bien, ça sert à avoir une visibilité sur la dynamique de l’épidémie dans notre pays.

SONIA MABROUK
Ah bon ? Est-ce que le nombre de contaminations aujourd’hui avec le variant Omicron est pertinent véritablement pour connaître la situation sanitaire dans notre pays ?

GABRIEL ATTAL
Ça donne des données essentielles sur la situation sanitaire. Maintenant, vous le savez, on l’a dit depuis l’arrivée du vaccin, le juge de paix ça n’est plus le nombre de contaminations, c’est la situation à l’hôpital. Il y a un an jour pour jour, j’ai regardé Sonia MABROUK, il y avait 15 fois moins de cas dans notre pays, et pourtant les restaurants, les bars, les théâtres, les cinémas, les musées étaient fermés, et pourtant il y avait un couvre-feu à 18h00 dans notre pays, on n’a plus tout ça, parce que depuis l’arrivée du vaccin, c’est la situation à l’hôpital qu’on regarde. Mais c’est quand même une donnée importante que de pouvoir savoir combien il y a de cas dans notre pays, et je vais vous dire…

SONIA MABROUK
Mais pourquoi ? Plus on teste, plus on trouve, plus on a peur. Est-ce que ce n’est pas en réalité un indicateur psychologique ?

GABRIEL ATTAL
Non, je ne crois pas, parce que par ailleurs on regarde aussi le taux de positivité, donc ça ne dépend pas uniquement du volume de tests, puisqu’on regarde aussi le pourcentage de ces tests qui revient positif, et il est très élevé. Mais c’est aussi pour les Français. Moi je discute beaucoup avec les Français, ils ont envie de pouvoir savoir s’ils sont positifs ou pas…

SONIA MABROUK
Oui mais vous encouragez…

GABRIEL ATTAL
… s’ils vont voir leur mère, leur grand-mère, qui sont potentiellement à risque.

SONIA MABROUK
Je ne le conteste pas, mais est-ce que vous n’encouragez pas un testing massif, qui n’est pas l’indicateur le plus pertinent, vous-même vous avez annoncé un plan de renforcement de la stratégie de tests.

GABRIEL ATTAL
Oui, mais je constate que dans cette crise on nous a à plusieurs reprises reproché de ne pas tester assez, et maintenant certains nous reprocheraient presque de trop tester. Eh bien nous, nous assumons…

SONIA MABROUK
Oui, parce qu’aujourd’hui le variant est différent, fort heureusement.

GABRIEL ATTAL
Mais, nous assumons de tester, parce qu’encore une fois vous avez aussi des Français qui disent, moi il m’arrive d’avoir des contacts avec des membres de ma famille qui sont potentiellement vulnérables, j’ai besoin pour me rassurer, pour les rassurer, de savoir si je suis positif ou non. Donc c’est important de leur donner cette possibilité. La question c’est : sur quelles données est-ce qu’on se fonde pour prendre des mesures ? Et là je le redis, les données sur lesquelles on se fonde, c’est la situation à l’hôpital. Evidemment que la situation est tendue, on la suit de très près, et on a 20% de personnes hospitalisées en moins qu’il y a un an, alors même qu’on avait 15 fois moins de cas, et ça c’est grâce au vaccin. Donc il faut continuer à se faire vacciner, à faire son rappel de vaccination.

SONIA MABROUK
Une tribune il y a quelques jours, Gabriel ATTAL, proposait que l’on aille jusqu’à infliger des sanctions pénales aux non vaccinés. Je fais une différence entre les non vaccinés et les antivax. Jusqu’où ça débat va aller ?

GABRIEL ATTAL
Vous savez, nous on a une ligne qui est de faire peser les contraintes sur les personnes non vaccinées, pour les inciter à se vacciner. Maintenant, je crois que c’est une tribune qui vise surtout à créer le débat, parce qu’il me semble que cette tribune…

SONIA MABROUK
Le débat ou la polémique ?

