Interview de M. Bruno Le Maire, ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, à France Inter le 1er juin 2022, sur l'inflation, les importations de pétrole russe, le pouvoir d'achat et le déficit budgétaire.

Prononcé le 1er juin 2022

Intervenant(s) : 
  • Bruno Le Maire - Ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique ;
  • Léa Salamé - Journaliste

Média : France Inter

Texte intégral


NICOLAS DEMORAND
Bonjour Bruno LE MAIRE.

BRUNO LE MAIRE
Bonjour Nicolas DEMORAND.

LEA SALAME
Bonjour.

BRUNO LE MAIRE
Bonjour Léa SALAME.

NICOLAS DEMORAND
Ministre de l'Economie, des Finances, mais aussi de la Souveraineté industrielle et numérique, le temps de dire l'ensemble du portefeuille il est déjà 8h23, c'était la promotion pour vous laisser à votre poste ?

BRUNO LE MAIRE
Il n'y a pas de promotion particulière, il y a simplement la volonté de poursuivre une politique économique qui a donné, entre 2017 et 2022, les résultats que vous connaissez, avec 1,2 million créations d'emplois, un chômage qui a baissé, des entreprises qui se remettent à investir, et surtout, ce qui me tient très à coeur, plus d'usines ouvertes, en 2021, que d'usines qui ont fermé, c'est la première fois depuis des années, donc nous sommes en train de gagner cette reconquête industrielle, je pense qu'il faut poursuivre dans cette direction d'une politique de l'offre et de la compétitivité des entreprises.

NICOLAS DEMORAND
Le chiffre est tombé hier Bruno LE MAIRE, l'inflation a passé au mois de mai la barre des 5%, elle atteint désormais 5,2 % sur un an, c'est sans précédent depuis 37 ans, comment qualifiez-vous le moment que nous vivons aujourd'hui ?

BRUNO LE MAIRE
Un pic d'inflation, nous sommes dans un pic d'inflation. J'ai dit, il y a déjà plusieurs mois, que le plus dur était devant nous, le plus dur nous y sommes, et je préfère être clair, ça va encore durer plusieurs mois, nous allons avoir une inflation qui va rester élevée, et c'est bien pour cela que nous avons pris, avec le président de la République, les premiers, en Europe, des mesures très fortes, nous avons anticipé ce pic inflationniste en prenant des mesures pour plafonner les prix de l'énergie qui sont ceux qui tirent le plus l'inflation vers le haut, l'inflation elle s'explique à 60% par les prix de l'énergie, donc aujourdh'ui nous avons une inflation de l'ordre de 5%, je rappelle que c'est la plus faible de tous les pays de la zone euro parce que nous avons anticipé, pris des mesures massives, et que nous maintiendrons ces mesures de plafonnement des prix de l'énergie.

LEA SALAME
On va venir sur les mesures, mais juste pour comprendre combien de temps ça va durer l'inflation, combien ça va augmenter, c'est-à-dire est-ce qu'il faut que les Français se préparent, là on annonce 5,2 hier matin, le mois prochain ce sera 5,5, ensuite au mois de septembre ce sera 7% d'augmentation des prix, puis on atteindra les 10% d'augmentation des prix, comment ça va se passer ?

BRUNO LE MAIRE
Non, je ne pense pas, non, non… je veux rassurer là-dessus, quand je dis pic inflationniste ça veut dire que nous sommes au pic de l'inflation, alors ça va peut-être durer encore quelques mois, mais je n'anticipe pas des taux d'inflation comme ceux que nous avons dans certains pays européens. Je rappelle que c'est 10 % en Grèce, que c'est 11% dans les Pays-Bas, que dans les pays baltes c'est entre 15 et 20% le niveau d'inflation…

