Texte intégral
LORRAIN SENECHAL
Bonjour Clément BEAUNE.
CLEMENT BEAUNE
Bonjour.
LORRAIN SENECHAL
Vous avez annoncé hier que la circulation des bus et des tramways pouvait reprendre normalement en Ile-de-France, est-ce que vous avez déjà une estimation des dégâts après ces jours de violences, sachant que le calme est revenu, il y a maintenant plusieurs jours déjà ?
CLEMENT BEAUNE
Après plusieurs jours de suspension à 21h, puis, à 22h, pour des raisons de sécurité, évidentes, pour protéger les agents et les passagers, on a pu reprendre une activité normale sur l’immense majorité du territoire, pas seulement en Ile-de-France hier, au-delà des horaires nocturnes, et ça s'est bien passé cette nuit, je veux quand même le dire, saluer aussi nos agents des transports publics, comme tous les agents publics qui ont parfois été agressés, on parlait de bilan, les choses sont encore provisoires, mais il y a plus de 20 agents partout sur le territoire dans nos transports, qui ont été menacés ou agressés…
LORRAIN SENECHAL
Alors qu’ils étaient en train de conduire des bus, des tramways, etc.
CLEMENT BEAUNE
Alors, qu'ils étaient tout simplement en train d'exercer et de rendre un service public, de conduire des parents, de conduire des jeunes chez eux ou au travail, dans leurs activités du quotidien. Et donc, je veux aussi leur rendre hommage, parce que j'étais, dès vendredi matin, après une première lui très difficile à Aubervilliers, où 12 bus ont été entièrement détruits par des voyous, il n’y a pas d'autre mot, et rien ne justifie cela…
LORRAIN SENECHAL
Il y avait aussi un tramway détruit à Clamart, plus en région parisienne…
CLEMENT BEAUNE
Il y a eu un tramway détruit à Clamart, au total, ce qu’on constate, c’est qu’il y a aujourd’hui un bilan de près de bus qui ont été, sur tout le territoire, incendiés, détruits par des actes criminels, il y a eu 2 tramways qui ont été entièrement ou partiellement attaqués, et il y a eu par exemple à peu près 200 abribus partout sur le territoire qui ont été victimes de jets de pierres, d'actes de vandalisme. Et donc, je veux le dire là aussi, cela coûte de l'argent.
LORRAIN SENECHAL
Combien ?
CLEMENT BEAUNE
On ne sait pas encore complètement, mais c'est sans doute quelques dizaines de millions d'euros.
LORRAIN SENECHAL
Oui, 20 millions d'euros rien qu'en Ile-de-France disait par exemple…
CLEMENT BEAUNE
Oui, pour l'ensemble des attaques qui ont été commises contre des services publics ou des bâtiments publics, en général, mais pour les transports, c'est un bilan qui est lourd, on pense aux transports publics, mais je pense par exemple aussi aux chauffeurs de transport routier, que j'ai reçus à plusieurs reprises, qui ont été parfois molestés, menacés, tout ça est évidemment totalement inacceptable, tout ça ne peut se justifier par rien, pas même par la douleur de la mort d'un jeune, du jeune Nahel, ça n’a aucun rapport. Et donc, moi, je me suis battu pour soutenir nos agents publics, pour prendre toutes les mesures de sécurité, c'est pour ça qu’on a dû interrompre un moment les transports de surface, bus et tramways, le soir, parce qu’on ne pouvait pas jouer avec la sécurité des gens et des agents, et parce qu'on ne pouvait pas faire des bus ou des trams des trophées pour voyous, et donc on a pris cette mesure, mais il faut aussi, parce qu’on a une crise qui a été difficile pendant quelques jours, rétablir le service public, parce que la meilleure réponse à des moments de douleur, des moments difficiles, c'est que le service public fonctionne bien.
