Déclaration de Mme Catherine Colonna, ministre de l'Europe et des affaires étrangères, en réponse à une question sur le Liban, au Sénat le 18 janvier 2023.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Circonstance : Question d'actualité au Gouvernement au Sénat

Texte intégral

Monsieur le sénateur Cadic, merci de votre intérêt pour le Liban, un pays cher à la France et où vous vous êtes rendu, il y a quelques jours, en mission.

Au Liban, la France n'a qu'un but, Monsieur le sénateur : le bien-être du peuple libanais. Nous l'appuyons sur les plans humanitaire et économique avec l'année passée, encore 100 millions d'euros.

Nous l'appuyons sur le plan politique, comme je l'ai fait en octobre dernier, comme vous l'avez fait récemment. Je redis aujourd'hui que les responsables libanais doivent dépasser le blocage actuel et que le Liban doit se doter d'un président. Un président doit être élu sans plus de délai.

Et enfin, nous relayons l'aspiration du peuple libanais à la justice.

Vous mentionnez le déplacement de juges d'instruction français. Il s'agit d'une affaire judiciaire en cours, et donc il ne m'appartient pas de la commenter.

Deuxièmement, s'agissant de l'enquête relative à l'explosion survenue sur le port de Beyrouth, le 4 août 2020, c'est une procédure distincte. Il est essentiel en effet que toute la lumière soit faite sur cette explosion qui a frappé le port, mais qui a fait de très nombreuses victimes, vous l'avez rappelé, Monsieur le sénateur.

Sur ce point, vous le savez, le Liban a fait le choix d'une enquête nationale. C'est son choix souverain. La France reste disponible, et le Liban le sait, pour apporter toute l'aide qui serait nécessaire.

Alors oui, l'enquête est aujourd'hui bloquée. Il faut redire que les victimes ont droit à la vérité, qu'elles ont besoin de vérité. Cette enquête doit reprendre, elle doit reprendre sans délai et elle doit être conduite naturellement en toute transparence et en toute indépendance. Pour être plus précise, elle doit être conduite à l'abri de toute interférence politique.

La justice doit être rendue et les responsables doivent rendre des comptes. C'est donc bien volontiers, Monsieur le sénateur, que je réponds ainsi à votre appel.


Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 20 janvier 2023