LEA SALAME
La moyenne européenne elle est à 8% aujourd'hui, on est en dessous…

BRUNO LE MAIRE
Donc nous nous avons contenu l'inflation, nous continuerons à maintenir ces mesures pour protéger les Français contre cette augmentation des prix parce que, très concrètement, au-delà de ces mots techniques, ça veut dire quoi ? ça veut dire des millions de nos compatriotes qui vont dans les supermarchés, qui cherchent les prix les plus bas, qui cherchent à avoir les ristournes les plus importantes, qui n'arrivent pas à boucler les fins de mois, qui parfois doivent renoncer à des choix alimentaires, qui ne peuvent plus se déplacer, qui ont donc une inquiétude…

LEA SALAME
C'est ce que j'allais vous dire, qui voient les produits alimentaires de base augmenter de manière ahurissante ces derniers mois.

BRUNO LE MAIRE
Bien sûr, et c'est pour cela, je le dis avec beaucoup de force et de détermination, que nous continuerons à protéger nos compatriotes contre l'augmentation des prix, que cette inflation ne va pas monter jusqu'à des niveaux spectaculaires d'ici la fin de l'année 2022, et que ce que nous anticipons c'est que…

NICOLAS DEMORAND
Mais ça va durer combien de temps selon vous Bruno LE MAIRE ?

BRUNO LE MAIRE
Je pense que d'ici la fin de l'année 2023 nous verrons une décrue progressive de l'inflation, et que fin 2023 nous devrions revenir à des niveaux d'inflation plus raisonnables, même si je le dis aussi avec beaucoup de clarté, parce que je pense qu'il est très important que les Français sachent où nous allons et ce qui nous attend, nous aurons, après ce pic inflationniste, un niveau d'inflation structurellement plus élevé. Pourquoi ? pour deux raisons qui sont très simples, c'est que la régionalisation de la production industrielle et de la mondialisation ça coûte plus cher, c'est plus cher de produire des batteries électriques en France, que de les importer de Chine, et la deuxième raison qui est fondamentale, et qui est plutôt une raison positive, c'est qu'on va devoir investir massivement dans la transition énergétique, et que construire des éoliennes offshore, construire des réacteurs nucléaires, investir dans ces énergies renouvelables, ça coûte forcément très cher, c'est les deux raisons qui font que nous aurons une inflation autour de 2% vers la fin de l'année 2023, plutôt que les 1% que nous avions avant.

LEA SALAME
Donc pendant un an et demi, si vous dites fin 2023, pendant un an et demi les prix vont continuer à augmenter Bruno LE MAIRE.

BRUNO LE MAIRE
Non, je ne dis pas ça, je dis que nous avons un pic inflationniste, qu'il devrait durer encore quelques mois, parce qu'il y a une guerre en Ukraine, parce qu'il faut trouver un approvisionnement en gaz et en pétrole qui se substitue à l'approvisionnement russe, que le marché chinois aujourd'hui est bloqué, et vers la fin de l'année 2022, je l'espère, début 2023, on devrait déjà commencer à voir s'amorcer une inflation plus faible.

LEA SALAME
Parce que, pardon, mais vous dites on a anticipé, pas vraiment, vous, mais tout le monde, tout le monde s'est trompé. En février dernier, il y a trois mois, vous expliquiez que l'inflation allait baisser d'ici la fin de l'année 2022, aujourd'hui vous nous dites non, il faudra attendre la fin de l'année 2023…

BRUNO LE MAIRE
Oui, mais je le dis avec beaucoup d'humilité, Léa SALAME, pour une raison qui est très simple, c'est que je n'avais pas anticipé la guerre en Ukraine, et que ce qui a déclenché le pic inflationniste, et qui fait qu'on est passé d'une inflation qui avait augmenté raisonnablement, parce que la reprise économique était forte, parce qu'il y avait cette régionalisation des chaînes de valeur dont je vous parlais, qu'est-ce qui fait que tout d'un coup l'inflation s'est enflammée et que les prix ont augmenté aussi fort que cela, c'est la guerre en Ukraine.

LEA SALAME
Pas seulement, c'est les pénuries aussi.

