Interview de M. Roland Lescure, ministre chargé de l'Industrie, à Sud Radio le 14 juin 2023, sur un plan gouvernemental contre la pénurie de médicaments et la réindustrialisation.

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Média : Sud Radio

Texte intégral

PATRICK ROGER
Bonjour Roland LESCURE.

ROLAND LESCURE
Bonjour.

PATRICK ROGER
Est-ce que la France va vraiment produire des médicaments face aux pénuries ? Peut-on réussir à se réindustrialiser ? Est-ce que le pays d'ailleurs sera capable d'assurer en énergie ? Parce qu'il y a eu l'appel d'ENGIE avant-hier, les questions de souveraineté à la une ce matin Roland LESCURE, et beaucoup d'interrogations aussi autour des nouvelles technologies et de l'intelligence artificielle, d'ailleurs avec le grand salon Viva Tech aujourd'hui à Paris. Vous étiez donc hier en Ardèche aux côtés d'Emmanuel MACRON pour annoncer la relocalisation de la production de médicaments prioritaires fabriqués à l'étranger. Alors c'est une liste de 450, c'est ça, dont une cinquantaine prioritaire ; à partir de quand et comment alors ça va être….

ROLAND LESCURE
Alors ça commence dès aujourd'hui en fait, donc parmi les 50 qu'on souhaite relocaliser. Les 450 c'est ceux qui sont importants et sur certains d'entre eux on a aucune inquiétude parce qu'ils sont produits un peu en France, un peu en Allemagne, un peu en Espagne. Ceux sur lequel on est inquiet, c'est ceux pour lequel on a juste une source de production - par exemple en Chine - ou sur lequel on a des inquiétudes sur notre capacité à livrer je dirais. Donc par exemple GSK, qui est une entreprise anglaise mais qui est installée en Mayenne, à Mayenne, a annoncé hier - ça fait partie des 25 - qu'ils allaient augmenter la production d'Amoxicilline. Vous vous souvenez l'Amoxicilline, c'est l'antibiotique dont il faut reconnaître qu'on a eu quelques tensions cet hiver. Donc ils avaient déjà augmenté, aujourd'hui ils en produisent à peu près plus de 60 millions de doses. Ils vont passer à 80 millions de doses. Donc ça, ça veut dire qu'on va produire plus d'Amoxicilline, ça ne veut pas dire qu'il faut en consommer. Vous savez qu'on consomme beaucoup d'antibiotiques en France, donc de ce point de vue-là il faut rester mesuré, il faut avoir en tête le fait que parfois trop d'antibiotiques tue les antibiotiques si je puis dire. Mais malgré ça, GSK va produire plus d'Amoxicilline en France ; et donc oui, on va en plus produire, créer de l'emploi en Mayenne, à Mayenne, grâce à cette relocalisation de médicaments.

PATRICK ROGER
Est-ce que l'on sait d'ailleurs dans le cadre de ce plan, sur les médicaments, combien d'emplois pourront être créés à l'avenir ?

ROLAND LESCURE
Non, parce qu'en fait ce qui est beau dans l'industrie, c'est que vous en créez un, vous en gagnez trois ou quatre. C'est-à-dire que vous créez un emploi industriel mais autour de l'usine, on crée des emplois de services, on crée des emplois de service public. Donc ce qui est intéressant dans l'usine, dans l'industrie, c'est l'effet d'entraînement que ça. Hier on était…

PATRICK ROGER
Ou l'inverse, quand on ferme. On l'a vu.

ROLAND LESCURE
Exactement. On a vu des territoires entiers se vider parce que – moi, j'appelle ça la cathédrale industrielle - l'usine disparaissait, elle partait au bout du monde. Quand vous n'avez plus rien à servir, les services ils partent aussi et notamment les services publics. On parle beaucoup de déserts médicaux.

PATRICK ROGER
Oui.

ROLAND LESCURE
Si on veut avoir un écosystème fort, il faut des cathédrales industrielles, il faut ces lieux qui sont à la fois des lieux d'emploi mais des lieux d'entraînement pour le territoire. La désindustrialisation, c'est la colère qui monte. Il faut le reconnaître, c'est les partis extrêmes, notamment l'extrême-droite, qui a monté dans les territoires éloignés. Moi, je me suis engagé en politique pour qu'elle recule. Ça tombe bien, quand une usine ouvre, c'est l'espoir qui renaît.

