Déclaration de M. Stanislas Guerini, ministre de la transformation et de la fonction publiques, concernant le bilan de la Journée de lancement de la conférence des parties prenantes sur notre service public, à Paris le 28 octobre 2022.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Circonstance : Journée de lancement de la conférence des parties prenantes sur notre service public

Texte intégral

J'ai envie de rebondir sur vos derniers mots : on y va, on y va tous ensemble ! Quand j'entends ce que j'ai entendu aujourd'hui, ça décuple l'énergie, ça donne envie d'y aller. Sur le nuage de mots, le mot intérêt général peut sembler banal, mais il ne l'est pas tant que ça. Notre société a plus que jamais, dans une époque dont la matinée a servi à caractériser les ruptures, les bascules, les pertes de repères collectifs, plus que jamais notre société a besoin d'une boussole et d'une boussole d'intérêt général. Je pense que la fonction publique peut être cette boussole-là.

Il y a quelque chose d'extrêmement fort et significatif de réaffirmer que notre fonction publique, ça doit être la boussole de l'intérêt général. Et c'est un facteur d'attractivité et de sens. Ça doit nous permettre d'être les employeurs les plus attractifs du pays.

Quand je vois l'ensemble des chantiers, je me suis baladé cet après-midi sur les différentes tables, il y a une parfaite cohérence avec ce qu'on s'est dit ce matin et le travail théorique mené ce matin. Ça, ça a beaucoup de valeur. J'en profite pour vous dire merci d'être venus participer, apporter votre pierre à cet édifice. Ça a beaucoup de valeur car on a donné un sens et un cap communs, et aussi pour l'énergie qui se dégage de ces échanges et l'envie collective qui est manifestée. On était 200. On était regardés par bien de plus.

Cette énergie a autant de valeur que les mots qu'on a définis, qu'on a extraits de nos échanges. Pour ça, merci. En disant merci, je veux dire merci aussi à ceux qui ont rendu cette journée possible. Je remercie la DITP, l'équipe au sein de la DITP qui s'occupe de la participation citoyenne qui mène un travail formidable, qui est cheville ouvrière de cette journée, mon cabinet ministériel aussi, car on mène beaucoup de travail depuis des semaines. Et merci à vous tous et à nos rapporteurs qui ont livré un exercice difficile de synthétiser 2h d'atelier.

Là, c'est le bout de l'entonnoir des différents ateliers, des différentes pistes concrètes que vous avez extraites cet après-midi. Les 6 qui sont écrits là, moi, j'embarque tout. C'est l'engagement que je prends. Ça vient nourrir parfaitement la feuille de route. Je ne voulais pas que cet exercice soit factice, j'ai voulu être clair sur les priorités que je donnais. L'exercice est complètement sincère de ce qui a été dégagé des différents ateliers. C'est très cohérent avec ce qu'on a fait ce matin. Déployer la mobilité des services publics, aller vers, c'est un axe de travail qui est essentiel, ça doit être vrai dans nos maisons France Services, pour la médiation qu'on doit faire. Au-delà, ça doit irriguer nos services publics et la politique d'aller vers les différents publics.

On doit continuer. Si on veut faire l'administration proactive, faire en sorte de simplifier la vie des gens, si on veut pouvoir mettre en place cette promesse présidentielle d'automatiser un certain nombre d'aides, évidemment, ce chantier, il faut l'embarquer.

Sur l'attractivité, il y aurait beaucoup à dire. La richesse de ce qui a été dit et proposé comme démonstrateur de réussite dépasse encore ce qui est en slide. Le mentorat bien sûr. Je sais à quel point vous êtes engagés. J'inscris le mentorat dans une sorte de continuum, les dispositifs talents, aller convaincre, aller chercher dans les lycées pros. L'apprentissage, c'est une dimension d'accès au service public à développer encore. Le mentorat pour nos jeunes qui viennent dans les services publics pour les garder, pour les convaincre de rester, et pour aller chercher d'autres jeunes. La VAE, on n'en parle pas souvent : on doit beaucoup la développer, on n'est pas les meilleurs élèves dans la fonction publique. Plus globalement, ça nous fait un vrai continuum dans les carrières et les parcours qu'on peut proposer. J'ai été très intéressé par ce qui se disait sur les approches métier, être capables de développer des filières métier. Je ne sais pas expliquer pourquoi quelqu'un dans la fonction publique territoriale, son parcours de carrière, sa rémunération etc. sont différents de quelqu'un dans la fonction publique hospitalière ou d'État. Je me dis qu'il y a des choses à bouger sur ces dimensions-là.

