Extraits d'un entretien de M. Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d'Etat au tourisme, aux Français de l'étranger, à la francophonie et chargé des petites et moyennes entreprises, avec Europe 1 le 23 janvier 2022, sur le passe vaccinal, la fin du télétravail obligatoire et les aides aux restaurateurs et aux discothèques et au secteur du tourisme face à l'épidémie de Covid-19.

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Intervenant(s) : 
  • Jean-Baptiste Lemoyne - Secrétaire d'Etat au tourisme, aux Français de l'étranger, à la francophonie et chargé des petites et moyennes entreprises

Média : Europe 1

Texte intégral

Q - Bonjour Jean-Baptiste Lemoyne.

R - Bonjour.

Q - Merci d'être en studio ce matin avec nous. On vous retrouvera à 8 heures moins quart pour un Ça vous concerne spécial tourisme à quelques jours bien sûr des vacances de février. Là je vais m'adresser au ministre des PME que vous êtes avec un allègement, une levée des mesures sanitaires annoncées jeudi soir par Jean Castex. Il y a 15 jours, c'était "Tous aux abris !" et maintenant, c'est la grande libération. Pourquoi ce changement soudain, si rapide, un peu étrange on peut dire ?

R - Il y a quelque chose qui change la donne, c'est le passe vaccinal. Il entre en vigueur demain, lundi, et c'est ça qui va permettre justement de reprendre à nouveau des activités normales. Souvenez-vous l'été dernier, le passe sanitaire aussi, en août, c'est ce qui nous avait permis de faire face à une vague, de garder ouverts un certain nombre de commerces. Là, c'est pareil. Donc la loi est passée, on a donné de la visibilité : 2 février, 16 février.

Q - Honnêtement, rien à voir avec l'entrée en campagne imminente d'Emmanuel Macron ?

R - Non. Franchement, je vais vous dire, je participe au Conseil de défense depuis suffisamment longtemps pour vous dire comment ça se passe. On est là, en regardant des chiffres, en regardant l'évolution de l'épidémie en France, en Europe, dans le monde, en regardant son comportement et l'efficacité des mesures de freinage qu'on met en place, et c'est ça qui nous décide. Franchement, il n'y aurait pas de plus mauvais pari que de jouer avec la santé des Français. Depuis le début, notre boussole, c'est la protection des Français.

Q - Jean-Baptiste Lemoyne en tout cas bonne nouvelle, notamment pour les patrons de PME avec la fin de l'obligation du télétravail, le 2 février, donc dans une semaine et demie. Certains disent : "Finalement c'est encore long." Le télétravail obligatoire, cela a été vraiment une folie douce. C'est compliqué à appliquer pour une petite PME.

R - Non. Allez, dix dodos, et puis on passe à la recommandation. Et donc, l'obligation, on a...

Q - Mais ça affaiblit les boîtes quand même.

R - On a été très pragmatique. Il y a des activités qui ne sont pas "télétravaillables". Je m'en suis entretenu avec le président de la CPME François Asselin. Il y en a d'autres pour lesquelles cela peut s'organiser. Moi, j'ai toujours fonctionné sur la confiance avec les chefs d'entreprise. Je sais qu'ils sont organisés dans le dialogue avec leurs salariés mais c'est vrai que le télétravail a eu un impact aussi sur un certain nombre de commerces, de commerçants. Je pense à nos amis restaurateurs notamment et c'est pourquoi, d'ailleurs, on est venu aussi en soutien avec des aides dédiées pour faire face aux pertes de chiffre d'affaires, moins 30%, moins 40%, moins 50% parfois. Avec Jean Castex, en milieu de semaine dernière, nous étions justement aux côtés de ces restaurateurs pour annoncer des aides au paiement de leurs cotisations.

Q - Justement, parlons des restaurateurs. Des aides qui vont perdurer combien de temps, jusqu'à quand ?

R - Avec Bruno Lemaire, on a été clairs, depuis le début : tant que les restrictions sont là, c'est-à-dire jusqu'au 16 février, par exemple pour les boîtes de nuit, nous continuons les dispositifs de soutien et d'aides parce qu'on veut préserver l'emploi, on veut préserver les entreprises. Et c'est aussi pour ça qu'aujourd'hui, regardez les chiffres, la France, elle rebondit plus vite et plus fort économiquement que ses voisins parce qu'on a toujours protégé les entreprises.