PATRICK ROGER
Oui c'est ça. Mais là, est-ce qu'on va être capable de produire immédiatement ? Vous avez parlé de GSK en Mayenne mais il faut quand même du temps aussi.

ROLAND LESCURE
Exactement.

PATRICK ROGER
Ça ne va pas se faire du jour au lendemain.

ROLAND LESCURE
On a un plan à court-moyen-long terme. Long terme, c'est l'innovation - on y reviendra tout à l'heure : il faut que la France invente les médicaments de demain. Aujourd'hui ce qu'on appelle les biothérapies, on en importe 80 à 90 %, donc il faut qu'on innove et ça on va le faire. On parlera de Viva Tech. Ensuite à moyen terme, il faut qu'on recrée des lignes de production. Donc je parlais de GSK tout à l'heure, on a SEQENS qui va monter une usine de principes actifs, de paracétamol dans l'Isère, donc on fera notre paracétamol chez nous. Puis à court terme, il faut gérer l'urgence. Donc on passe en revue l'ensemble des médicaments qui risquent d'être un peu tendus et on met en place un plan. Ça s'appelle le Plan blanc, on l'annoncera en détails avec François BRAUN, mon collègue de la Santé le 5 juillet, de manière à ce que même cet hiver, évidemment, on fasse tout pour qu'on ait zéro pénurie.

PATRICK ROGER
Mais d'ailleurs, on a un problème : on ne connaît pas les stocks en fait aujourd'hui. Pourquoi ?

ROLAND LESCURE
Non mais alors, on connaît les stocks par exemple…

PATRICK ROGER
Mais de façon précise.

ROLAND LESCURE
Voilà. Le problème qu'on a, c'est qu'aujourd'hui on connaît mal les stocks qui sont chez les pharmaciens, qui font une bonne partie du boulot d'ailleurs de stockage parce qu'évidemment, quand vous allez chez votre pharmacien et que vous lui demandez une boîte de paracétamol, il ne va pas la commander : il l'a derrière lui en général, juste derrière lui, sur l'étagère. Et donc, on a besoin d'améliorer. Au temps des nouvelles technologies, ça va se faire vite parce que ça devrait déjà être fait, il faut le reconnaître. L'ensemble des stocks disponibles, ceux qu'il y a dans les pharmacies, ceux qu'il y a entre la production et les pharmacies - ce qu'on appelle les grossistes répartiteurs – bref, qu'on puisse tout agréger pour bien comprendre à la fois combien et où on en a aussi. Parce que c'est vrai que si vous allez chez un pharmacien et qu'il vous dit : aujourd'hui, je n'ai pas de paracétamol mais à deux coins de rue, vous allez en trouver, c'est déjà plus simple que de dire : vous en aurez peut-être à deux coins de rue, peut-être à trois. Certains d'entre nous ont dû faire ça cet hiver.

PATRICK ROGER
Donc on est en retard sur ce plan de collecte informatique.

ROLAND LESCURE
On a eu une espèce de réveil collectif, il faut le reconnaître. On a eu la Covid et au sorti de Covid, il y a eu énormément de volatilité dans la consommation :la bronchiolite, la grippe, la gastro-entérite. Donc on s'est retrouvé avec une espèce de tempête parfaite, il y a eu besoin de beaucoup d'Amoxicilline par exemple. Et on s'est rendu compte à cette occasion-là qu'on n'avait pas assez d'infos et qu'on n'avait pas assez de production donc on y répond.

PATRICK ROGER
Oui. Alors les auditeurs se posent la question quand même Roland LESCURE, avant on produisait beaucoup en Inde, en Chine etc, aussi parce que c'était moins cher. Il y avait des lignes de production à moindre coût. Est-ce qu'aujourd'hui ça va être rentable ou est-ce que les médicaments vont, par exemple, augmenter ?

ROLAND LESCURE
On se rend compte que la dépendance a un coût. Quand vous dépendez d'une zone de production qui est à des milliers de kilomètres, ça vous coûte moins cher aujourd'hui mais ça risque de vous coûter plus cher demain. Donc c'est vrai que la souveraineté, ç'a un coût. Alors on ne va pas à produire - par exemple, je parlais du paracétamol tout à l'heure - le même paracétamol qu'en Chine qui est un paracétamol très peu coûteux mais qui est produit essentiellement beaucoup avec de la main-d'œuvre. Nous, on va avoir des processus plus innovants, et donc SEQENS, j'en parlais tout à l'heure, en Isère, ça va être une nouvelle méthode de production qui va être très productive donc qui va être moins coûteuse. Mais à la marge, ça va coûter un peu plus cher, un peu plus cher.

