Texte intégral
PATRICK ROGER
Bonjour Clément BEAUNE.
CLEMENT BEAUNE
Bonjour Patrick ROGER.
PATRICK ROGER
La France qui se lève tôt et qui bosse, la visite d’Emmanuel MACRON ce matin donc à Rungis. Est-ce qu’il y a une vraie menace de paralysie des transports à partir du 7 mars ? Le permis à point et toutes les interrogations sur moment, ce sont quelques-unes des questions que nous allons évoquer. Commençons donc par le président, de retour sur le terrain. Rungis, ce matin, après quelques semaines de discrétion à l’échelle nationale, en tout cas. Quelle est la signification de cette visite ?
CLEMENT BEAUNE
Eh bien ce que vous avez dit, je pense tout simplement, le président en effet était très occupé, c’est son rôle, par l’agenda international. On est aussi la semaine où nous commémorons, si je puis le dire ainsi, les 1 an du conflit ukrainien. Tout ça a suscité de l’engagement, et puis bien sûr, sur le front national, le président est présent, c’est normal. Quand il n’est pas sur le terrain, on dit " où est-t-il ", et puis quand il y est, on s’en étonne. Donc je pense qu’il ne faut pas s’en étonner. Il était à…
PATRICK ROGER
Mais il y est pourquoi ? Pour essayer d’expliquer pourquoi il y a cette réforme des retraites ? Non ?
CLEMENT BEAUNE
Pas seulement. Oui, ça fait partie évidemment des débats de la société, des débats parlementaires, des débats politiques du moment, des réformes qu’il a portées, c’est dans son programme présidentiel, c’est ce que la majorité qui l’a soutenu et qui s’est présentée aux législatives, je fais partie des candidats qui avaient inscrits sur leurs tracts de campagne la réforme des retraites, donc on l’assume avec lui. Et puis je pense, c’est plus large que ça, on voit bien que cette question des retraites, y compris les débats, y compris les oppositions, se font beaucoup autour de la question du rapport au travail, des conditions de travail, de ce que l’on appelle parfois la pénibilité, l’usure, mais aussi de la réorganisation du travail après le Covid, de ceux qui se lèvent tôt ou moins tôt, mais qui bossent dur.
PATRICK ROGER
Pourquoi ? Parce qu’il y a une inquiétude de la part du gouvernement et aujourd’hui même d’Emmanuel MACRON sur la France qui pourrait moins travailler, peut-être, c’est ça, non ?
CLEMENT BEAUNE
Non, moi je pense…
PATRICK ROGER
Le fameux « droit à la paresse », qui a été évoqué par Sandrine ROUSSEAU.
CLEMENT BEAUNE
Je ne crois pas qu’il y ait une revendication au droit à la paresse, mais il y a beaucoup de Français, quels que soient leurs horaires, qui travaillent dur, qui je l’espère, pour beaucoup d’ailleurs, quand on les interroge à titre personnel le disent, s’épanouissent malgré tout dans leur travail, même quand il y a à certains moments des difficultés, des difficultés de pouvoir d’achat, mais aussi beaucoup qui galèrent, et je pense que c'est aussi le rôle du gouvernement, du président, non seulement de les soutenir, il y a toujours un aspect symbolique, mais aussi de réfléchir. Il y aura après la loi sur les retraites, une loi sur l’emploi, aux meilleures conditions, à ce que l’on appelle le partage de la valeur. Le parti Renaissance, j’y étais hier, a fait un grand travail de fond sur savoir comment on pourrait mieux partager les fruits de la richesse, produite de la croissance…
PATRICK ROGER
Quand on en produit.
CLEMENT BEAUNE
Quand on en produit, bien sûr.
PATRICK ROGER
Quand on en produit, dans certains secteurs.