AGATHE LAMBRET
Et justement ça prendra combien de temps un retour à la normale parce qu'il y a énormément de dégâts, il va falloir reconstruire, il y a déjà des travaux en ce moment en région parisienne, du fait des Jeux olympiques, donc c’est déjà compliqué les transports…
CLEMENT BEAUNE
Il y a eu une mobilisation exceptionnelle qui a été faite, moi, j'étais dans un dépôt avant hier matin chez KEOLIS, par exemple, les équipes de nuit ont été rappelées, elles se sont mobilisées pour qu’on rétablisse les rails, on commence à changer les vitres, on change les caméras, et donc aujourd'hui, je prends l'exemple du réseau francilien, ce matin, à la RATP, l'ensemble du réseau fonctionne à l'exception d’une ligne de tramway, parce que tout le monde s'est mobilisé pour que les choses reprennent le plus vite possible, et que le service public soit assuré, c'est vrai aussi dans la plupart des grandes métropoles de France, il y a quelques perturbations, vous avez parlé tout à l'heure du RER C, je crois dans vos journaux, c’est lié complètement aux intempéries, donc c'est très différent…
LORRAIN SENECHAL
C’est des arbres qui ont été couchés sur la voie. Il y a encore des perturbations ce matin.
CLEMENT BEAUNE
Voilà, donc ça n’a rien à voir, c’est évidemment une interruption qu’on essaie… à laquelle on essaie de mettre fin le plus vite possible, mais ça n’a rien à voir avec les violences qu'on a connues, et pour les violences proprement dites, il y a eu une réponse du service public, qui montre d'ailleurs, je crois aussi, la mobilisation de tous, qui fait que les circulations ont pu être assurées la nuit, hier, ça s'est bien passé, et qu'aujourd'hui, on a en Ile-de-France, et dans l'immense majorité des métropoles, des transports qui fonctionnent.
LORRAIN SENECHAL
Avec des agents de sécurité en plus ou pas ?
CLEMENT BEAUNE
Il y a eu un renforcement des mesures de sécurité qui perdurent, par exemple, pour les dépôts de bus la nuit, qui sont gardiennés, qui sont protégés, soit par la sécurité assurée par les opérateurs eux-mêmes, des vigiles et autres, ou par nos forces de sécurité publique, je leur rends hommage aussi, parce que quand vous êtes attaqué par 30 ou 40 jeunes qui débarquent avec des cocktails molotov ou avec des jerricans, eh bien, c'est difficile, et ils ont tenu bon.
AGATHE LAMBRET
Quel diagnostic vous portez, vous posez sur ce qui s'est passé ces derniers jours sur les événements en France ?
CLEMENT BEAUNE
Vous savez, il faut le faire avec beaucoup de fermeté, d'abord, rétablir l'ordre, il n’y a pas de justification au désordre et à de la casse…
AGATHE LAMBRET
C’est une crise de l'ordre ?
CLEMENT BEAUNE
Mais à court terme, la réponse est républicaine, au sens aussi, oui, de l'ordre et du calme, il faut, quand on est républicain, appeler au calme, beaucoup de forces politiques l’ont fait, pas toutes, condamner la violence et sanctionner les comportements qui sont tout simplement des comportements de voyous et de délinquants, point barre. Ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas des difficultés de fond, y compris dans les quartiers difficiles, mais moi, je pense d’abord à toutes celles et à tous ceux qui sont restés chez eux, qui ont essayé d'appeler au calme, aux mamans parfois qui sont sorties, on l'a vu, parfois, avec des banderoles pour dire : attention à nos écoles, nos services publics, c'est notre bien commun, il ne faudrait pas qu'on oublie ceux-là ou celles-là qui, eux, ont été calmes. Et les réponses de fond qu'on doit apporter sur les difficultés, qui malheureusement ne datent pas d'un événement dramatique, comme la mort du jeune Nahel, qui n’y sont pas liées, qui sont la vie difficile dans les quartiers, il y avait beaucoup de gens qui ces derniers jours ont été respectueux, ont été calmes, ont même essayé d'apaiser. C'est à eux qu'on doit une réponse ou une continuité ou un renforcement de notre action dans les politiques de la ville, dans les politiques des quartiers, en particulier.
AGATHE LAMBRET
Oui, pourtant, Olivier VERAN, hier, disait que ces crises, ces émeutes ne devaient pas être en appel à plus de dépenses publiques dans les quartiers, et là, vous parlez de politique de la ville, mais en fait, le gouvernement aujourd'hui exclue de faire des gestes pour la politique de la ville, ou exclut un nouveau plan banlieue, non ?
CLEMENT BEAUNE
Mais ce qu’on dit, c’est qu’il ne faut mélanger les choses, ça n’a pas été une crise des banlieues, ce qui s'est passé, ça n'a pas été une révolte sociale, quand il y a des pillages et des saccages, y compris d'ailleurs dans des endroits qui ne sont pas des quartiers politiques de la ville, qui avaient connu beaucoup de calme jusque-là, quand il y a des attaques…
LORRAIN SENECHAL
Mais il n’a pas de message politique quand même ?
