Interview de M. Franck Riester, ministre délégué, chargé des Relations avec le Parlement, à Europe 1 le 7 octobre 2022, sur le plan de sobriété énergétique et les relations entre le gouvernement et le Parlement.

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Média : Europe 1

Texte intégral

L'invité aujourd'hui, Franck RIESTER, ministre délégué auprès de la Première ministre, chargé des Relations avec le Parlement

PATRICK ROGER
Bonjour Franck RIESTER.

FRANCK RIESTER
Bonjour Patrick ROGER.

PATRICK ROGER
Pas plus de 19 voire 18° dans les bâtiments publics, coupure des ballons d'eau chaude, quelques-unes du plan de sobriété, quels sont les vrais risques, comment la majorité veut faire passer aussi ces réformes à l'Assemblée, vous le ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement. L'appel menaçant de Jean-Luc MÉLENCHON pour le 16 octobre. Emmanuel MACRON va-t-il parler la semaine prochaine ? Et puis le Rassemblement national au plus haut dans un sondage, c'est ce que nous allons essayer de voir ensemble. Commençons donc par l'appel à la mobilisation générale pour le plan de sobriété hier. Au-delà des gestes de bon sens, aussi, il y a vraiment une menace de coupure de l'énergie cet hiver ?

FRANCK RIESTER
Non, il n'y a pas une menace de coupure de l'énergie cet hiver, il y a la nécessité pour autant de faire des efforts cet hiver, et dans le temps, pour réduire notre consommation d'énergie. C'est utile effectivement pour passer l'hiver le plus correctement possible, mais nous avons pris un certain nombre de dispositions, notamment de recharge de stocks à 100 % de gaz, et de diversification d'approvisionnement, d'accords européens et de solidarité européenne, qui doivent nous permettre de passer l'hiver correctement. Mais il faut que chacun fasse un effort malgré tout dès cet hiver, pour réduire la consommation d'énergie…

PATRICK ROGER
Mais…

FRANCK RIESTER
…et en plus, pardon Patrick ROGER, et en plus c'est vertueux dans notre objectif commun de réduction des gaz à effet de serre et de lutte contre le réchauffement climatique. Donc il y a une action qui est positive à court terme pour l'approvisionnement en énergie, et qui est positive sur le long terme dans la lutte contre le réchauffement climatique.

PATRICK ROGER
Mais, est-ce que, Franck RIESTER, il n'y a pas quand même un excès de communication ? C'est ce que dénonce l'opposition. Et de nouveau on veut nous infantiliser et nous faire peur, quoi.

FRANCK RIESTER
Non, mais écoutez…

PATRICK ROGER
Non ?

FRANCK RIESTER
Évidemment que les Français savent bien comment il faut faire pour réduire la consommation d'énergie, mais c'est logique aussi que l'État puisse faire des campagnes de communication, confortant ce sentiment perçu par nos compatriotes. D'ailleurs certains sont déjà obligés de le faire, parce qu'ils n'ont pas les moyens de pouvoir se chauffer correctement et pas les moyens d'utiliser l'électricité comme ça, d'une façon dispendieuse. Mais pour autant il faut avoir une espèce de mobilisation générale. L'État, d'abord, cet effort de communication, c'est plutôt une annonce d'abord de ce que fait l'État, c'est-à-dire l'État exemplaire, l'État qui d'abord s'applique à lui-même ce qu'il souhaite que les Français appliquent, et c'est ça que nous avons annoncé hier sur la réduction effectivement de la température dans les administrations, les efforts pour peut-être quand c'est nécessaire, quand c'est possible, quand c'est utile, d'avoir recours au télétravail, etc. etc.

PATRICK ROGER
Bon.

FRANCK RIESTER
Mais, le message, c'est le message de confiance. Certains nous disent : ah oui, mais regardez…

PATRICK ROGER
Eh bien non, ce n'est pas de la confiance ça.

FRANCK RIESTER
Mais, si, si si…

PATRICK ROGER
Non non, ben non, non.