CLEMENT BEAUNE
Mais il faut assumer qu’il faut d’abord produire, pour répartir, mais on doit se poser ces deux questions en même temps, et je pense que, moi je le vois, je vais à la rencontre toutes les semaines, à l’improviste, d’agents de la RATP et de la SNCF, et très honnêtement, le sujet des retraites vient souvent dans le débat, mais assez tard, d’abord c’est la question du service public, les conditions de travail, du déroulement des carrières, des reconversions professionnelles, du travail des femmes. C’est tout ça qui vient, et la visite du président ne résume pas tout ça, mais elle est aussi liée à ce rapport des Français au travail, qu’il faut soutenir parce que parfois c’est dur, et il faut réfléchir et peut-être après légiférer, encourager le dialogue social, moi je le fais dans les grandes entreprises publiques, RATP, SNCF, pour améliorer les carrières, la vie au travail.
PATRICK ROGER
Clément BEAUNE, alors, justement, vous avez parlé de galère en fait à l’instant, est-ce qu’on va vers des journées de galère début mars, à partir du 7 mars, où les syndicats disent qu’ils vont se mobiliser, ils promettent des grèves reconductibles. Comment vous pouvez y faire face au niveau des transports ? Parce que vous avez évoqué il y a quelques jours, des changements éventuels. Sauf que les changements, vous ne pouvez pas les effectuer pour le mois de mars.
CLEMENT BEAUNE
Eh bien il y a deux choses, vous avez raison, quand j’ai parlé de changements, vous faites référence sans doute à la question du droit de grève. Je veux être d’ailleurs précis sur ce terme, moi je l’assume, je ne pense pas du tout qu’il faille changer le droit de grève lui-même, ce que je pense, c'est que dans les grandes entreprises publiques, dans les grands services publics, notamment les transports, on peut faire mieux pour l’usager, parce que c'est quand même ça un service public, c'est le service au public. On peut faire mieux pour l’usager, on peut être, d’abord, quand il y a grève, malheureusement ça arrive, et pour répondre à votre question, ça arrivera certainement le 7 mars, il faut l’anticiper, il faut avoir le moins de pénalisation possible pour les gens, avec d’abord le plus de bus et de métros qui circulent, possible, c’est ce que l’on essaie de faire. Et puis quand il y a des galères, les dire à l’avance, pour que les gens qui le peuvent, puissent s’organiser, télétravailler, reporter éventuellement un déplacement chaque fois qu’ils le peuvent. Ça c’est ce que je demande aux entreprises publiques, au-delà du 7 mars, c'est en interne de mieux s’organiser, pour informer, prévoir, et limiter les difficultés.
PATRICK ROGER
Mais d’ici le 7 mars, est-ce que vous pouvez revoir des règles ou réfléchir à un encadrement, d’ici le 7 mars.
CLEMENT BEAUNE
Je vais être très honnête, d’ici le 7 mars, non. Il y a plusieurs choses, encore une fois, j’ai demandé dès le mois de décembre, aux entreprises publiques, RATP, SNCF le font déjà, de s’organiser mieux pour que, heureusement d’ailleurs c'est le cas, quand il y a un pourcentage de grévistes, il n’y a pas le même pourcentage d’annulations de bus, de métros ou de trains, parce qu’il y a des gens, volontaires, qui travaillent et qui aident à assurer le service public, et je pense que l’on peut encore faire mieux à la RATP à la SNCF. Et puis après la réforme des retraites, il faut que les choses se fassent aussi par le dialogue social. On pourra réfléchir à la question des délais de prévenance, des délais d’information, parce qu’aujourd’hui c'est 48 heures, on peut ouvrir ces débats, mais ça se fera après et il faut le faire par le dialogue social, j’insiste beaucoup là-dessus, pas par faiblesse ou par laxisme, mais parce que c'est comme ça que vous évitez les crises. Le 7 mars, je vais être très clair, ce sera dur.
PATRICK ROGER
Ce sera dur.
CLEMENT BEAUNE
Ce sera dur.
PATRICK ROGER
Plusieurs journées, sans doute.
CLEMENT BEAUNE
Je ne sais pas et je ne m’y résous pas.
PATRICK ROGER
Bon…
CLEMENT BEAUNE
Nous avons eu une discussion, il y a des syndicats qui ont parlé de grève reconductible, il y a des entreprises où ça a été évoqué, d’autres non, et donc sans tout dire aujourd’hui, parce qu’il y a encore des discussions…
PATRICK ROGER
Mais où est-ce que vous pouvez anticiper ?
