Interview de Mme Marlène Schiappa, secrétaire d'État chargée de l'économie sociale et solidaire et de la vie associative, à Europe 1 le 5 décembre 2022, sur la souveraineté énergétique, la transition écologique et le débat sur l'immigration.

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Média : Europe 1

Texte intégral

SONIA MABROUK
Bienvenue sur Europe 1 et bonjour Marlène SCHIAPPA.

MARLENE SCHIAPPA
Bonjour Sonia MABROUK.

SONIA MABROUK
Face aux risques de coupures d'électricité et de délestages, est-ce que vous continuez à dire ce matin : pas de panique, tout va très bien Madame la Marquise ?

MARLENE SCHIAPPA
Alors, nous ne disons pas "tout va très bien", mais effectivement nous disons que la panique ne sert à rien. Le président de la République a souhaité anticiper. Je rappelle ici que dès son interview présidentielle du 14 juillet, le président Emmanuel MACRON avait appelé aux efforts collectifs pour pouvoir passer l'hiver ensemble. Depuis cette interview, le gouvernement a présenté un plan qui vise à ce que, ensemble, Etat, collectivités, citoyens, on puisse réduire de 10 % notre consommation d'électricité. Si nous nous mobilisons en ce sens, oui nous pourrons passer l'hiver sans coupures.

SONIA MABROUK
Vous parlez de ce plan. L'ancien patron de GDF, Loïk LE FLOCH PRIGENT, s'est exprimé dans les colonnes du site Atlantico, il affirme Marlène SCHIAPPA que le gouvernement n'a pas véritablement de plan, que nous marchons sur la tête, que nous importons de l'électricité. La vérité, elle fait mal.

MARLENE SCHIAPPA
Alors, moi je ne suis pas une experte des sujets de l'énergie, mais j'ai regardé justement ce matin ce qu'il disait, et j'ai vu qu'il était contredit par de nombreux experts et éminents scientifiques, notamment parce qu’il se basait sur des informations erronées, sur la question des hôpitaux, sur la question des data center notamment. En ce qui concerne les hôpitaux, il n'y en a pas un qui souffrira d'une coupure d'électricité, c'est évidemment une priorité, et donc ils resteront alimentés quoi qu'il en soi.

SONIA MABROUK
Mais sur le fait qu'on importe de l'électricité, ça c'est vrai, la réalité est têtue.

MARLENE SCHIAPPA
Oui, mais ce n'est pas pour ça que le plan du gouvernement est invalidé, au contraire le président de la République travaille à la souveraineté énergétique, avec les ministres en charge, dont Agnès PANNIER-RUNACHER qui mène un travail justement pour qu'on puisse ne pas être dépendant d'autres pays.

SONIA MABROUK
Souveraineté énergétique, mais est-ce que vous reconnaissez aujourd'hui que la fermeture de Fessenheim a été une erreur ?

MARLENE SCHIAPPA
Ecoutez, là encore je pense que ce sera dans le temps et aux experts de se prononcer sur ce sujet. Moi, ce qui m'importe, c'est que les Français vivent le mieux possible, et qu’on ne soit pas inquiet par exemple pour ceux d'entre nous qui ont des parents qui vivent seuls ou qui sont âgés ou dépendant ou pour les enfants, et donc c'est pour ça qu'il y a notamment un dispositif qui s'appelle Ecowatt, que moi j'invite tous ceux qui écoutent Europe 1 à télécharger, à mettre sur leur téléphone. C’est un genre de météo de l'électricité, et ça vous permet d'anticiper et de savoir à l'avance si on va être dans une journée orange, rouge. Par exemple, je peux vous dire qu'aujourd'hui cette journée verte. Aujourd'hui il n'y a pas de risque de coupure, et chaque jour - c'est un exemple -et chaque jour vous pouvez vous connecter et anticiper en fait pour les journées qui arrivent.