CLEMENT BEAUNE
Attendez, j’y viens, quand il y a des attaques contre des élus, non, mais, il faut, je pense, dans des moments comme ceux-là, d’abord, être humble, je vois tous les gens qui ont toutes les réponses, et madame LE PEN, même monsieur RETAILLEAU ici nous ont expliqué qu’ils avaient tout compris, c'était lié à l'immigration, point ! Bon, je crois que…
LORRAIN SENECHAL
Et on a eu aussi des responsables de La France Insoumise par exemple qui parlaient bien de révolte sociale, vous, vous dites : ça n'est pas une révolte sociale ?
CLEMENT BEAUNE
Mais, je dis qu'on ne peut pas justifier des attaques contre un dépôt de bus à Aubervilliers qui d'abord pénalise les gens d'Aubervilliers, les mamans, les papas qui prennent le bus pour emmener leurs gamins à l'école, les grand-mères qui vont faire leurs courses, on ne peut pas justifier ça, parce que les premières victimes, ce n'est pas… c’est extrêmement finalement arrogant et méprisant de considérer que la jeunesse des quartiers, c'est une jeunesse de voyous, ce n'est pas ça qui s'est passé, c'est quelques personnes, souvent très jeunes, pas seulement dans les quartiers, qui ont commis des actes qui sont tout simplement des actes de voyous….
LORRAIN SENECHAL
Mais encore fois, vous n’y voyez aucun message politique derrière, au-delà des pillages et des…
CLEMENT BEAUNE
Ça ne veut pas dire, et ce n’est pas un événement aussi dramatique que la mort de Nahel qui doit simplement nous faire réagir, ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas de difficulté dans les quartiers difficiles, ça ne veut pas dire d'ailleurs qu'on n’agit pas depuis des années, c'est pour ça qu'on dit un plan banlieue, sous-entendu, il n’y aurait aucune action précédente, et sous-entendu, il suffirait d'arriver et de faire un chèque pour apporter des réponses, ça, je pense que ce serait des simplifications et des erreurs d'analyse, bon, et quand vous avez en plus une foultitude de violences différentes, y compris des violences contre des élus, on l'a vu à L’Haÿ-les-Roses, la réponse, ce n’est pas de dire : je vais faire un plan, et je ne sais même pas encore ce qu’il y a dedans. Donc la réponse, c'est l'ordre républicain, c'est la condamnation des violences, c'est la justice, quand il y a un événement comme la mort de Nahel, c'est la justice qui doit passer de manière sereine, et d'ailleurs, il y a beaucoup de gens qui ont été responsables, y compris la grand-mère de ce jeune homme, qui ont dit : les bus, c'est pour les mamans, pas de violence, appel au calme. Et puis, ensuite, c'est des réponses de fond qui doivent être accélérées, appliquées…
LORRAIN SENECHAL
Il y a une réflexion politique qui commence maintenant…
CLEMENT BEAUNE
Mais bien sûr…
LORRAIN SENECHAL
Clément BEAUNE…
CLEMENT BEAUNE
C’est pour ça d’ailleurs que le président de la République a passé du temps à l’écoute des maires et qu’il leur a dit : on va assurer la reconstruction, et on va réfléchir avec vous à la protection des élus, à une meilleure vie dans nos quartiers, etc.
LORRAIN SENECHAL
On continue de parler avec vous de ces violences qui ont notamment touché les transports et de leurs conséquences, Clément BEAUNE, vous qui êtes ministre des Transports, invité de " 08:30 ", vous restez avec nous.
AGATHE LAMBRET
Toujours avec Clément BEAUNE, ministre délégué aux Transports. Clément BEAUNE, la seule proposition qui a émergé du côté du gouvernement, on parlait de la réponse politique, pour l'instant en tout cas c'est de faire payer les parents pour leurs enfants. Ça c'est un serpent de mer à droite. Vous qui venez de la gauche, est-ce que vous êtes à l'aise avec cette mesure ?
CLEMENT BEAUNE
Je ne crois pas que ce soit le seul diagnostic, la seule réponse qu'on évoque. Je l’ai dit, les réponses il faudra y réfléchir…
AGATHE LAMBRET
Oui mais là, je vous parle pour l'instant de la proposition qui a émergé.
