Déclaration de Mme Élisabeth Borne, Première ministre, sur un point d'étape du Conseil national de la refondation, Paris le 13 décembre 2022.

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Comme le Président de la République l'a dit, nous nous trouvons à un moment de bascule pour notre pays, pour l'Europe et pour le monde.

L'épidémie de Covid a pointé certaines faiblesses de notre système de santé, rappelé l'importance de notre souveraineté industrielle et accéléré des mutations majeures dans notre rapport au travail.

Le dérèglement climatique n'est plus un sujet d'alerte des scientifiques, c'est une réalité tangible et souvent destructrice. Températures extrêmes, sécheresse jusqu'au cœur de l'hiver, feux de forêts, menaces sur la biodiversité… chacun mesure désormais l'ampleur de la transition en cours et des changements nécessaires.

La guerre en Ukraine a été un puissant rappel à l'ordre. L'ordre du monde en a été profondément modifié et le chantage de la Russie provoque des tensions énergétiques majeures.

La transition démographique s'accélère, portée par l'allongement de l'espérance de vie. Avec elle, ce sont les questions du grand âge, de l'autonomie, de l'accessibilité et de la famille qui doivent être posées.

Des tensions démocratiques, enfin, s'ancrent profondément dans notre souveraineté. L'abstention et la défiance progressent depuis plusieurs décennies. Nous devons y répondre, notamment, en redonnant tout son sens à la promesse républicaine et à l'égalité des chances.

Mettre en œuvre les réponses à ces défis, c'est ce que nous faisons depuis 2017. Mais nous devons aller plus loin, en repensant aussi notre méthode. C'est pour cela que le 8 septembre dernier, le Président de la République a lancé le Conseil national de la refondation, autour de trois convictions.

D'abord, le besoin de projection. Nous croyons dans notre avenir, dans notre capacité à surmonter les transitions qui sont face à nous et à en tirer le meilleur. Pour cela, nous devons penser l'avenir, proposer des idées nouvelles et faire preuve d'audace.

Ensuite, ces défis montrent un besoin de concertation. Concerter, c'est faire appel à l'intelligence collective, ce n'est pas seulement une procédure, c'est le moyen de mieux construire les politiques publiques. Pour trouver des solutions fortes, nous devons associer l'ensemble des acteurs de la société civile, partager les faits et les contraintes, et discuter franchement. Nous devons recueillir les témoignages, les retours d'expérience, les idées. C'est ensemble, que nous bâtirons l'avenir de notre pays.

Enfin, nous sommes convaincus qu'il faut agir au niveau local. Les solutions pour la santé ou l'éducation ne sont pas forcément les mêmes d'un territoire à l'autre. C'est donc en fonction des retours des acteurs du terrain, que nous devons engager les grands chantiers à venir.

Depuis son lancement, la méthode CNR se développe et les concertations se multiplient.

Fin octobre, j'ai lancé le CNR "Climat et biodiversité" avec le ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, Christophe Béchu, et la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher. Les échanges qui s'y tiennent, permettront de dessiner les transformations et les accélérations nécessaires notamment pour le logement, les transports et la protection de la biodiversité.

Le ministre des Solidarités, Jean-Christophe Combe a lancé le CNR sur le "Bien vieillir" et des ateliers de grande ampleur se sont déjà tenus sur le terrain, dans la Marne et dans le Nord.

Au niveau local, le ministre de la Santé et de la Prévention, François Braun, a lancé la démarche "Notre santé", qui se déploie à travers la France. Déserts médicaux, accès aux soins, lutte contre les inégalités de santé… des propositions émergent déjà qui forgeront les solutions de demain.

Le ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse, Pap Ndiaye, enfin, porte la démarche "Notre école, faisons-la ensemble". Dans chaque territoire, enseignants, personnels éducatifs, élèves, parents, toutes celles et tous ceux qui font vivre l'éducation au quotidien échangent sur leurs constats, leurs ambitions et proposent des solutions.

Dans d'autres domaines encore, des CNR ont été ouverts sur la jeunesse, le travail ou sur notre modèle productif.

C'est avec les Français et pour eux, que nous écrirons l'avenir.


Source https://www.gouvernement.fr, le 16 décembre 2022