Q - Les discothèques, vous en parliez, elles vont pouvoir rouvrir le 16 février. Elles sont fermées depuis le 6 décembre dernier, il faut le rappeler. Il y avait 1.600 discothèques en France en mars 2020. Vous savez combien il en reste aujourd'hui ?

R - On est autour vraisemblablement de 1.400-1.500.

Q - 1.350.

R - Voilà, donc je ne suis pas loin.

Q - Donc 20% de pertes. 20% de boîtes, de discothèques qui ont fermé.

R - Oui. On a mis, là aussi, des filets de sécurité importants. Samedi dernier, il y a un peu plus d'une semaine, j'étais à la rencontre du monde de la nuit à Lyon. J'ai pu échanger longuement avec ces professionnels. Moi, je leur tire mon chapeau parce qu'il a fallu serrer les dents. Nous, depuis décembre, on a réactivé aussi les dispositifs de soutien. Je le dis pour ceux qui nous écoutent, d'ailleurs, les dispositifs sont en ligne depuis le 6 janvier, ils peuvent déposer leurs dossiers etc... et on va être très réactifs. Mais ce qui compte, ce qu'ils voulaient, c'est travailler. Et ce qui est très bien, et le Président de la République en a tenu le plus grand compte, c'est qu'il les fait rouvrir en même temps que les autres, en même temps que la consommation debout, en même temps que les bars dansants, et donc ils ne sont pas stigmatisés. Et je leur tire mon chapeau parce que depuis le début, ils ont fait le contrôle du passe sanitaire, ils se sont assurés qu'il n'y avait pas de fraude. Ils ont été les premiers à le faire.

Q - Ces discothèques, elles vont rouvrir avec masque, sans masque ? Comment ça va se passer ?

R - L'idée, c'est qu'on rouvre comme c'était auparavant. C'est-à-dire que seul le passe vaccinal sera exigé puisque tous les établissements, où il y avait le passe sanitaire, désormais c'est le passe vaccinal, et qu'on puisse à nouveau danser, retrouver des sensations qu'on n'avait pas connues depuis quelques semaines.

Q - Ces gérants de discothèque, on les a contactés. Ils nous disent finalement qu'ils n'ont pas pu constituer leur dossier de soutien financier. Ils n'ont pu le faire que depuis deux ou trois jours seulement.

R - Alors les annonces ont été faites mi-décembre. Après, ils ont tout un travail à faire avec leurs experts-comptables. Ce que je peux vous dire, c'est qu'à date, nous, une centaine de dossiers sont arrivés au ministère de l'économie et, naturellement, au fur à mesure qu'ils arrivent, on les traite. C'est très important qu'ils aient effectivement ce soutien et on a été, y compris jusqu'à prendre les traitements des gérants, parce que le mois de décembre, c'est un mois important. C'est un mois où ils font un chiffre d'affaires significatif qui permet de tenir parce qu'ils ont une saison inversée. Souvent, dans les centres-villes, on va plus en discothèque sur l'hiver que sur l'été.

Q - Bien sûr.

R - Donc, c'est important qu'on soit au rendez-vous du soutien de ce point de vue-là.

Q - Encore une question : des restaurateurs qui ne veulent pas contrôler l'identité de leurs clients, ce sera le cas avec ce passe vaccinale à partir de demain lundi. Ils disent finalement : "On n'est pas flic, ce n'est pas notre métier".

R - Mais d'ailleurs, la loi ne dit pas tout à fait ça. Soyons précis. La loi, elle dit : "Si vous avez un doute sur la correspondance entre le passe vaccinal et la personne, à ce moment-là vous pouvez vérifier". Parce que moi, j'ai eu des retours de terrain, des gens qui m'ont dit : "C'est vrai que parfois, on voit quelqu'un de 20 ans qui se pointe avec un passe sanitaire qui dont la date de naissance est quelqu'un qui a 45 ans ou 50 ans, on sait qu'il y a un problème." Donc, c'est dans ce type de cas où celui qui tient l'établissement peut demander. Mais vous voyez que ce n'est pas systématique et moi je fais confiance au bon sens, là aussi, de la profession.

