Texte intégral
Je suis ravie d'être devant vous aujourd'hui pour vous présenter mon action au service de la politique étrangère menée par le Président de la République, la Première ministre, auprès de la ministre de l'Europe et des affaires étrangères, Catherine Colonna. Il est aussi important pour moi de répondre à vos questions et de partager les leçons que je tire de mes déplacements depuis sept mois dans près de trente pays - notamment en Afrique et dans l'Indopacifique -, de ma participation à une dizaine de sommets internationaux ainsi que de mes échanges avec les dirigeants et les populations du monde entier.
Je tiens à rappeler à cet effet que le secrétariat d'Etat chargé du développement, de la francophonie et des partenariats internationaux est un nouveau portefeuille, qui répond à des enjeux majeurs tels que la question du développement, la protection des biens publics mondiaux et la place de notre pays dans les nouveaux équilibres internationaux. Ces enjeux sont au coeur de notre action extérieure et ont des répercussions dans le quotidien de nos concitoyens. Le sens de la création de ce portefeuille et de ma nomination prend sa source dans notre volonté de relever ces défis et de faire entendre la voix de la France sur les enjeux globaux.
Le développement et la francophonie sont des outils au service de la construction des partenariats internationaux, qui constituent la principale mission de mon portefeuille et dont le renforcement est selon moi essentiel pour trois raisons.
Premièrement, plusieurs visions du monde s'affrontent actuellement et nous devons donc trouver des alliés pour faire peser la nôtre et nos valeurs. Chaque jour, notre vision, qui défend le respect de la souveraineté, du droit international et qui promeut le multilatéralisme ainsi que la coopération, est concurrencée, voire contestée. L'agression russe contre l'Ukraine nous a brutalement rappelé que le reste du monde ne converge pas spontanément vers nos positions et notre vision. Nos alliances européennes et otaniennes sont certes solides, mais insuffisantes pour affronter les défis auxquels nous faisons face. Ainsi devons-nous sans cesse trouver des alliés, sur chaque sujet, pays par pays, afin de défendre et de promouvoir notre vision et nos valeurs. Nos alliances structurantes doivent être complétées par des coalitions ad hoc et des partenariats sur-mesure. Nous ne devons négliger aucun acteur car il n'existe ni de petits pays, ni de partenaires négligeables. Il n'y a que du respect, de l'écoute et de l'humilité.
Deuxièmement, nous sommes de plus en plus interdépendants. Les crises du Sud sont aussi les nôtres, et réciproquement : un virus parti de Chine peut faire vaciller nos systèmes de santé, une guerre en Ukraine aggrave les crises alimentaires dans la Corne de l'Afrique, les émissions des pays du Nord et des pays émergents représentent une menace vitale pour les pays du Sud. Nous devons donc travailler ensemble pour préserver les biens publics mondiaux que sont le climat, la santé mondiale et l'accès à l'énergie.
Troisièmement, le renforcement de nos partenariats est la seule manière d'éviter le risque croissant d'une fracture entre le Nord et le Sud, qui viendrait s'ajouter aux tensions entre l'Est et l'Ouest. Qui ne voit pas, à chaque sommet, la contestation dont les pays du Nord font l'objet lorsqu'il est question de l'injustice climatique, du manque de solidarité financière ou des conséquences de la guerre en Ukraine ? Le Président de la République l'a souvent dit : la France a un rôle essentiel à jouer en tant que puissance d'équilibre pour favoriser le dialogue Nord-Sud et pour bâtir des solutions communes aux défis que nous rencontrons tous.
Pour les raisons que j'évoquais, cette construction commune donne tout son sens à mon action au service de nos partenariats internationaux. Leur renforcement passe tout d'abord par l'écoute, le dialogue et le partage : en me déplaçant sur le terrain, en échangeant avec nos partenaires du monde entier - bien au-delà des pays du G7 et du G20 -, je souhaite discuter des besoins, des positions et des attentes de chaque pays. La discussion est un préalable indispensable pour déterminer les domaines où la coopération est possible, ainsi que pour construire des partenariats bilatéraux et multilatéraux. Nous travaillons par exemple à la préservation des forêts tropicales avec les pays d'Afrique, d'Amazonie et d'Asie du Sud-Est, à la préservation des océans avec le Costa Rica, et nous avons approfondi notre partenariat relatif à la lutte contre le changement climatique avec le Vanuatu, qui n'avait pas reçu de ministre français depuis 1993. Loin d'être secondaires, les enjeux globaux, qui sont au centre des grandes dynamiques politiques d'aujourd'hui et de demain, font l'objet d'un travail renforcé de la part de nos ambassadeurs, en lien avec les équipes du Quai d'Orsay qui conjuguent leur remarquable expertise technique à leur savoir-faire diplomatique. Nos opérateurs - en particulier l'AFD, mais aussi Expertise France, Proparco, l'Institut de recherche pour le développement (IRD) et le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD) - jouent un rôle clé dans la construction et la mise en oeuvre de ces partenariats.
