Texte intégral
APOLLINE DE MALHERBE
Vous êtes bien ici parce que justement on est au chaud, parce qu’on prend soin de vous, mais il y en a beaucoup, et on y pense aussi ce matin, qui eux sont dans le froid et tentent de survivre. Bonjour Olivier KLEIN.
OLIVIER KLEIN
Bonjour.
APOLLINE DE MALHERBE
Vous le ministre chargé de la Ville et du Logement, on va revenir sur la question des factures d’électricité, notamment dans les logements collectifs, mais commençons d’abord par ce grand froid qui a touché toute la France et qui a entraîné le fait de déclencher le fameux Plan grand froid, Plan grand froid déclenché hier par la préfecture d’Ile-de-France notamment, 130 places d’accueil d’urgence qui ont été ouvertes, et pourtant plusieurs centaines de personnes qui ont besoin d’hébergement ne sont pas encore à l’abri.
OLIVIER KLEIN
Oui, c’est une situation qui est très difficile, effectivement avec les préfets que je réunis dans quelques minutes, encore ce matin, on cherche toutes les solutions pour mettre les enfants à l’abri. Vous savez, en cinq mois je n’ai pas changé de colère et d’indignation, je suis toujours la même personne, et je ne supporte pas l’idée que des familles, avec leurs enfants, dorment à l’abri, ne dorment pas à l’abri, et c’est insupportable. On est extrêmement mobilisé, chaque soit c’est plus de 3500 familles que l’on met à l’abri, c’est 198.000 places que le Gouvernement a mis en place, c’est 5 millions d’euros qu’on dépense chaque soir pour mettre les plus fragiles à l’abri, mais oui, ce n’est pas encore suffisant, c’est pour ça que je continue, avec les préfets, à être extrêmement mobilisé, à chercher des solutions. J’étais hier soir au 115 de Seine-Saint-Denis pour voir…
APOLLINE DE MALHERBE
Le 115 c’est le SAMU Social.
OLIVIER KLEIN
C’est le SAMU Social, d’abord pour voir les équipes, qui font un travail formidable, et un travail qui est extrêmement difficile, parce que, aujourd'hui, on manque encore de places, on les cherche, moi j’ai demandé aux services de l’État de continuer à chercher des places partout…
APOLLINE DE MALHERBE
Vous avez demandé, vous avez écrit aux préfets, vous leur avez demandé de repérer tous les espaces vides dans lesquels on puisse rallumer le chauffage sans trop de complications…
OLIVIER KLEIN
Rapidement.
APOLLINE DE MALHERBE
Pour pouvoir les transformer en place d'hébergement le plus vite possible.
OLIVIER KLEIN
Absolument, je veux que chacun…
APOLLINE DE MALHERBE
Dans tous les départements ?
OLIVIER KLEIN
Dans tous les départements, parce que là aussi toutes les solutions ne seront pas trouvables dans les grandes métropoles, donc il va falloir accompagner des familles dans d'autres départements, avec le préfet de la région Ile-de-France on souhaite aussi montrer l'exemple, on ouvrira dès ce soir le hall de la préfecture de la région Ile-de-France pour accueillir un certain nombre de familles, des maires, dans le cadre du Plan grand froid, mettent à disposition des gymnases, et je les en remercie, je les encourage d'ailleurs à continuer cet effort…
APOLLINE DE MALHERBE
Le problème c'est la manière dont c'est géré, souvent, en urgence, Pascal BRICE qui le disait hier, c'est qu'on fait de la gestion, je le cite, au thermomètre.
