Texte intégral
BENJAMIN DUHAMEL
Mon invité ce matin dans le " Face à face ", c'est Gérald DARMANIN, le ministre de l’Intérieur. Bonjour Gérald DARMANIN.
GERALD DARMANIN
Bonjour.
BENJAMIN DUHAMEL
Alors, des cortèges du 1e mai ont donc été marqué par des violences, notamment à l’égard des forces de l’ordre. Un policier a été gravement brûlé par un cocktail Molotov, l’image est impressionnante. Pour ceux qui nous écoutent, on voit ce policier à terre, ses collègues obligés d’éteindre le feu sur lui. D’abord, question : est-ce que vous pouvez nous donner des nouvelles de ce policier et un peu plus d’informations sur lui ? Je crois qu’il a 27 ans, c'est ça ?
GERALD DARMANIN
Alors, ce policier fait partie de la Compagnie d’intervention de la Préfecture de police, c’est-à-dire des gens qui font du maintien de l’ordre, évidemment. Il est habitué à des choses très difficiles, mais hier il a été brûlé, il a été brûlé au visage, il a été brûlé aux membres, et notamment aux bras. Il est encore hospitalisé. Sa vie n’est pas en danger, mais on a vraiment craint pour lui.
BENJAMIN DUHAMEL
Est-ce que vous avez, comment dire, vous savez comment évolueront ses blessures sur le visage, est-ce que ça durera ? C’est une blessure au 2e degré, je crois, c'est cela ?
GERALD DARMANIN
Manifestement, ce n’est pas une blessure au 3e degré, donc ça ne nécessiterait pas de greffe, mais on va laisser encore un petit peu de temps pour que les médecins donnent aujourd’hui un avis définitif.
BENJAMIN DUHAMEL
Est-ce que vous savez d’où vient le cocktail Molotov qui a suscité cela ? Est-ce que vous avez pu interpeller celui ou celle qui est à l’origine de ce lancé de cocktail Molotov ?
GERALD DARMANIN
Alors, pas à ma connaissance. Hier, en tout, dans toute la France, il y a eu plus de 500 interpellations.
BENJAMIN DUHAMEL
D’accord.
GERALD DARMANIN
Il y en a eu exactement 540 dont 305 à Paris, et puis vous savez comment ça se passe, devant des choses aussi graves que celles que l’on a vues contre ce policier, ce cocktail Molotov, nous relisons les images. L’enquête sera sans doute confiée à la police judiciaire, qui à peu près, de façon certaine, arrive à interpeller les personnes qui en sont responsables. Je ne sais pas si vous vous rappelez, il y a deux mois, il y a eu un CRS qui est tombé devant vos images de télévision…
BENJAMIN DUHAMEL
En prenant un pavé.
GERALD DARMANIN
Exactement. La personne a été plusieurs semaines après, interpelée par la police judiciaire et présentée devant la justice.
BENJAMIN DUHAMEL
Donc sur les chiffres, pour faire le point ce matin, donc 500 personnes interpellées. Sur le nombre de policiers et gendarmes blessés, on est toujours à au chiffre de 108, que vous donniez et hier soir.
GERALD DARMANIN
Alors, on est à 540 interpellations, et on est à 406 policiers et gendarmes blessés, dans toute la France, dont 259 à Paris.
BENJAMIN DUHAMEL
Parmi les profils des interpellés, est-ce que vous avez déjà une sorte d'image à l’instant T, de photos, des profils de ceux qui ont été interpellés ? Est-ce que vous pouvez nous dire d'où ils viennent, est-ce que c'est des militants politiques, est-ce que vous avez une idée des profils de ses interpelés ?
GERALD DARMANIN
Alors, il est encore un petit peu tôt pour le dire, on pourra le faire en fin de journée lorsqu'ils auront pour une partie d'entre eux terminé leur garde à vue, sous l'autorité toujours de de la justice, mais moi je veux redire bien évidemment que tout ce qu'on a vu hier était une nouvelle fois absolument inacceptable. Donc d'abord je souhaite que nous puissions avoir les sanctions pénales les plus fermes contre ceux qui s'en prennent aux policiers et aux gendarmes, mais aussi aux biens, on a vu des commerces qui ont été vandalisés, moi je pense à tous les travailleurs qui ce matin ont vu le fruit de leur travail vandalisé par des délinquants. Deuxièmement, je voudrais dire encore une fois, parce que l’on ne l’a pas beaucoup entendu et j'ai bien regardé vos plateaux de télévision hier soir, les condamnations, notamment venant de l'extrême-gauche, venant de la France insoumise, venant de monsieur MELENCHON, qui lui appelle quasiment à la sédition…
BENJAMIN DUHAMEL
C’est-à-dire que vous trouvez qu’il y a une forme, quoi, d'ambiguïté, qu'il n'y a pas eu suffisamment de condamnations ?
