Texte intégral
DIMITRI PAVLENKO
Bonjour Christophe BECHU.
CHRISTOPHE BECHU
Bonjour Dimitri PAVLENKO.
DIMITRI PAVLENKO
Ministre de la Transition écologique. Christophe BECHU, 100 milliards d’euros pour une nouvelle donne ferroviaire, c'est ce que va annoncer ce matin Elisabeth BORNE, 100 milliards pour le train. Alors pas en une fois, c'est à horizon 2040. On va entrer dans le détail de cette annonce mais d'abord pour faire quoi exactement ces 100 milliards d'euros, Christophe BECHU ?
CHRISTOPHE BECHU
Ce matin la Première ministre va recevoir un rapport qui est le fruit d’un an de travail : élus locaux, élus nationaux, spécialistes pour essayer de déterminer de quoi on a besoin en termes d'investissements d'infrastructures. Et le rapport il dit ou on part du budget, et à ce moment-là on ne fera pas grand-chose, ou on part de tous les désirs agglomérés des élus et là il faut beaucoup, beaucoup d'argent ou alors on les trie en fonction de l'intérêt de la transition écologique.
DIMITRI PAVLENKO
On planifie ça, la fameuse planification écologique.
CHRISTOPHE BECHU
Exactement. Et très concrètement, c'est ce qui va donner de la part de la Première ministre les grandes orientations sur la base de ce rapport. Mettre davantage d'argent dans le ferroviaire, continuer à investir dans ce qui relève des mobilités actives, en mettre un peu moins dans la route, en clair faire le choix de ce qui nous permet de sortir du pétrole et de continuer à être dans une trajectoire qui soit bonne pour la planète.
DIMITRI PAVLENKO
Alors ça pose beaucoup de questions mais d'abord quand vous parlez de moderniser le train, qu'est-ce que vous entendez dans le détail ? Est-ce qu'on peut en parler Christophe BECHU ? Est-ce qu'il s'agit de rénover les réseaux existants, de créer de nouvelles lignes, d'intensifier la circulation des trains, les TGV, les fameux RER Macron etc ? Est-ce qu'on peut en parler un peu ?
CHRISTOPHE BECHU
La Première ministre va détailler les choses, mais ce qui est déjà plus ou moins sorti c'est l'effort, l'accroissement de l'effort sur la régénération du réseau. On a 30 000 kilomètres de voies et ça fait en gros 40 ans qu'on sous-investit en France. On a un réseau qui a 30 ans d'âge quand en Allemagne on est entre 15 et 17 ans d'âge. Ça explique d'ailleurs parfois certaines pannes, certains retards et on a des rapports qui expliquent qu'il faut qu'on augmente les moyens consacrés à la régénération de l'ordre d’un milliard d'euros. Dans les arbitrages rendus par la Première ministre dont selon la presse s'est déjà fait l'écho, il y a eu cette orientation pour les transports du quotidien, pour le financement de ce qui va permettre d'améliorer au quotidien les déplacements. Et vous avez évoqué les RER métropolitains, le président de la République a rendu public cet engagement. Il y aura dans le plan les premiers éléments sur la façon dont on va aller vers ces RER métropolitains dans une dizaine d'agglomérations et avec, ensuite, les contrats à passer avec ces territoires, avec la SNCF. Vous l'avez dit dans votre présentation, le gouvernement va mettre de l'argent sur la table, beaucoup d'argent, et il va le faire aussi dans un contexte où le sujet ce sera d'en avoir pour notre argent d'un point de vue climatique, et de le faire avec des partenaires en tenant compte du confort des usagers.
DIMITRI PAVLENKO
Est-ce que cette idée de plus de trains, ça signifie symétriquement Christophe BECHU, dans l'intention du gouvernement, d'aller aussi vers moins de voitures, moins de routes, mettre en concurrence les mobilités avec un jeu comme ça de transvasement des moyens de l'un vers l'autre ? Est-ce que c'est l'intention gouvernementale ?
