Déclaration de M. Jean-Yves Le Drian , ministre de l'Europe et des affaires étrangères, en réponse à une question sur le nucléaire iranien, au Sénat le 16 février 2022.

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Circonstance : Question d'actualité au Gouvernement au Sénat

Texte intégral

Monsieur le Sénateur,

Vous avez raison de rappeler l'importance, l'enjeu que représente les négociations qui se sont rouvertes pour un nouveau cycle à Vienne, il y a maintenant deux mois et demi, après un autre cycle de plusieurs mois. C'est un travail diplomatique harassant. Je voudrais en profiter pour saluer nos diplomates qui sont à l'ouvrage pour la préservation de nos intérêts et des intérêts de l'Europe dans cette affaire.

Nous arrivons, vous l'avez dit, à l'heure de vérité. C'est-à-dire que si l'on veut que l'Iran respecte ses engagements en matière de non-prolifération et qu'en échange de quoi les Etats-Unis lèvent les sanctions et autres bénéfices, il faut qu'il y ait de quoi faire. Et plus on avance, plus l'Iran accélère ses procédures nucléaires, et moins il y a d'intérêt pour les parties à rejoindre le JCPoA.

Donc, on est rendu au point de bascule, là, maintenant. Et Monsieur le Sénateur, ce n'est pas une question de semaines, c'est une question de jours, là. Nous avons trouvé une convergence entre ce qu'on appelle les E3, -c'est-à-dire Grande-Bretagne, Allemagne, France-, la Chine et la Russie, et les Etats-Unis ; nous avons trouvé une convergence suffisamment significative pour permettre un accord qui est, je dois vous le dire, Monsieur le Sénateur, à portée de main, là, maintenant.

Il faut désormais bien comprendre qu'il faut des décisions politiques de la part des Iraniens. Ils ont devant eux un choix très clair : ou bien ils déclenchent une crise grave dans les jours qui viennent, -on pourrait s'en passer-, ou bien ils acceptent l'accord qui respecte les intérêts de toutes les parties et singulièrement les intérêts de l'Iran.


Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 17 février 2022