GERALD DARMANIN
C’est entre l'ambiguïté et la complicité, au moment où nous parlons. Où est la condamnation contre les gens qui attaquent les forces de l'ordre aux cocktail Molotov…
BENJAMIN DUHAMEL
Ce matin, sur RMC, Alexis CORBIERE a dénoncé…
GERALD DARMANIN
Mais monsieur MELENCHON, monsieur MELENCHON il va à la télévision, il a été candidat à l’élection présidentielle, il dit, il excite tout le monde, on l’a vu en direct sur vos plateaux de télévision, " à bas la mauvaise République ", voilà quand même des propos extrêmement dérangeants, extrêmement dérangeants…
BENJAMIN DUHAMEL
Pour que ceux qui nous écoutent et nous regardent comprennent, il parlait à ce moment-là de la Ve République et faisait une sorte de plaidoyer pour la VIe République.
GERALD DARMANIN
Non non, moi j’ai surtout compris que monsieur MELENCHON, lui, tout était bon pour faire de la démagogie, pour exciter juste avant la manifestation une partie de la population. Il y a une partie de responsabilités, en tout cas on peut se poser la question lorsque l'on voit, quelques heures avant les manifestations, monsieur MELENCHON dire de tels mots contre le président de la République, de tels mots contre les forces de l'ordre ; c'est du qui dit « la police tue, la police tue, la police tue ». De tels mots, je crois, de violences vis-à-vis des institutions de la Ve République.
BENJAMIN DUHAMEL
Donc vous pointez une responsabilité directe de Jean-Luc MELENCHON, une forme de complicité dans ce qui s’est passé hier ?
GERALD DARMANIN
Moi, j’attends solennellement… Vous savez, moi j’enterre des policiers et des gendarmes, malheureusement quasiment tous les mois. Je vois des veuves, des veufs, des petits garçons et des petites filles qui perdent leurs parents, parce qu'ils sont policiers, parce qu'ils sont gendarmes. Hier, ce policier qui a pris ce cocktail Molotov dans la tête, il aurait pu mourir, et j'aurais été voir sa veuve, ses parents, ses amis, pour dire : voilà, il a fait son travail de policier, point, sans que personne ne se dise : tiens, il y a une complicité morale, indirecte peut-être, mais extrêmement grave de la part de dirigeants politiques qui n'appellent pas au calme ?
BENJAMIN DUHAMEL
Mais, simplement, Gérald DARMANIN…
GERALD DARMANIN
Où est la condamnation de monsieur MELENCHON contre l’attaque de ce policier ? Elle est où ?
BENJAMIN DUHAMEL
Vous avez raison de ce point de vue-là, mais…
GERALD DARMANIN
Il a fait toutes les télévisions hier.
BENJAMIN DUHAMEL
Mais, Gérald DARMANIN, pour être tout à fait précis, Alexis CORBIERE ce matin sur RMC, dénonçait ces violences, hier soir Manuel BOMPARD, le coordinateur de la France insoumise, disait qu'il déplorait ces violences. On ne peut pas dire qu'ils aient été silencieux, collectivement, sur les scènes que l'on a vues, et notamment ce policier touché par un cocktail Molotov.
GERALD DARMANIN
Ah, désolé, moi je n'ai pas entendu monsieur MELENCHON le dire, il est le chef de la France insoumise. Et j'ai entendu des mots extrêmement modérés, en disant : oui, c'est vrai que ces violences elles sont embêtantes, parce qu'elles ne font pas passer le message social. Bien évidemment, ça n'a rien à voir avec l'immense majorité des manifestants qui manifestaient hier. Mais quel est le rapport entre un cocktail Molotov et la réforme des retraites ? C'est quoi le rapport ? Quel est le rapport entre attaquer une banque, un commerce, des policiers à coups de marteaux, parce que c'est ce qui s'est passé hier, et la réforme des retraites ? C'est une insulte faite aux manifestants classiques, qui pour l'immense majorité d'entre eux ont voulu simplement dire leur désaccord avec le gouvernement. Vous savez, hier monsieur DUHAMEL, s’il n’y avait pas des policiers et des gendarmes à Paris, il n’y aurait pas eu de manifestations. Il y avait 20 000 personnes dans le pré-cortège, il y avait 2 000 éléments radicaux, il y avait des gens, on les a vus, grimés, avec des parapluies, attaquant les policiers et les gendarmes, attaquant aussi des responsables syndicaux. On a dû dévier le cortège, c'est ce que fait le préfet de police hier, très courageusement. S'il n'y avait pas eu des policiers et des gendarmes, il n’y aurait pas eu de démocratie sociale hier dans la rue à Paris.
BENJAMIN DUHAMEL
Donc vous pointez ce matin la responsabilité de la France insoumise. Manuel BOMPARD vous répondait hier soir en disant que le gouvernement avait une responsabilité, je cite, politique, en maintenant la France dans un état de blocage. Qu'est-ce que vous répondez à Manuel BOMPARD ?
