Texte intégral
Mme Agnès Pannier-Runacher : "Nous sommes aujourd’hui réunis en Conseil des ministres européens de l’Energie pour examiner trois textes. Un premier texte sur l’accélération des énergies renouvelables : ce texte, nous le soutiendrons, il est dans le droit fil de ce que je porte à l’Assemblée nationale en ce moment en France pour accélérer les procédures de mise en œuvre d’énergies renouvelables. Le deuxième texte est un règlement sur l’utilisation du gaz : ce texte, nous le soutiendrons aussi parce qu’il donne un certain nombre de leviers sur des propositions faites par la France, je pense notamment à la plateforme d’achats communs, à ce qu’on appelle les circuit breakers. Et le troisième texte, c’est un texte sur le plafonnement du prix du gaz. C’est un texte qui est un texte d’urgence en réalité, qui va couper l’augmentation des prix du gaz dans des cas très exceptionnels, ça peut être utile mais ce n’est certainement pas une réforme structurelle ni une réponse à l’envolée des prix du gaz à laquelle l’industrie européenne fait face et qui met en danger nos économies. A ce titre, ce n’est pas un texte suffisant, il faut continuer à travailler, ça sera l’expression que j’aurai, continuer à travailler sur la relation avec la Norvège pour limiter les prix du gaz ; continuer à travailler également sur le découplage entre prix du gaz et prix de l’électricité ; et continuer à travailler également sur une réforme de fond du marché de l’électricité puisqu’on a vu que le fonctionnement actuel n’était pas satisfaisant dans les situations auxquelles nous faisons face alors même que ça ne reflète pas la réalité des mix énergétiques de chacun des pays. Donc, nous allons agir en ce sens au niveau européen. L’ensemble de ces textes complète ce qui a déjà été engagé au niveau européen, je pense au règlement de stockage de gaz mais encore une fois il faut aller beaucoup plus loin et en conformité avec le mandat que le Conseil européen a donné à la Commission européenne.
Q - Qu’auriez-vous souhaité en tant que plafond ?
Mme Agnès Pannier-Runacher : Ce n’est pas une question de prix du plafond, c’est une question de démarche c’est-à-dire que nous avons aujourd’hui une situation qui est structurelle, où le prix du gaz est structurellement beaucoup plus élevé qu’il y a deux ans, il est entre 5 et 10 fois plus élevé suivant les index que vous tenez par rapport à il y a 2 ans et donc ça fragilise structurellement notre industrie. Ce texte-là est un texte en cas d’irrationalité sur le marché du gaz et d’envolée dans des niveaux très élevés. Vous pouvez mettre le prix du gaz à 250, à 240, à 230, on est toujours dans la même logique de couper une envolée irrationnelle du prix du gaz. Le souhait des pays comme la France et beaucoup d’autres pays, puisque j’ai eu des contacts avec mes collègues ces derniers jours, c’est d’avoir une réponse structurelle, une réponse pour protéger nos industries. Il faut être conscient qu’aujourd’hui la concurrence internationale fait que la France va perdre des parts de marché et risque de ne plus jamais les retrouver, c’est ça qui est en jeu aujourd’hui et donc nous ne laisserons pas l’industrie européenne, l’industrie française, perdre durablement des parts de marché avec les conséquences que cela pourrait avoir sur les sites français, sur les sites européens et sur l’emploi industriel.
Q - Is it still feasible to go ahead with this cap on natural gas prices given [inaudible] we’re seeing between the 27 ?
Mme Agnès Pannier-Runacher : This is our responsibility to find solutions to protect our industry companies. That’s why we will push again and again so that we have solutions that are steady, that ensure supplies of gas but that also allow our companies to be as competitive as possible.
Q - Est-ce que vous êtes toujours confiante qu’un accord peut être trouvé aujourd’hui sur les deux règlements d’urgence qui sont examinés ou est-ce que l’opposition au mécanisme de plafonnement proposé par la Commission, [inaudible] l’opposition d’une grosse partie des États membres, va compromettre tout accord sur les deux règlements d’urgence ?
Mme Agnès Pannier-Runacher : C’est une question dont je vais discuter avec mes collègues dans les minutes qui suivent. Ma conviction c’est qu’il ne faut pas tout mélanger. Il faut avancer là où on peut avancer parce que ce sont des règlements utiles. Nous avons un texte qui est maintenant sur la table sur la partie plafonnement prix du gaz. A nous de faire des propositions, je pense que c’est peut-être la démarche la plus utile. Mais moi vraiment j’en appelle à la Commission européenne : elle a un mandat, un mandat très clair du Conseil européen, je pense que c’est une bonne chose que de répondre point à point à ce mandat. Je vous remercie".
Source https://ue.delegfrance.org, le 29 novembre 2022