FRANCK RIESTER
Si si, je vais vous dire pourquoi, Patrick ROGER, parce que certains nous disent, j'entendais des éditorialistes ce matin sur d'autres antennes, dire : oui, mais il n'y a aucun moyen de contrôle, si effectivement ces dispositifs préconisés par l'État sont appliqués. Eh bien oui, justement, c'est notre parti-pris, c'est le parti pris de la confiance. Nous faisons confiance aux Français, pour dans ce moment particulier, comme ça a été dans d'autres époques aussi, regardez ce qui s'est passé dans les années 70 après le choc pétrolier, eh bien de mobiliser, de mobilisation générale pour baisser le volume de consommation d'énergie. Mais regardez, il n'y a pas de sanction, il n'y a pas de pénalisation…

PATRICK ROGER
Ah ben il va y avoir des contrôleurs, quand même, un certain nombre…

FRANCK RIESTER
Non non…

PATRICK ROGER
Attendez, je l'ai lu dans les 50 pages hier.

FRANCK RIESTER
Mais attendez. Non, il y aura, dans l'administration, on vérifiera que les administrations, effectivement répondent bien aux demandes de l'État, mais c'est normal, c'est notre administration. Je veux dire, on ne va pas…

PATRICK ROGER
Mais vous allez le faire, vous, dans votre ministère ?

FRANCK RIESTER
Mais, c'est déjà passé, on a constaté…

PATRICK ROGER
Il y a du thermostatique, vous savez comment vous allez chauffer ?

FRANCK RIESTER
Mais oui oui, mais alors, écoutez, oui, il y a quelqu'un qui est passé dans mon, dans tous les bureaux de mon ministère, pour vérifier la température. Alors, ça a un petit côté étonnant, mais en même temps c'est, ce que vous disiez, le contrôle et c'est concret. Mais il n'est pas question qu'on aille prendre la température évidemment chez les gens et de sanctionner les gens. Voyez, on est dans la confiance. Et on n'est pas l'infantilisation, parce qu'on sait très bien que les Français savent très bien qu'en baissant le chauffage ils vont pouvoir baisser leur facture d'électricité ou la facture de gaz, ou de fuel.

PATRICK ROGER
On verra, mercredi prochain, Franck RIESTER, avec le président de la République Emmanuel MACRON, qui va prendre la parole. Est-ce qu'il ne va pas encore nous dire "nous sommes en guerre", comme il l'avait fait lors du Covid ?

FRANCK RIESTER
Moi je ne pense pas. Mais on verra ce que le président de la République dit. Mais il dira en tout cas, et je pense qu'il abordera la question énergétique bien évidemment, parce qu'on n'a pas parlé de cette question-là, mais c'est aussi une question budgétaire pour nos compatriotes. S'ils baissent leur consommation d'énergie, c'est bon parce que ça permet de s'assurer que l'on ait bien suffisamment d'énergie pour fournir l'énergie nécessaire à nos compatriotes, mais ça permet aussi de baisser la facture d'électricité ou de gaz à au moment où il y a des augmentations. Et pourtant on a des augmentations en France beaucoup moins importantes que dans d'autres pays européens, il faut le dire et le redire. Le bouclier tarifaire, qui est un engagement fort depuis fin 2021 du gouvernement, fait la différence avec un grand nombre de pays d'Europe. Alors, regardez ce qui se passe en Grande-Bretagne, en Allemagne, en Italie, avec une explosion de la facture d'électricité ou de gaz, fois 2, fois 3, fois 4, alors même qu'en France…

PATRICK ROGER
Même s'il faudrait revoir certaines choses sur le marché de l'énergie, c'est ce que …

FRANCK RIESTER
Tout à fait, alors même qu'en France nous avons stabilisé en 2022 le prix du gaz, maintenu une augmentation que de 4 % de l'électricité, et en 2023 c'est 15 % seulement d'augmentation. Alors, c'est déjà beaucoup pour certains, bien évidemment, mais c'est beaucoup moins que dans tous, chez tous nos voisins européens. Et ça c'est le résultat à la fois d'un choix stratégique français, clair, et en même temps c'est un combat, comme vous le dites, européen, pour aller plus loin, parce que dans ce bouclier tarifaire les particuliers sont protégés, les petites entreprises de moins de 10 salariés sont protégées, les communes de moins de 10 agents sont protégées. Par contre les entreprises plus importantes et les communes plus importantes, et des grosses associations ne le sont pas. Donc il y a tout un travail qui est fait actuellement par Bruno LE MAIRE, par le président de la République, par la Première ministre, pour faire en sorte, par Agnès PANNIER-RUNACHER également, pour faire en sorte qu'au niveau européen on ait un plafonnement du prix du gaz et une décorrélation entre le prix de l'électricité et le prix du gaz. Aujourd'hui, le prix de l'électricité augmente en Europe, en fonction de l'évolution du prix de production du gaz. Eh bien ça il faut le décorréler. Et c'est un combat européen.