GERALD DARMANIN
Mais quel rapport avec le cocktail Molotov ? Mais, est-ce que n'importe quelle idée de discussions sociales que nous pourrions avoir entre nous, dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale ou sur un plateau, justifie d'envoyer des cocktails Molotov à la tête de policiers ? Est-ce que ça se justifie ? Il n’y a pas de oui mais quand on défend la police républicaine. Je suis l'employeur, grâce aux Français, et j'ai l'honneur d'être ministre de l'Intérieur, des policiers et des gendarmes, et moi je peux vous dire qu'aujourd'hui ils souffrent que tous les responsables politiques, que tous les responsables syndicaux, ne condamnent pas ce matin unanimement, et ça n'a rien à voir avec la réforme des retraites, savent-ils déjà qu'une partie des policiers d'ailleurs sont contre la réforme des retraites que nous portons ? Ça n'a rien à voir avec ça. Il faut absolument mettre fin à cette violence, et cette violence aujourd'hui elle a des complicités dans le silence de certains dirigeants politiques.
BENJAMIN DUHAMEL
On vous a entendu, vous ciblez les politiques, mais j'aimerais aussi vous faire entendre le témoignage d'une auditrice de RMC ce matin, Virginie, écoutez ce qu'elle disait sur les violences que l'on a pu voir hier dans les cortèges.
VIRGINIE
C'est très bien, et moi je les soutiens. Moi je n'ai plus l'âge de foutre le feu aux poubelles, mais moi je soutiens le black Bloc tout à fait, parce que les manifestations gentilles depuis le mois de janvier, franchement ça suffit en fait. Ça ne le fait pas changer d'avis l’autre là-haut, eh bien nous on va le faire changer d'avis d'une façon ou d'une autre. Mais là ils ne se rendent pas compte que les gens en fait ils sont très très en colère en fait, et plus les gens vont monter en pression et plus il y aura de casse, et ça ils ne comprennent pas. Eh bien on ira jusqu'au bout. On a beaucoup de mal à respirer après les gaz, mais ce n'est pas grave, on sera là la prochaine fois encore.
BENJAMIN DUHAMEL
Vous entendez cette manifestante qui dit : « au fond, le gouvernement n’entend pas » ?
GERALD DARMANIN
Mais c'est un scandale ce que dit cette dame. C'est elle que le policier qui a été blessé, les 406 policiers et gendarmes, sont payés 2 000 € par mois pour faire leur travail, eux aussi c'est des ouvriers de la sécurité, qu'on soit contre le gouvernement, je l'entends très bien. Combattre les personnes aux élections, c'est normal, c'est la démocratie. Qu'on colle des affiches, qu'on fasse des interviews dans les journaux, qu'on réponde à vos interviews, mais qu'on justifie les attaques contre les policiers et les gendarmes, c'est ça ? C'est ça la démocratie que l'on veut ? Il est temps qu'on se réveille monsieur DUHAMEL. Et vous savez, ce réveil il doit être européen, parce que nos mais Anglais, nos amis Allemand, nos amis Suédois, nos amis Espagnols, nos amis Italiens, ils ont les mêmes problèmes avec l'ultragauche. Aujourd'hui…
BENJAMIN DUHAMEL
Avec pas toujours les mêmes gestions du maintien de l'ordre, selon les autres pays européens.
GERALD DARMANIN
Ah, il y a des choses, il y a des blessés extrêmement graves, vous avez raison, en Allemagne fin janvier, oui, il y a eu plusieurs personnes qui ont été à l'hôpital du fait malheureusement du maintien de l'ordre. Il y a des pays européens qui laissent envoyer les chevaux, c'est cas de la Grande-Bretagne sur les foules, vous avez raison, avec un maintien de l’ordre très différent. Hier, je voudrais le dire, 406 forces de l'ordre blessées, 406. Alors il y a eu 61 manifestants blessés, dont 32 à Paris, j'ai évidemment une pensée pour eux aussi, mais il y a eu, constatez-le hier, beaucoup de policiers et gendarmes…
BENJAMIN DUHAMEL
Sur les 406, il y a d'autres policiers et gendarmes grièvement blessés, comme ce monsieur qui a reçu un cocktail Molotov ?
GERALD DARMANIN
Il y en a 3 qui sont en situation extrêmement difficile, même si leur pronostic vital n'est pas engagé, et à Paris 19 policiers ont été envoyés directement à l'hôpital, et le sont encore ce matin au moment où nous parlons. Mais on n'est jamais loin d'un drame. Il y a eu 14 journées de manifestations contre les retraites, à chaque fois c'est toujours la même chose, c'est la même chose, c'est toujours l'ultragauche qui est au rendez-vous, c'est toujours des personnes dont la loi, je veux le dire à nos auditeurs qui nous écoutent, parce que parfois je peux lire, " oui mais vraiment a fait sans doute exprès, ils les connaissent ", la loi m'interdit, avec les services de police de les interpeller auparavant. Il y avait une loi anticasseurs, elle a été invalidée par le Conseil constitutionnel.
BENJAMIN DUHAMEL
Oui, mais, monsieur DARMANIN vous comprenez aussi…
GERALD DARMANIN
Moi je pense, je pense qu'il faut que nous reprenions une loi anticasseurs, et d’ailleurs il faut que nous réfléchissions…
BENJAMIN DUHAMEL
Il faut une nouvelle loi pour aller plus loin ?
GERALD DARMANIN
Mais quand nous connaissons des individus radicaux, nous les connaissons pour une partie d'entre eux, parfois ils sont étrangers, quelques dizaines qui étaient à la manifestation d'hier n’étaient même pas des Français, il n’y a rien à voir avec la réforme des retraites, ils venaient pour casser, pour casser du flic, pour casser du bien public.