CLEMENT BEAUNE
… on va essayer d’éviter que ça soit dur et long.
PATRICK ROGER
Où est-ce que vous pouvez anticiper, quand même, vous, au ministère des Transports ? Est-ce que c'est avec ces transports en commun, que ce soit la SNCF, les bus etc. ? Et puis du côté aussi des raffineries, parce qu’on sait qu’il y a une menace sur les raffineries.
CLEMENT BEAUNE
Alors, c'est avec la ministre de l’Energie que ce sujet est abordé. Vous avez raison, il y a des secteurs dont on ne parle pas. On a beaucoup parlé, parce que ça concerne la vie des Français, évidemment, de la RATP et de la SNCF, mais je m’en félicite pour l’instant, il y a un climat social qui a permis que par exemple dans le transport routier on n’ait pas de grosses difficultés aujourd’hui ; qui a permis que dans nos ports, même s’il y a des mouvements que je respecte et qui sont durs, on n’est pas allé dans des situations de blocages qui auront pénalisé, qui auraient pénalisé, pardon, tout l’approvisionnement du pays. Et dans le secteur de l’aérien, il y a eu des problèmes, avec le contrôle aérien parfois, mais globalement il y a eu aussi beaucoup de responsabilité. Donc je ne dis pas que les choses vont partout bien, mois moi je m’efforce, secteur par secteur, dans le domaine des transports, de faire en sorte que les difficultés soient les moins grandes possibles, tout en respectant la mobilisation sociale et le droit de grève.
PATRICK ROGER
Mais là il y a des risques de difficultés, tout de même, pour l’ensemble du secteur et de l’approvisionnement.
CLEMENT BEAUNE
Non. Non, attendez, deux choses différentes. Pour les transports, je vais être très net et très transparent : les syndicats ont dit qu’ils voulaient faire du 7 mars une journée de forte mobilisation. Il y a eu déjà des journées, les gens l’on vécut, parfois difficilement, de mobilisations ces dernières semaines, on a vu que ça avait un impact sur les transports. Donc je vous le dis très franchement, il y aura forcément un impact important le 7 mars.
PATRICK ROGER
Ne prenez pas de billets, ou évitez.
CLEMENT BEAUNE
Alors, je sais que ça n’est pas facile pour tout le monde, parce qu’il y a des contraintes parfois, mais si on peut décaler, si on peur reporter, c'est évidemment mieux ou télétravailler, de le faire ainsi le 7 mars. Et pour la suite, on va faire en sorte, par le dialogue social, par j’espère le plus grand apaisement, que ça soit le moins long possible et le moins difficile possible. Il y a des discussions qui sont encore en cours, et puis il y a des entreprises publiques, notamment, il n’y a pas que les questions des retraites qui est posée. Je prends à la RATP par exemple, il y a eu des accords sociaux, même au moment du débat sur les retraites, qui ont permis aussi de mieux valoriser le travail des agents de la RATP, et d’apaiser un peu le climat social, et c’était important pour le service public.
PATRICK ROGER
Et sur le trafic, les transports en général alors ? Là aussi, vous avez des inquiétudes ?
CLEMENT BEAUNE
Pour être très clair, je ne suis pas directement en charge de ce dossier…
PATRICK ROGER
Non…
CLEMENT BEAUNE
… c’est ma collègue ministre de l’Energie. Il y a eu parfois des problèmes ces dernières semaines, mais il n’y a pas eu de blocage, j’espère bien qu’il en sera ainsi encore pour les jours qui viennent.
PATRICK ROGER
Dites-moi, il y a un grand plan de recrutement qui a été lancé à la RATP…
CLEMENT BEAUNE
Oui.
PATRICK ROGER
… 6 600 postes. Est-ce que ça n’est pas un peu tardif ? Est-ce qu’on sera prêt, notamment pour les Jeux olympiques ?