Le renforcement de nos partenariats nécessite la défense du multilatéralisme, dont nous promouvons, sous l'impulsion du Président de la République, l'inclusivité et l'efficacité tout en consolidant nos valeurs et nos intérêts. Par notre contribution historique de 1,8 milliard d'euros au Fonds mondial de lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme, nous avons oeuvré en faveur de la santé mondiale. Lors de la COP27 et de la COP15, la France a joué un rôle moteur dans la réduction de la fracture Nord-Sud, tant en matière de financements que par la création du Fonds "pertes et dommages". Aux assemblées annuelles de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI), nous avons soutenu le besoin d'une réforme de l'architecture financière internationale.
Renforcer nos partenariats implique de promouvoir des initiatives nouvelles et originales pour répondre aux défis globaux, tel le programme Covax, fondé par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF), dont le but est d'assurer un accès équitable aux vaccins et de développer la souveraineté sanitaire de long terme par le développement de capacités locales de production. Je pense aussi à l'initiative FARM (mission pour la résilience alimentaire et agricole), qui renforce la solidarité de court terme et la souveraineté alimentaire de long terme des pays vulnérables, et à la coalition de la haute ambition pour la nature et les peuples, dont nous assurons la coprésidence avec le Costa Rica, et qui réunit désormais plus de 110 pays.
Le renforcement de nos partenariats consiste aussi à mieux travailler avec les pays du Sud en accompagnant leurs solutions, en leur apportant les soutiens techniques et financiers dont ils ont besoin et en renforçant leur souveraineté. J'évoquais hier avec vos collègues Barbara Pompili et Carlos Martens Bilongo la transition énergétique de ces pays, à laquelle la France participe en accompagnant l'Afrique du Sud et l'Indonésie, ainsi que d'autres pays avec lesquels nous sommes en discussion, dans leur sortie du charbon, et en construisant des partenariats pour une transition énergétique plus juste qui finance le développement des énergies renouvelables et soutient la transition vers de nouveaux emplois.
Nous renforçons aussi nos partenariats en construisant des solutions structurelles aux défis mondiaux. Ce sera notamment l'objectif du sommet pour un nouveau pacte financier avec le Sud que nous organiserons en juin à Paris.
Je tiens à souligner que ces partenariats ne sont pas uniquement des outils diplomatiques mais surtout des leviers de croissance, de promotion de nos intérêts et des garanties pour notre stabilité en France et en Europe.
J'aimerais maintenant revenir sur le plus important de nos partenariats internationaux : je veux parler de notre partenariat avec le continent africain.
Mon premier combat, c'est de changer nos perceptions de part et d'autre. L'Afrique est un continent qui nous fait face, à 14 kilomètres de l'Europe, et avec qui nous entretenons des liens historiques, humains et culturels dont chacun connaît l'importance et la valeur.
L'Afrique est le seul continent qui doit tout faire tout de suite ; c'est même le continent où les défis se posent actuellement avec le plus de vigueur. Le défi sécuritaire est existentiel pour beaucoup de pays africains. Je le rappelle sans cesse, nous ne faisons pas deux poids deux mesures avec la guerre en Ukraine : nous sommes aux côtés des populations africaines dans leur lutte contre le terrorisme. Outre le défi climatique, avec des sécheresses, des famines, des déplacements de populations et les conflits qui en résultent, l'Afrique doit aussi faire face à des défis alimentaires, énergétiques et sanitaires.
Mais l'Afrique est aussi un continent d'opportunités. Sa jeunesse, ses artistes, ses scientifiques et ses penseurs, chaque jour plus nombreux et énergiques, inspirent et réinventent le monde. Son économie présente un immense potentiel de croissance, avec un mouvement d'industrialisation dont nous sous-estimons l'ampleur. Ses innovations et ses entrepreneurs inventent chaque jour les solutions de demain. La voix de ce continent est chaque jour plus centrale puisque les candidats africains remportent de manière quasi systématique les élections dans les organisations internationales et que chacun rivalise par ailleurs de promesses pour renforcer la place de l'Afrique en leur sein.
Chacun doit comprendre que l'Afrique choisit aujourd'hui ses propres partenaires. Bien que la France et l'Europe entretiennent des liens solides avec ce continent, toutes les grandes puissances le courtisent. Certaines sont cependant animées d'une vision prédatrice et agressive qui s'oppose à la nôtre, fondée sur le respect de la souveraineté des pays et la création d'un partenariat d'égal à égal.
Prenant acte de nos interdépendances, nous voulons créer un véritable partenariat entre nos deux continents pour relever ensemble les défis globaux. Pour ce faire, le Président de la République défend la création d'un axe euro-africain puissant et engagé : tel était l'objectif du sommet entre l'Union européenne et l'Union africaine organisé à Bruxelles en février 2022, pendant la présidence française de l'Union européenne, ainsi que des grands partenariats et investissements que nous déployons depuis.