BENJAMIN DUHAMEL
Oui mais monsieur DARMANIN, est-ce que vous comprenez que…
GERALD DARMANIN
Il faut prendre des dispositions pour les empêcher de venir dans des manifestations. On interdit à des hooligans de venir dans des stades, on doit interdire à des casseurs de venir dans des manifestations.
BENJAMIN DUHAMEL
En sachant que la dernière fois, la loi anticasseurs avait été en partie vidée de sa substance…
GERALD DARMANIN
Eh bien il faut que nous remettions l'ouvrage sur le tapis, il faut que nous fassions oeuvre protéger les policiers et les gendarmes.
BENJAMIN DUHAMEL
Vous comprenez que les auditeurs et les téléspectateurs puissent se dire : au fond, c'est toujours la même chose, on a quelques jours avant le 1e mai, ou d'autres journées de manifestations, des notes des Renseignements très alarmistes, et puis le sentiment que l'autorité publique ne peut rien face à ces scènes. Vous êtes impuissants, il y a une forme d’impuissance ?
GERALD DARMANIN
D'abord ce n’est pas vrai. Je voudrais dire qu’hier il n’'y a eu ni mort ni blessé grave, sauf ce policier malheureux, bien évidemment, parce qu’il y a eu 300 actions en France, il y a eu 800 000 personnes dans les rues de France, dans 250 villes, et l'immense majorité de ces manifestants se sont bien passées. Grâce au travail des policiers et des gendarmes et justement des services de renseignements. Nous savions qu'à Nantes, nous savions qu’à Rennes, nous savions qu’à Lyon, nous savions qu’à Angers, nous savions qu'au Havre il y aurait des menaces, grâce aux prédisposition des forces nous avons su les prévenir. Deuxièmement, nous pouvons quand même constater avec vous, que malgré cette immense violence, les policiers sont restés sereins, et malgré les tombereaux d'insultes qu'ils ont eus, ils sont restés républicains. Troisièmement, je veux dire aux Français que le ministre de l'Intérieur n'a pas, par le fait de la loi, les moyens d'interpeller des gens avant qu'ils aillent dans des manifestations.
BENJAMIN DUHAMEL
Donc vous souhaitez…
GERALD DARMANIN
Donc je le redis une nouvelle fois…
BENJAMIN DUHAMEL
… davantage.
GERALD DARMANIN
Exactement, en Européen avec tous les pays européens sans doute, mais aussi à l'Assemblée nationale, travaillons à ce que cette loi anticasseurs soit au rendez-vous pour qu'il y ait des manifestations qui ne soient pas gangrenée par de la violence.
BENJAMIN DUHAMEL
Vous disiez, une grande majorité des cortèges se sont bien passés, est-ce que vous considérez pour autant qu'hier le mouvement a changé de nature, qu'on a franchi un cap dans la violence, avec cette scène encore une fois que l'on a vue, est-ce que vous considérez qu'il y a un avant et un après 1e mai, ou qu'au fond les scènes que l'on a pu voir ressemblent aussi à d'autres scènes de violence que l'on avait pu voir ces dernières journées de mobilisation ?
GERALD DARMANIN
Ça fait plusieurs années que les choses sont ainsi…
BENJAMIN DUHAMEL
Oui mais là, en l’espèce, sur le mouvement contre la réforme des retraites ?
GERALD DARMANIN
Sainte-Soline, ça n'était pas un rendez-vous de Bisounours. Les manifestations contre, les deux dernières manifestations contre les retraites, celles qui ont eu lieu juste après le l'article 49 alinéa 3 de la Constitution, ont été d'une extrême violence. Ce qui s'est passé pendant l'article 24, on l’oublie, mais il y a 2 ans, était extrêmement violent. Ce qui s'est passé pendant la radicalisation à la fin du mouvement dit des Gilets jaunes, quand Christophe CASTANER était ministre, était ministre, était extrêmement violent.
BENJAMIN DUHAMEL
Donc il n’y a pas de changement de nature ou de nouveauté particulière.
GERALD DARMANIN
Il y a depuis plusieurs années, une violence extrêmement forte qui s'installe dans les sociétés, notamment européennes, du fait singulièrement de l'ultragauche, l’ultradroite évidemment est très dangereuse, et dans ces manifestations c'est l'ultragauche qui veut mettre à bas la République. Et ce qui change par contre fortement, c'est l'absence de condamnation de la part des dirigeants, de tous les dirigeants politiques de cette violence. C'est ça qui change radicalement. Il y a encore 10 ou 15 ans, lorsque vous invitiez les responsables politiques, quel que soit leur bord politique, y compris les dirigeants des partis communistes, lorsqu'ils étaient à votre à votre tabouret, eh bien ils vous disaient : bien sûr je condamne les violences, et bien sûr que je soutiens les policiers. Aujourd'hui on attend toujours le mot de monsieur MELENCHON. Le silence assourdissant de monsieur MELENCHION le rend complice.