GABRIEL ATTAL
Un peu des deux, je pense, parce qu’il me semble que cette tribune propose d’infliger des sanctions pénales aux non vaccinés, qui contamineraient d’autres personnes. Enfin, c’est déjà difficile de savoir exactement où on a été contaminé, savoir avec précision qui vous a contaminé. Bien du courage. On sait très bien que c’est très difficile voire impossible. Donc je pense que cela vise à créer le débat.

SONIA MABROUK
Donc c’est un débat clos, pour vous, c’est une idée mort-née.

GABRIEL ATTAL
Mais, l’important c’est la ligne que nous suivons, et encore une fois on assume, contrairement aux oppositions. On assume cette ligne, oui, de faire peser la contrainte sur les non vaccinés, plutôt que sur les vaccinés, et d’inciter fortement à la vaccination.

SONIA MABROUK
Mais, la pression, jusqu’où peut-elle… S’il y avait dans notre pays, imaginons, un scénario 100% de personnes vaccinées, est-ce qu’on sortirait de la crise sanitaire ?

GABRIEL ATTAL
On aurait encore moins, on aurait nettement moins de personnes hospitalisées qu’aujourd’hui, et donc on aurait une pression moins forte sur nos services hospitaliers. On n’aurait pas de personnes, comme c’est le cas aujourd’hui, qui sont atteintes d’un cancer, qui elles se sont faites vacciner, qui attendent une opération importante pour leur cancer, qui se voient annoncé que leur opération est reportée d’un mois ou 2 mois, parce qu’il faut faire de la place dans les hôpitaux pour accueillir essentiellement des personnes non vaccinées, qui souffrent d’une forme grave de la Covid. Donc oui, ça changerait la donne, et c’est pour ça qu’on continue à avancer. Et notre ligne elle fonctionne, parce qu’on a une couverture vaccinale très élevée, et parce qu’on a encore des Français qui vont se faire vacciner. Il y a eu plus de 200 000 adultes qui ont été faire une primo injection la semaine dernière.

SONIA MABROUK
Mais alors, pourquoi le débat, Gabriel ATTAL, si nous sommes l’un des pays les plus vaccinés, pourquoi le débat se focalise-t-il sur les non vaccinés, est-ce que ça ne représente pas aujourd’hui l’arbre qui cache la forêt, des manquements structurels à l’hôpital ? Finalement c’est votre politique qui est visée alors.

GABRIEL ATTAL
Regardez ce qui se passe autour de nous, dans l’essentiel des pays le débat se concentre sur les non vaccinés, et partout dans les pays on cherche à trouver des solutions, certains ont dit : obligation vaccinale, d’autres Pass vaccinal. Je voyais les déclarations du président du Conseil italien hier qui, là aussi s’adressait aux non vaccinés, en disant qu’ils étaient à l’origine d’un certain nombre de maux du pays. Voilà. Donc évidemment qu’on continue à augmenter les moyens à l’hôpital. On a fait un plan inédit, historique, de 20 milliards d’euros avec le Ségur de la santé. Mais oui, on assume notre volonté aujourd’hui…

SONIA MABROUK
Mais vous savez bien que la vraie question, l’un des arbitres, c’est le nombre de lits, évidemment, de réanimation. Il y a il est vrai le problème des soignants et du personnel qui manque, mais cela fait 2 ans qu’on entend le même débat, les mêmes arguments.

GABRIEL ATTAL
Alors, je rejoins ce que vous dites sur le fait qu’il faut augmenter nos lits de réanimation, je redis simplement que s’il y avait 200 000 lits de réanimation, je ne souhaiterais pas qu’on accueille 200 000 personnes en réanimation…

SONIA MABROUK
Certes, mais ne les fermons pas déjà.

GABRIEL ATTAL
… parce qu’il y en a 1 sur 5 qui sort dans un cercueil.