SONIA MABROUK
Mais, est-ce qu'on se rend compte ou est-ce qu'on en est en France, à voir si la journée est verte etc., avec ce genre de dispositif ? Vous venez de dire, d'ailleurs c'est intéressant, Marlène SCHIAPPA, vous n’avez pas répondu à la question de dire "on verra plus tard si la fermeture de Fessenheim a été une erreur ou pas ?". Donc c'est possible pour vous, vous reconnaissez ?

MARLENE SCHIAPPA
Non, ce n’est pas ça, c'est que moi Sonia MABROUK, ce n’est pas du tout mon domaine, d'expertise, en réalité, donc moi j'écoute ce que disent les experts avec beaucoup d'humilité. Je suis membre du gouvernement, je défends les politiques publiques…

SONIA MABROUK
Gouvernement qui a fermé Fessenheim.

MARLENE SCHIAPPA
Et je défends les politiques publiques que nous pouvons mener, pour faire en sorte justement d'aller vers de l'énergie. Mais je vois qu'autour du nucléaire il y a eu beaucoup de faux débats. Vous savez, on parle d'expertise, chez nous on a une parlementaire qui s'appelle Maud BREGEON, qui est une experte, qui est une ingénieure spécialiste du nucléaire, et qui nous explique justement à quel point il est fondamental de défendre le nucléaire. Je l'écoute, moi je suis spécialiste de beaucoup d'autres sujets, pas celui-là…

SONIA MABROUK
On aurait dû l’écouter, et d'autres avant, alors parce qu'aujourd'hui on a fermé Fessenheim, et on ouvre une centrale à charbon à Saint-Avold, avec un max de CO2 qui est émis.

MARLENE SCHIAPPA
Non mais vous savez, on est aujourd'hui aux prises, et d'ailleurs le président de la République l'a très bien expliqué dans une interview récente, on est aux prises avec des injonctions contradictoires, avec des volontés à la fois de sauver la planète et de faire en sorte de répondre à l'urgence climatique et à la situation de la transition climatique, d'une part, et d'autre part à faire en sorte de pouvoir avoir cette souveraineté énergétique…

SONIA MABROUK
Mais d’accord, mais on ne sauve pas la planète avec des centrales à charbon.

MARLENE SCHIAPPA
Mais bien sûr, c'est pour ça que vous que je vous dis que parfois c'est antagoniste entre le fait de se dire : quelle doit être ma priorité, entre la souveraineté énergétique d'une part, la transition écologique d'autre part, l'aspect financier, économique, pour les Français enfin. Donc le président a pris ses responsabilités, avec le gouvernement d'Elisabeth BORNE, et nous avons travaillé pour apporter des situations pragmatiques, concrètes, au-delà des idéologies.

SONIA MABROUK
On va parler de transition écologique. Encore un mot, parce que vous avez dit "il faut des efforts collectifs", mais est-ce que c'est à nous de le faire ? Est-ce que ce n’est pas une forme de délestage de responsabilités sur les citoyens et les Français ? Quand Olivier VERAN nous demandes de différer l'utilisation des plaques chauffantes électriques et le sèche-linge, ce n’est pas de l'infantilisation ?

MARLENE SCHIAPPA
Eh bien je suis tout-à-fait… je comprends tout à fait que quand il y a des campagnes gouvernementales pour des choses comme "lavez-vous les mains" ou "baissez la température", je comprends que ça puisse agacer les Français, très sincèrement, parce que c'est ce procès un peu d'État … qu'on nous fait d'infantilisation des Français, je le comprends et je l'entends. Ceci étant, la responsabilité du gouvernement c'est aussi de dire : voilà, quelle est la situation ? Il y a des heures de pointe pendant lesquelles nous utilisons tous, nous Français, en même temps, nos appareils électriques, eh bien comment on va faire pour diminuer cette consommation ? Et après, je vais vous dire, les gens qui ont déjà été pauvres dans leur vie ou dans une situation précaire…

SONIA MABROUK
N’ont, pas besoin de ce genre de conseil.

MARLENE SCHIAPPA
Absolument…

SONIA MABROUK
Ils le pratiquent déjà…

MARLENE SCHIAPPA
Mais bien sûr.