CHRISTOPHE BECHU
Il y a des endroits dans lesquels c'est possible. Renforcer les transports en commun, mettre en place des RER métropolitains, ça peut être un moyen de pousser des automobilistes à se rendre compte qu'il y a un moyen moins carboné, moins cher qui peut leur permettre de se déplacer. Mais dans d'autres secteurs, il ne faut pas raconter d'histoires aux Français : la voiture on va en avoir besoin et pendant longtemps, compte tenu de l'aménagement de notre pays. Et c'est la raison pour laquelle là le sujet, c'est comment on passe de la voiture thermique aujourd'hui à la voiture électrique dans 10 ans.
DIMITRI PAVLENKO
Alors est-ce qu'il faut 100 milliards pour la voiture électrique également Christophe BECHU ?
CHRISTOPHE BECHU
On aura l'occasion de repréciser ça, les choses ne sont pas tout à fait aussi simples. Il y a à la fois les BORNE de recharge sur lesquelles il faut qu'on investisse, il y a les véhicules sur lesquels il faut qu'on investisse. C'est déjà en milliards d'euros de soutien à la filière. La priorité aujourd'hui, c'est que les constructeurs s'y mettent pour que cette transition écologique soit bonne pour les emplois, pour les entreprises et que ça ne profite pas à la Chine ou à des constructeurs étrangers. Et donc là, on a là aussi un calendrier de planification à caler.
DIMITRI PAVLENKO
Toute proportion gardée, le train aujourd'hui c'est 10% des déplacements à peu près. L'objectif de la SNCF, c'est de doubler cette part et de passer à 20%. Il se trouve que c’est 100 milliards d'euros à l'horizon 2040. Il y a un an pile, le PDG de la SNCF Jean-Pierre FARANDOU écrivait pour la Fondation Jean-Jaurès, je cite la phrase : l'ordre de grandeur, c'est un investissement de 100 milliards sur 15 ans et l'Etat pourrait en financer 50%. Tiens, tiens ! Alors ça me pose deux questions, la question un peu taquine : est-ce que le Ministre, le shadow, le ministre de l'ombre des transports s'appelle Jean-Pierre FARANDOU, puisque c'est exactement ce qu'il écrivait il y a un an que la Première ministre va présenter ? Et puis l'autre question sur le financement, on verra ça dans un second temps. Mais d'abord l'adéquation avec les propositions du président du PDG de la SNCF, c'est frappant quand même.
CHRISTOPHE BECHU
La Première ministre, elle a été ministre des Transports et elle est à l'origine de la loi d'orientation des mobilités qui est le premier grand texte depuis environ 20 ans dans le domaine des transports. Donc qu’il y ait un alignement entre une entreprise à capitaux publics, pour laquelle il y a eu d'ailleurs des réformes importantes au cours du dernier quinquennat, qui lui ont permis de devenir bénéficiaire avec des résultats historiques annoncés hier par Jean-Pierre FARANDOU, plus de deux milliards d’euros de résultats, et un plan qui s'inscrit dans la continuité de ce que Elisabeth BORNE, ministre des Transports, avait commencé à faire il y a 5 ans, c'est plutôt rassurant pour la cohérence de notre pays. Il ne faut pas y voir autre chose.
DIMITRI PAVLENKO
Vous avez évoqué les résultats la SNCF, 2,4 milliards de bénéfices effectivement Christophe BECHU. Alors il se trouve que ça suscite pas mal de réactions, mais j'ai envie de vous dire c'est normal : on est en France, quand une entreprise gagne de l'argent ça suscite des remous. Beaucoup d'usagers de la SNCF, beaucoup d’élus aussi préféreraient que l'entreprise, la SNCF, gagne un peu moins d'argent et offre un meilleur service. C'est un sujet ça aussi pour vous Christophe BECHU ? En lien avec les fameux 100 milliards quand même.
CHRISTOPHE BECHU
Les déclarations du PDG de la SNCF hier, elles sont très claires et elles correspondent aux souhaits du gouvernement. Cet argent il va être réinvesti, il va être investi dans des trains donc dans le confort des usagers. Il va être investi dans le réseau pour faire en sorte qu'on ait une amélioration de la qualité du service et donc c'est souhaitable qu'on ait des entreprises en particulier publiques qui investissent pour continuer à améliorer le confort d'usage et les performances du service rendu aux Français.
DIMITRI PAVLENKO
Sur les 100 milliards, quelle part vous souhaitez que la SNCF mette sur la table ?
CHRISTOPHE BECHU
Le rapport sera remis dans quelques minutes.