SONIA MABROUK
Ne les fermons pas déjà.

GABRIEL ATTAL
Mais, on ne ferme pas de lits à l’hôpital, ni de lits de réanimation, on en rouvre. On investit 20 milliards d’euros avec le Ségur de la santé, notamment pour rendre plus attractifs les métiers à l’hôpital, pour recruter davantage. Parce que la question, vous le savez, c’est moins les lits en tant que lits, que les soignants qu’on doit mettre derrière un lit. On a supprimé le numerus clausus, ce qui fait qu’on forme chaque année 2 000 médecins en plus, qu’on en formait au début de ce quinquennat. Ça va prendre un peu de temps avant qu’ils arrivent sur le terrain évidemment, parce qu’un médecin ça ne se forme pas en 1 ou 2 ans, ça se forme plutôt en 10 ans, mais on prend ses décisions, on prend nos responsabilités. Evidemment qu’il reste des difficultés, mais encore une fois, notre enjeu c’est de faire en sorte qu’il y ait le moins de personnes possible qui soient hospitalisés, et pour ça, il y a un outil, c’est la vaccination.

SONIA MABROUK
Et l’autre outil, le corollaire, c’est le Pass vaccinal en examen aujourd’hui dans l’hémicycle du Sénat. Le sénateur Philippe BAS, propose, Gabriel ATTAL, que le Pass vaccinal disparaisse automatiquement dès que nous arrivons à moins de 10 000 hospitalisations. Est-ce que c’est pertinent de fixer ainsi un c’est d’extinction, de disparition du Pass vaccinal ?

GABRIEL ATTAL
Il va y avoir un débat. Il y a aujourd’hui, vous savez, un dispositif qui est limité dans le temps, qui doit s’étendre en juillet prochain. Evidemment, si on peut arrêter le Pass avant, on le fera. On a toujours dit que c’était une mesure, un outil qu’on utilisait dès lors qu’il y avait un risque pour notre hôpital.

SONIA MABROUK
Vous réaffirmez ce matin que le Pass vaccinal ne sera pas un pass permanent ? Certains, je dis bien certains, s’en inquiètent, imaginent un autre modèle de société.

GABRIEL ATTAL
Je le redis avec force, le Pass vaccinal, ça n’est pas notre projet de société. Notre projet de société c’est la liberté des Français, et c’est pour ça aussi qu’on a été amenés à prendre des mesures, pour qu’ils puissent continuer à aller au restaurant, pour qu’ils puissent continuer à aller au cinéma, pour qu’ils puissent continuer à se voir, pour que leurs enfants puissent continuer à aller à l’école. C’est ça le sens. Ça nous amène à prendre parfois des mesures difficiles, mettre en place des outils qui font peser des contraintes sur un certain nombre de Français et notamment les non vaccinés, mais je redis que dès qu’on pourra se passer du Pass vaccinal, mais alors on s’en passera, mais avec plaisir Sonia MABROUK. Moi je me suis engagé avec Emmanuel MACRON, précisément parce que je crois à la liberté individuelle et aux libertés collectives. Et le Pass vaccinal, effectivement, n’est pas cohérent avec ce projet-là, mais il est cohérent avec la lutte contre l’épidémie qui continue à sévir dans notre pays.

SONIA MABROUK
Et on n’oublie pas que ce débat a suscité aussi malheureusement des pressions, des menaces, voire des violences à l’égard de certains élus, Europe1 y a consacré une large enquête ce matin. Gabriel ATTAL, à moins de 100 jours de la présidentielle, des candidats alertent sur les parrainages. Si Jean-Luc. MELENCHON, Marine LE PEN ou encore Eric ZEMMOUR ne les obtenaient pas, que diriez-vous, que ce serait un déni de démocratie manifeste, flagrant ?

GABRIEL ATTAL
Vous savez, il y a toujours, à chaque élection présidentielle on entend ce débat. On entend des candidats qui disent qu’ils ne sont pas sûrs d’arriver à leurs parrainages, et puis finalement…

SONIA MABROUK
Quoi, ils dramatisent ?