SONIA MABROUK
Alors, est-ce qu’il n’est pas à côté de la…déconnecté de la situation de beaucoup de Français ?

MARLENE SCHIAPPA
Non, mais tout le monde ne le pratique pas. Moi je vais vous dire, Sonia MABROUK, j'ai grandi dans une situation très modeste, dans une cité HLM, dans une famille nombreuse, et nous on savait parfaitement comment économiser l'électricité, comment ne pas se faire couper, comment gérer un tout petit budget. La sobriété c'est quelque chose qu'on connaissait bien avant tout le monde, et on n'est pas les seuls loin de là. Mais il y a aussi des gens qui ne se préoccupent pas du montant de leur facture d'électricité, qui n’éteignent pas les lumières en sortant, qui ne se posent pas cette question…

SONIA MABROUK
Vous voulez dire aussi les ministères, les administrations et tout ça.

MARLENE SCHIAPPA
Mais, je ne veux pas montrer du doigt qui que ce soit, mais plein de gens, des entreprises et puis même des citoyens. Quand on n’est pas dans le besoin et qu'on n'a pas cette habitude de gérer vraiment drastiquement sa facture d'électricité, peut-être que ce sont des habitudes qu'on n'a pas prises. Donc l'idée c'est aujourd'hui que chacun prenne ses nouvelles habitudes, y compris pour sa propre facture et sa propre consommation.

SONIA MABROUK
Vous avez parlé tout à l'heure Marlène SCHIAPPA de transition écologique. L'Assemblée nationale commence ce lundi l'examen en séance du texte sur les énergies renouvelables. Au programme, les éoliennes, les panneaux solaires. Avec tout ce qu'on vient de dire depuis le début de l'interview, est-ce que c'est le moment ? Est-ce que c'est la priorité ?

MARLENE SCHIAPPA
Eh bien je trouve que c'est justement très intéressant qu'il y ait un débat avec les parlementaires, et d'ailleurs la première loi portée au Sénat par Agnès PANNIER-RUNACHER, elle a recueilli les suffrages des sénateurs venant de tous les bords politiques, parce que chacun comprend à quel point justement c'est une urgence de débattre de ces questions-là et d'apporter des réponses sur notre manière de nous approvisionner.

SONIA MABROUK
C'est-à-dire, à l’heure où on va manquer d'électricité on va parler des énergies renouvelables, est-ce qu’il n’aurait pas fallu d'abord avancer le projet de loi sur l'accélération du nucléaire, qui est prévu je crois début 2023, comme projet de loi ?

MARLENE SCHIAPPA
Non, mais les sujets ne sont pas antagonistes, et ne sont pas divisés les uns, les autres.

SONIA MABROUK
Il n’y a pas de priorité, d'urgence ?

MARLENE SCHIAPPA
Non, c’est un débat sur l'énergie, et donc c'est maintenant aussi qu'on doit anticiper. Le président l'a dit, il souhaite anticiper. Nous avons un horizon à France 2030, à la fois sur l'innovation, sur la recherche, c'est important aussi, sur la recherche scientifique, sur l'innovation sociale aussi, dans ce cadre d'anticipation avec France 2030, nous travaillons aussi sur l'économie sociale et solidaire de 2030, pour voir comment on pourra se projeter et faire de la prospective. C'est extrêmement important d'avoir ce cap je pense.

SONIA MABROUK
S’il y a quand même des coupures d'électricité, dans un contexte aussi difficile et inflammable, est-ce que vous craignez une étincelle sociale ?

MARLENE SCHIAPPA
Non mais nous verrons. Comme disait Marie CURIE, rien n'est à craindre et tout est à comprendre.

SONIA MABROUK
Mais est-ce que vous le prévoyez, vous l'anticipez ?