(...)

Q - Alors, on est à 15 jours des vacances de février pour la zone B, on a plein de questions bien sûr, à vous poser, concernant le tourisme ; ministre du tourisme, vous êtes également ministre des Français de l'étranger. Février pour les plus chanceux, ce sont les vacances au ski, avec une première question, Valérie.

Q - Est-ce que le secteur de la montagne ne mérite pas d'être aidé davantage ? C'est la question de Jean-Christophe Nolier avec nous ce matin sur Europe 1, vous êtes moniteur de ski à l'ISF, à Orcières Merlette dans les Hautes-Alpes. Quelle est la situation sur place, Jean-Christophe, et surtout quel est votre question à Monsieur le ministre ?

Q - Bonjour, ma question, c'était pour savoir si on allait faire la saison en entier.

R - Ecoutez, j'y compte bien ! Je peux vous dire qu'on a tous suffisamment regretté de ne pas pouvoir dévaler les pentes de tous les massifs, l'hiver dernier, que cette fois-ci, grâce, dans un premier temps, au passe sanitaire, on a pu ouvrir, vous l'avez vu. Les vacances de Noël d'ailleurs se sont bien déroulées, on le voit, on recolle quasiment à ce qu'on faisait en 2019, d'après les données de l'ANMSM, l'Association nationale des maires des stations de montagne. Pour février, on est à peu près à 72% de taux d'occupation, là où on était à 74% en 2019. Et puis, la semaine dernière, j'ai annoncé le retour des clientèles britanniques, parce que les touristes britanniques n'ont pas pu venir à Noël ; et là, je peux vous dire que d'après les témoignages de Domaines skiables de France, les réservations montent très fort.

Q - Justement, les Anglais, vous l'avez dit, reviennent, notamment dans les Alpes ; pas les Chinois. Globalement d'ailleurs, pas les Chinois, pas les Japonais, pas les Américains. D'ailleurs la France est encore sur la liste des pays à risques. Le manque à gagner, il est bien sûr énorme, ça c'est un vrai problème.

R - Alors, il faut voir que le tourisme international en France, aux deux tiers, voire aux trois quarts, c'est un tourisme européen. Et donc j'ai beaucoup travaillé depuis deux ans pour vanter le tourisme "bleu blanc rouge", d'une part que les Français redécouvrent la France, ce qu'ils ont fait, mais également que les Européens continuent à venir en France. C'était le cas d'ailleurs à Noël, beaucoup de Belges, beaucoup de Néerlandais, par exemple les stations de ski on fait une très belle première semaine de janvier, grâce à ces clientèles-là.

Q - Autre question, Monsieur le Ministre, il y a un vrai souci, c'est désormais la tendance, avec le Covid, les réservations se font très tard, les opérateurs s'arrachent les cheveux. Là, actuellement, les opérateurs enregistrent une chute de 70% des réservations par rapport à janvier 2020, donc avant la pandémie.

R - Je pense qu'on est vraiment sur un rattrapage. C'est vrai aussi que les comportements évoluent, mais c'était avant la crise, déjà. Souvenez-vous, on préparait son séjour de plus en plus tardivement, parce qu'aussi, on le voit, avec les nouveaux moyens de communication, avec Internet, etc., il y a une flexibilité, et cela s'est accru encore avec la pandémie. Mais je vois aussi des acteurs touristiques qui se sont adaptés, qui se sont numérisés, et je crois qu'il y a toutes les raisons d'espérer. Je mets aussi un bémol, parce qu'il y a certains territoires dans lesquels, on le sait, c'est plus compliqué, je pense à Paris, je pense aux métropoles, parce que là, ce sont des clientèles - vous le disiez - parfois chinoises, russes, pour lesquelles les vaccins ne sont pas forcément ceux qui sont homologués par l'Europe, et puis surtout, pour lesquelles aussi il est très compliqué de voyager. Donc là, on continue d'être aux côtés de ces acteurs.

Q - Monsieur le Ministre, l'Etat a beaucoup aidé le secteur du tourisme, on le sait, mais jusqu'à quand vous allez l'aider, en fait ?