DIMITRI PAVLENKO
Je donne le chiffre : 14,6 milliards, c'est ce qui est écrit dans le rapport.
CHRISTOPHE BECHU
La Première ministre présentera les éléments. Il y a plusieurs choses dans ce rapport. Il faut bien comprendre qu'il y a à la fois des perspectives à 18 ans, c'est ce que vous donnez, jusqu'en 2040, et puis il y a le montant, ce qu'on va y consacrer pendant ce quinquennat qui correspond à notre responsabilité gouvernementale directe, avec un très fort accroissement des moyens par rapport au dernier quinquennat.
DIMITRI PAVLENKO
Et on va le trouver où cet argent Christophe BECHU ? On va le lever sur les marchés ?
CHRISTOPHE BECHU
On a à la fois une part qui correspond à la trajectoire, ce qui a été prévu, et puis il y a une part pour laquelle nous allons regarder vers les modes de transport carbonés qui émettent des émissions.
DIMITRI PAVLENKO
C'est-à-dire ? Vous annoncez quoi ? Des taxes, un renforcement du prix et une taxe sur les péages de voitures, ce genre de choses ? Ça veut dire peut-être piocher dans les livrets A comme c’est l’idée pour les réacteurs nucléaires ?
CHRISTOPHE BECHU
Ça veut dire que très concrètement, le volet du financement il est crucial parce que nous sommes en responsabilité.
DIMITRI PAVLENKO
Oui. C'est le retour la taxe carbone ?
CHRISTOPHE BECHU
Il y a ce qui peut concerner l'avion, il y a ce qui peut concerner les sociétés d'autoroutes dont on a beaucoup parlé, et il y a plus largement effectivement l'association du groupe SNCF à une partie de ces travaux. Voilà les trois piliers.
DIMITRI PAVLENKO
Oui, et on va donc taxer la voiture, on va taxer les autres modes de transport pour financer le train ?
CHRISTOPHE BECHU
Je ne vous ai pas dit ça.
DIMITRI PAVLENKO
Ça y ressemble un peu quand même.
CHRISTOPHE BECHU
Je vous ai dit qu’il y avait un sujet qui n'était pas tabou sur le prix des billets d'avion, parce qu'on considère qu'il y a aussi une vertu et que ça accompagne des décisions qui ont été prises sur les interdictions des vols intérieurs à moins de 2 heures et demie. Et sur les sociétés d'autoroutes, la chronique de ces dernières semaines sur le fait qu'il y avait peut-être quelques marges par rapport à leurs profits et leur rentabilité ne vous a sans doute pas totalement échappé.
DIMITRI PAVLENKO
Christophe BECHU, ministre de la Transition écologique, vous êtes l'invité d'Europe 1 Matin. On manque d'eau, il n’y a pas eu de véritable pluie depuis 32 jours, c'est même la sécheresse hivernale la plus importante depuis 1959. C'est le sujet numéro un pour vous en ce moment. Quel est le niveau de gravité de la situation Christophe BECHU ?
CHRISTOPHE BECHU
On est en état d'alerte et cette situation elle est grave parce qu'elle concerne toute la France. Pour vous donner une idée, personne n'a oublié la sécheresse de 2022 donc on a entamé l'automne dernier avec un niveau des nappes phréatiques très bas.
DIMITRI PAVLENKO
Oui mais c’était l’été.
CHRISTOPHE BECHU
Oui mais après cet été-là, en septembre dernier, on avait un niveau de nappes phréatiques qui était très bas et il n'a pas plus plu entre septembre dernier et maintenant que sur la période précédant la sécheresse historique qu'on a connue l'année dernière. Donc on a deux mois de retard…
DIMITRI PAVLENKO
Pour donner une idée, il a plu 20 fois moins que d'habitude cet hiver.
CHRISTOPHE BECHU
On a 95 % de déficit pluviométrique sur le mois de février, on a deux mois de retard sur la recharge des nappes phréatiques, on a une situation qui concerne toute la France et on a même quatre départements dans lesquels à la minute où nous parlons, il y a des mesures de restriction ou d'interdiction qui sont prises dans l'Isère, dans les Bouches-du-Rhône, les Pyrénées-Orientales et le Var.