GABRIEL ATTAL
Et puis finalement, ils arrivent à avoir leurs parrainages. Je me souviens il y a 5 ans, en 2017, même monsieur ASSELINEAU, qui a fait 1%, déclarait qu’il ne pouvait pas trouver ses parrainages, il a vu ses parrainages. Mais je sais que c’est difficile.

SONIA MABROUK
Attendez, là je parle de candidats qui sont à plus de 10% d’intentions de vote.

GABRIEL ATTAL
Oui, mais un certain nombre d’entre eux ont déjà été candidats à des élections présidentielles, avaient déjà déclaré qu’ils avaient du mal à trouver des parrainages, ont eu leurs parrainages. Il y a 40 000 personnes qui peuvent parrainer, il faut 500 parrainages.

SONIA MABROUK
Mais, est-ce normal que de tels candidat aient des difficultés par rapport à d’autres qui sont à 2, 3% et qui les ont d’un claquement de doigts ?

GABRIEL ATTAL
Il peut y avoir des difficultés. Moi je me souviens, j’ai accompagné Emmanuel MACRON en 2016, les parrainages on a dû aller les chercher avec les dents. On n’avait pas de parti, on n’avait pas d’élus qui nous soutenaient au départ, qui progressivement nous ont rejoints, donc ça a été difficile. C’est les règles de notre Constitution, qui visent notamment à éviter…

SONIA MABROUK
Oui, mais parfois les règles sont mal faites et on peut les changer.

GABRIEL ATTAL
Eh bien à ce moment-là il peut y avoir un débat pour les faire évoluer pour l’avenir.

SONIA MABROUK
C’est un peu tard monsieur ATTAL, l’avenir, je vous parle d’aujourd’hui.

GABRIEL ATTAL
Oui, mais surtout que ça fait quand même, à chaque présidentielle on a ce débat-là, et aucune majorité qui s’est succédée…

SONIA MABROUK
Vous aviez promis de vous emparer de ce sujet.

GABRIEL ATTAL
Aucune majorité qui s’est succédée n’a proposé de faire évoluer, on a voulu faire évoluer cette règle-là. Encore une fois, faisons le point, et voyons dans quelques semaines ou quelques mois où en est la situation. J’ai assez peu de doutes sur le fait que les candidats qui s’expriment auront trouvé leurs parrainages.

SONIA MABROUK
Alors, la campagne, parlons-en, déplacement à Nice, Emmanuel MACRON a annoncé un doublement des policiers sur le terrain d’ici à 2030, la généralisation des amendes forfaitaires au lieu des peines de moins d’un an de prison, et 15 milliards sur 5 ans, disons pour le budget de la sécurité. Est-ce le programme du candidat Emmanuel MACRON sur la sécurité ?

GABRIEL ATTAL
C’est le président MACRON qui a créé 10 000 postes de policiers et gendarmes. C’est le président MACRON qui a augmenté de 3,5 milliards d’euros le budget de la sécurité dans notre pays. C’est le président MACRON qui a revu notre politique pénale pour plus de fermeté, pour lutter contre…

SONIA MABROUK
Non mais au-delà des éléments de langage, un tel déplacement.

GABRIEL ATTAL
Mais, ce que je vous dis, c’est que… Et c’est le président de la République qui continue à investir et intervenir sur la question essentielle de la sécurité pour les Français.

SONIA MABROUK
A 100 jours de la présidentielle, Monsieur le Porte-parole….

GABRIEL ATTAL
Mais, à 100 jours de la présidentielle, vous croyez que les trafics de drogue s’arrêtent par magie ?

SONIA MABROUK
Je ne dis pas cela.

GABRIEL ATTAL
A 100 jours de la présidentielle, vous pensez que les délinquants se disent : bon eh bien il y a une élection présidentielle, donc on va s’arrêter de commettre nos méfaits ?