Je suis consciente que la France est aujourd'hui vivement contestée, notamment en Afrique francophone et au Sahel. Contre la forte désinformation visant notre pays et nos valeurs, le Quai d'Orsay mène, en lien avec le ministère des armées, un travail important de riposte. Nous faisons fondamentalement face à un discours antifrançais, nourri par des puissances rivales, sur fond de rancoeurs et de déceptions persistantes. J'ai pu le constater de près à chacun de mes déplacements en échangeant avec les jeunes des pays que je visitais. Je vois toutefois aussi une envie de travailler ensemble sur de nouvelles bases. L'enjeu est avant tout de montrer par nos actes que nous sommes un partenaire efficace, engagé et respectueux de la souveraineté de nos partenaires.
Pour toutes ces raisons, le Président de la République a engagé, depuis 2017, un nouveau partenariat avec le continent africain, que je mets en oeuvre depuis huit mois et qui constitue le coeur même de mon action. Il propose un changement de posture, qui peut se résumer en quelques mots : écoute, dialogue, humilité et respect pour la souveraineté de nos partenaires. Nous ne venons pas imposer des solutions, nous venons en soutien des solutions de nos partenaires, pour répondre à leurs priorités.
Cette nouvelle posture trouve une traduction concrète dans toutes nos coopérations. En matière de lutte contre le terrorisme, le Président de la République a clairement affirmé dans son discours de Toulon que nous n'étions pas là pour nous substituer aux pays africains mais pour intervenir en appui de leurs forces nationales, alors que l'opération Barkhane s'est achevée et que nous réarticulons notre dispositif. Pour ce qui est du développement durable, la France travaille désormais avec ses partenaires africains pour renforcer leurs capacités en matière d'éducation, de santé, d'agriculture ou encore d'énergie. Enfin, dans l'esprit du discours de Ouagadougou, nous développons de nombreuses coopérations dans des domaines prioritaires pour la jeunesse, tels que l'entreprenariat, le numérique, le sport et la culture. Nous cherchons plus largement à créer des liens durables entre nos scientifiques, nos étudiants, nos artistes et nos entreprises, et nous voulons en faire encore plus pour embarquer le secteur privé vers l'Afrique.
Les deux priorités de mon action sont donc de renforcer nos partenariats internationaux et nos relations avec le continent africain. Pour les mener à bien, je pilote notamment la modernisation de deux instruments essentiels de notre politique étrangère : la politique de développement et la francophonie.
Notre politique de développement doit devenir une véritable "politique d'investissement solidaire", comme l'a indiqué le Président de la République devant les ambassadeurs. C'est la raison pour laquelle, cette année encore, nous avons obtenu avec la ministre Catherine Colonna une hausse historique du budget consacré à notre politique de développement, qui a doublé depuis cinq ans.
L'AFD, avec ses formidables équipes, a su relever le défi de la mise en oeuvre de ces moyens historiques dans de nombreux domaines et sur tous les continents. La France et l'Europe sont parmi les acteurs les plus solidaires avec leurs partenaires, en particulier avec le continent africain. Cela doit se savoir et avoir un impact positif sur notre image, notre influence et nos intérêts. Rendre notre politique de développement plus lisible et visible est pour moi une priorité. De même, il est essentiel d'expliquer davantage à nos citoyens qu'investir dans le développement de nos partenaires revient à renforcer notre propre stabilité et à favoriser notre propre croissance.
La tenue prochaine d'un comité interministériel de la coopération internationale et du développement (CICID), autour de la première ministre, nous permettra d'avancer vers cet objectif. Ce sera notamment l'occasion de mieux aligner notre politique de développement avec nos intérêts, nos valeurs et nos priorités politiques, de repenser la répartition géographique de notre action, d'actualiser nos priorités thématiques en renforçant notre action en matière de formation professionnelle et de sécurité alimentaire, de moderniser nos instruments et nos moyens d'action afin de mobiliser davantage le secteur privé, ainsi que de défendre une trajectoire budgétaire ambitieuse s'inscrivant dans le prolongement des efforts historiques réalisés depuis 2017.
Le second outil pour créer des partenariats est la francophonie. Je sais que ce sujet est très important pour vous, comme il l'est évidemment pour Catherine Colonna et pour moi-même. Grâce au plan "Langue française et plurilinguisme" lancé en 2018 par le Président de la République, nous contribuons grandement au rayonnement et à l'apprentissage de notre langue. Nous avons engagé 356 millions d'euros en 2020 pour soutenir les systèmes éducatifs des pays francophones d'Afrique. Depuis 2018, le réseau de l'enseignement français à l'étranger a gagné soixante-douze établissements et près de 40.000 élèves, dont les deux-tiers sont étrangers. Enfin, la Cité internationale de la langue française à Villers-Cotterêts ouvrira au public au printemps 2023 et la France accueillera le prochain sommet de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF) en 2024. Je ferai en sorte que cet événement permette de nouvelles grandes avancées.
