Texte intégral
Mesdames et Messieurs les Sénateurs,
Monsieur le Président,
Peut-être pourrions-nous avoir sur ce sujet, dans la gravité du moment qui nous réunit, un peu de responsabilité et un peu de hauteur.
Que le monde qui nous entoure soit dangereux et difficile, c'est un fait. Que la France ne puisse en décider autrement, c'est une réalité. Je crois que le bilan que vous avez tracé, de manière partiale et partielle, ne reflète pas tout à fait la réalité des choses.
D'abord, nous avons, à chaque fois, pris les responsabilités qui étaient celles de la France, le Président de la République en tête, depuis cinq ans. Quand le Président Trump est sorti de l'accord de Paris, c'est la France, avec ses partenaires européens, qui a sauvé cet accord et qui a permis qu'il survive jusqu'à la réintégration des Etats-Unis. Quand la crise sanitaire nous a frappés, dans tous les pays du monde, c'est nous qui avons pris l'initiative de faire du vaccin un bien public mondial, et de nous protéger par l'initiative européenne. Quand il y a eu des crises internationales, le Président ne s'est jamais dérobé, quel que soit le moment, quel que soit le contexte et les campagnes de certains, à ses responsabilités. Il a pris des risques, c'est ainsi que se fait la politique internationale.
Si on vous avait écoutés, - je pense notamment à votre collègue M. Jacob à l'Assemblée nationale qui disait qu'il fallait dialoguer plus avec M. Poutine, il y a quinze jours - nous n'aurions rien fait. Le Président de la République l'a fait. Il a tenté cette chance. Fallait-il en faire autrement ? Je ne crois pas. Que les choses soient compliquées, nous n'avions aucune naïveté à cet égard.
Mais regardez ce qui s'est passé de manière plus profonde, vous me permettrez de prendre l'exemple européen. La France a été de retour, la France a été efficace. Nous avons permis d'avoir un plan de relance européen qui a sauvé notre économie. Nous avons permis d'avoir un plan de relance européen qui a préservé l'Europe. Nous avons agi toujours en coordination européenne.
Et dans la crise qui nous occupe aujourd'hui, ne vous en déplaise, l'unité et la fermeté internationale, nous l'avons construite. C'est la France, vous nous l'avez réclamé, qui a pris les initiatives, ces derniers temps. C'est la France qui a pris, en effet, ses responsabilités pour essayer de construire cette réponse.
Alors, on peut dire que le monde n'est pas dans une situation facile. Je crois qu'il serait difficile d'en imputer la responsabilité au Président de la République. Nous avons toujours pris nos responsabilités ; et un exemple qui me tient à coeur, et qui vous tient à coeur aussi, Monsieur le Président, celui de l'Arménie en particulier. Vous pourriez saluer les résultats qui ont été obtenus, ces dernières semaines, par l'engagement du Président de la République, notamment au sommet du Partenariat oriental en décembre, avec enfin la libération d'un certain nombre de prisonniers. Reconnaissez au moins avec honnêteté les avancées quand elles sont là.
Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 24 février 2022