BENJAMIN DUHAMEL
Même si rappelons que d'autres au sein de la France insoumise ont…
GERALD DARMANIN
Mais est-ce que l’on peut lancer un appel ? Est-ce que monsieur MELENCHON peut dire aujourd'hui, pour montrer qu'effectivement il est au rendez-vous de l'ordre républicain, du soutien des policiers et des gendarmes qui sont des ouvriers la sécurité, " je condamne les violences contre les policiers " ? Juste ce mot, on voudrait juste l'entendre. 15 secondes, allez monsieur MELENCHON, un petit…
BENJAMIN DUHAMEL
Et on lui posera la question…
GERALD DARMANIN
Un petit effort, pas pour moi…
BENJAMIN DUHAMEL
Non non. Monsieur DARMANIN…
GERALD DARMANIN
Pas pour moi, pour tous ces policiers et gendarmes.
BENJAMIN DUHAMEL
On lui a proposé plusieurs fois de venir, ici, sur RMC et BFM TV, donc on lui posera la question…
GERALD DARMANIN
Qu'est-ce qu'il vous répond, lui qui est un grand démocrate ? Qu’est-ce qu’il répond ?
BENJAMIN DUHAMEL
On lui posera la question s’il a l'occasion de venir ici. Evidemment on le souhaite. Vous parliez des réactions politiques, une autre, celle de Marine LE PEN qui dit : " nous ne sommes plus face à des violences, mais face à des tentatives d'assassinat contre les forces de l'ordre ". Elle a raison Marine LE PEN ?
GERALD DARMANIN
Mais l'inflation verbale. De madame LE PEN ne fait que malheureusement toucher ce que nous évoquons depuis tout à l'heure, l'irresponsabilité des femmes et des hommes politiques. Moi j’ai…
BENJAMIN DUHAMEL
Non mais attendez, il faut savoir, là, vous dites d'un côté : ils ne condamnent pas, et là ils parlent de tentative d'assassinat contre les forces de l’ordre et vous dites…
GERALD DARMANIN
Madame LE PEN, pendant sa campagne présidentielle, c'était la première à dénoncer les forces de l'ordre et attaquer les policiers, faisant croire que c'était les policiers qui avaient évacué cette dame pendant sa conférence de Presse, alors que c'était son propre service d'ordre. Donc madame LE PEN, si on a besoin d'elle pour soutenir les policiers, il ne faut pas l'appeler. La vérité c'est que j'ai écouté le discours madame LE PEN attentivement, puisque beaucoup de médias l'ont retransmis.
BENJAMIN DUHAMEL
On va y revenir dans un instant, mais si vous me permettez une autre réaction politique Eric CIOTTI qui lui dit qu'il faut dissoudre les groupuscules d'extrême gauche.
GERALD DARMANIN
Il a raison Eric CIOTTI. Bien sûr.
BENJAMIN DUHAMEL
Lesquels par exemple.
GERALD DARMANIN
Mais on en a quelques-uns, on a DFCO par exemple à Nantes, qui est évidemment quelque chose d’extrêmement dangereux, et puis d'autres groupuscules, alors ils ne sont pas toujours constitués en associations, qui doivent être mérités, comme je l'ai fait sur beaucoup d'autres groupuscules, comme beaucoup d'autres ligues comme on pourrait les appeler pour l'extrême-droite, et il a raison Eric CIOTTI, bien sûr.
BENJAMIN DUHAMEL
Mais vous comprenez que certains puissent se poser des questions sur votre capacité à le faire ?
GERALD DARMANIN
Mais on l’a fait, on l’a fait…
BENJAMIN DUHAMEL
Il y a un mois, Gérald DARMANIN, vous promettiez après ce qui s’est passé à Sainte-Soline, la dissolution du mouvement. Les soulèvements de la Terre, dissolution qui était prévue à la mi-avril. Depuis, pas de nouvelle. C’est une fausse promesse ?
GERALD DARMANIN
Non, pas du tout.
BENJAMIN DUHAMEL
Vous ne pouvez pas dissoudre…
GERALD DARMANIN
Ah non non, j’y suis toujours extrêmement…
BENJAMIN DUHAMEL
Pourquoi ça traîne autant ?
GERALD DARMANIN
J'y suis toujours extrêmement favorable. Le travail est aujourd'hui dans la contradiction avec l'association le groupuscule; les Renseignements y travaillent parce que, oui, parce que quand nous présentons le texte en Conseil des ministres, il faut que le Conseil d'Etat le valide, sinon vous direz " l'autorité politique n'est pas au rendez-vous ". Moi, je souhaite que tous ceux qui appellent à la violence, qui attaquent les policiers et les gendarmes, ne puissent plus avoir droit de citer notre République. Et pardon, mais je crois que les Français ont besoin de fermeté et d'autorité. Personnellement, je l'ai compris et je veux que les responsables politiques…
BENJAMIN DUHAMEL
On vous a entendu sur ce sujet.
GERALD DARMANIN
Oui, mais c'est très important que les responsables politiques puissent dire que si on ne met pas un holà et stop, les Français considéreront que l'Etat n'est plus là pour les protéger. Et je veux dire que l'Etat est là pour les protéger.