CLEMENT BEAUNE
Alors, oui, et surtout je vais vous dire, parce que les Jeux olympiques c'est important, mais ce qui est encore plus important c'est la vie quotidienne de ceux qui prennent le métro, peut-être qui nous écoutent, ou le bus, à Paris ou ailleurs d’ailleurs, tous les jours pour aller au boulot, c’est ça la galère qu’il faut traiter aujourd’hui. Je veux être très précis : il n’y a pas eu de plan lancé cette semaine…
PATRICK ROGER
Non.
CLEMENT BEAUNE
Les chiffres qui ont été donnés par la RATP sont des chiffres impressionnants, et je veux donner un ordre de grandeur, c'est deux fois l’année de recrutements que l’on faisait avant le Covid. Ce que l’on fait, un peu plus de 6 000 recrutements, c’est deux fois, même un peu plus de deux fois ce que l’on faisait avant le Covid. Ça a été lancé dès l’été 2022. Moi, quand je suis arrivé, j’ai insisté là-dessus, et j’ai pris l’engagement avant Noël que l’on rétablirait la situation du trafic sur le métro et le bus en Ile-de-France, au printemps, pour le métro je pense que certains déjà le voient, même si ça reste parfois difficile, c'est en train de s’améliorer progressivement, et en avril on pourra avoir rétabli dans le métro parisien, une situation normale, notamment grâce à ces recrutements, et je le dis, c’est inédit, on forme littéralement les gens, parce qu’il faut former les gens avant qu’ils conduisent un bus, un métro, évidemment, jour et nuit, en ce moment, à la RATP, au service des Franciliens.
PATRICK ROGER
Est-ce qu’il y a un problème quand même de coordination entre les différents acteurs de ce transport, que la Région, la RATP, l’Etat ?
CLEMENT BEAUNE
Ecoutez, il y a un système qui est objectivement compliqué, je pense que les gens se fichent de savoir qui fait quoi…
PATRICK ROGER
Non, non mais c’est vrai.
CLEMENT BEAUNE
Et c’est vrai que parfois, moi je le reconnais volontiers on a eu des discussions qui ont été compliquées avec la région Ile-de-France et moi j’ai toujours essayé de faire preuve parce qu’à la fin c’est l’usager qui compte de responsabilité. Quand l’Etat fait un chèque, là aussi historique de 200 millions d’euros à la région Ile-de-France pour que les transports publics fonctionnent mieux, c’est ça aussi qui a permis l’accord social à la RATP, c’est ça aussi qui permet les recrutements qui sont en cours, c’est notre responsabilité de faire en sorte que là où on manquait de personnel, parce que ce sont des métiers en tension. On recrute mieux, on recrute plus vite, on recrute…
PATRICK ROGER
Et ce problème de coordination quand même il y a deux députés qui sont chargés d’une mission d’information sur les JO, ils tirent la sonnette d’alarme, ils disent que c’est très inquiétant et qu’on ne sera pas prêt.
CLEMENT BEAUNE
Non, je ne veux pas…. D’abord le but…
PATRICK ROGER
C’est ce qu’ils ont dit.
CLEMENT BEAUNE
Oui, oui, le but ce n’est pas d’être prêt pour les JO…
PATRICK ROGER
Bien sûr.
CLEMENT BEAUNE
Quand même c’est important c’est d’être prêt avant les JO et puis pour les Jeux Olympiques et c’est là encore au bénéfice non seulement de ceux qui viennent pour les jeux en France, mais les Franciliens et les Français d’abord, c’est qu’il y aura des lignes de métro, des lignes de RER supplémentaires en Ile-de-France. La ligne 14 par exemple qui est prolongée, la ligne du RER Eole qui est prolongée, tout ça je m’y suis engagé, on va les ouvrir au printemps 2024, il faut qu’il y ait des gens pour conduire ces métros et ces trains ou pour faire fonctionner ces stations, on recrute pour ça aussi et ça va améliorer après une période objectivement et je le sais réellement très difficile, ça va améliorer la vie quotidienne de ceux qui vivent en Ile-de-France ou des Français qui viennent parfois pour la famille, pour le boulot ici à Paris en Ile-de-France. Et donc oui on est en train de se mettre en ordre de marche pour que ces infrastructures de transports soient prêtes, marchent mieux et qu’il y ait des personnes pour conduire les bus, les métros à Paris, en Ile-de-France et partout en France parce qu’on n’en parle pas assez mais il y a beaucoup d’agglomération où il y a des difficultés de recrutement ces derniers mois dans les bus en particulier.