MARLENE SCHIAPPA
Mais, nous sommes en train de travailler pour anticiper, pour faire différents scénarios, du plus facile au plus difficile, d'ailleurs c'est ce qu'a redit le président Emmanuel MACRON. Le travail qu'il a demandé au gouvernement d'Elisabeth BORNE, c'est ce que nous avons fait, c'est-à-dire des scénarios, des scénarii plus exactement, pour voir où on peut aller et comment on réagit en fonction de telle ou telle situation. Mais je le disais tout à l'heure, il n'y a pas lieu d'avoir un mouvement de panique, puisque si chacun d'entre nous fait ces petits gestes, qu'on disait tout à l’heure, qui peuvent être tournés en dérision, mais qui sont quand même des petits gestes efficaces, si chacun d'entre nous le fait, nous diminuerons de 10 % la consommation, comme conformément au plan du gouvernement, et il n'y aura donc pas de coupes.

SONIA MABROUK
Autre sujet Marlène SCHIAPPA. Dès demain, ouverture du débat sur l'immigration. Emmanuel MACRON défend un projet, mêlant dit-il fermeté et humanité. Ça fait 40 ans qu'on dit ça.

MARLENE SCHIAPPA
Je ne sais pas si ça fait 40 ans, mais en tout cas depuis 2017, puisque c'est la ligne du président de la République. Sa ligne elle est cohérente…

SONIA MABROUK
"En même temps".

MARLENE SCHIAPPA
Non, ce n’est pas "en même temps", c'est qu'en fait, c'est ce qu'a expliqué Gérald DARMANIN, le ministre de l'Intérieur, en disant que nous nous, nous voulons regarder les étrangers, non pas pour ce qu’ils sont, mais pour ce qu’ils font. Moi je suis très claire sur le fait que quelqu'un qui est d’une nationalité étrangère, qui a commis des violences conjugales par exemple, il n'a rien à faire sur le sol français, il doit être expulsé. En revanche, quelqu'un par exemple qui travaille pendant le Covid, vous avez eu des gens de nationalité étrangère qui ont été en première ligne, nounou, agent de sécurité personnel soignant, eh bien moi j'ai proposé de les naturaliser. 20 000 d'entre eux sont aujourd'hui des citoyens français, comme nous, parce qu'ils ont travaillé et porté le pays à bout de bras.

SONIA MABROUK
Mais quand on dit "humanité", que veut dire humanité quand les migrants échouent porte de la Chapelle à Paris ? Est-ce que c'est cela l'humanité et l'accueil en France ?

MARLENE SCHIAPPA
C'est une question très intéressante que vous posez, parce que ça nous montre à quel point on doit sortir de l'idéologie. Et quand on dit "accueil inconditionnel", parfois ça veut dire accueil impréparé et donc accueil indigne. Et donc c'est ça aussi l'humanité.

SONIA MABROUK
Mais est-ce qu'on a encore les moyens d'accueillir ?

MARLENE SCHIAPPA
Mais écoutez, la question c'est : comment rapidement on donne des réponses, par exemple aux demandeurs d'asile, je parle du cas spécifique des demandeurs d'asile. Aujourd'hui, ça prend des mois d'avoir une réponse, oui ou non, parfois ils sont restés en France, ils n'ont pas pu travailler, finalement on leur dit "non, vous devez repartir". Je pense que c'est indigne et inefficace. C'est ce à quoi le ministre de l'Intérieur travaille d'arrache-pied.

SONIA MABROUK
Mais je vous donne un exemple concret. Les quelques, je crois 200 ou 300 jeunes migrants, en tout cas ils se présentent ainsi, qui campent devant le Conseil d'Etat, avec des tentes, ils exigent des hébergements d'urgence, est-ce qu'il faut les héberger ou les expulser ?