DIMITRI PAVLENKO
Est-ce qu'on va vers des restrictions à l’échelle nationale ?
CHRISTOPHE BECHU
J'ai donc réuni le comité d'anticipation sécheresse. Lundi je verrai l'ensemble des préfets coordinateurs de bassins, et dans la continuité je convoquerai l'ensemble des préfets avec un message : il ne faut pas qu'on ait la main qui tremble pour prendre dès maintenant des mesures de restriction pour éviter le pire cet été.
DIMITRI PAVLENKO
Des restrictions de quel genre, de quelle nature ?
CHRISTOPHE BECHU
Des restrictions qui doivent être adaptées au niveau des nappes, donc ça peut être…
DIMITRI PAVLENKO
Des particuliers, des agriculteurs ?
CHRISTOPHE BECHU
Le type de restriction auquel on est habitué l'été, on pourrait les avoir au printemps, on pourrait les avoir dès le mois de mars. Je ne dis pas que tout est perdu, les deux mois qui viennent sont cruciaux. On sait que la recharge des nappes phréatiques, elle se fait jusqu'à la mi-avril. Le niveau de pluie des deux mois qui arrivent et en particulier du mois de mars sont cruciaux pour savoir l'été que nous allons vivre. Mais en l'état, la responsabilité du gouvernement et la mienne c'est de se préparer au pire et donc de commencer à prendre des mesures de restriction pour assurer un partage de l'eau qui évite des décisions qui soient catastrophiques ou très compliquées pendant l'été. Je n'oublie pas que des centaines de communes ont été privées d'eau potable pendant l'été dernier. Je veux limiter cette situation au maximum. Il y a les mesures de restriction et il y aura là aussi, dans quelques jours, l'annonce d'un grand plan eau d'une cinquantaine de mesures coordonnées avec Elisabeth BORNE bien entendu et Marc FESNEAU pour présenter toutes les mesures. Réutilisation des eaux usées, assouplissement des règles concernant les eaux grises, lutte contre les réseaux d'eau potable qui fuient. 20 % de notre eau potable, elle part dans le cadre des fuites. Mesures de sobriété, trajectoires de baisse des prélèvements. Je serai ravi de revenir pour détailler tout ça.
DIMITRI PAVLENKO
Mais en tout cas, demain c'est l'ouverture du Salon de l'agriculture, le sujet va évidemment être sur la bouche des professionnels. Emmanuel MACRON, le président de la République, va probablement être interpellé sur le sujet. Est-ce que ça remet au goût du jour le débat sur les constructions d'ouvrages de stockage d'eau, les fameuses bassines agricoles qui ont tant fait parler d'elles ces derniers mois ?
CHRISTOPHE BECHU
Il n'y a pas d'agriculture sans eau et si les agriculteurs prennent de l'eau, ce n'est pas pour leur confort personnel, c’est pour nous nourrir. Si on prend des mesures qui freinent trop une partie de l'agriculture, ça veut dire qu'on sera hypocrites parce qu'on importera des produits qui viennent d'ailleurs et qui, parfois, ont été faits dans des conditions sanitaires, écologiques, sociales qui n'ont rien à voir avec les normes que nous fixons ici. Donc il faut à la fois être dans une sobriété et ce n'est pas en vouloir aux agriculteurs que d'expliquer que toutes les perspectives liées au réchauffement climatique nous conduisent à penser qu'on va perdre entre 10 et 40 % de nos ressources d'eau dans les 30 ans qui viennent. Mais dans le même temps, il faut aussi qu'on regarde comment on peut accompagner cette agriculture pour pouvoir nous nourrir.
DIMITRI PAVLENKO
Christophe BECHU, d'un comité à l'autre on a parlé du comité des infrastructures, on a parlé du comité sécheresse vous venez d'installer aussi un comité de pilotage sur l'adaptation au changement climatique. Vous lui demandez à ce comité de travailler sur deux scénarios de référence, l’un basé sur un réchauffement à 2 degrés et l'autre à 4 degrés. C'est la première fois que le gouvernement envisage publiquement que la France ne respecte pas les accords de Paris : plus 4 degrés, on est 2 fois au niveau estimé, le niveau attendu pour la France à l'horizon 2100. Qu'est-ce qui se passe à plus 4 degrés Christophe BECHU ? A quoi ressemble la France ?
