Texte intégral
Conformément à mes engagements, le 8 septembre dernier marquait le coup d'envoi d'une nouvelle méthode de concertation et de transformation pour répondre au défi des grandes transitions écologiques, démographiques, numériques auxquelles notre pays est confronté. Cette nouvelle démarche était aussi l'expression d'une attente démocratique des Français, qui souhaitent être davantage associés à la conduite de l'action publique. Le CNR leur permettra de s'y investir davantage, d'en assurer la proximité et l'efficacité, sans pour autant remettre en cause les institutions représentatives de notre République, dans le respect du mandat que les Français m'ont confié et des responsabilités de chacun.
Pour être féconde, cette démarche suppose que chacun soit prêt à envisager le point de vue d'autrui, à ne pas renier ses différences mais à dépasser ses différends, pour l'intérêt général. Seul un tel effort d'ouverture peut conjurer les postures de principe.
Le lancement du Conseil national de la refondation en septembre nous a permis de poser des diagnostics partagés, d'identifier les lames de fond qui bouleversent nos vies, et ne vont cesser de s'amplifier. Nous avions conclu de nos échanges que les transitions écologique et démographique, la réforme de notre modèle productif et social, la prise en compte de notre nouveau rapport au travail ainsi que l'amélioration de deux de nos services publics fondamentaux, la santé et l'école, devaient figurer en tête de nos priorités, suivies par d'autres sujets transversaux comme les conditions de vie de notre jeunesse, le logement et l'accompagnement de la révolution numérique. Les réflexions se sont alors poursuivies ces derniers mois, au niveau national dans des CNR thématiques, comme au niveau local avec des CNR territoriaux, car l'action publique de demain s'invente sur le terrain.
Parallèlement nous avons étendu le 3 octobre ce dialogue à tous les citoyens qui le souhaitaient. Plusieurs dizaines de milliers de Français ont déjà enrichi le débat par leurs propositions, dont vous pouvez suivre la synthèse depuis quelques jours sur la plateforme du CNR, adossée à une carte de France des discussions locales en cours, sur la santé et l'éducation – lancée spécifiquement à l'occasion de ce deuxième CNR plénier.
Trois mois plus tard, les premiers résultats émergent ; dans la Sarthe, en Martinique ou encore dans le Gard, collèges, lycées, bassins de vie, départements, construisent ensemble leurs solutions. À toutes les échelles, les acteurs acceptent de décentrer leurs perspectives, de confronter leurs points de vue, de partager leur envie de faire et d'inventer pour le bien commun.
Ce nouveau CNR plénier nous permettra de faire un point d'étape sur chaque chantier, de trouver les moyens de déployer davantage de CNR territoriaux et d'initiatives locales. Notre objectif sera aussi d'affiner les orientations des CNR thématiques, de les rendre plus opérationnels, d'augmenter l'efficacité des propositions qui émergent, pour qu'elles permettent la mise en place et le développement à large échelle de solutions à la mesure de nos défis. Nous approfondirons aussi nos travaux sur les enjeux relatifs aux inégalités et à la biodiversité, auxquelles je souhaite que nous accordions une attention spécifique.
À ces avancées que notre nouvelle méthode produit déjà s'en ajoutent d'autres plus profondes et plus progressives : le changement de regard de chaque participant – le mien n'y faisant pas exception – sur ces sujets cruciaux. Et nous voyons ainsi mûrir la conviction que seul le dialogue saura répondre aux défis qui nous font face et nous permettra de dessiner un avenir français. Les prochains mois seront déterminants pour confirmer cet élan donné ensemble. L'implication de chacun sera décisive. Je sais pouvoir compter sur vous pour donner corps à cet effort de rassemblement et de construction. Notre nation avancera ainsi : unie, sur un chemin clair et partagé.
Source https://www.gouvernement.fr, le 16 décembre 2022