MARLENE SCHIAPPA
Mais ça dépend, moi je pense qu'il faut regarder, et d'ailleurs la PRIF, et je salue le préfet de région, Marc GUILLAUME, qui mène un travail très important de terrain, pour apporter des réponses dignes et humaines, mais aussi au regard de la loi, et là, la loi, ça dépend…

SONIA MABROUK
Ils sont dans l'illégalité, donc…

MARLENE SCHIAPPA
Eh bien je ne connais pas leur cas en particulier, ça dépend à quel âge ils sont arrivés en France, ça dépend de leur situation, mais évidemment, dès lors qu'il y a des OQTF, il faut les appliquer. C'est un peu l'Arlésienne de se dire "il faut appliquer les OQTF", mais justement ce projet de loi va permettre de donner davantage de moyens, de diminuer les recours. Vous savez qu'aujourd'hui 50 % du contentieux administratif c'est du contentieux…

SONIA MABROUK
Vous les croyez vraiment, en le disant ce matin, vu l'impuissance à appliquer les OQTF, tout ce qui a été dit sur ce sujet, vous croyez…

MARLENE SCHIAPPA
Ah oui, j'y crois vraiment. Moi vous savez, j'ai eu l'honneur de travailler 2 ans auprès de Gérald DARMANIN, de voir sa détermination. J'ai grande confiance dans ce qu'il fait pour appliquer le programme du président de la République Emmanuel MACRON et pour, avec Élisabeth BORNE, mettre en œuvre cela. Moi je vois des gens très déterminés, autour de…

SONIA MABROUK
Mais la détermination se heurte souvent à des obstacles administratifs, juridiques…

MARLENE SCHIAPPA
C’est bien pour ça que l’on fait cette loi, pour faire en sorte par exemple de diminuer le nombre de recours auprès de la CNDA, de la Cour Nationale du Droit d'Asile, d'avoir des juges uniques, que ça puisse être aussi jugé dans les territoires. Donc en fait, s’il y a des freins administratifs, il faut les lever. Là où il y a une volonté, il y a un chemin, disaient les grands auteurs…

SONIA MABROUK
Et vous pensez que ce chemin, les LR vont vous rejoindre justement pour porter avec, en tout les cas pour trouver un accord sur ce texte ?

MARLENE SCHIAPPA
Moi je souhaite que nous rejoignent tous ceux qui veulent sortir de l'hypocrisie sur l'immigration, qu'ils soient de gauche ou de droite. Vous avez aujourd'hui par exemple des travailleurs clandestins, si vous allez au restaurant, si vous faites livrer des repas, si vous faites appel à des entreprises du BTP, il y a une forte probabilité pour qu'il y ait des travailleurs clandestins. Est-ce qu'on laisse ces gens sans papiers d'identité, sans documents, ou est-ce qu'on considère qu'on va vers ce titre pour régulariser les métiers en tension, et je dis bien "les métiers en tension", et qu'on sorte de cette hypocrisie ? Moi je crois que cela est souhaitable.

SONIA MABROUK
Donc un accord avec la droite est possible. Juste un mot. Entre Eric CIOTTI et Bruno RETAILLEAU, il y a une différence pour vous ? Quelle opposition cela incarne et…

MARLENE SCHIAPPA
Non, moi je ne commente pas les processus en cours chez l'opposition. Ils ont un processus démocratique de choix d'un leader, c'est très bien, c'est la vie démocratique, il y a un 2e tour me semble-t-il, donc nous verrons ce qu'il en est.

SONIA MABROUK
Alors, vie démocratique et vie associative. Vous êtes en charge de cela, Marlène SCHIAPPA, aujourd'hui c'est la Journée mondiale, je ne sais pas si nos auditeurs le savent, du bénévolat et du volontariat. A cette occasion vous avez dévoilé hier le palmarès des associations pour lesquelles les Français veulent s'engager. Quelles sont les associations qui sont dans le peloton de tête ?