PATRICK ROGER
Ça, on est d'accord.

Brouhaha

FRANCK RIESTER
Eh bien oui, c'est un combat européen que le président de la République et le gouvernement mènent, et je suis confiant sur le fait qu'on aboutisse.

PATRICK ROGER
Ah, bon, alors ça c'est peut-être une bonne nouvelle. Franck RIESTER, vous êtes ministre des Relations avec le Parlement, semaine de rentrée assez électrique pour reprendre une expression en fait du moment. On retient le rappel au règlement par exemple de Danièle OBONO. Alors, hier à ce micro, elle s'étonnait que, interpellation politique de la Première ministre, vaille à un rappel au règlement. Est-ce que vous êtes là vous pour apaiser, ou est-ce que finalement c'est assez normal que l'Assemblée soit un lieu d'agitation ?

FRANCK RIESTER
Écoutez, c'est le cœur battant de la démocratie.

PATRICK ROGER
Ah…

FRANCK RIESTER
Et le cœur battant de la démocratie, ça ne veut pas dire pour autant que c'est la foire d'empoigne, que c'est le cirque et que c'est un bordel organisé. Non. C'est une expression respectueuse, et c'est une expression qui permet à chacun de justement s'exprimer. Je ne sais pas exactement ce qu'a dit madame OBONO, je fais confiance à…

PATRICK ROGER
"Le milliard, le milliard", voilà ce qu'elle a dit.

FRANCK RIESTER
Non, mais a priori, ce n'est pas que ça, et la présidente de l'Assemblée nationale, qui est quelqu'un qui veille à ce que chaque groupe politique puisse s'exprimer, qui veille à ce qu'il y ait un débat riche et démocratique à l'Assemblée nationale, a pris cette décision-là, ce n'est pas pour rien. Et donc je laisserai justifier ou expliquer sa décision, mais j'ai confiance en la présidente de l'Assemblée nationale. Pour autant, je pense que l'image que donne, notamment la France insoumise, mais certains autres membres de la Nupes, depuis le début de ce mandat, n'est pas bonne pour la démocratie et perturbe les travaux à l'Assemblée nationale. Mais vous savez, ils le disent, ils le reconnaissent, ils veulent le désordre dans la rue et ils veulent le désordre à l'Assemblée nationale.

PATRICK ROGER
Alors à ce propos, Franck RIESTER…

FRANCK RIESTER
Et moi, notre rôle, et c'est mon rôle et ce que m'ont demandé le président de la République et la Première ministre, c'est de faire en sorte que les relations entre le gouvernement et le Parlement se passent le mieux possible, que les débats soient riches, que notre attitude vis-à-vis du Parlement soit la plus ouverte et la plus constructive possible, c'est la raison pour laquelle la Première ministre a demandé à son gouvernement de mettre en place une méthode nouvelle, avec plus de temps pour les parlementaires de travailler sur les sujets, les projets de loi qui arrivent à l'Assemblée nationale, c'est pour ça que vous n'avez pas de session ordinaire, extraordinaire en septembre, pour laisser plus de temps aux députés pour travailler. C'est la nécessité d'être constructif, c'est-à-dire de prendre mieux en compte l'avis des oppositions. Et regardez, on a adopté encore cette semaine un projet de loi sur le travail, sur l'indemnisation du chômage, en tenant compte d'un certain nombre de propositions de l'opposition, notamment des LR qui ont proposé, sur l'acquis des, sur la valorisation des acquis de l'expérience, des choses très utiles. Et donc, et ça c'est important, et donc si vous voulez, quand on a cet état d'esprit-là, nous, que certaines oppositions sont dans un état d'esprit aussi constructif, de voir certains vitupérer, certains…

PATRICK ROGER
Vous parlez des Insoumis.