BENJAMIN DUHAMEL
Gérald DARMANIN,
GÉRALD DARMANIN
Dont madame LE PEN, on n’est pas venu sans madame LE PEN, elle a été sur tous les plateaux de télé, on n’a plus le droit de commenter ce qu’elle dit.
BENJAMIN DUHAMEL
J'ai encore une question sur les manifestations. Il y a les violences à l'égard des forces dont on a parlé, il y a aussi celle à l'égard de manifestants et même de journalistes. Notre confrère de Brut Rémy BUISINE a confirmé à BFM TV à avoir été victime à Paris de coups de matraque et d'un coup de pied à la tête par un policier Place de la Nation. Est-ce que c'est normal qu'un journaliste puisse subir cela dans un cortège en faisant son travail ?
GERALD DARMANIN
Alors hier, j'ai vu que monsieur BUISINE avait eu des difficultés, il dit qu'il a été agressé. J'ai demandé au préfet de police de me fournir les éléments. Pour l'instant, le préfet de police, à ce matin, il est sur une radio concurrente. Mais je sais, je l’ai vu juste avant d'arriver chez vous, n'a pas d'élément qui permette de corroborer ça. Evidemment, nous ouvrirons une enquête.
BENJAMIN DUHAMEL
Donc vous ne croyez pas ce que dit Rémy BUISINE ?
GERALD DARMANIN
Nous ouvrirons une enquête. Et évidemment, je veux dire que si un journaliste, que ce soit monsieur BUISINE ou n'importe quel autre, a été interpellé, molesté par des forces de l'ordre, évidemment que c'était contraire à la loi et à la déontologie.
BENJAMIN DUHAMEL
Gérald DARMANIN, il y a le bilan sécuritaire et puis il y a le bilan politique de ce 1er mai. Certains pariaient sur…
GERALD DARMANIN
Vous n’avez aucune envie de parler de Marine LE PEN ?
BENJAMIN DUHAMEL
Non mais on va y aller.
GERALD DARMANIN
Donc les médias, toute la journée, parlent de Marine LE PEN, transmettent les discours.
BENJAMIN DUHAMEL
Non, non monsieur DARMANIN ; jusqu’à preuve du contraire, je fixe à peu près l'ordre des discours et vous irez…
GERALD DARMANIN
Oui mais comme dirait monsieur MARCHAIS, je viens avec mes réponses aussi.
BENJAMIN DUHAMEL
Oui, voilà, face à un très bon journaliste d’ailleurs.
GERALD DARMANIN
Personne ne peut parler de madame LE PEN.
BENJAMIN DUHAMEL
Non, non, non, mais attendez.
GERALD DARMANIN
On la voit en direct à la télévision.
BENJAMIN DUHAMEL
On va en parler une seconde.
GERALD DARMANIN
C’est le vide sidéral dans ses propositions.
BENJAMIN DUHAMEL
Sur le bilan politique de ce 1er mai n’ont pas donné l'impression non plus qu'il n'y avait qu'un sujet de violence, il y avait aussi du monde dans la rue, sans doute plus que certains souhaitaient, qui pariait sur un essoufflement. Qu'est-ce que vous dites à ces centaines de milliers -millions, disent la CGT - de manifestants qui continuent à vous dire " on ne veut pas passer à autre chose que la réforme des retraites. On continue à demander son retrait " ?
GERALD DARMANIN
Je veux redire ce que j’ai dit sur madame LE PEN parce que j'entends ce que vous dites sur les manifestants. La loi a été promulguée, il faut désormais l'appliquer, il faut que les syndicats - me semblent-ils -répondent à l'invitation de la Première ministre. Vous ne pouvez pas passer madame LE PEN tous les jours à la télévision, montrer que les sondages montrent qu'elle va sans doute gagner à l'élection présidentielle comme si tout le monde souhaitait que ce soit le cas, que ça durable et ne pas en discuter.
BENJAMIN DUHAMEL
J’essaie juste de faire les choses à peu près dans l’ordre et de vous poser une question sur le bilan politique du 1er mai. On a encore plus de six minutes d’interview donc est-ce que vous pouvez juste répondre à ça et on va parler de Marine LE PEN.
GERALD DARMANIN
Non, mais on est bien d'accord ; je vous ai dit que la loi doit être appliquée pour les retraites. Les syndicats devaient répondre…
BENJAMIN DUHAMEL
Non mais qu’est-ce que vous répondez à ces Français qui sont dans la rue et qui veulent la majorité pacifique et continuent à demander à dire " on ne veut pas passer à autre chose " ? Qu'est-ce que vous leur dites ?
GERALD DARMANIN
Madame la Première ministre reçoit les syndicats très bientôt. Le Président de la République a demandé d'ouvrir d'autres discussions sur les conditions de travail, sur les salaires, sur la répartition entre le profit et le travail. J’ai déjà eu l'occasion de dire que je pensais personnellement qu'on avait davantage à faire pour plus de meilleures conditions sociales pour les Français : augmenter évidemment leur salaire, limiter peut-être le salaire, enfin leur rémunération du capital et qu'une partie des syndicats, lorsqu'ils revendiquaient, avaient raison.
