Texte intégral
Mesdames et messieurs les représentants des Ordres ;
Mesdames et messieurs les représentants des fédérations ;
Mesdames et messieurs les représentants des professionnels de santé ;
Monsieur le directeur général de la DREES ; cher Fabrice Lenglart ;
Mesdames et messieurs les professionnels de santé ;
Mesdames, Messieurs, en vos grades et qualités ;
Mesdames, Messieurs, chers amis ;
Je suis très heureuse de vous retrouver aujourd’hui, si nombreux, pour échanger sur ce sujet si important, qui me tient particulièrement à coeur : la santé des professionnels de santé.
Oui, ce sujet est particulier, très particulier…. car il nous touche tous, que nous soyons, que vous soyez ou non professionnel de santé.
Ce sujet raisonne en chacun de nous parce qu’il est au coeur de notre système de santé :
- parce que les professionnels de santé sont précieux ;
- parce que leur capacité d’intervention est autant un fil d’Ariane qu’un fil rouge qui nous uni, qui nous réunit ;
- parce que leur engagement est un bien commun,
- parce que prendre soin de ceux qui nous soignent, de ceux qui veillent sur notre santé tout au long de nos vies, qui en partagent les joies et la fragilité aussi, qui sont à nos côtés de notre naissance à notre mort, ….OUI, prendre soin de ceux qui nous soignent est un devoir, un devoir auquel nous devons répondre ensemble.
Les professionnels de santé, médecins, paramédicaux, forment une population hétérogène, laquelle, nous le savons, est exposée à des risques sanitaires plus ou moins spécifiques.
Ce sujet n’est pas nouveau, mais il a été particulièrement mis en exergue par la crise sanitaire et l’acuité des problématiques rencontrées reste importante. ET elle va demeurer, car notre système de santé connaît une situation dégradée et, bien que nous soyons à l’oeuvre pour apporter des réponses rapides, il va falloir du temps pour que les résultats s’expriment concrètement.
Aussi je souhaite, en prenant appui sur les travaux qui ont été menés depuis 2017, qui ont vu s’engager nombre d’entre vous sur les questions de qualité de vie au travail, ET JE VEUX VOUS EN REMERCIER, car ces travaux constituent un socle très important – je souhaite disais-je, que nous donnions, AUJOURD’HUI, ENSEMBLE, une nouvelle impulsion.
Cet élan partagé doit nous permettre de développer – conjointement - la connaissance et la reconnaissance des problématiques de santé propres à ces professionnels.
Chacune et chacun de nous, ici, tout comme la très grande majorité des Français, mesure combien l’engagement de ces hommes et femmes, qui épousent leur métier par vocation, est précieux.
C’est une richesse qu’il nous appartient de préserver ensemble, dans un esprit de solidarité.
Or le surmenage auquel ces professionnels sont, dans une large mesure, confrontés, induit des conséquences importantes, tant au plan individuel que collectif et fait peser un risque sur l’ensemble du système de santé.
Si l’ensemble des professionnels sont concernés et toutes les générations sont concernées, deux populations de soignants peuvent être identifiées comme plus à risque: les professionnel-LES de santé et les étudiants aux métiers de la santé.
Nous savons que la charge de travail et le déséquilibre entre la vie professionnelle et la vie privée sont courants et qu’ils affectent leur santé psychique. Nous savons également que l’organisation et les conditions de leur travail impactent leur santé physique, avec pour conséquence, le sentiment, partagé par un quart des professionnels de santé, d’être en mauvaise santé.
Cette conjugaison de facteurs vient pénaliser, effriter l’attractivité des métiers de la santé, alors qu’ils comptaient, jusqu’il y a peu de temps encore, parmi les orientations professionnelles hautement valorisées.
En tant que ministre chargée de l’Organisation territoriale et des Professions de santé, cette situation m’oblige à rechercher avec vous tous, des réponses structurelles, des solutions durables.
En tant que pharmacienne, en relation avec de nombreux collègues, médicaux comme paramédicaux, je mesure également la force du déni, ainsi que la détresse qui s’empare des soignants lorsqu’ils perdent pied.
C’est pour cela que j’ai souhaité engager ce chantier.
Il ne s’agit de produire un énième rapport.
Il s’agit de documenter de façon robuste notre connaissance, il s’agit de co-construire avec les professionnels concernés les mesures utiles, pragmatiques et concrètes qui apporteront des réponses à leur besoin de santé.
Les objectifs de ce chantier visent, outre la préservation et la promotion de leur santé et de leur capacité de travail, à élaborer une organisation et une culture de travail permettant de développer la prévention et la santé au travail pour ces professionnels, quel que soit leur lieu d’exercice, contribuant ainsi à l’image positive des métiers de la santé.