BRUNO LE MAIRE
C'est d'abord la guerre en Ukraine, qui explique que, sur le gaz, sur le pétrole, vous avez eu des tensions extrêmement fortes, enfin, vous avez des prix qui ont été multipliés par deux, par trois, par dix, vous avez un prix du baril qui est passé brutalement de 85 dollars le baril à 110, à 115, eh bien ça se voit dans les prix à la pompe, et ça ça s'explique principalement par la désorganisation sur le marché énergétique, liée à la guerre en Ukraine.

NICOLAS DEMORAND
Lundi les 27 pays membres de l'UE ont trouvé un accord pour tarir l'essentiel de leurs importations de pétrole russe, Jordan BARDELLA était à notre micro hier et il jugeait, je le cite, que beaucoup de Français, beaucoup de familles, probablement beaucoup d'entreprises, vont être pénalisés par ces sanctions énergétique, qu'en dites-vous Bruno LE MAIRE, est-ce que ces nouvelles sanctions vont aggraver l'inflation, la tension sur les prix de l'énergie ?

BRUNO LE MAIRE
D'abord je pense que c'est attendu de la part de Jordan BARDELLA, des représentants du Rassemblement national, qui sont les alliés de Vladimir POUTINE, donc ils défendent les intérêts de Vladimir POUTINE, les intérêts de Vladimir POUTINE c'est de continuer à exporter du pétrole vers l'Europe. Vous savez combien ça rapporte à la Russie les exportations de pétrole ? 800 millions de dollars, par jour, donc si on veut continuer à financer la guerre de Monsieur POUTINE en Ukraine, très bien, ce n'est pas le choix du président de la République, ce n'est pas le choix des pays européens, et c'est à l'honneur des pays européens d'avoir pris cette décision, courageuse et historique.

NICOLAS DEMORAND
Et sur la question de l'inflation, sur la tension sur les prix de l'énergie, est-ce qu'on va en voir la traduction rapide, immédiate ?

BRUNO LE MAIRE
Ça ne va pas effectivement entraîner les prix du pétrole à la baisse, mais nous avons anticipé cette décision d'embargo, nous l'avons prise de manière raisonnable. D'abord nous l'avons prise en disant que nous allons mettre six mois pour la mettre effectivement totalement en vigueur. En deuxième lieu, nous avons anticipé en cherchant déjà des alternatives au pétrole russe, on a fait un certain nombre de démarches, avec d'autres pays européens, pour trouver des substituts, par exemple aux Emirats arabes unis, où nous sommes déjà en discussion, comme d'autres pays européens, pour trouver des substituts au pétrole russe, on a anticipé cette décision. Et enfin, en troisième lieu, quoi qu'il arrive, nous maintiendrons des dispositifs de soutien aux carburants, tels que ceux que nous avons mis en place, je pense au 18 centimes d'euros de remise sur le litre de carburant pour protéger les Français. Mais, votre question montre bien que dans le fond il y a deux manières d'aborder cette crise en Ukraine et cette crise économique, ceux qui voient loin et qui défendent les intérêts stratégiques du pays, c'est ce que nous faisons avec le président de la République, et ceux qui voient court, qui veulent continuer à soutenir Monsieur POUTINE et qui sont incapables de prendre des positions courageuses.

NICOLAS DEMORAND
Encore un mot sur la Banque centrale européenne qui va augmenter, Bruno LE MAIRE, ses taux en juillet, doit-elle le faire la main tremblante pour ne pas pénaliser la croissance, ou le faire vite et franchement ?

BRUNO LE MAIRE
Tout d'abord elle est indépendante, donc c'est à elle de faire ses choix…

NICOLAS DEMORAND
Mais vous avez une parole libre.

