Texte intégral
JEANNE MAISIAT
Bonjour Elisabeth BORNE.
ELISABETH BORNE
Bonjour.
JEANNE MAISIAT
Cette réunion de 27 ministres, elle sert à quoi concrètement, quels sujets vous allez aborder ?
ELISABETH BORNE
Donc vous savez que la France préside le Conseil de l'Union européenne depuis le 1er janvier, donc cette réunion elle se situe dans ce cadre, moi je réunis effectivement à Bordeaux tous mes collègues, ministres du Travail de l'Europe. On a prévu de parler d'un sujet, je pense, qui est important pour tous les salariés européens qui est l'impact des transitions numériques et écologiques sur le marché du travail. Vous savez que par exemple l'intelligence artificielle va changer beaucoup de métiers ou encore que la transition énergétique a un impact très important sur toute l'industrie automobile, que des salariés vont devoir apprendre des nouveaux métiers et il faut évidemment que l'Europe, que chaque pays puisse accompagner les salariés dans ces transitions qui peuvent être très inquiétantes. En France on a développé par exemple le compte personnel de formation qui permet à chacun d'avoir un montant en euros qu'il peut utiliser pour se former pour rebondir vers d'autres métiers et donc on veut partager les bonnes pratiques qui existent partout en Europe et voir aussi comment l'Europe peut soutenir ces évolutions du marché du travail.
JEANNE MAISIAT
Nicolas SCHMIT, le commissaire européen à l'emploi est là aussi, en Europe 10 % des travailleurs à temps plein sont en situation de pauvreté selon lui, est-ce que vous comptez plaider pour une augmentation des salaires minimum ?
ELISABETH BORNE
Alors vous savez qu'on porte au niveau européen et la France est très active sur le sujet, un texte qui vise à imposer dans chaque pays européen un salaire minimum. Il y a encore des pays dans lesquels ça n'est pas le cas. Évidemment c'est important qu'on puisse tous avoir ce salaire minimum, c'est un enjeu pour ne pas avoir de dumping social, pour qu'on n'ait pas des activités qui sont aujourd'hui en France, qui se délocalisent dans des pays où les salaires sont beaucoup plus bas. Donc c'est un des textes sur lequel on veut aboutir dans le cadre de la présidence française de l'Union européenne.
JEANNE MAISIAT
À partir d'aujourd'hui c'est la désactivation du pass vaccinal pour plus de 100 000 personnes en Gironde parce que les délais sont raccourcis, il n'y a plus que 4 mois pour faire sa 3e dose, quelles conséquences ça va avoir dans les entreprises ?
ELISABETH BORNE
Alors il y a très peu de salariés qui sont soumis à un pass aujourd'hui, je pense que c'est important de continuer à se protéger, on voit que l'épidémie baisse, en tout cas les taux d'incidence ont baissé, mais le virus continue à circuler et donc tous ceux qui n'ont pas fait leur rappel doivent effectivement faire ce rappel, c'est ce que traduit le fait d'avoir un pass qui peut se désactiver et je vous dis que pour les salariés il n'y a pas de pass vaccinal dans les entreprises, en tout cas dans la plupart des entreprises, donc ça n'est pas un une conséquence directe. C'est surtout qu'on ne peut plus aller au restaurant, qu'on ne peut plus aller au cinéma si on n'a pas fait sa dose de rappel.
JEANNE MAISIAT
Et depuis 2 semaines le télétravail n'est plus obligatoire, justement vous avez dit que vous vouliez rendre la main aux entreprises, ça veut dire quoi, ça veut dire que c'est à la carte pour les entreprises, chacun fait ce qu'il veut, le virus il circule, ce n'est pas grave ?
ELISABETH BORNE
Alors il y a des règles qui continuent à s'appliquer en entreprise, pendant plusieurs semaines on a été à 3 jours de télétravail obligatoire et puis avec effectivement la baisse de l'épidémie à partir du 2 février, on a redonné la main aux entreprises pour qu'elles discutent dans le dialogue social au sein de l'entreprise des règles à appliquer. Ça ne veut pas dire qu'il faut plus faire de télétravail, ça veut dire qu'il y a souvent des accords d'entreprise et que c'est ces accords qu'il faut appliquer. Par contre toutes les autres règles par exemple le port du masque quand on est à plusieurs dans un bureau continue à s'appliquer.
