Texte intégral
MARC FAUVELLE
Où serai-je à la rentrée ? C'est la question du jour pour tous les lycéens de Terminale. Ils connaîtront ce soir les premières réponses à leurs voeux d'orientation : admis, sur liste d'attente ou alors refusé ? c'est le fameux triptyque de Parcoursup. Bonjour Sylvie RETAILLEAU.
SYLVIE RETAILLEAU
Bonjour.
MARC FAUVELLE
Ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche. On sait que c'est toujours un moment particulier pour le dire comme ça, pour les futurs étudiants et aussi pour leurs familles. Qu'est-ce que vous dites à ceux qui sont en train de se ronger les ongles en attendant le verdict qui doit tomber à partir de 19 heures ?
SYLVIE RETAILLEAU
Oui, c'est un moment particulier, c'est une période particulière et justement c'est un message d'accompagnement, d'être rassurant. De rappeler que Parcoursup derrière, il y a beaucoup de personnes qui sont là pour accompagner, qui se mobilisent aussi bien dans les lycées mais aussi l'équipe Parcoursup. Dans les lycées il y aura un accompagnement, une présence particulière justement au début de cette période. Une période qu'on a voulue plus courte puisque cette phase principale va se terminer au 7 juillet.
MARC FAUVELLE
Au lieu du 14.
SYLVIE RETAILLEAU
Exactement, au lieu du 14 juillet. Une semaine, au niveau de l'été pour préparer la rentrée. Et puis dans ces circonstances-là c'est important. Je voudrais rappeler par exemple qu’en 2018 quand ç’a démarré, cette période de phase principale était de 108 jours, aujourd'hui elle est de 37 jours et on essaie d'avoir ce processus continu et dynamique, justement pour réduire la période de stress que l'on connaît.
MARC FAUVELLE
Est-ce que toutes les réponses tombent à 19 heures pile ou est-ce que c'est au compte-gouttes ?
SYLVIE RETAILLEAU
Alors en fait chaque étudiant, chaque élève et leurs familles aura une réponse sur tous leurs voeux ce soir à partir de 19 heures.
MARC FAUVELLE
Sur l’ensemble jusqu’à 10 vœux qu’ils ont pu faire.
SYLVIE RETAILLEAU
Voilà. Mais comme vous l'avez dit, il y a 3 types de réponses.
MARC FAUVELLE
Alors on va essayer de détailler si vous le voulez bien, d'être le plus concret possible.
SYLVIE RETAILLEAU
Tout à fait.
MARC FAUVELLE
D’abord pour ceux qui auront, les veinards, plusieurs réponses positives tout à l'heure, qu'est-ce qu'il faut faire ?
SYLVIE RETAILLEAU
Alors pour ceux qui ont plusieurs réponses positives, ils auront une indication pour répondre et ils devront choisir un choix de filière parmi ces réponses positives.
MARC FAUVELLE
Ils ont combien de temps pour répondre ?
SYLVIE RETAILLEAU
La durée de réponse est indiquée dans leur dossier précisément. En règle générale, les mises à jour sont faites le matin, tous les matins il y aura ensuite des mises à jour. Quand ils ont les réponses positives, ils ont en général 48 heures pour répondre à leur choix, leur choix de filière pour l'année prochaine.
MARC FAUVELLE
Ensuite, on ne peut plus changer d'avis.
SYLVIE RETAILLEAU
Alors sur les réponses positives, on ne pourra plus changer d'avis. Mais ils ont des réponses, le deuxième cas de figure, en attente et là, ils peuvent choisir une réponse positive parmi les positives, et en même temps garder les réponses en attente, les filières dans lesquelles ils sont en liste d'attente.
MARC FAUVELLE
Et là, il faudra trancher à quel moment ?
SYLVIE RETAILLEAU
Alors sur les filières en liste d'attente, c'est là que tous les matins les réponses sont mises à jour suivant l'évolution des listes d'attente.
MARC FAUVELLE
C’est à 7 heures du matin. C’est là qu’il faut frénétiquement rafraîchir la page
SYLVIE RETAILLEAU
C’est ça. Je pense qu'ils ont toute la journée et ils peuvent prévoir justement. Mais en fait, quand eux ont une réponse qui change dans leur dossier, ils sont avertis par mail et par un SMS. Donc tous les jours, oui, on leur conseille d'être attentif pendant cette période, tous les jours, mais ils sont avertis à chaque fois qu'une nouvelle réponse arrive sur leur dossier.
MARC FAUVELLE
Pour ceux et celles qui n'auront que des non ce soir, ni liste d'attente ni admis, qu'est-ce qui se passe ?
SYLVIE RETAILLEAU
Alors d'abord, je voudrais préciser que c'est assez rare parce que ceux qui n'auront que des non, ça veut dire qu'ils n'ont choisi que des filières sélectives puisque le non est uniquement fait pour les filières sélectives, sinon vous êtes obligatoirement en liste d'attente. À ce moment-là pour ceux qui n'auraient que des non ce soir, ils vont être très vite, dès lundi prochain, contactés. On va les appeler. Ils recevront un mail, ils seront appelés afin de préparer la phase complémentaire qui démarrera le 15 juin, dans lequel ils pourront faire 10 nouveaux vœux et donc ils vont avoir une période, là, de préparation pour choisir à nouveau dans la phase complémentaire leurs vœux.