BRUNO LE MAIRE
Mais ma parole est très simple, nous devons réduire l'inflation, qui pénalise nos compatriotes. Comment est-ce que vous faites ? Eh bien il y a l'Etat qui prend ses dispositions, qui prend les mesures de protection dont j'ai parlé, notamment sur le gaz, le pétrole, l'électricité, on plafonne le prix du gaz, on gèle le prix du gaz, on plafonne le prix de l'électricité, ça protège, et puis il y a la politique monétaire. Si la politique monétaire n'évolue pas, nous ne ramènerons pas l'inflation à des niveaux raisonnables, donc c'est la responsabilité de la Banque centrale européenne de prendre progressivement, sans brutalité, les mesures nécessaires pour ramener l'inflation à un niveau plus raisonnable, de l'ordre de 2%.

LEA SALAME
Qu'en est-il de la prévision de croissance pour la France en 2022 dans ce contexte qui n'est pas brillant, vous l'avez déjà ramenée à la baisse, vous prévoyez combien pour cette année, est-ce qu'il y a un risque de récession ?

BRUNO LE MAIRE
Non, je ne crois pas à un risque de récession, je reste très prudent parce que tout dépendra de ce qui peut se passer en Ukraine, de l'évolution dans un certain nombre d'autres pays, notamment la Chine, il y aura une révision du chiffre de croissance, je ferai la révision du chiffre de croissance au moment où je présenterai le projet de loi de finances rectificative, fin juin, début juillet.

NICOLAS DEMORAND
Sur les questions de pouvoir d'achat, il y aura donc un paquet pouvoir d'achat avec notamment le remboursement de 18 centimes par litre de carburant, à ce micro le patron du MEDEF, Geoffroy ROUX de BEZIEUX, disait qu'il fallait mieux cibler les choses, " les 18 centimes pour tout le monde, on ne peut pas se le payer éternellement, il faut le faire de manière beaucoup plus ciblée que ce j'ai compris qui allait être annoncé ", et il dénonçait un " quoi qu'il en coûte " de croisière, un " quoi qu'il en coûte " permanent. N'a-t-il pas un peu raison, pourquoi rembourser 18 centimes le litre à tout le monde, y compris aux plus riches ?

BRUNO LE MAIRE
D'abord le " quoi qu'il en coûte ", je l'ai dit très clairement en septembre dernier, nous en sommes sortis.

LEA SALAME
Mais non, vous ne pouvez pas dire ça Bruno LE MAIRE, quand vous mettez 26 milliards d'euros sur la table, le " quoi qu'il en coûte " il est toujours là, Dominique SEUX c'était son – ce n'est pas moi qui le dit – Dominique SEUX qui le dit, et " Les Echos ", qui dit " le quoi qu'il en coûte on y est toujours. "

BRUNO LE MAIRE
Dominique SEUX est libre de dire ce qu'il veut, comme n'importe quel journaliste, mais moi je suis libre, comme ministre de l'Economie et des Finances, de vous dire qu'il n'y a plus de " quoi qu'il en coûte. " Le " quoi qu'il en coûte " c'est, on déverse, quoi qu'il arrive, des sommes astronomiques pour protéger nos salariés, nos entreprises, quand on fait face – vous parliez de récession – à un effondrement de l'économie comme celui qu'on a connu face à la crise du Covid, là c'est des dépenses qui sont ciblées, on cible sur l'énergie, sur l'électricité, sur le gaz, on fait très attention à ce que ça protège ceux qui en ont le plus besoin, on va prendre des mesures par exemple sur le chèque alimentaire qui vont protéger ceux qui sont les plus modestes, donc nous faisons attention. Quand on revalorise…

NICOLAS DEMORAND
Mais sur l'essence, est-ce que vous allez cibler par exemple ?