MARLENE SCHIAPPA
Oui, c'est vrai qu'on a voulu faire ce palmarès des associations préférées ou en tous cas les plus populaires auprès des Français. On voit beaucoup d'associations, de la solidarité, qui sont en tête, par exemple les Restos du cœur qui sont numéro un dans le cœur des Français, mais aussi la SPA par exemple, qui prend en charge les animaux, qui fait de la protection des animaux, c'est extrêmement important, et puis ensuite on a par exemple des banques alimentaires, on a WWF France qui s'occupe là aussi des animaux. On a des associations, des grandes fédérations de solidarité. Donc on voit que la solidarité est importante pour les Français, et cette étude nous montre aussi que 49 % des Français, donc près d'un Français sur deux, se dit engagé dans une association, que ce soit du bénévolat, que ce soit faire des dons, et on est bientôt à la fin de l'année, ceux qui veulent défiscaliser leurs dons pour les associations ont encore quelques semaines pour le faire, ou que ce soit simplement pour relayer l'action de ces associations…

SONIA MABROUK
Mais quel est le profil de ces donateurs, de la personne qui s'engage ?

MARLENE SCHIAPPA
En fait, il est assez différent dans cette étude de l'image d'Epinal qu'on s'en fait, on dit souvent que ce ne sont que des retraités qui sont bénévoles. Alors c'est vrai qu'il y a beaucoup de retraités, et je les remercie et je les salue, parce qu'ils donnent de leur temps. Et c'est ce qu'on a de plus précieux au monde, son temps, pour s'occuper des autres et pour être solidaire. Mais on voit dans cette étude qu'on a aussi une grande représentation des 25/34 ans, qui disent aussi qu’ils s'engagent, peut-être d'autres manières que les retraités, et les retraités vont être bénévoles, vont prendre un engagement sérieux de présence de long terme, et quand on est par exemple jeune parent ou qu'on travaille, on aura moins de temps, mais on va peut-être donner un coup de main, faire des dons, partager sur les réseaux sociaux, venir ponctuellement par exemple pour les collectes de banques alimentaires dans des évènements.

SONIA MABROUK
Donc la générosité, si je puis dire, est encore là, mais le bénévolat Marlène SCHIAPPA, il est touché par une maladie, la maladie de la paperasse, trop de documents administratifs à remplir. Quelle solution pour ça, qu'est-ce que vous faites concrètement ?

MARLENE SCHIAPPA
Oui, moi j'adore mon pays, et je suis très patriote. Je suis très fière d'être française, surtout que j'ai des aïeux, qui ont choisi d'être français, mais c'est vrai que la France est quand même le pays de la paperasse, et de l'administratif. Donc moi je veux libérer les associations de ce trop d'administratif, supprimer des documents qui sont à mes yeux inutiles ou redondants, aller vers de la dématérialisation, vers un guichet unique. Quand on s'engage comme bénévole aujourd'hui, c'est pour défendre des causes, pour être solidaire ou pour faire du plaidoyer, ça n'est pas pour remplir des CERFA et des documents. Donc nous nous avons aujourd'hui, au ministère, le dévoilement du palmarès que nous évoquions, des associations les plus populaires auprès des Français, mais aussi un atelier du Tour du France du bénévolat, qui mènera…

SONIA MABROUK
Et concrètement ?

MARLENE SCHIAPPA
… à des actions… Eh bien qui mènera justement à des actions concrètes…

SONIA MABROUK
Simplification…

MARLENE SCHIAPPA
Un guichet unique. Il y a une demande unique de subventions, pour que les associations n'aient pas, année après année, à répondre aux mêmes questions auprès des mêmes guichets.

SONIA MABROUK
C’est important pour ce tissu associatif.

MARLENE SCHIAPPA
Très important.

SONIA MABROUK
Marlène SCHIAPPA, je vous remercie. Peut-être une association emblématique qui vous tient à cœur ? Laquelle serait-elle pour vous ?

MARLENE SCHIAPPA
Ecoutez, moi je vais dire Femmes solidaires, mon inclinaison personnelle pour les droits des femmes, et c'est la plus ancienne association féministe de France.

SONIA MABROUK
Eh bien on les salue, c’est important.

MARLENE SCHIAPPA
Ça mérite d’être salué.

SONIA MABROUK
Merci Marlène SCHIAPPA, bonne journée à vous, ainsi qu’à nos auditeurs.

MARLENE SCHIAPPA
Merci à vous.


Source : Service d’information du Gouvernement, le 6 décembre 2022