La langue française est une langue d'opportunités : alors que je suis née en Grèce et que j'ai vécu quinze ans en Italie, cette langue m'a donné l'opportunité d'être la représentante des Français au Parlement européen et, aujourd'hui, ministre de la République. Elle doit créer un espace de rencontres, d'échanges et de partenariats entre les entrepreneurs, les artistes et les étudiants du monde francophone ; elle doit offrir, à rebours de l'homogénéisation du monde, des opportunités en soutenant le multilinguisme. La francophonie doit renforcer les liens politiques entre ses membres, être un moyen de discussion entre les pays du Nord et du Sud, de l'Est et de l'Ouest, nous permettre de porter une voix de plus en plus forte et unie avec les pays francophones en ce qui concerne les enjeux globaux. J'aurai enfin à coeur de mieux valoriser toute la diversité de la francophonie : ses idiomes, ses expressions et ses accents.
J'aimerais enfin vous exposer ma méthode pour atteindre tous ces objectifs. Dans un temps où la vie nationale se joue plus que jamais à l'international, je veux co-construire avec tous les acteurs, à commencer par vous, les parlementaires, dont les idées, les remontées du terrain et les discussions me sont très précieuses. Ma porte vous sera toujours ouverte, tant pour relier nos territoires à l'action internationale que pour vous y associer. Ayant été députée européenne, je connais les bienfaits de la diplomatie parlementaire et crois profondément que nous devons nous entraider. Je tiens à consulter régulièrement la société civile, en particulier les associations, que je rencontre régulièrement. J'associe également nos territoires en organisant des déplacements réguliers à la rencontre des collectivités, qui jouent selon moi un rôle essentiel dans la solidarité internationale. Durant les prochains mois, j'impliquerai plus encore les diasporas au renouvellement de notre relation avec le continent africain.
Ensemble, grâce à cette politique de partenariats, nous diffusons une certaine idée de la France : une France ouverte, engagée et solidaire, qui prend et prendra toute sa place dans le monde. Nous avons tous un rôle fondamental à jouer dans le nouveau monde qui se dessine.
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R - Je vous remercie pour cette question, qui embrasse l'ensemble de mon portefeuille ministériel.
L'objectif de 0,7% du RNB consacré à l'APD à l'horizon 2025 a été fixé par la loi de programmation relative au développement solidaire et à la lutte contre les inégalités mondiales. Compte tenu de la situation, nous avons augmenté le budget de l'APD de plus de 17% en 2023. Cela représente 860 millions d'euros supplémentaires. L'objectif de 0,7% reste une priorité mais il faudra aussi prendre en compte le contexte général.
La Première ministre a demandé l'organisation d'un CICID pour déterminer les priorités géographiques et sectorielles. Le travail a commencé et vous pouvez bien entendu alimenter nos réflexions par vos suggestions. La situation mondiale évolue mais les pays les plus vulnérables demeurent une priorité.
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R - Je respecte votre position mais je ne la partage pas.
Le Président de la République et le Gouvernement attachent une grande importance à un pilotage politique efficace, lisible et cohérent de notre action en matière de développement ainsi que de celle des opérateurs. L'AFD est un opérateur chargé de la mise en oeuvre de cette politique, sous la tutelle de l'Etat, comme la loi du 4 août 2021 le rappelle clairement. Catherine Colonna et moi-même exerçons un pilotage politique précis, afin que l'action de cette agence soit bien alignée avec nos priorités, nos valeurs et nos intérêts. Je tiens personnellement des comités mensuels de suivi de l'AFD avec son directeur général. Cela permet de piloter de manière fine la répartition géographique des importants crédits alloués à l'agence, pour que leur distribution corresponde parfaitement à nos priorités politiques. Enfin, l'Etat fait entendre sa voix au conseil d'administration de l'AFD, où le Parlement est aussi représenté.
Je ne partage pas votre analyse quant à la prétendue opacité de notre aide. Conformément à la loi du 4 août 2021, nous publions l'intégralité des données sur un site internet public.
L'augmentation du budget de l'APD nous honore et nous oblige. C'est pourquoi nous sommes intransigeants au sujet des contrôles a priori et a posteriori, qui permettent d'éliminer les risques de corruption et de s'assurer que l'aide bénéfice directement aux populations.
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R - La France a toujours été un partenaire engagé aux côtés du Burkina Faso, sur tous les plans, qu'il s'agisse d'action humanitaire, de développement ou de coopération en matière de sécurité. Elle est prête à le rester, dans les proportions et selon les formes que souhaiteront les autorités burkinabées. Tel est le message que j'ai apporté au président de transition Ibrahim Traoré.
En 2013, l'engagement de la France et de la communauté internationale aux côtés des Etats sahéliens a empêché l'effondrement du Mali et ralenti la progression de la menace terroriste. La force Barkhane a porté des coups importants aux groupes terroristes. Cela n'a malheureusement pas suffi à faire reculer définitivement cette menace.
Il faut désormais aller plus loin pour renforcer et déployer les armées nationales africaines et pour s'assurer que les territoires repris aux terroristes bénéficient des services de l'Etat et du développement économique.
Le 9 novembre, à Toulon, le Président de la République a officialisé la fin de l'opération Barkhane. La France reste néanmoins engagée au Sahel et en Afrique de l'Ouest, mais de manière différente : dans le cadre d'une nouvelle dynamique, plus partenariale, et en appuyant la stratégie des armées locales.