PATRICK ROGER
Oui. Les médicaments donc vont augmenter, certains médicaments.

ROLAND LESCURE
Non.

PATRICK ROGER
Un petit peu.

ROLAND LESCURE
Ce qui se passe, c'est qu'aujourd'hui le prix des médicaments il baisse, il baisse, il baisse.

PATRICK ROGER
Oui.

ROLAND LESCURE
Ça ne se voit pas toujours sur les dépenses de santé parce qu'on en consomme de plus en plus. Donc ce qu'on va faire, c'est qu'on va peut-être baisser un peu moins certains médicaments importants, contre - parce qu'on ne fait pas ça pour rien - un engagement des producteurs à produire plus en France, puis on va peut-être tous s'organiser pour en consommer un peu moins. Parce qu'en France, vous le savez, là on est un peu champion du monde.

PATRICK ROGER
Est-ce qu'on est en mesure de faire face à une réindustrialisation si ça marche ? Parce que j'ai vu la sonnette d'alarme tirée par ENGIE : on va manquer d'énergie dans les années qui viennent.

ROLAND LESCURE
Non, on va devoir produire plus d'énergie. Vous savez quoi ? C'est un projet industriel de plus. C'est-à-dire que construire des EPR, au fond c'est construire une énorme usine. Donc c'est vrai qu'on est en train de finaliser avec le président de la République et la Première ministre ce qu'on appelle la planification écologique. Vous vous en souvenez ? Il avait parlé de ça à Marseille pendant la campagne. Donc on est en train de faire un bilan global de ce qu'il va falloir produire comme électricité, comme biomasse aussi pour fournir les centrales, les nouvelles centrales qui chauffent les usines et qui remplacent le gaz ou l'essence par de la biomasse, des déchets recyclés. Donc on est en train de faire tout ça de manière à s'assurer que dans les années qui viennent, on ait assez d'électricité. Ça va être un travail phénoménal. EDF ne va pas manquer de boulot, c'est clair, mais pour moi c'est un projet extrêmement enthousiasmant. Je trouve qu'on a toujours tendance un peu trop à voir le verre au quart vide.

PATRICK ROGER
Non mais attendez, parce qu'il y a des inquiétudes…

ROLAND LESCURE
Pas vous, non mais quand j'entends ENGIE qui dit…

PATRICK ROGER
Mais ce qui est un peu normal, c'est que vous avez vu les tensions, attendez, pardon, mais vous avez vu les tensions sur l'énergie en fait cet hiver, donc les Français, on leur a dit : baissez la lumière, baissez le gaz, baissez le chauffage etc. …

ROLAND LESCURE
Non mais vous savez qu'on a réussi…

PATRICK ROGER
Les médicaments, arrêtez d'en consommer, parce qu'il n'y en a plus, donc ce n'est pas que le verre à moitié vide, en fait.

ROLAND LESCURE
Non, et on a réussi face à des tensions, à se retrousser les manches, à se mettre au boulot et à le faire ensemble. EDF ils ont bossé énormément pour remettre leurs centrales en marche. C'est vrai qu'il y avait un défi, il y avait ce que l'on appelle la corrosion qui est apparue dans certaines centrales, qu'il fallait réparer. Les Françaises et les Français ont fait des efforts, chapeau. Après, on n'est pas mort de froid en France cette année, on a baissé un peu le chauffage dans nos logements, au bureau, je peux vous dire que dans mon bureau j'avais ma petite laine moi aussi….

PATRICK ROGER
Ah bon ?

ROLAND LESCURE
Mais au fond, c'est très bien tout ça, on fait face à une crise, on se serre les coudes, on se retrousse les manches et ensemble on y fait face. Et là, c'est un défi majeur qui est un défi industriel, qui va créer de l'emploi, qui va créer de l'indépendance, qui va créer de la richesse, qui va nous permettre de décarboner la France, donc en plus, vous savez on réconcilie fin du mois, fin du monde. On réconcilie économie, écologie. Moi je trouve ça extrêmement enthousiasmant.