JEANNE MAISIAT
Elisabeth BORNE, demain c'est aussi la réouverture des discothèques après 2 mois de fermeture, pour certains c'était un trou dans la trésorerie, quel dispositif d'aide vous avez mis en place ?
ELISABETH BORNE
Alors s'agissant des aides du ministère du Travail, si je peux dire, vous savez qu'on a mis en place l'activité partielle qui permet de prendre en charge de la rémunération des salariés et pendant toute cette période cette activité partielle elles étaient prises en charge à 100 % et du reste jusqu'à la fin du mois les entreprises qui auraient un chiffre d'affaires en baisse de plus de 65 % continueront à bénéficier de cet accompagnement. C'est la même logique un depuis le début de la crise, on veut absolument protéger les entreprises, protéger les emplois, donc c'est ce qu'on a fait ces dernières semaines et c'est ce qu'on va continuer à faire jusqu'à la fin du mois de février.
JEANNE MAISIAT
Comment ils peuvent être sûrs aujourd'hui qu'ils ne vont pas refermer dans les prochains mois ?
ELISABETH BORNE
Je pense qu'on voit effectivement que l'épidémie a bien reculé, si tout le monde se fait vacciner, ce sera d'autant plus de chances de ne pas avoir effectivement à reprendre des mesures de fermeture comme celles qu'on a connu ces dernières semaines.
JEANNE MAISIAT
Autre sujet, Pôle emploi a dévoilé il y a 3 semaines les chiffres du chômage pour l'année 2021 avec une baisse record de 12,6 % pour 2021, qu'est-ce qu'on constate dans le département en Gironde ?
ELISABETH BORNE
Alors dans le département de Gironde, c'est comme un peu partout en France, on sort de cette crise sanitaire avec la crise économique qui l'a accompagnée avec un chômage plus bas qu'avant la crise. Et par exemple dans le département de Gironde, le taux de chômage est à 7,4 %, avant la crise on était à 7,7 %. Donc c'est tous ces dispositifs d'accompagnement qui ont été mis en place, « le quoi qu'il en coûte » qui a été décidé par le président de la République qui a permis de protéger des entreprises, de protéger des emplois, c'est aussi le plan de relance qui permet que notre économie reparte très fort. On est un des pays en Europe qui a retrouvé dès l'automne dernier le niveau d'activité qu'il avait avant la crise, donc je pense qu'on peut se dire qu'on a bien protégé les entreprises et les emplois dans la crise.
JEANNE MAISIAT
Quel sous les secteurs qui recrutent le plus en ce moment ?
ELISABETH BORNE
Alors il y a beaucoup de secteurs, vous savez qu'il y avait un certain nombre d'entreprises qui nous disent qu'elles ont des difficultés de recrutement, c'est valable pour l'industrie, pour le bâtiment, pour les hôtels, cafés, restaurants et on a un plan pour justement former les demandeurs d'emploi, on a jamais investi autant dans la formation des demandeurs d'emploi pour permettre à ceux qui n'ont pas encore un emploi d'être formés aux métiers qui recrutent.
JEANNE MAISIAT
Et le chômage baisse aussi chez les jeunes, comment ça a évolué en Gironde, on a beaucoup plus de contrats d'apprentissage notamment ?
ELISABETH BORNE
Alors c'est une des très belles réussites du quinquennat, vous savez que l'apprentissage c'est une voie qui est vraiment très favorable pour permettre à un jeune de se former en découvrant le monde de l'entreprise, en ayant en plus un salaire, donc on se forme et en même temps on a un salaire. Au niveau national on est à près de 720 000 contrats, ça veut dire qu'on a eu une très forte augmentation, on était à moins de 300 000 au début du quinquennat et en Gironde on est sur une croissance encore plus forte puisqu'on passe de 7 000 contrats d'apprentissage en 2017 à 20 000 en 2021 de nouveaux apprentis.
JEANNE MAISIAT
Elisabeth BORNE, merci d'avoir été notre invitée. Je vous je rappelle que vous êtes ministre du Travail, de l'Emploi et de l'insertion, bonne journée.
ELISABETH BORNE
Bonne journée
source : Service d'information du Gouvernement, le 18 février 2022