MARC FAUVELLE
Sylvie RETAILLEAU, depuis sa mise en place en 2018 Parcoursup est régulièrement critiqué pour son côté un peu supplice chinois, avec des procédures parfois complexes puisqu'il faut choisir à la base entre 20 000 formations, faire des vœux, des sous-vœux également. Comment améliorer le système ?
SYLVIE RETAILLEAU
Alors c'est clair, quand vous avez cette offre, vous l'avez rappelé, de 21 000 formations, c'est-à-dire que tout étudiant n'importe où en France a la visibilité et la connaissance, l'information sur toutes les formations en France. Donc on le voit, ça induit une complexité. Deux choses peut-être déjà que l'on a fait aussi cette année, mais c'est une amélioration continue Parcoursup. La première, c'est au moment des choix : on a voulu cette année améliorer la clarté et la transparence, en particulier la transparence sur les critères d'examen des vœux. Donc cette année pour chacune des formations, il y a une fiche obligatoire qui donne les critères d'examen des vœux. Et la deuxième chose, c'est réduire la période de stress, on vient de le dire. On a réduit le temps.
MARC FAUVELLE
L'autre critique qui est faite, c'est que Parcoursup a abouti à une forme de sélection déguisée par l'algorithme. C'est bien le cas ?
SYLVIE RETAILLEAU
Non, pour moi ce n'est pas le cas. Parcoursup, c'est une plateforme.
MARC FAUVELLE
À partir du moment où il y a davantage de demande que de place à l'université ou ailleurs dans certaines…
SYLVIE RETAILLEAU
Ce n’est pas Parcoursup, ça.
MARC FAUVELLE
Pourquoi ne pas dire que ça s'appelle de la sélection ?
SYLVIE RETAILLEAU
Alors deux choses. Premièrement, là on parle de Parcoursup, on parle d'un outil d'aide à la gestion des places, de présentation de la formation etc Ensuite effectivement, il y a des formations sélectives, des formations non sélectives, et le nombre de places mises en place par rapport à la demande, ça c'est l'offre. Mais Parcoursup, on en a fait un totem par rapport à cette problématique de nombre de places, mais je crois qu'il faut voir aujourd'hui Parcoursup comme une aide pour rentrer dans l'enseignement supérieur et de la gestion des places.
MARC FAUVELLE
Sylvie RETAILLEAU, vous êtes également ministre de la Recherche. Il y a quelques jours, 16 sociétés savantes et des scientifiques de renom ont dénoncé les pratiques de Didier RAOULT, l'ancien patron de la IHU Méditerranée de Marseille, soupçonné d'avoir mené un essai clinique sauvage pendant deux ans en administrant de l’hydroxychloroquine à 30 000 patients qui avaient le Covid. Quelle est la position de la ministre ?
SYLVIE RETAILLEAU
Alors la position de la ministre, et j’associerai le ministre de la Santé François BRAUN, ensemble on est très clairs puisqu’en septembre 2022, suite à une enquête faite par l'Inspection générale et l'IGAS aussi, nous avons d'une part démis Didier RAOULT de ses fonctions de directeur de cet institut hospitalier universitaire – il n'est plus aujourd'hui directeur – et déposé deux articles 40, saisi le procureur de la République.
MARC FAUVELLE
L’article 40, c’est l'obligation de signalement au Parquet.
SYLVIE RETAILLEAU
Exactement.
MARC FAUVELLE
Est-ce qu’il a fait prendre des risques à ses patients ?
SYLVIE RETAILLEAU
Alors aujourd'hui, prendre des risques à ses patients quand on ne suit pas, quand on a des pratiques déviantes, quand on ne suit pas les protocoles qui sont des protocoles de sécurité pour les patients sur des essais cliniques, sur des essais thérapeutiques et l'utilisation de médicaments, oui, on prend des risques.
MARC FAUVELLE
Est-ce que vous diriez, comme Emmanuel MACRON l'avait fait lorsqu'il lui a rendu visite en plein cœur de l'épidémie, qu’il est un grand scientifique ?
SYLVIE RETAILLEAU
Alors je rappelle que Didier RAOULT a eu le Grand prix de l'Inserm en 2010.
MARC FAUVELLE
Il est toujours un grand scientifique ?
SYLVIE RETAILLEAU
Donc il est, dans le sens il est, il était un grand scientifique, je pense que Didier RAOULT depuis quelque temps, on l'a vu dans les rapports de l'Inspection générale, il y a eu des problématiques de management, de harcèlement moral et d'essais cliniques avec des pratiques effectivement déviantes, non correctes, et je pense que ça c'est grave et qu'à ce moment-là, il est difficile de continuer à l'appeler grand scientifique quand on a ces pratiques aujourd'hui.
MARC FAUVELLE
Sylvie RETAILLEAU, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche. Merci et bonne journée à vous.
SYLVIE RETAILLEAU
Merci.
Source : Service d’information du Gouvernement, le 2 juin 2023