Ce chantier s’articule autour de différents axes :
- tout d’abord, documenter l’état sanitaire des professionnels de santé ;
- de manière simultanée, il nous faut recenser les bonnes pratiques, identifier les supports organisationnels ou normatifs existants, ceux à créer, parce qu’ils permettront d’assurer une trajectoire d’amélioration des comportements de prévention des professionnels de santé ; analyser les conditions d’un accès amélioré et élargi à la médecine du travail ;
- ET puis il s’agit d’élaborer une feuille de route partagée et pluriannuelle, et d’engager son déploiement en assurant la visibilité des solutions qui existent déjà.
Je suis frappée, vraiment, je l’ai de constaté au fil des entretiens et des déplacements réalisés ces derniers mois, de voir combien d’initiatives importantes sont méconnues et mériteraient d’être partagées.
Si cette mise en visibilité est essentielle, il nous faut aller plus loin ensemble. C’est pourquoi, afin de soutenir cette méthode que j’appelle de mes voeux, cette co-construction, j’ai nommé trois personnes qualifiées. Je les remercie d’avoir accepté d’assumer cette mission !
Il s’agit de :
- Philippe DENORMANDIE, chirurgien neuro-orthopédiste et délégué général de la Fondation MNH ;
Cher Philippe, merci de nous apporter ton expertise, ton attention bienveillante, la force de ton engagement ;
- Merci également à vous, chère Marine CREST-GUILLUY, vous êtes médecin généraliste et vous êtes également investie dans l’accompagnement de professionnels de santé qui connaissent des problèmes de santé ;
Merci Docteur de partager avec nous les enjeux de mobilisation des collectifs, l’importance d’associer les territoires ;
- Et merci à vous, cher Alexis BATAILLE-HEMBERT, infirmier et Porte-parole de la Chaire de design d'expérience soignants, vous avez été aide-soignant au sein du service de santé des Armées, et nous avons à partager en interministériel sur ces enjeux.
Je veux saluer votre engagement à nos côtés, votre humilité, l’énergie que vous déployez au service de ce projet ! Je vous laisse soin de présenter tout à l’heure quelques lignes force de nos travaux de nos travaux et temps forts à venir.
Merci également à vous Stéphanie PISTRE, pour vos réflexions sur les modalités d’action visant à agir sur les principaux facteurs de risques d’erreur et de sinistralité liés au mal-être soignant dans les établissements sanitaires, nous avons beaucoup à faire pour appuyer, aider les équipes à cet égard.
Aussi et tel que nous l’avons très tôt identifiée, avec vous Philippe, la première de nos priorités, c’est d’arriver à préciser finement les problèmes de santé auxquels sont exposés les soignants.
Cette analyse précise, permettra de quantifier les phénomènes à l’oeuvre. Elle passe notamment par un effort, un engagement dans le développement de la recherche, travaux sur lesquels nous aurons l’occasion de revenir au cours de cette matinée, lors de la première table ronde ou, un peu plus tard, avec l’annonce des lauréats de l’appel à manifestation d’intérêt, lancé au mois de novembre dernier, par la DREES et la Fondation MNH.
Par ailleurs, et c’est une première, ce jour marque le lancement d’une grande enquête, co-construite avec les différentes fédérations – FHF – FHP –FEHAP – UNICANCER, mais aussi avec le Groupe SOS, la Croix rouge, ainsi qu’avec les organisations représentatives des professionnels de santé – l’UNPS, les Libéraux – et également avec l’association française des directeurs de soins.
Ce questionnaire, articulé autour d’une quarantaine de questions, est un outil au service de tous les soignants, dont les réponses seront anonymes.
C’est un outil dont j’espère vraiment que vous tous ici en serez les relais.
Votre concours est primordial afin que les professionnels de santé s’en saisissent, car seule UNE diffusion massive auprès de l’ensemble des professionnels du domaine de la santé, du social, du médico-social, institutionnel ou libéral, permettra le succès de cette démarche. Notre souhait à travers cet outil est bien de LES solliciter directement, de leur montrer que c’est à chacun, chacune d’entre eux que nous souhaitons apporter collectivement des réponses.
Voilà ce que je souhaitais vous dire avant de laisser place aux intervenants des différentes tables rondes. Et pour finir ce propos introductif, je veux remercier quelques personnalités qui nous apportent leur concours, parce que ce sujet les mobilise comme nous tous.
Je veux ainsi nommer les docteurs Gérald Kerziek et Michel Cymes, lequel a souhaité nous adresser un message, nous allons l’écouter dans un instant.
Merci, Mesdames et messieurs pour votre attention, je vous souhaite une excellente conférence.
Source : https://www.lemediasocial.fr, le 26 avril 2023