BENJAMIN DUHAMEL
Et ces syndicats réformistes qui vont se rendre à la table des négociations à Matignon…
GERALD DARMANIN
J'espère que tous les syndicats iront, pas simplement les syndicats réformistes.
BENJAMIN DUHAMEL
On espère qu’ils se voient ce matin.
GERALD DARMANIN
J'espère qu’ils iront tous.
BENJAMIN DUHAMEL
La CGT et autres. On sent un peu moins d’enthousiasme.
GERALD DARMANIN
J’entends bien, mais la CGT est un grand syndicat avec lequel on peut discuter. Moi, j'ai toujours discuté avec la CGT, on a toujours trouvé des accords d'ailleurs avec la CGT. Donc même si elle est évidemment plus vocale, peut-être, elle doit répondre parce que c'est un grand syndicat républicain et démocratique, seul réponde à l’invitation de la Première ministre qui est de dire qu’on n’est pas d’accord.
BENJAMIN DUHAMEL
Vous avez le sentiment qu’on va vers une sortie de crise si justement cette négociation s’ouvre sur d’autres sujets, on va vers une forme d’accalmie ?
GERALD DARMANIN
Je ne suis pas Nostradamus social, moi mon travail c’est d’être ministre de l’Intérieur et d’essayer de faire respecter un certain nombre de principes républicains. Mais je souhaite pour le bien de mon pays en tant que citoyen que les syndicats puissent discuter avec le gouvernement, quitte à évoquer des désaccords. Il y a plein de sujets sur lesquels nous pourrions avancer. Je suis le premier à dire, chez moi hier, écoutez j’étais à Linselles hier matin avant les manifestations dans ma circonscription, que disent les gens à Linselles dans ma circonscription ? On veut être mieux payé, nous on travaille…
BENJAMIN DUHAMEL
Ils ne vous parlent plus des retraites ?
GERALD DARMANIN
Extrêmement peu, voilà écoutez hier matin j’ai fait cinq manifestations, deux braderies, une à Tourcoing, une à Neuville-en-Ferrain, j’ai fait des remises de médailles du travail à Halluin où j’ai rencontré beaucoup d’ouvriers qui avaient fait 30 ans ou 40 ans de vie, qui étaient contents d’arriver bien sûr en retraite, ce que je peux vous dire, j’ai vu peut-être une centaine, deux cents personnes hier matin dans le Nord dans ma circonscription populaire, ils veulent gagner le fruit de leur travail, ils veulent quand ils bossent être bien payés. Et ils veulent que celui d’à côté qui ne bosse pas, doit être encouragé à bosser sinon il faut lui baisser sa rémunération, c’est ce que disent les Français. Et ils veulent que le patron ne se gave pas trop en effet. Ils veulent en effet qu’on soit plus fort contre les plus forts. Voilà et donc oui les Français me parlent de ça. Ils parlent de ces augmentations de salaires nécessaires.
BENJAMIN DUHAMEL
Une toute dernière question avant de parler de Marine LE PEN puisque visiblement…
GERALD DARMANIN
Vous n’avez pas envie de le faire…
BENJAMIN DUHAMEL
Puisque visiblement vous y tenez, demain…
GERALD DARMANIN
Non mais ça, tout le monde en parle tout le temps.
BENJAMIN DUHAMEL
Demain le Conseil constitutionnel rendra sa décision sur le deuxième référendum d’initiative partagée, on avait très frappé par ces images de conseil constitutionnel barricadé avant la décision du 14 avril, est-ce qu’il faut s’attendre…
GERALD DARMANIN
Toutes les photos n’étaient pas vraies d’ailleurs.
BENJAMIN DUHAMEL
Non mais beaucoup l’étaient.
GERALD DARMANIN
C'est vrai mais notre rôle c'est de protéger l’institution.
BENJAMIN DUHAMEL
Est-ce qu’il faut s'attendre à la même chose demain, est-ce que vous avez des indications particulières sur des, voilà des dangers qui pourraient persister autour du Conseil constitutionnel ?
GERALD DARMANIN
Pas spécialement mais nous protégerons l’institution comme nous le faisons toujours, vous savez il y a eu au Conseil constitutionnel des personnes qui ont été menacées, mais c’est le cas malheureusement de journalistes, d'hommes politiques, de parlementaires, de juges, voilà et le travail des forces de l'ordre c'est toujours protéger ceux qui sont menacés.
BENJAMIN DUHAMEL
Donc pendant ce temps-là Marine LE PEN.
GERALD DARMANIN
Enfin.
BENJAMIN DUHAMEL
Au Havre, non mais je vois que vous êtes enthousiaste à l'idée d'en parler.
GERALD DARMANIN
Oui parce qu’il y a une forme.
BENJAMIN DUHAMEL
Alors je pose la question, elle s'en est prise au président de la République. Et elle a dit qu'ils étaient déconnectés, esseulé, assiégé et elle a mis en garde contre le désordre et le chaos, les scènes que l'on a vu hier en fait ça va la renforcer encore une fois ?
GERALD DARMANIN
Moi je ne sais pas si vous avez écouté le discours de Madame LE PEN.
BENJAMIN DUHAMEL
Si, si oui j’ai écouté.