OLIVIER KLEIN
Mais non, au contraire. Une des difficultés aujourd'hui c'est qu'on a cessé cette gestion au thermomètre, dans les années précédentes on avait une capacité réduite pendant les périodes " chaudes ", et d’un seul coup on ouvrait des places pour les périodes froides, là on est en permanence à ces 198.000 places, certaines personnes, aujourd'hui, commencent à se demander si on n'aurait pas dû garder cette gestion au thermomètre, mais non justement, parce qu’on essaye de mettre à l'abri les gens tout au long de l'année avec ces 198.000 places, donc non, il ne faut pas revenir à une gestion au thermomètre…
APOLLINE DE MALHERBE
Mais, Monsieur le ministre, quand il dit, Pascal BRICE, " il y a 2000 enfants qui sont à la rue ", vous vous dites notamment qu’on ne sait pas forcément où est-ce qu’ils sont, il dit « nous on sait, qu’il nous appelle le ministre. »
OLIVIER KLEIN
Non, mais, Pascal BRICE, comme d’autres, seront réunis, comme toutes les semaines, dans le cadre de la cellule de crise que l'on a mis en place, demain, au service de la DIAL (phon), toutes les semaines les associations sont réunies, on travaille, il y a des cellules, il y a une cellule nationale, il y a des cellules dans chaque département. Hier j’étais au CNR plénier et il y avait Johanna ROLLAND, la maire de Nantes, qui est présidente de France Urbaine, qui soulignait les efforts qui étaient faits, mais oui, elle disait aussi que dans certains départements il y avait des difficultés plus grandes que dans d’autres, et on va continuer…
APOLLINE DE MALHERBE
Alors elle, elle soutient que vous faites beaucoup d’efforts, mais il y a d’autres maires…
OLIVIER KLEIN
Absolument.
APOLLINE DE MALHERBE
Qui à l’inverse veulent même engager une forme de bras de fer avec vous. Quand on voit que la maire de Strasbourg, que même la Maire de Paris…
OLIVIER KLEIN
Oui, mais la maire de Strasbourg je lui ai déjà répondu. Vous savez, Strasbourg est un droit particulier, elle doit assumer ses responsabilités, en l’occurrence en Alsace et en Moselle il n’y a pas de droit de substitution du préfet, donc, je l’ai déjà dit, que la maire de Strasbourg assume ses responsabilités quand elle doit les assumer, et le préfet…
APOLLINE DE MALHERBE
Elle envisageait de poursuivre l’Etat en justice pour défaillance.
OLIVIER KLEIN
Oui, oui, c’est elle qui a été condamné à carence et atteinte à la dignité, ce n’est pas l’Etat et ce n’est pas le préfet, c’est elle qui a été condamnée.
APOLLINE DE MALHERBE
Et vous, c’est ce que vous répondrez à tous les maires qui voudraient éventuellement vous faire le reproche ?
OLIVIER KLEIN
Non, je suis à côté de tous les maires, et ils le savent, on cherche des solutions, et les maires sont aussi là pour nous aider à trouver ces solutions. Moi, comme ancien maire, j’ai demandé hier à mes équipes, à Clichy-sous-Bois, de regarder, on a évidemment mis un gymnase…
APOLLINE DE MALHERBE
On vous avait reçu comme maire, et on s’en souvient bien.
OLIVIER KLEIN
On a évidemment mis un gymnase à disposition dans le cadre du Plan grand froid à Clichy-sous-Bois, et je remercie les maires qui nous accompagnent. Dès ce soit c’est 130 places supplémentaires qui sont trouvées en région Ile-de-France, plus les 30 places dans la préfecture, et on en trouvera encore, je peux vous assurer. On cherche aussi des locaux de l’Etat, j’étais, j’ai échangé hier avec la directrice de la SNCF, de l’immobilier de la SNCF, qui elle aussi cherche des places, et elle va contribuer à cet effort. Il y a aussi des centres de vacances qui ne sont pas utilisés, sur lesquels on va mettre l’accent, il y a peut-être des internats dans un certain nombre d’établissements scolaires.
APOLLINE DE MALHERBE
Donc il y a encore un peu de marge, il y a encore où trouver peut-être des places.
OLIVIER KLEIN
Non, on en cherche, c’est compliqué. Il n’y a plus une place hôtelière par exemple. Hier, en Seine-Saint-Denis, c’est 18.000 places qui étaient ouvertes, dont 12.000 dans les hôtels, en Ile-de-France c’est 45.000 places, c’est des nombres importants, qui n’ont jamais été atteints, d’hébergement, mais oui il y a une situation géopolitique qui fait qu’on a beaucoup de familles..