PATRICK ROGER
Bon, est-ce qu'on peut donner en fait des chiffres, Roland LESCURE, sur la création ou pas d'emplois liés à la réindustrialisation ? Parce que moi je vois aussi tous les jours encore des usines qui ferment aussi, je ne vais pas donner la liste, mais il y en a partout aussi.

ROLAND LESCURE
Il y en a qui ferment. Alors, celles qui ferment, on les aide, on essaie de s'assurer que les employés soient évidemment requalifiés, reformés vers d'autres emplois. Et c'est vrai que l'on crée des usines et on en ferme. La différence c'est que pendant des années on en fermait plus qu'on ouvrait, depuis 5 ans et particulièrement puis 2 ans, en 2021, 2022, on en a ouvert 200 de plus qu'on en a fermé. Et l'objectif c'est d'accélérer. Donc sur l'emploi on a créé plus de 100 000 emplois industriels depuis 5 ans, c'est à la fois beaucoup et trop peu, dans l'ensemble de l'économie on a créé 1,3 million d'emplois. Il faut qu'on crée un million d'emplois dans l'industrie, donc il faut qu'on décuple les efforts. Mais c'est ce qu'on va faire. On a arrêté de décliner. On a stabilisé, on a commencé à redémarrer de l'emploi et des usines, il faut qu'on accélère.

PATRICK ROGER
Il y a aujourd'hui le grand Salon VivaTech, c'est autour des technologies. Vous y allez en fait tout à l'heure…

ROLAND LESCURE
Ce matin.

PATRICK ROGER
Quel est l'enjeu en fait aujourd'hui ? Est-ce que la France et l'Europe on est dépassé par les Chinois, les Indiens et les Américains ?

ROLAND LESCURE
Non, l'enjeu, on est en avance sur certains dossiers, par exemple sur l'hydrogène on a plus de brevets que n'importe qui en Europe, n'importe qui au monde, pardon, je parle de l'Europe, et la France est très en avant là-dessus. Donc il y a des sujets sur lesquels on est en avance, des sujets sur lesquels on est en retard, le sujet j'allais dire de l'année, c'est l'intelligence artificielle, et là on démarre tous à peu près sur le même pan. Il y a une ou deux entreprises emblématiques, on les connaît, qui ont démarré un peu avant les autres, mais franchement, pour le ministre de l'Industrie que je suis, l'enjeu majeur en fait il est passé de la start-up nation à la nation industrielle. L'industrie d'aujourd'hui et de demain c'est une industrie qui s'appuie sur le numérique. On a une boîte fantastique en France, qui s'appelle EXOTEC, qui fait de la logistique totalement robotisée. Elle, c'est une start-up, elle a besoin d'un peu de capital pour se développer, et elle sert les usines. Donc en fait tout se recoupe. On va réindustrialiser la France en faisant ce qu'on appelle des usines 4 0, c'est-à-dire des usines numériques, efficaces…

PATRICK ROGER
Donc là, il n'y a pas d'emplois.

ROLAND LESCURE
Alors, il y a des emplois.

PATRICK ROGER
(Inaudible)

ROLAND LESCURE
Non mais, hier on a été chez CheMatech. CheMatech c'est une boîte géniale, en Ardèche, qui fait des baskets. Toutes les baskets du monde sont aujourd'hui faites en Asie. On va créer, fabriquer des baskets en Ardèche. Bon, eh bien…

PATRICK ROGER
Grâce à l'intelligence artificielle ?

ROLAND LESCURE
Mais oui. C'est une usine fantastique. On l'a visitée avec le président hier. Vous avez, ils ont limité le nombre de coutures. Vous savez que grâce à l'intelligence artificielle et aux robots, au fond on va fabriquer une basket, SALOMON, MILLET, donc des boîtes très connues, avec une couture sur le côté et une couture à la semelle. Ça, ça veut dire 50 emplois tout de suite, 150 emplois demain, dans une ville qui fait 800 habitants. C'est énorme. Et évidemment qui va entraîner d'autres emplois.

PATRICK ROGER
Donc vous dites, Roland LESCURE, en quelque sorte, n'ayez pas peur face à l'intelligence artificielle.

ROLAND LESCURE
Ah non non.

PATRICK ROGER
Parce qu'on dit, là, ChatGPT va remplacer l'intelligence artificielle, 80 à 90 % des emplois actuels.