PATRICK ROGER
Clément BEAUNE, vous êtes ministre en charge des Transports, on a beaucoup entendu Gérald DARMANIN sur l’affaire PALMADE avec des annonces d’ores et déjà, vous qu’elle est votre position et où vous pouvez intervenir dans ce débat en tant que ministre des Transports ?
CLEMENT BEAUNE
Oui bien sûr, Gérald DARMANIN, ministre de l’Intérieur qui est aussi en charge de la sécurité routière avec moi, a indiqué " qu’il voulait durcir un certain nombre d’abord de contrôles pour appliquer mieux la loi actuelle et puis peut-être de durcir encore les règles actuelles pour ceux qui prennent de la drogue ou de l’alcool au volant. Je crois qu’il a raison, on a besoin d’être très ferme, très clair en matière de sécurité routière. Et puis Gerald DARMANIN a aussi indiqué, je crois, qu’il voulait réfléchir à ce qu’on ne retire pas des un point comme c’est le cas aujourd’hui quand on fait un tout petit excès de vitesse pour différencier les choses, durcir très fortement pour ceux qui commettent des actes très graves, très dangereux, qui mettent en danger, on l’a vu malheureusement par ce fait divers dramatique, la vie des autres, la vie parfois d’enfant et en même temps d’essayer d’être plus progressif, plus adapté à la situation du quotidien. Je veux quand même donner un message en tant que ministre des Transports et le ministre de l’Intérieur aussi, c’est qu’il ne s’agit pas de dire qu’il y a un droit au dépassement de vitesse, il ne s’agit pas de dire qu’il y a un droit à ne pas respecter la limitation de vitesse qui reste la même, il s’agit de dire qu’on adapte simplement la sanction au mieux et quand vous faites un petit excès de vitesse, vous avez quand même une sanction.
PATRICK ROGER
5, 10 kilomètres heure.
CLEMENT BEAUNE
Oui mais même les 5 kilomètres heure qu’évoque le ministre de l’Intérieur, il y a quand même une sanction, c’est important de le rappeler, parce qu’il ne faudrait pas qu’on donne l’impression qu’on relève de 5 kilomètres heure la vitesse autorisée. Donc je le dis aussi parce que c’est un comportement citoyen de chacun, on a eu…
PATRICK ROGER
Quand est-ce que ça va rentrer…
CLEMENT BEAUNE
… chiffres en 2022 de sécurité routière qui étaient moins bons qu’en 2021, alors c’est aussi parce qu’après le Covid, on a plus bougé, si je puis dire, donc voilà ça explique peut-être une partie des choses. Mais avec Gérald DARMANIN et tout le gouvernement on est très engagé pour la sécurité routière parce qu’il n’est pas acceptable que quel que soit le comportement de chacun on meurt encore pour plus de 3000 personnes chaque année sur les routes de France.
PATRICK ROGER
Quand est-ce que ça pourrait entrer en application ça ?
CLEMENT BEAUNE
Le ministre de l’Intérieur a fait cette proposition, il faut en discuter, il y a des mesures parfois réglementaires, ça peut prendre quelques semaines ou quelques mois au maximum.
PATRICK ROGER
Et est-ce qu’il faut revoir aussi le permis à vie avec des contrôles médicaux, des visites médicales par exemple, des tests d’aptitude ?