CHRISTOPHE BECHU
Ce scénario, ce n'est pas l'idée que la France ne respecte pas l'accord de Paris. C'est basé sur le fait qu'aujourd'hui la trajectoire mondiale, elle montre qu'on est entre 2,8 et 3,2 degrés d'après les experts du GIEC, là où nous devrions être nettement en dessous de 2 degrés pour respecter l'accord de Paris. Si on est sur ces niveaux-là sur le plan mondial, ça veut dire qu'on est à 4 degrés en France. Et à 4 degrés en France, ce n'est pas la même.
DIMITRI PAVLENKO
Parce que la France sera plus touchée par le réchauffement que la moyenne mondiale ?
CHRISTOPHE BECHU
Exactement, de l'ordre de 50 %. D'abord parce que la moyenne mondiale elle intègre les océans et que les océans ont une capacité à retenir une partie de cette élévation de température, et ensuite parce que notre situation nous conduit à ça. Il faut bien comprendre que se préparer à une France à plus 4 degrés, ça n'a rien à voir. Au lieu d'avoir une montée des eaux entre 30 et 60 centimètres, on a une montée des eaux qui peut dépasser un mètre. Au lieu d'avoir 9 % de perte d'enneigement, on a 25 % de perte d’enneigement. Au lieu d'avoir un aggravement du risque de sécheresse qui est multiplié par 2 à 3 par rapport à l'ère pré-industrielle, on est sur un fois 5. Au lieu de se retrouver dans une situation où on a des vagues de canicule qui nous emmènent vers des plus de 40, on peut tangenter les 50 degrés et se retrouver dans ces situations en ville. S'adapter à ça, c’est sortir du déni. C’est réaliser que dans les investissements qu'on fait, y compris sur les infrastructures, il faut qu'on investisse dans des matériaux qui nous permettent de résister à ces températures. Ça veut dire penser l'organisation des services publics, les lois sur l'eau, la protection de la biodiversité, des sols, les règles sur les assurances en fonction de l'ensemble de ces éléments. Hier tous les experts du ministère, de Météo France à l'ADEME en passant par le BRGM, toutes les directions je les ai réunies pour effectivement qu'on travaille sur cette trajectoire. En avril nous présenterons ces différents éléments et on les rendra publics, parce que je crois que dans une démocratie partager la contrainte, expliquer ce qui se passe, ça permet ensuite de comprendre pourquoi il y a des mesures à prendre, et des mesures qui peuvent ne pas faire plaisir mais qui sont le résultat de la réalité, le résultat de ce qui nous attend de manière probable s'il n'y a pas à l'échelle mondiale un sursaut. Mais en aucun cas c'est une façon de dire que la France va baisser les bras, c'est même tout le contraire. Quand le rapport du Comité d'orientation des infrastructures est remis à la Première ministre…
DIMITRI PAVLENKO
Il y a des associations écologistes qui vous disent : c'est inadmissible que la France, l'idée qu'on ne parviendra pas à freiner le réchauffement climatique.
CHRISTOPHE BECHU
Mais c’est parce qu'elles n'ont pas compris qu'il faut à la fois se battre comme des dingues pour faire en sorte de baisser les émissions, et c'est mettre le paquet sur le ferroviaire, c'est investir dans les RER métropolitains et dans le même temps qu'il faut en revanche faire comme si, parce qu'on n’est pas seuls au monde, parce qu'il y a plein d'autres pays qui pour le moment n’ont pas commencé à baisser leurs émissions comme la France a commencé à le faire, se préparer à un réchauffement qui pourrait nous impacter. Qui peut le plus peut le moins, tant mieux si on n'arrive pas à 4 degrés mais ne pas s'y préparer c’est exposer nos concitoyens, nos agriculteurs, nos activités économiques à des risques sans leur donner les moyens d'y faire face.
DIMITRI PAVLENKO
Merci beaucoup Christophe BECHU d’être venu nous voir ce matin sur Europe 1.
CHRISTOPHE BECHU
Merci à vous.
DIMITRI PAVLENKO
Vous êtes le ministre de la Transition écologique. Bonne journée à vous.
Source : Service d’information du Gouvernement, le 28 février 2023