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R - Je suis très attachée à une francophonie ouverte à tous les pays qui partagent nos valeurs et qui soutiennent l'apprentissage de la langue française.
Le sommet de Djerba a permis d'adopter le nouveau règlement relatif à la procédure d'adhésion à l'OIF. Israël et le Vatican peuvent donc présenter leur candidature, s'ils le souhaitent, comme s'apprêtent d'ailleurs à le faire plusieurs autres Etats. Le comité d'adhésion est présidé par le Luxembourg. Les candidatures seront examinées lors de la conférence ministérielle de la francophonie, qui se tiendra à Yaoundé à l'automne prochain. La décision sera prise par consensus.
Il faut souligner que plusieurs pays non-membres de l'OIF sont d'ores et déjà des acteurs actifs de la francophonie, grâce aux partenariats noués par des opérateurs multilatéraux implantés sur leur territoire. Je pense par exemple, dans le cas de l'Etat d'Israël, à l'université de Bar Ilan de Tel-Aviv, qui est membre associé de l'Agence universitaire de la francophonie (AUF) et qui fait un travail extraordinaire.
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R - Le Président de la République a souhaité que la France soit candidate pour accueillir le prochain sommet de la francophonie, ce qui n'a pas été le cas depuis trente-trois ans. C'est une opportunité pour travailler ensemble et pour mieux faire connaître la francophonie, tout d'abord aux Français.
Le Président de la République a une ambition forte pour la francophonie. Il veut que nous renforcions le soutien à l'enseignement du français à travers le monde, y compris en favorisant le multilinguisme. Nous veillerons à ce que notre langue rayonne dans les espaces diplomatiques, économiques et numériques. Il faut aller vers la reconquête.
La priorité en faveur de la promotion du français et de la diffusion de son enseignement dans le monde a été fixée en 2018 par le Président de la République. Elle s'est traduite par un soutien financier de plus de 350 millions d'euros par an.
Il faut associer la francophonie, aux yeux des jeunes, à la notion d'opportunités en matière de formation, d'emploi et de mobilité. C'est ainsi que l'on pourra les motiver pour apprendre le français.
Enfin, en ce qui concerne la démocratie et l'Etat de droit, la France travaille au renforcement de l'identité politique de l'OIF. Cette organisation doit pouvoir se saisir de questions politiques globales, afin de bâtir un consensus entre les pays du Sud et du Nord et de proposer des partenariats et des solutions.
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R - Lors de mon déplacement au Burkina Faso, j'ai pu rencontrer le président de transition, la communauté française et des représentants de la société civile.
Il faut souligner que la France est intervenue en 2013 à la demande des Etats de la région. J'ai dit au président de transition, Ibrahim Traoré, que nous étions prêts à poursuivre notre engagement dans un cadre renouvelé avec les pays qui le souhaitent, y compris le Burkina Faso. La France peut faire plus ou peut faire moins. Nous n'imposons rien. Telle est notre position.
Nous continuons de travailler avec les acteurs de la société civile du Burkina Faso et poursuivons notre partenariat.
Le Président de la République a par ailleurs annoncé le lancement d'une phase de discussions avec nos partenaires africains et avec les organisations régionales, qui jouent un rôle très important, pour faire évaluer le statut, le format et les missions des bases militaires françaises au Sahel et en Afrique de l'Ouest.
Nous sommes pleinement mobilisés face à la désinformation et aux manoeuvres de nos rivaux, en particulier de la Russie. Ils veulent porter atteinte à notre sécurité, à notre image, mais aussi à toutes les valeurs que nous représentons.
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R - Le Président de la République a réaffirmé il y a quelques semaines le soutien indéfectible de la France au Liban. Nous sommes aux côtés de ce pays, qui fait face à une instabilité et à de nombreuses fragilités. La France reste en première ligne pour subvenir aux besoins urgents de la population libanaise.
Après l'explosion de 2020, nous avons établi un pont aérien et maritime, envoyé 1.000 tonnes d'aide en nature et déployé plus de 700 militaires pour des missions d'assistance et pour accompagner la reconstruction de Beyrouth, ainsi que le relèvement du pays à plus long terme. Au cours de l'année 2020, plus de 85 millions d'euros ont été engagés pour aider directement la population libanaise. Le 4 août 2021, le Président de la République a annoncé près de 100 millions d'euros de nouveaux engagements sur douze mois. Cette action a des effets concrets. Un an après l'explosion, elle a permis d'apporter des soins à près de 20.000 personnes, de restaurer 660 logements, de réhabiliter des hôpitaux et de soutenir 460 petites et moyennes entreprises (PME).
La France est toujours active pour mobiliser tous ses partenaires. Le Président de la République a organisé trois conférences internationales de soutien au Liban, qui ont permis de collecter plus de 600 millions de dollars afin de reconstruire le pays.