GERALD DARMANIN
C'est le vide. C'est vraiment, c’est le parti de la flemme et il n'y avait aucune proposition, Madame LE PEN, bon elle a comme bouc émissaire monsieur MACRON, Monsieur le président de la République en des mots pas très sympathiques mais bon ça c'est la vie politique, c'est normal, chacun malheureusement utilise…
BENJAMIN DUHAMEL
Elle dit, la seule cause de nos maux, c’est macron.
BENJAMIN DUHAMEL
Voilà je ne sais pas ce qu'elle dira à la prochaine élection présidentielle du coup puisque Monsieur le Président ne peut pas se représenter, en revanche l'absence totale de propositions de Madame LE PEN. Madame LE PEN si vous l'écoutez bien parce que là on ne l'écoute plus, elle est dans le dans le silence, on a l'impression que les événements jouent pour elle. D’ailleurs c’est souvent les commentaires que font les des journalistes et je pense qu'ils ont raison, dans le silence de son action, elle est toujours du côté de la démagogie. Est-ce que vous pouvez me citer hier j'ai bien écouté et vous est-ce que vous pouvez me citer qui suivez attentivement la vie politique, une proposition, un acte courageux de Madame LE PEN, un acte qui n'est pas dans la majorité des sondages, un acte, un homme politique, monsieur MITTERRAND, il a fait la peine de mort alors que c'était pas la majorité des sondages, monsieur MACRON il fait la retraite, c'est pas la majorité des sondages, on fait tout ça quand on fait de la politique.
BENJAMIN DUHAMEL
Sur ce discours là non, mais Marine LE PEN sur le pouvoir d’achat dit, il faut baisser à 0 % la TVA sur les produits de première nécessité.
GERALD DARMANIN
Ah oui ça c’est… une majorité des sondages pensent qu’il faut augmenter la TVA. Madame LE PEN, elle est toujours…
BENJAMIN DUHAMEL
Non mais vous pouvez contester les propositions…
GERALD DARMANIN
Je dis aux Français…
BENJAMIN DUHAMEL
Mais elle en fait et visiblement les Français la jugent plutôt, comment dire, crédible comme première opposante.
GERALD DARMANIN
Je dis aux Français, attention ce n’est pas Alice au pays des merveilles Madame LE PEN, ce n’est pas le chat avec le sourire qui s'envolent dans le ciel. Madame LE PEN, elle dit toujours des choses que vous voulez entendre. Elle ne dira jamais quelque chose qui est la conséquence d'un sondage qui serait négatif pour elle. Elle dira toujours les choses du côté de la démagogie. Mais où est-ce que ça nous amène ça, ce n’est pas une femme d'Etat, c'est au mieux une petite femme politique comme monsieur BARDELLA est un petit homme politique, quelqu'un qui lit des sondages et qui se dit, tiens je vais être du côté de ceux qui crient.
BENJAMIN DUHAMEL
.. Visiblement les Français, peut-être ceux qui dans votre circonscription, dans votre région considèrent qu’elle est, qu’elle incarne une forme d’alternative à Emmanuel MACRON.
GERALD DARMANIN
Mais quand vous êtes contre tout et réciproquement parce que vous suivez les sondages, c'est facile. J'ai été maire d'une commune, chacun peut le comprendre, quand vous avez de rue à piétonniser, une rue à mettre en double sens, ou une école à fermer parce qu'il faut faire des travaux, c'est pas populaire, bien sûr que vous vous dites au début c'est pas populaire, on fait bien sûr des choses impopulaires, le général de GAULLE, François MITTERRAND, Jacques CHIRAC, Nicolas SARKOZY, François HOLLANDE, on parlait du mariage pour tous dernièrement ont fait des choses pas toujours populaires, mais simplement c'étaient des femmes et des hommes d'Etat qui un jour se sont dit, voilà ce que je pense malgré ce que pourrait penser une majorité de la population. Madame LE PEN, elle n’est pas du tout dans ça.
BENJAMIN DUHAMEL
Vous considérez toujours qu’elle est trop molle comme vous l’aviez dit dans un débat face à elle sur France 2 ?
GERALD DARMANIN
Elle essaie manifestement de se notabiliser, il faut avouer que la France Insoumise…
BENJAMIN DUHAMEL
Vous y avez peut-être contribué aussi en considérant qu’elle était molle sur les sujets migratoires.
GERALD DARMANIN
Non au contraire Madame LE PEN, je constate qu’elle essaie de se notabiliser, jamais un mot au-dessus de l’autre ou très, très peu, toujours dans la majorité des sondages, jamais à essayer de donner son avis personnel sur un sujet. Et Madame LE PEN elle essaie justement de se notabiliser, on le voit à l’Assemblée nationale et la difficulté c’est que devant une extrême gauche qui elle ne se notabilise pas, bien au contraire, attaque les policiers, les Français peuvent se poser des questions. Moi je dis aux Français de bien écouter Madame LE PEN, et quand ils écouteront, ils écouteront ça, le silence des propositions. Et la France, elle n’a pas besoin du silence des propositions.
BENJAMIN DUHAMEL
Merci Gérald DARMANIN.
Source : Service d’information du Gouvernement, le 3 mai 2023