Texte intégral
Bonjour à tous.
Je suis très heureux de vous accueillir ici au ministère de l'Économie et des Finances pour tenir cette conférence de presse à la suite des réunions de l'Eurogroupe et de l'Ecofin informel qui se sont tenues ce matin et qui va se poursuivre cet après-midi. J'ai tenu à ce que cette conférence de presse associe évidemment la Commission, merci au vice-président Valdis Dombrovskis de sa présence, mais également ce qui est plus original, le président de l'Eurogroupe, merci Paschal Donohoe de ta présence et la présidente de la Banque centrale européenne, merci, chère Christine Lagarde de ta présence pour marquer l'unité et la détermination totale de l'Union européenne dans les circonstances tragiques que vous connaissez.
Au moment où je vous parle, les chars russes sont dans Kiev. Au moment où je vous parle, les troupes russes ont envahi l'Ukraine. Au moment où je vous parle, la liberté d'une nation européenne souveraine est attaquée.
Hier soir, les chefs d'Etat et de gouvernement européens ont adopté, sous la présidence du président de la République Emmanuel Macron, des sanctions massives contre la Russie pour riposter à cette agression. Les ministres des Finances, qui se sont donc réunis ce matin avec la Commission européenne, avec la Banque centrale européenne, mettront en oeuvre immédiatement ces sanctions.
Nous frapperons tous les intérêts russes, à tout moment, le temps nécessaire. Ces sanctions auront donc un impact lourd sur l'économie russe sur les technologies russes, sur l'ensemble du système de pouvoir russe.
Au niveau national, j'ai demandé à la Direction générale des finances publiques de recenser l'intégralité des biens en France des personnalités politiques et économiques russes qui viennent d'être placées sous sanctions européennes. Nous bloquerons l'accès de ces personnalités à l'intégralité de leurs biens. Ces sanctions vont nous permettre de couper l'accès de la Russie aux financements internationaux et d'assécher les financements de la Russie, de son économie et de sa dette.
Nous avons pris ce matin la décision de préparer de nouvelles sanctions, encore plus pénalisantes, sur les institutions financières russes et nous avons adopté un communiqué conjoint qui vous sera transmis dans quelques instants. Nous devons aussi avoir conscience que ces sanctions auront un impact sur nos économies européennes — et nous avons fait cette évaluation avec la Commission, avec la Banque centrale européenne — en particulier sur les économies qui sont les plus exposées aux échanges avec la Russie, échanges de biens, mais surtout échanges de matières premières et d'énergie.
Mais je tiens à rappeler que ce qui est en jeu, ce sont nos valeurs de liberté, nos valeurs de respect de l'État de droit, nos valeurs européennes les plus fondamentales. Et ces valeurs, nous le découvrons, ont un prix. Je pense que les chefs d'État et de gouvernement hier, les ministres des Finances ce matin, ont montré par leur unité, par leur détermination, que nous sommes prêts à payer ce prix.
Source https://www.economie.gouv.fr, le 28 février 2022