BRUNO LE MAIRE
Quand nous décidons de revaloriser les pensions de retraite, c'est parce que les retraités ne peuvent pas faire face à l'inflation si on ne rattrape pas l'augmentation des prix dans leur pension de retraite. Sur les 18 centimes d'euros de remise, le président de la République a été très clair sur le fait que nous prolongerions cette mesure, donc nous la prolongerons cet été, on ne va pas pénaliser les automobilistes pendant l'été, et ensuite nous aurons, au moment du projet de loi de finances rectificative, qui sera examiné en juillet, un débat sur ce sujet, avec la nouvelle majorité, pour dire voilà, est-ce qu'à un moment donné, je ne sais pas à quel moment, nous passons effectivement à un dispositif plus ciblé qui ira d'abord vers les ménages les plus modestes, sur ceux qui n'ont pas d'autre choix que de prendre leur voiture, je pense aux aides-soignants, je pense à ceux qui sont très éloignés de leur lieu de travail, ce sera le débat de cet été, c'est un débat qui est parfaitement légitime.

LEA SALAME
Parce que, évidemment la question qui se pose, c'est comment vous allez tenir les comptes publics. Le déficit aujourd'hui il est à plus de 6%, vous avez annoncé, Emmanuel MACRON a annoncé que vous allez massivement investir dans l'éducation et dans la santé, donc du coup comment vous allez faire avec une croissance qui n'est plus là, vos prévisions de croissance il y a six mois ne sont pas celles qui sont aujourd'hui, comment vous allez faire pour tenir les comptes publics, pour que ça n'augmente pas ? Je rappelle que quand même le déficit et la dette sont monumentaux !

BRUNO LE MAIRE
Bien sûr, c'est une question qui est absolument essentielle. D'abord, le président de la République a été très clair sur notre trajectoire de finances publiques. L'objectif, là aussi, comme sur la politique économique, comme sur la lutte contre l'inflation, et la méthode que nous emploierons, sont très clairs, 3% de déficit en 2027, réduction de la dette à partir de 2026, voilà la feuille de route qui est celle du gouvernement, ça oblige d'abord à faire attention à chaque euro que nous dépensons, et c'est là que je redis avec beaucoup de force que nous sommes sortis du « quoi qu'il en coûte », chaque euro compte, et je peux dire, comme ministre des Finances, comme le ministre des Comptes publics Gabriel ATTAL, nous ferons attention à chaque euro de dépenses publiques. La deuxième chose c'est alimenter justement la croissance, oui 2022 est dure, mais c'est dur pour tous les pays, c'est dur pour tous les pays européens…

LEA SALAME
Oui, mais en France, comment…

BRUNO LE MAIRE
Et ensuite continuer à investir et innover pour avoir plus de croissance et plus d'emplois, la meilleure façon de rétablir les comptes publics c'est d'avoir le plein emploi, que l'ensemble des Français puissent contribuer à ce rétablissement des finances publiques. La troisième chose c'est évidemment poursuivre les réformes que nous avons engagées, nous avons fait la réforme de l'assurance chômage, il faudra faire le moment venu la réforme des retraites, pour qu'on ait globalement…

LEA SALAME
C'est quand le moment venu ?

BRUNO LE MAIRE
Plus de Français qui travaillent.

LEA SALAME
C'est quand le moment venu ?

BRUNO LE MAIRE
C'est comme ça que vous rétablirez les finances publiques.

LEA SALAME
Mais c'est quand le moment venu Bruno LE MAIRE, parce qu'on a l'impression, peut-être parce qu'il y a une élection dans quelques jours, mais qu'on n'entend plus parler de la réforme des retraites, vous allez la faire ou pas ?

BRUNO LE MAIRE
Bien sûr.

LEA SALAME
A 65 ans ?

BRUNO LE MAIRE
Bien sûr, ça fait partie du projet du président de la République, et je pense qu'une des forces de cette majorité du président de la République c'est de tenir parole et de tenir ses engagements électoraux, mais avant d'engager une réforme je pense qu'il est bon de concerter, de dialoguer, d'écouter, c'est ce que fait le ministre du Travail, ce que fait la Première ministre, ce que je fais aussi à mon niveau, pour essayer de trouver la meilleure voie de passage.


Source : Service d'information du Gouvernement, le 2 juin 2022