R - Ecoutez, tant qu'il y a des restrictions, on sera au rendez-vous. Donc, c'est le cas, on parlait tout à l'heure des discothèques, ils rouvrent le 16 février ; cela veut dire que jusque-là naturellement, nos dispositifs continuent à courir, pour les aider, ce qu'on appelle la prise en charge de l'activité partielle sans reste à charge, avec ce qu'on appelle les coûts fixes, etc... Depuis le début, pour le secteur du tourisme, au sens large, on a mis 38 milliards d'euros sur la table. Ce n'est pas pour, aujourd'hui, les laisser tomber. Tant qu'il y a des restrictions, on est là.

Q - On va prendre au téléphone avec nous ce matin le directeur général de l'Office de tourisme et du Centre Expo Congrès de Mandelieu-la-Napoule, sur la Côte d'Azur, bonjour Pierre-Louis Roucariès.

Q - Pierre-Louis, il y a eu un grand absent des annonces de Jean Castex, jeudi, c'est le domaine des congrès d'affaires. Et vous, c'est quand même la moitié des sources de revenus de la commune. Donc, est-ce que vous déplorez le fait que cette question n'ait pas été abordée jeudi ?

Q - C'est vrai que la reprise est compliquée pour nous. D'abord, si je prends l'exemple effectivement du centre de congrès à Mandelieu, nous n'avons aucune activité en janvier, ni en février. Tous les évènements ont été annulés, reportés. Donc, c'est compliqué, et ce que je voudrais rappeler à M. le ministre que je salue, c'est qu'effectivement il y a le principe de temporalité : nous ne pouvons pas reprendre une activité en 15 jours. Un évènement, ça s'organise sur plusieurs mois, et malgré tous les efforts des opérateurs pour maintenir les évènements, il nous faudra plusieurs mois pour reprendre une activité normale, ou peut-être même un peu plus que ça. En tout cas, il y a cet effet de temporalité. Et quand vous évoquez effectivement que les aides vont rester jusqu'au moment de la levée des restrictions, nous, le problème c'est qu'on va continuer encore à avoir de grandes difficultés avant de reprendre notre activité.

R - Pierre-Louis Roucariès a raison. Lorsque le signal positif est envoyé, il y a toujours un petit temps de latence, et c'est pour ça aussi qu'on veut essayer d'aider ce secteur de l'évènementiel à rebondir avec une aide, en particulier, par exemple, on va mettre en place une aide aux stands, pour inciter les entreprises à retourner sur les foires, sur les salons, avec jusqu'à 12.500 euros qu'on prend en charge, et c'est une mesure qui coûte 100 millions d'euros, mais on considère que cela va permettre de rebondir. Pour les congrès, je le dis, je dis aux entreprises, aux fédérations, reprogrammez vos évènements. Effectivement, c'est important de se retrouver et pas seulement par pixels interposés en visio ; et puis, c'est important pour l'économie de nos territoires.

(...)

Q - Alors, on va continuer à parler des vacances, on va avoir maintenant un passe vaccinal à partir de demain. Qu'est-ce que ça va changer concrètement ?

(...)

Q - Jean-Baptiste Lemoyne, ce passe vaccinal, il le faudra pour voyager en février, à Pâques, cet été ?

R - Attention, il y a deux aspects : ce qu'on appelle le "passe activités", c'est-à-dire, je veux me rendre dans un restaurant, dans une boîte de nuit, bref, dans un lieu qui accueille du public et qui était soumis avant au passe sanitaire, désormais je suis soumis au passe vaccinal ; mais pour franchir une frontière, ce qu'on appelle le "passe frontière", on en reste à ce qui existait auparavant, c'est-à-dire que c'est le système européen qui s'applique. Et donc, dès lors que j'ai mes deux doses, je peux franchir la frontière. Mais en revanche, l'Européen qui vient et qui n'a pas son rappel, il verra qu'il a accès à peu d'activités. La bonne nouvelle, c'est qu'en Europe, il y a quand même un mouvement général pour aller vers le rappel. Et puis, je précise, on est là aussi avec le passe vaccinal sur un dispositif qui a vocation à être temporaire, parce qu'il est là pour accompagner la décrue de l'épidémie. Le Premier ministre l'a d'ailleurs dit dans son allocution : lorsque les conditions sanitaires sont réunies, l'idée c'est de lever le passe vaccinal une fois qu'il y aura suffisamment de lits libérés en réanimation, et que donc on pourra, à ce moment-là, le lever en gardant la précaution. La loi permet de le poursuivre jusqu'au mois de juillet - on touche du bois - j'espère qu'on n'aura pas à le réactiver une fois qu'on l'aura désactivé. Mais en tous les cas les outils sont là.