SONIA MABROUK
Mais ces annonces, concrètement, comment vont-elles se traduire ? Ce n’est pas dans les 100 jours qui restent.

GABRIEL ATTAL
Mais si, vous avez des annonces qui sont d’application très rapide, je pense par exemple à la fin de la vacation forte en temps de travail chez les policiers, c’est 1 300 emplois qui sont récupérés, ça c’est tout de suite, c’est dans l’immédiat, l’augmentation d’un certain nombre de sanctions pour outrage sexistes par exemple, là aussi ça arrive très vite. Donc il y a des mesures qui sont urgentes, qu’on continue à prendre, il y a des mesures de réinvestissement pour l’avenir qu’il faut engager évidemment, maintenant il y aura une élection présidentielle, un débat cette occasion, et puis on verra comment la suite des choses se déroule.

SONIA MABROUK
L’opposition voit en tous les cas en Emmanuel MACRON un candidat, notamment Eric CIOTTI, le président était sur ses terres de façon générale, il a refusé, il a boycotté la venue d’Emmanuel MACRON, parce qu’il y voit en candidat. En quoi a-t-il tort ?

GABRIEL ATTAL
Mais vous savez pourquoi il a refusé d’être présent et pourquoi il a boycotté.

SONIA MABROUK
Eh bien, je viens de vous le dire.

GABRIEL ATTAL
Mais parce qu’il a peur de faire face au président de la République. Parce que vous savez que le président de la République, quand il…

SONIA MABROUK
Il a peur ?

GABRIEL ATTAL
…se déplace, vous avez des élus locaux qui viennent lui parler, et il répond toujours. Eric CIOTTI, il sait très bien qu’il serait assez difficile pour lui d’avoir un débat sur ce sujet avec le président de la République, que rapidement il serait mis face à ses contradictions. Parce que vous entendez les responsables de l’opposition et notamment chez LR, oui ils attaquent beaucoup le président de la République, est-ce que vous en avez entendu un seul d’entre eux depuis hier critiquer ce qui a été fait ou ce qui est prévu d’être fait ?

SONIA MABROUK
Oui.

GABRIEL ATTAL
Non, on ne les a pas entendus critiquer me recrutement de 10 000 policiers et gendarmes…

SONIA MABROUK
Non, le recrutement non.

GABRIEL ATTAL
… l’augmentation des budgets…

SONIA MABROUK
Non non, mais pointer un Waterloo sécuritaire, oui.

GABRIEL ATTAL
Mais, ça c’est un slogan…

SONIA MABROUK
Dire que sur la justice vous ne faites pas assez, oui, selon l’opposition de droite.

GABRIEL ATTAL
C’est des slogans. Nous on a un bilan, ils ont des slogans, ils ont des mots crus pour cacher des idées creuses. Voilà. Nous on agit, mais je ne les ai pas entendus regretter qu’on ait augmenté de 33% le budget de la justice depuis le début de ce quinquennat, qu’on ait recruté près de 7 000 personnels en plus pour notre justice, pour mettre fin à l’impunité, qu’on ait enfin réformé le code de justice des mineurs pour arrêter cette folie, où on avait des mineurs qui commettaient des méfaits, et qui se retrouvaient sanctionnés de 2 ans plus tard. Ce qui n’a aucun sens en termes éducatifs. Maintenant on dit : c’est 6 mois maximum et on met les moyens pour ça. Donc oui, ce président de la République est un président engagé sur la sécurité, qui permet de remettre des moyens, qui permet plus de sévérité et de fermeté, et face à ça vous avez des oppositions qui sont dans des petits slogans.

SONIA MABROUK
Merci Gabriel ATTAL d’avoir été notre invité ce matin, et bonne journée à vous ainsi qu’à nos auditeurs.

Source : Service d’information du Gouvernement, le 12 janvier 2022