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R - C'est exactement le diagnostic que j'ai fait à mon arrivée au ministère : la langue est synonyme d'influence. Au Parlement européen, j'ai observé la progression de l'anglais, qui entraîne une forme d'homogénéisation. Il revient à chacun de nous de promouvoir le français.
J'ai pu constater qu'il existait une envie pour le français et son enseignement en Afrique. C'est par exemple le cas en République démocratique du Congo (RDC), premier pays francophone en Afrique.
Le prochain sommet de la francophonie doit être l'occasion de moderniser l'OIF, afin de l'adapter aux enjeux du XXIème siècle et de tenir compte des critiques dont elle a pu faire l'objet dans le passé.
J'en viens à la question de la fracture numérique. J'ai rencontré des jeunes Africains qui ont créé des start-up pour développer des applications destinées à promouvoir la langue française. Voilà un exemple de ce que peut financer l'APD. Le secteur privé doit aussi se mobiliser pour soutenir ces initiatives.
Je vous sais attentif au changement climatique. Lors de la COP15 à Montréal, j'ai proposé aux représentants de quatre-vingt-huit Etats de signer une lettre commune pour demander que le français puisse être utilisé lors des négociations. Voilà le genre de batailles que l'on peut mener. Plus nous en gagnerons, plus nombreux seront les pays qui pratiqueront le français.
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R - Je suis très heureuse de voir un tel intérêt pour la francophonie, qui suscite de nombreuses questions. Je constate que le Président de la République et le Parlement ont les mêmes priorités. Il faut poursuivre notre action dans l'enseignement scolaire et universitaire, dans la recherche, sur internet, dans les entreprises et le monde économique ainsi que dans le domaine artistique et culturel.
Vous avez donné un bon exemple avec la cohabitation des langues locales et du français en RDC. Pour développer le français, il faut privilégier le bilinguisme et le respect des langues locales. C'est ce que font les pays anglophones, y compris pour supplanter le français dans certains pays.
Nous allons mettre en place une feuille de route pluriannuelle pour la francophonie, qui comprendra des objectifs précis et concernera notre action dans l'ensemble des structures francophones multilatérales.
En 2022, la coopération française internationale a permis de former 52.000 enseignants en français et la demande est encore plus forte dans ce domaine.
Nous pouvons donc encore nous améliorer mais il faut abandonner l'idée ancienne et encore trop souvent répandue selon laquelle un pays francophone est un pays dont la première langue est le français. Je le sais aussi par expérience personnelle, n'étant pas française de naissance : la Grèce est ainsi membre de l'OIF et le français y est enseigné dans les écoles.
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Q - Qu'en est-il du Fonds pour les écoles d'Orient, qui a été créé en 2020 en lien avec l'OEuvre d'Orient, une association qui permet à environ 300 écoles libanaises de fonctionner correctement ? Le Président de la République a annoncé en février 2022 le doublement de la contribution annuelle française à ce Fonds, ce qui permettra de le porter à 4 millions d'euros au total. Cette somme est-elle comprise dans les 10 millions d'euros qui sont consacrés aux écoles libanaises ?
R - Ce Fonds est en effet très important, d'autant qu'il aide les élèves sans faire de distinctions. Je ne dispose pas de la réponse à votre question précise mais, en lien avec mes services, je vous répondrai par écrit d'ici ce soir.
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R - Comme vous l'avez indiqué, l'Espagne assurera la présidence du Conseil de l'Union européenne à partir du 1er juillet prochain. Comme la France avec l'Afrique, l'Espagne entretient des relations particulières avec l'Amérique latine en raison de la langue commune.
L'Amérique latine est l'une de mes priorités et je m'apprête à m'y rendre en déplacement. Les pays de cette région ont envie de travailler avec nous, en particulier sur les questions climatiques et de protection des forêts. Le Président de la République participera en mars à un One Forest Summit au Gabon et nos amis latino-américains en seront des acteurs importants.
Ces pays aiment le français. L'enseignement de notre langue est obligatoire dans certains d'entre eux. Les trente-sept établissements français d'enseignement homologués sont considérés comme des établissements d'excellence en Amérique latine. Cela nous donne envie de travailler davantage dans cette zone, qui n'est pas le moins du monde oubliée.
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R - Dans le monde de la francophonie, il y a effectivement ceux qui sont nés avec le français et ceux qui l'apprennent. Aux Etats-Unis, le Président de la République a lancé l'initiative French for all - nom qui n'est certes par français -, destinée à un large public, afin de battre en brèche l'idée - très prégnante quand j'étais jeune - selon laquelle le français serait une langue d'élite. Nous voulons donner une nouvelle dimension à la francophonie américaine, afin de montrer que le français peut être une langue d'affaires et d'échanges.
Il est important de développer la mobilité entre les pays francophones. Le Mouvement des entreprises de France (MEDEF) a, par exemple, lancé l'Alliance des patronats francophones. Il existe de nombreuses initiatives destinées à développer l'apprentissage des langues.
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R - Je ne partage pas du tout votre avis ; je ne m'arrêterai pas à un cas particulier et tenterai de vous brosser un tableau plus général.
