Texte intégral
Monsieur le député Forissier,
Oui, vous avez raison : la phosphine est un produit phytosanitaire qui est utilisé principalement sur le blé, et qui est requis pour les exportations par un certain nombre de pays que nous livrons, notamment les pays du Maghreb, mais aussi certains pays d'Afrique, comme la Côte d'Ivoire ou le Sénégal ; et c'est plusieurs millions de tonnes de blé qui sont concernées.
La décision de l'Anses, évidemment, interpelle le Gouvernement, et ce d'autant que la phosphine n'est pas interdite au niveau européen. Le cadre juridique au niveau européen est clair, et il est donc totalement permis de l'utiliser, notamment pour les exportations, lorsque ces pays, les pays importateurs, requièrent son utilisation.
Nous allons donc faire ce qu'il faut. Il y a encore des clarifications juridiques à apporter. Mais je peux vous garantir que d'ici au 25 avril, les décisions seront prises pour que les exportations puissent se poursuivre.
C'est important pour nos agriculteurs, c'est important pour nos exportations, mais c'est surtout important pour les pays importateurs. C'est une question de sécurité alimentaire mondiale. Et c'est également une question géopolitique, dans le cadre de la guerre actuelle de la Russie en Ukraine.
Merci.
Monsieur le député de Fournas,
Oui vous l'avez dit, effectivement, l'ANSES souhaitait interdire l'usage de la phosphine sur les exportations de céréales. Je le rappelle, il n'y a aucune règle européenne - il n'y a aucune règle européenne - qui empêche l'utilisation de ce produit, la phosphine, lorsque les céréales sont à destination de l'exportation, lorsque le pays importateur l'autorise lui-même. Ces exportations sont indispensables à la sécurité alimentaire des pays importateurs. C'est le cas notamment de l'Algérie, c'est le cas du Maroc, c'est le cas du Sénégal, c'est le cas de la Côte d'Ivoire, où les céréales françaises représentent, en ce qui concerne le blé, parfois 65 à 95% de ces exportations.
Nous avons donc besoin, aujourd'hui, que la phosphine soit autorisée pour les produits à l'exportation, et c'est ce qui sera fait d'ici au 25 avril. Nous cherchons le cadre juridique clair qui permette de le faire. Il n'y a pas, aujourd'hui, de soucis à se faire sur les exportations ; celles-ci continueront. C'est bon pour nos exportateurs, c'est bon pour la sécurité alimentaire de ces pays, c'est bon également d'un point de vue géopolitique, je l'ai dit tout à l'heure, dans le contexte de la guerre d'agression de la Russie en Ukraine.
Pour le bien de l'ensemble de ces pays, nous continuerons les exportations.
(...)
Ce Gouvernement agira, et nous le prouverons d'ici au 25 avril.
Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 12 avril 2023