APOLLINE DE MALHERBE
Est-ce qu’il y a plus de places, parce qu’il y a plus de demandes, parce qu’il y a encore plus, toujours plus, de gens à la rue ?
OLIVIER KLEIN
Oui, la situa… d’abord il y a de plus en plus de gens en grande précarité, la situation géopolitique fait qu’il y a encore des flux de populations en grande précarité, mais je peux vous assurer que la mobilisation, la mienne, celle du gouvernement, celle des préfets, et tous ceux qui souhaitent nous accompagner dans ces démarches, seront la bienvenue, et la mienne en tout cas elle est entière.
APOLLINE DE MALHERBE
Olivier KLEIN, vous qui êtes ministre de la Ville, il y a une question aussi qui se pose de manière extrêmement urgente pour tous ceux qui nous écoutent, c'est la question de chauffage, du prix du chauffage. Je rappelle les règles. Il y a une sorte de bouclier tarifaire qui fait que, certes, les prix vont quand même augmenter, les prix du gaz vont quand même augmenter en janvier prochain, mais d'un maximum de 15%, gaz et électricité, sauf que, sauf que, quand on un chauffage collectif, soit en HLM, soit tout simplement dans n'importe quel immeuble collectif, eh bien on ne bénéficie pas du même système. Les habitants alertent, que leur répondez-vous ?
OLIVIER KLEIN
On ne bénéficiait pas du même système, je peux vous assurer qu'aujourd'hui…
APOLLINE DE MALHERBE
Vous en parlez au passé ?
OLIVIER KLEIN
Oui, les boucliers sont en place, après il faut que, soit les copropriétés, soit les bailleurs, mettent en place les régularisations de charges, puisqu'il y a des appels de charges, c'est le principe, qui sont faites sur des anciens tarifs…
APOLLINE DE MALHERBE
Et qui sont très angoissantes, comme pour les entreprises, c’est des factures qui leur paraissent intenables.
OLIVIER KLEIN
Absolument, ils sont très angoissants, parce que certains ont signé des contrats pendant la pire des périodes, et donc ils font des appels de charges avec des chiffres qui sont absolument trop grands, mais le bouclier s'appliquera, et lors des régularisations de charges, eh bien il y aura…
APOLLINE DE MALHERBE
Donc il ne faut pas qu’ils s'angoissent, ceux qui vous entendent, qui ont reçu des factures…
OLIVIER KLEIN
Il y aura des augmentations, il y aura des augmentations, parce que par exemple certains bailleurs avaient obtenu, avec l'ouverture à la concurrence, des prix très très bas, bien en dessous des prix actuels, donc quand on payait 20 mégas euros (sic) du mégawatheure, grâce à l’ouverture de la concurrence, même en achetant du gaz russe par exemple, oui aujourd'hui on pourra monter à 60 euros et il y aura des effets…
APOLLINE DE MALHERBE
Et ceux, environ 1 millier de foyers qui au moment où on se parle n’ont plus de chauffage à cause de la grève chez GRDF, est-ce que vous avez des réponses à leur apporter ?
OLIVIER KLEIN
Ecoutez, il faut qu'on comprenne la situation, ce n’est pas possible aujourd'hui qu'il y ait des grèves qui mettent des gens dans des situations d'absence de chauffage, il va faire des températures négatives, donc je vais regarder ça avec mes équipes et avec la ministre Agnès PANNIER-RUNACHER qui est la ministre de l'Energie pour qu'on trouve des solutions, mais je peux vous assurer aussi, sur les précarité, sur les appels de charges, j'en appelle aux propriétaires et aux bailleurs, d'être extrêmement attentifs aux situations individuelles et faire preuve de solidarité et d'humanité.
APOLLINE DE MALHERBE
Merci Olivier KLEIN d’être venu répondre à mes questions, apporter ces réponses, vous êtes le ministre chargé de la Ville et du Logement.
OLIVIER KLEIN
Merci.
Source : Service d’information du Gouvernement, le 14 décembre 2022