Nous soutenons les sociétés civiles et non les élites, contrairement à ce que vous dites. Vous avez évoqué le Sénégal : accompagnez-moi dans ce pays, je vous montrerai toutes les actions positives qui sont conduites avec la société civile, notamment les jeunes. Nous les aidons notamment à préparer les Jeux olympiques de la jeunesse d'été, qui se tiendront à Dakar en 2026.
Dès que nous avons eu connaissance, en juillet 2022, des accusations d'agression sexuelle portées contre un enseignant d'un lycée français des Comores, les services compétents ont effectué un signalement au procureur de la République : c'est au parquet de décider des suites judiciaires à donner à cette affaire.
(...)
R - S'agissant de l'objectif, fixé par la loi, de consacrer à terme 0,7% du RNB à l'aide au développement, nous avons respecté les cibles définies en 2017 : la France se situe actuellement à 0,55% et notre pays est le seul au monde à avoir tout à la fois un ratio et des dépenses en valeur absolue d'aide au développement élevés. En outre, la dynamique de nos dépenses d'APD est tout à fait remarquable, eu égard à la période que nous vivons.
Nous partageons votre attachement à la place des questions de genre, de l'égalité et de la diplomatie féministe dans notre politique de développement, qui constitue, depuis 2017, l'une des grandes priorités du Gouvernement. Nous avons annoncé aux Nations Unies le renouvellement pour trois ans du Fonds de soutien aux organisations féministes (FSOF) ; cette décision a été largement saluée car il s'agit d'un instrument innovant pour lutter en faveur de l'égalité entre les femmes et les hommes dans ce contexte difficile. Je vous confirme que le prochain CICID intégrera pleinement cet enjeu fondamental.
(...)
R - Le français reste une grande langue dans le monde. Le Président de la République et nous, membres du Gouvernement, parlons tous français. Lier le recul du français à la primauté de l'anglais, langue au coeur des échanges internationaux, est une mauvaise façon de poser le problème. Je vous le dis alors que je parle anglais, italien et grec. Quand j'étais députée européenne, je m'exprimais toujours en français, mais vous savez très bien que les instances internationales manquent d'interprètes. Quand je m'exprime en anglais, c'est qu'il n'y a pas d'interprète pour traduire mon français : par respect pour mes interlocuteurs, je dois me faire comprendre.
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R - Dans un monde multilingue, ne pas toujours parler notre langue n'est pas le signe d'une négation de celle-ci, ni de notre identité.
Je vous rejoins quant à la nécessité de mener un travail sur ce sujet dans les instances internationales. Comme je l'ai dit à monsieur Taché, nous devons travailler avec les pays francophones pour promouvoir notre langue au sein de ces organisations.
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R - Notre ambassadeur s'est entretenu avec le président de transition. Il a accompli son devoir pour protéger nos compatriotes. Une décision sera prise sur son avenir avec le souci de trouver une solution diplomatique respectueuse des deux parties.
La suspension de notre aide au développement du Burkina Faso n'est pas d'actualité. Pour le moment, nous continuons de soutenir le développement de ce pays et de lui apporter une aide humanitaire.
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R - Je vous remercie de mettre en valeur ce domaine de mon portefeuille auquel je tiens beaucoup. La lutte contre le changement climatique est pour les îles indopacifiques une question de survie, comme vous l'avez souligné. En tant que pays du Pacifique, nous sommes engagés dans ce combat ; c'est pourquoi je me suis rendue au Vanuatu pour une rencontre interministérielle.
L'initiative Kiwa vise à aider les pays à s'adapter au changement climatique et à préserver la biodiversité, qui est vitale pour eux. Dans notre nouvelle programmation, nous avons décidé, avec la ministre Catherine Colonna, d'allouer cette année 20 millions d'euros de subventions, via l'AFD, aux pays du Pacifique, ce qui représente presque un triplement par rapport à l'année dernière. La France doit être fière de se trouver aux côtés de ces îles confrontées à un vrai danger.
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R - Je ne pense pas qu'il y ait de sentiment antifrançais ; en revanche, il existe un discours antifrançais développé par d'autres puissances. Nous, citoyens de la nation, avons tous la responsabilité de montrer au monde qui nous sommes. Les postures ne peuvent pas changer du jour au lendemain dans les pays francophones avec lesquels nous avons noué des liens depuis tant de temps.
La désinformation que nous subissons vise les valeurs que nous défendons. Nous devons faire plus : mon ministère et celui des armées travaillent ensemble dans cette optique. Encore une fois, nous ne devons jamais oublier ce que nous sommes et nous devons avoir le courage de l'assumer et de le proclamer.
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R - Je connais très bien ces deux pays, le Rwanda et la RDC. J'agis pour la francophonie mais je ne représente pas l'OIF. Cette organisation rassemble quatre-vingt-huit pays, qui ont élu madame Louise Mushikiwabo au poste de secrétaire générale ; nos amis de la RDC n'avaient d'ailleurs pas présenté de candidat. La France n'est qu'un membre de l'OIF aux côtés de quatre-vingt-sept autres et elle ne peut pas décider seule. Je me suis rendue en RDC, où j'ai condamné le soutien rwandais au M23. La France condamne les offensives du M23 et lui demande de se retirer de tous les territoires qu'il occupe.