FRANCK RIESTER
Des Insoumis, oui, et puis d'un certain nombre de Nupes…

PATRICK ROGER
… travail à l'Assemblée nationale, c'est ce que vous dites.

FRANCK RIESTER
Oui. C'est ce qu'ils souhaitent, ils veulent de désordre, eh bien nous, nous ne sommes pas obligés de l'accepter, et donc mon appel aujourd'hui…

PATRICK ROGER
Le RN est plus constructif alors ?

FRANCK RIESTER
Mon appel aujourd'hui…

PATRICK ROGER
Le RN est plus constructif ?

FRANCK RIESTER
Je ne parlais pas du RN, je parlais des LR par exemple, je parlais de certains socialistes, certains Verts, mais…

PATRICK ROGER
Et le RN alors, il est plus constructif ?

FRANCK RIESTER
Écoutez, le RN en tout cas a essayé d'être dans une attitude de respectabilité, en mettant la cravate au mois de juillet, perturbe aujourd'hui, jusqu'à aujourd'hui, moins les travaux, en tout cas moins que la France Insoumise, mais…

PATRICK ROGER
Donc, est-ce que vous pourriez travailler avec le Rassemblement national ?

FRANCK RIESTER
Non, parce que vous voyez, regardez, ils ont fêté les 50, enfin, attendez, que les choses soient claires, moi je respecte les électeurs…les députés du Rassemblement national, comme je respecte les députés de la France insoumise, parce que c'est ma conviction de la démocratie. Et c'est d'une certaine façon respecter les Français qui ont voté pour eux. Et donc oui je discute régulièrement, et avec les députés Insoumis, et avec les députés RN, sur l'organisation des travaux, bien évidemment, et je suis très attentif à ça. Pour autant, politiquement, au-delà des cravates et au-delà des attitudes parfois que je dénonce pour la France insoumise, politiquement nous ne voulons pas avoir d'accord politique avec des gens qui ont une vision de la société et une vision de l'engagement politique, qui nous ne nous convient pas. Quand…

PATRICK ROGER
Le RN est le parti le plus apprécié des Français, selon un sondage IFOP Fiducial. Qu'est-ce que vous en pensez ?

FRANCK RIESTER
Quand le Rassemblement national "antagonise" la société en laissant croire que les maux de tout, ce sont les immigrés ou l'islam ou je ne sais quel français, comme la France insoumise qui antagonise la société en disant…

PATRICK ROGER
Ça y participe peut-être ….

FRANCK RIESTER
Que la responsabilité de tout, c'est les riches, les chefs d'entreprise ou je ne sais qui, ne correspond pas, cette façon de faire de la politique et d'antagoniser la société ne correspond pas à ce qu'est notre combat politique. Et donc, oui au respect des élus, oui au travail avec les élus…

PATRICK ROGER
Mais c'est ce que vous dites…

FRANCK RIESTER
Mais non aux accords politiques. Et ça, ça paraît compréhensible, je pense, pour tout à chacun.

PATRICK ROGER
… majorité à vos troupes, c'est ce que vous vous dites aussi de ne pas tomber en fait dans ces…

FRANCK RIESTER
Oui, mais je n'ai pas besoin de leur dire.

PATRICK ROGER
Parce que, vous avez vu, quand même, du côté de, il y a eu une petite pique de l'une de vos collègues à la présidente, non ?

FRANCK RIESTER
Aurore BERGE ?

PATRICK ROGER
Oui.

FRANCK RIESTER
Eh bien écoutez, elle aura mis l'église au milieu du village, concernant les questions de justice. C'est pas la justice des médias, ce n'est pas la justice parallèle dans les partis politiques lorsqu'il s'agit de violences faites aux femmes, c'est la justice de la République. Et que l'on en a un peu assez, et je peux comprendre que certains députés en aient assez, que d'autres députés donnent des leçons de morale en permanence à tous les autres, sans jamais, parfois sans jamais se les appliquer à eux-mêmes. Donc c'est ça qu'elle a voulu rappeler, et on peut être offensif politiquement à l'Assemblée Nationale, je disais tout à l'heure c'est le cœur battant de la démocratie, sans être dans le désordre et sans être dans le bordel organisé.