Q - Pour cet été, question de Sandrine, d'Île-de-France : bonjour Monsieur le Ministre, est-ce que je peux envisager de voyager cet été en dehors de l'Europe avec mon passe vaccinal, ou est-ce que je dois me contenter de l'Europe ?

R - On est en janvier, c'est très compliqué de faire des prédictions pour le mois de juin, juillet, août, et surtout à l'international. Pourquoi ? Parce qu'on le voit bien, en fait, on n'est pas tous touchés au même moment par les mêmes vagues. Regardez, en ce moment en France, on pense qu'on est en train d'atteindre le pic, et qu'après, on va refluer. En revanche, en Allemagne, c'est en train de monter. Au Royaume-Uni, c'est en train de baisser ; ça, c'est à l'échelle de l'Europe. On voit que les choses sont différentes aussi aux Etats-Unis, en Asie, etc... Donc, c'est très compliqué de faire des prédictions. Ce que je peux dire, deux choses : un, n'hésitez pas à vous rendre sur le site des conseils aux voyageurs du ministère de l'Europe et des affaires étrangères, et là, vous aurez des données ; et deuxièmement, je suis ministre du tourisme français, j'ai envie de faire " cocorico " ! Vous pouvez faire le tour du monde en faisant le tour de France, tellement il y a de choses diverses !

Q - Parce que vous dites encore qu'il faut favoriser les vacances en France, mais comment justement aider le secteur ?

R - D'une part on fait de la promotion, avec Atout France, on a fait des campagnes, toutes ces deux dernières années, en incitant à redécouvrir la France. Et d'ailleurs, les Français je peux vous dire qu'ils ont joué le jeu. Et ils ont joué le jeu pas contraints, mais parce que je crois qu'ils ont été très heureux aussi de voir la richesse - la montagne, l'été, a très bien fonctionné par exemple - et de nouvelles habitudes se prennent. D'ailleurs, à la montagne, beaucoup d'acteurs de stations sont en train de mettre des activités type "quatre saisons" pour pouvoir attirer tout au long de l'année. Le littoral a toujours très bien fonctionné ; et puis, les territoires ruraux, il y a eu une sorte de redécouverte, là aussi. Je peux vous dire que dans le Jura, dans l'Aveyron, etc... ils ont fait un carton. Donc voilà, la France, elle en a sous le pied.

Q - C'est quand même un casse-tête pour les touristes, pour les opérateurs, avec des règles différentes en fonction des pays ; pourtant, je me souviens de vous, vous aviez promis cette harmonisation européenne. Est-ce que c'est un échec pour vous ?

R - Ce n'est pas un échec personnel, mais c'est qu'en fait, chaque Etat veut se donner de la latitude pour gérer sa situation sanitaire, et donc, comme nous, nous le faisons, les autres Etats dictent leurs propres mesures. Alors, c'est vrai qu'on se parle plus au niveau européen entre ministres du tourisme qu'avant la crise, mais à un moment quand il y a des décisions qui sont prises, c'est vrai que la situation sanitaire dans chaque pays guide ces décisions. Donc, je comprends que cela rend plus complexes les choses, l'organisation du voyage, mais c'est aussi pour ça ; et je vous dis : n'hésitez pas à avoir recours aux services des entreprises du voyage, des agences du voyage. Elles sont là, ce sont des professionnels qui sont là pour vous guider, pour vous conseiller, et puis aussi en cas de pépin, ils sont là pour vous rembourser. Donc, je pense que c'est important cette sécurité sanitaire et financière.


Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 26 janvier 2022