Déléguer aux managers de proximité : vous avez voulu en faire un point d'action concrète. Oui. Il y a beaucoup de dimensions là-dedans : d'abord, il y a le mot manager. Cette culture du management, former, pour dans le tronc commun, développer les capacités de management, c'est essentiel. Il y a la dimension de lâcher prise, de capacité à prendre des risques. Collectivement, on a fait sortir ça ce matin. J'y vois aussi une dimension de simplification, de débureaucratisation. Il ne faut pas retomber dans les mêmes pièges dénoncés ce matin. Parfois, en simplifiant, on ajoute notre propre couche de complexité.

Quand on va s'attaquer à ce chantier de la simplification de la vie des agents, il faut en méthode, donner la main aux managers de proximité pour mener ce travail, sinon on va se planter complètement. Donc j'adhère particulièrement à ce chantier.

Enfin, sur la transition écologique, la comptabilité carbone est un enjeu majeur, particulièrement partagé avec les collectivités territoriales qui ont parfois un temps d'avance sur ces questions-là, dont on voit qu'il y a une très forte hétérogénéité.

Enfin, je prends la balle au bond sur la généralisation de la formation. On a là une première étape. Vous avez mentionné comme tel en formant les cadres de la fonction publique. Il faut absolument qu'on irrigue maintenant et qu'on le fasse sans attendre d'avoir formé les 25 000 cadres de la fonction publique d'État, comment on fait les agents. On est dans une logique partenariale avec la fonction publique hospitalière, avec la fonction publique territoriale qui n'a pas attendu l'État pour commencer le travail de formation. Ce sont des échanges que j'ai souvent avec le CNFPT.

Il faut qu'on le fasse, mais là aussi, vous avez dit en adaptant les choses. Ce qui me semble très important, c'est que ce ne soit pas des formations théoriques pour donner les grandes lignes, mais que ce soit pris comme des opportunités de mise en action. C'est ça qui m'obsède. C'est comment on nourrit nos feuilles de route, comment on comptabilise la fonction carbone. Et aussi la rémunération.

En résumé, on y va ! J'embarque ça. Je prends un engagement avec vous : d'abord que chacun et chacune d'entre vous reçoive par écrit un compte rendu plus exhaustif de nos échanges, ceux de la matinée et de l'après-midi. Et qu'on puisse aller plus loin dans ce retour que nous pourrons vous faire, c'est-à-dire de spécifier ce qui, parmi ces chantiers, doit donner lieu au dialogue social sous sa forme la plus classique. Pour d'autres, il y a besoin de travailler avec des cercles un peu disruptifs, d'avoir des parties prenantes, d'être créatifs dans nos tours de table, parfois à l'échelle territoriale, à l'échelle régionale. Il y a un ou deux de ces chantiers que j'ai envie de projeter d'abord à l'échelle territoriale pour ensuite les faire remonter. Dans le retour qu'on pourra vous faire, de donner de la clarté sur des éléments d'agenda de façon très opérationnelle, mais aussi de format.

Maintenant, je peux confesser, j'avais la trouille que ça ne marche pas cette journée. Je suis rassuré. On a été assez cohérent avec ce qu'on s'est dit ce matin, c'est une conviction encore renforcée au sortir de cette journée. On ne va pas laisser faire, laisser filer. On ne va pas faire seuls, mais ensemble. Voilà le message le plus fort qui ressort de nos travaux dont je vous remercie extrêmement sincèrement.


Source https://www.transformation.gouv.fr, le 21 décembre 2022