PATRICK ROGER
Bon, d'accord. Alors, à propos justement des Insoumis, qu'est-ce que vous pensez du tweet de Jean-Luc MÉLENCHON qui appelle les, qui fait un parallèle avec la Marche de Versailles les 5 et 6 octobre 1789 ?

FRANCK RIESTER
Eh bien je suis assez partagé…

PATRICK ROGER
Faites mieux le 16 octobre dit-il.

FRANCK RIESTER
Je suis partagé dans le sens où on pourrait prendre ça à la légère, en se disant "c'est encore un coup de com", parce que sa marche ne mobilise peut-être pas suffisamment et donc il essaie de faire un coup de com, il s'est essayé un jour à être MÉLENCHON Premier ministre, maintenant c'est MÉLENCHON ROBESPIERRE, et ce n'est pas plus convaincant. Mais en même temps je pense que c'est grave et même je dirais même très grave. On est dans des propos factieux. Il appelle d'une certaine façon à utiliser la force contre le pouvoir, tout simplement. Et je reconnais à Olivier FAURE et à un certain nombre aujourd'hui de personnalités de gauche, de dénoncer ça, et de dire que ce n'est pas acceptable. Parce que c'est une personnalité qui est le leader de cette alliance électorale des Nupes, qui voulait être Premier ministre, qui voulait donc diriger le pays, et qui appelle clairement à l'utilisation de la force contre le pouvoir, comme d'autres choses…

PATRICK ROGER
…. Vous appelez aussi toute la majorité à condamner ses propos, et même la gauche.

FRANCK RIESTER
Je vous dis mes convictions ce matin. Ce sont pour moi des propos factieux qui sont graves. Vous savez, les propos de Jean-Luc MÉLENCHON, quand pendant la campagne électorale, disait que les chefs d'entreprise étaient des parasites, des parasites, c'était très grave aussi. Parce que quand on a des parasites devant soi, on veut les éradiquer, et c'est ça qu'il y a sous le discours de Jean-Luc MÉLENCHON. Et donc d'appeler de cette façon-là, à l'utilisation de la force contre le pouvoir, me paraît grave quand on est un responsable politique qui prétend à accéder aux fonctions les plus importantes de l'État.

PATRICK ROGER
Franck RIESTER, moins d'une petite minute. Il y aura un passage en force pour passer les réformes, notamment les retraites ou pas ? 49 3 ?

FRANCK RIESTER
Non mais la méthode est toujours la même : l'ouverture, le respect, le dialogue, la recherche du compromis, l'état d'esprit constructif. Cette réforme des retraites…

PATRICK ROGER
Sur le budget…

FRANCK RIESTER
Alors, sur le budget il y a eu un grand nombre de débats en commission, va s'ouvrir la semaine prochaine les débats dans l'hémicycle, nous verrons comment les débats se passent, est-ce qu'il y a de l'obstruction ou pas d'obstruction, est-ce que c'est la course, le Concours Lépine de la dépense supplémentaire alors même qu'on sait que nous avons un cadre budgétaire à maintenir ? Ou est-ce que c'est un débat où chacun s'exprime, chacun essaie de contribuer à défendre ses idées, à proposer des choses utiles. Et si c'est ça, eh bien écoutez, on ira jusqu'au bout du débat, mais…

PATRICK ROGER
C'est-à-dire ?

FRANCK RIESTER
On ira jusqu'au bout du débat.

PATRICK ROGER
Et le 49 3.

FRANCK RIESTER
Mais, bien évidemment il faut, si on s'aperçoit que nous n'avons pas de majorité à l'issue de ces débats-là, bien sûr que nous utiliserons de 49 3. Pourquoi, parce qu'il faut bien que l'État ait un budget. Il faut bien qu'on puisse payer les fonctionnaires, il faut bien qu'on puisse payer tout ce que l'État a à payer, et donc oui nous assumerons nos responsabilités qui sont les responsabilités que nous donne la Constitution, dans pareil cas.

PATRICK ROGER
Merci Franck RIESTER, ministre délégué auprès de la Première ministre et chargé des relations avec le Parlement, qui était l'invité ce matin de Sud Radio.

FRANCK RIESTER
Merci à vous.


Source : Service d'information du Gouvernement, le 10 octobre 2022