CLEMENT BEAUNE
Ecoutez, c’est un vieux débat, moi je vais être très honnête, je ne veux pas qu’on stigmatise les personnes âgées notamment parce qu’il y en a beaucoup, notamment en zone rurale, je le vois dans la famille qui ont besoin du véhicule. Qu’on ait des systèmes de vérification simple pas trop fréquents pour ne pas être non plus dans une sorte d’intrusion dans la vie des gens ou de soupçons sur les personnes par exemple âgées, on peut y réfléchir, ça fait partie des sujets sur lesquels on réfléchit avec la sécurité routière, mais je ne suis pas favorable à ce qu’on ait une sorte de péremption sur le permis de conduire.
PATRICK ROGER
Donc pas de décision, pas d’annonce immédiate, en tout cas sur ce sujet.
CLEMENT BEAUNE
Sur ce sujet non, mais vous savez après il y a des sujets sur lesquels on travaille pour la vie quotidienne, on sait qu’il y a beaucoup plus d’accidentologie sur le vélo, sur les trottinettes, c’est des sujets aussi sur lesquels on va travailler…
PATRICK ROGER
Alors justement les campagnes de communication, les campagnes de prévention, quels seront les prochains axes des campagnes de prévention parce qu’on dit qu’il faut peut-être les renforcer ?
CLEMENT BEAUNE
Oui il faut, régulièrement d’abord les renouveler, les renforcer, ça c’est le rôle de la sécurité routière, qu’elle fait très bien. Il y a un axe qui est très important, je l’ai indiqué la semaine dernière avec des innovateurs, ça peut paraître plus anecdotique, c’est essentiel, c’est qu’on est capable aujourd’hui et le ministère de l’Intérieur, le ministère des Transports le financent de soutenir des entreprises qui améliorent des petites choses sur le marquage au sol, sur les barrières sur la route pour qu’on ait aussi au service de sécurité routière des équipements qui soient en meilleur état. Et j’ai demandé par exemple aussi aux sociétés d’autoroutes de prendre des mesures parce qu’elles ont des marges de manoeuvre pour investir le renforcement de la sécurité de nos autoroutes en France par de meilleures infrastructures, de meilleurs équipements.
PATRICK ROGER
ET une campagne de prévention sur la drogue ?
CLEMENT BEAUNE
Alors il y en a régulièrement, mais il faudra sans doute au cours de l’année 2023 en effet renouveler…
PATRICK ROGER
Vous allez renforcer ces campagnes ?
CLEMENT BEAUNE
On va en refaire comme on en fait régulièrement sur tous les sujets de sécurité routière.
PATRICK ROGER
Bon dites-moi d’un dernier mot sur les batteries électriques, je sais que vous avez visité une usine hier dans le Pas-de-Calais, on va être prêt aussi sur, alors les batteries et les bornes ?
CLEMENT BEAUNE
Oui alors je vous indique très clairement, je vous l’annonce qu’on a fixé un objectif de 100 000 bornes sur l’espace public en France, on l’atteindra au premier semestre 2023. Et je peux vous dire que même avant ça, sans doute au début du printemps, probablement au mois d’avril toutes les aires d’autoroutes de France, les aires d’autoroutes seront équipées de bornes de recharge, en général d’ailleurs des bornes de recharge très haute puissance, c’est un investissement très important que j’ai demandé aux sociétés d’autoroutes de faire aussi.
PATRICK ROGER
100 000 bornes, on est sûr d’y arriver, d’y parvenir parce que ça fait quand même un bout de temps qu’on dit qu’on doit y parvenir.
CLEMENT BEAUNE
Oui mais enfin on est à près de 90 000 et ça s’accélère puisque c’est à peu près 3000 bornes par mois qui sont installées aujourd’hui en France, on est sur le podium européen en nombre de bornes sur l’espace public et je pense qu’on va être les champions européens au cours de la décennie, le président de la République a fixé un objectif de 400 000 bornes sur l’espace public d’ici 2030, on est en route.
PATRICK ROGER
Encore faudra-t-il avoir de l’électricité.
CLEMENT BEAUNE
Aussi bien sûr mais les raccordements se font de mieux en mieux et puis bien sûr vous avez raison il faut produire plus d’électricité en France.
PATRICK ROGER
Merci Clément BEAUNE, ministre en charge des Transports.
Source : Service d’information du Gouvernement, le 22 février 2023