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Q - Quelle est votre position sur les anglicismes ?
R - Ce n'est pas à moi qu'il revient de répondre à cette question, mais plutôt à l'Académie française, à qui je vous suggère de vous adresser.
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R - Mon propos sur ce point servira aussi de réponse à votre question antérieure sur le sujet, Monsieur le président, ainsi qu'à celle de Mme Clapot.
La commission indépendante d'évaluation de l'APD constitue une grande avancée de la loi du 4 août 2021 ; elle nous aidera à atteindre notre objectif commun d'une plus grande efficacité de l'aide au développement.
Comment contrôler l'efficacité de notre action ? Il s'agit d'une tâche technique. Le décret d'application de la loi a été publié le 6 mai dernier. Cette nouvelle commission, qui doit être placée auprès de la Cour des comptes, aura pour président l'un de ses membres, élu par ses pairs. L'amendement au projet de loi de finances pour 2023 déposé au Sénat aurait pu être une solution mais nous avons pris acte du texte finalement adopté par le Parlement. Nous travaillons à l'élaboration d'un schéma de gouvernance acceptable par tous, afin que la commission commence ses travaux aussi vite que possible, dans un cadre sûr. La réflexion technique est déjà bien avancée, notamment sur l'organisation et le programme de travail, le but étant que la commission, dont les députés seront membres, soit opérationnelle immédiatement après son installation.
Q - Je suis tout à fait d'accord avec ce que vous venez de dire concernant la place des députés. L'inquiétude que j'ai exprimée dans ma lettre du 15 novembre 2022 à la ministre Catherine Colonna tient au fait que la loi prévoyait la création d'un collège d'experts indépendants composé de dix personnalités qualifiées, désignées par décret. Un autre décret devait préciser les modalités de fonctionnement de la commission ; or celui-ci ne porte pas sur ce sujet mais sur la composition de la commission. En outre, il dispose que cette instance, au lieu de compter dix experts, sera composée pour moitié de membres de la Cour des comptes.
R - Je n'ai malheureusement pas reçu votre courrier, Monsieur le président.
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R - Je comprends votre position, monsieur le président. Je vais prendre connaissance de votre lettre, puis je reviendrai vers vous le plus vite possible pour faire la lumière sur ce dossier.
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R - Je défends un CICID inclusif. Nous travaillons avec la société civile et j'ai déjà rencontré tous les acteurs, membres de l'Assemblée nationale et du Conseil national du développement et de la solidarité internationale (CNDSI), pour que chacun apporte ses idées et sa contribution.
Nous souhaitons réunir le CICID au cours du premier semestre de cette année afin de signer un contrat d'objectifs avec le directeur général de l'AFD. Le CICID sera l'occasion d'étudier les zones géographiques cibles de l'APD.
S'agissant de la sécurité alimentaire, nous travaillons pour acheminer les engrais dans les pays qui en ont le plus besoin. Nous avons versé 7,5 millions d'euros au Programme alimentaire mondial (PAM), qui a transporté 20.000 tonnes d'engrais vers ces pays. La sécurité alimentaire reste une priorité pour tous les pays et leurs habitants, notamment les enfants.
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R - Je pense avoir déjà répondu à votre question. Un nouveau monde est en train d'éclore, dans lequel la francophonie peut être un outil utile pour promouvoir nos valeurs. Voilà ce que je fais dans le cadre des partenariats internationaux. À travers la langue, nous pouvons mener ensemble de vrais combats.
Il convient de redynamiser l'OIF pour répondre aux défis de ce nouveau monde. La France peut faire sa part et l'OIF la sienne.
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R - Je comprends votre intérêt pour l'Acadie. J'ai eu un échange avec mon homologue au Québec, notamment sur le français, qui est une question de politique intérieure dans cette région. Elle m'a parlé de la minorité vivant en Acadie. Je travaille avec elle sur les questions relatives à la langue française, que ce soit dans le cadre de notre relation bilatérale ou dans celui de l'OIF.
Nous n'oublierons pas cette communauté, notamment grâce à la position du Québec ; nous préparons d'ailleurs ensemble le prochain sommet de l'OIF, ce qui pourra nous aider à mettre ce sujet à l'ordre du jour.
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R - Vous avez raison, monsieur le président, mes dossiers ne sont pas classiques. J'aime la France et je lui apporterai mon engagement. Je porte un visage de la France ouvert au monde, je parle avec mon accent en commettant quelques erreurs et j'aurai besoin de vous tous. Mon ministère vous est ouvert : en vous, je ne vois pas des soutiens ou des opposants mais des Français.
J'espère porter le mieux possible la voix de la France car j'ai adhéré à ce pays pour la force des valeurs qu'il incarne. Le monde entier a besoin de la France.
Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 25 janvier 2023