ROLAND LESCURE
Il y a des emplois qui vont devoir évoluer, il y a des nouveaux emplois qui vont devoir se créer. Le défi majeur pour les politiques comme moi, c'est d'accompagner la formation, d'investir dans l'avenir, de réguler par exemple sur l'égalité femmes/hommes, l'intelligence artificielle, si vous la laissez faire, elle a tendance à être un peu machiste, vous savez, parce qu'elle reproduit les comportements du passé. Donc il faut réguler tout ça. Mais on va y arriver, évidemment, n'ayez pas peur, et surtout allons-y.

PATRICK ROGER
Il y a aussi le Salon du Bourget dans quelques jours, le secteur de l'aviation est capital pour la France aujourd'hui. Est-ce qu'on est capable d'assurer en fait une transition, puisqu'on on doit être dans la décarbonation ?

ROLAND LESCURE
Bien sûr. Il va falloir, parce que si on continue à avoir des avions qui consomment, au kérosène, qui consomment, on ira dans le mur. La bonne nouvelle c'est que l'industrie est prête. Aujourd'hui, en France, l'industrie aéronautique est prête à concevoir un nouvel avion, qui sera ce qu'on appelle un avion extra frugal, c'est-à-dire qui va consommer très très peu d'essence, et en plus cette essence sera propre, puisque ce sera de l'essence fait à partir de recyclage de déchets. Donc ça, ça va prendre une bonne dizaine d'années de développer…

PATRICK ROGER
Dans une dizaine d'années, on pourra avoir ce carburant.

ROLAND LESCURE
Alors, les carburants, on les a déjà, il faut augmenter la part des carburants dits propres dans les avions. Le nouvel avion ça va prendre un peu plus de temps, mais c'est un nouvel avion qui est développé par AIRBUS, par SAFRAN, par toute une kyrielle de PME qui travaillent, et là encore dans les territoires. L'aéronautique, on en a partout en France, on en a évidemment à Toulouse, on en a dans la Somme, on en a dans les Hauts-de-France, on en a à l'Ouest. C'est une industrie extrêmement porteuse, dont la France est championne. On en a besoin d'autres comme ça, il faut qu'on retrouve notre statut de champion dans l'automobile, par exemple.

PATRICK ROGER
Oui, Roland LESCURE, il y a beaucoup de bruit, autour d'un remaniement. Vous vous sentez concerné, potentiellement justement ou pas ?

ROLAND LESCURE
Moi j'ai, franchement j'ai le plus beau job du monde. Ça fait un an que le président de la République et la Première ministre m'ont fait l'honneur de me nommer ministre de l'Industrie. Etre ministre de l'Industrie aujourd'hui c'est génial.

PATRICK ROGER
Ce qui n'est pas facile, parce que c'est toujours Emmanuel MACRON qui fait les annonces.

ROLAND LESCURE
Non mais, quand il fait les annonces, la preuve on en parle…

PATRICK ROGER
Oui.

ROLAND LESCURE
Et moi du coup derrière je peux continuer à agir.

PATRICK ROGER
Vous faites le service après-vente, quoi.

ROLAND LESCURE
Mais pas seulement, je fais surtout le service action, c'est-à-dire que lui il parle, il lance les travaux, derrière il faut pédaler, et moi je pédale et j'adore ça pédaler, j'adore le vélo d'ailleurs.

PATRICK ROGER
Bon. Vous adorez le sport…

ROLAND LESCURE
Fait en France.

PATRICK ROGER Oui. Kylian MBAPPÉ, ça vous inquiète s'il part effectivement à l'étranger ?

ROLAND LESCURE
Ah, moi j'aimerais bien qu'il reste, en tout cas moi je soutiens le PSG depuis toujours…

PATRICK ROGER
En tant que ministre de l'Industrie, il doit rester…

ROLAND LESCURE
En tant que supporter un peu, allez, jusqu'au-boutiste du PSG, en tout cas j'aimerais bien qu'il reste.

PATRICK ROGER
Mais vous êtes pessimiste, quand même.

ROLAND LESCURE
Un peu.

PATRICK ROGER
Merci Roland LESCURE, ministre en charge de l'Industrie, était l'invité ce matin de Sud Radio.

ROLAND LESCURE
Merci à vous.


Source : Service d'information du Gouvernement, le 15 juin 2023