CLEMENT BEAUNE
Bien sûr. Je ne crois pas que ce soit l'alpha et l'oméga des choses. Ce qu’on a dit dans un moment où on a vu que c'était beaucoup de mineurs, beaucoup de très jeunes - je crois que Ministre de l'Intérieur a dit que le cas le plus jeune de ce qui ont été interpellés, c'est un enfant de 11 ans, donc un enfant, qu’il y a une responsabilité parentale. Je ne dis pas moi que c'est facile pour les parents, je ne donne pas de leçon à ceux qui habitent dans les quartiers et qui vivent parfois des situations difficiles, qui sont souvent, on le sait, des mères seules. Simplement c'est le droit, il y a une responsabilité parentale quand vous avez des enfants mineurs. Le rappeler c'est important. Vous savez comme disait Lionel JOSPIN, il ne faut pas confondre le droit et la sociologie. On peut avoir des explications de fond, des travaux sur les conditions d'éducation. C'est d'ailleurs pour ça qu4on fait en sorte que les pensions versées aux mères soient versées automatiquement, qu'on dédouble les classes, qu'on s'implique dans l'éducation des enfants notamment dans les quartiers difficiles. Ça doit continuer et peut-être s'amplifier. Mais ça n'empêche pas que quand il y a des situations extrêmement difficiles, appeler à la responsabilité parentale et rappeler les règles parce que c'est notre droit, la responsabilité des parents pour les mineurs, je pense que c'est essentiel.
AGATHE LAMBRET
Et il y a beaucoup de familles monoparentales aussi dans les familles de ces émeutiers, donc vous ça ne vous pose aucun problème de faire contribuer financièrement des familles déjà fragiles ?
CLEMENT BEAUNE
Ecoutez, d'abord ce qu’on appelle contribuer financièrement il y a beaucoup de débats. Il y a le serpent de mer, c’est vous qui l’avez dit ainsi…
AGATHE LAMBRET
Les allocations familiales.
CLEMENT BEAUNE
Les allocations familiales. Je crois, et beaucoup d'ailleurs de membres du gouvernement l'on dit aussi, que l'idée de rendre plus difficile la vie de mères notamment qui ont des conditions de vie déjà extrêmement compliquées, ça ne me paraît pas la bonne manière de faire. Qu'en revanche il y ait – le président a ouvert cette réflexion de manière là aussi humble en disant : je n’ai pas la réponse tout de suite, mais beaucoup de maires ont évoqué cela, toutes sensibilités politiques confondues - qu'on responsabilise davantage les parents. Qu'on leur dise aussi…
LORRAIN SENECHAL
Il a parlé de sanctions financières, le chef de l'Etat.
CLEMENT BEAUNE
Oui mais d'ailleurs il a dit qu’il ne fallait pas avoir l’espèce de réflexe automatique qui est parfois un cliché, notamment à l'extrême-droite, sur les allocations familiales mais qu'il pouvait y avoir des amendes, des pénalités etc, pour donner un sens de la responsabilité. Le sens de la responsabilité, ce n'est pas la stigmatisation et ce n'est pas la culpabilisation. On en a besoin aussi. Et d’ailleurs dans les quartiers, il y a beaucoup d’associations, il y a beaucoup de parents eux-mêmes qui ont dit à leurs gamins : attention, qui ont dit à leurs voisins : rappelez vos gamins à la maison, ne les laissez pas traîner le soir. Donc je pense que ça n’est pas une espèce de vision dans laquelle on opposerait le quartier au reste du pays, où on stigmatiserait les parents en disant qu’il suffit de leur taper dessus pour que les choses marchent.
AGATHE LAMBRET
Et quand le ministre de la Justice…
CLEMENT BEAUNE
Les responsabiliser, c’est important parce que c’est aussi la règle juridique qui s’applique aux parents.
AGATHE LAMBRET
Clément BEAUNE, le Garde des sceaux, annonçait qu’un flyer serait disponible dans les juridictions pour rappeler aux parents leurs responsabilités. Les flyers, ce sont ces petits tracts que l’on distribue pour annoncer des concerts ou des soirées. C’est la bonne méthode, ça ?
CLEMENT BEAUNE
Mais ce n’est pas le résumé, là non plus, d’une action. L’action elle est pénale, pour quand il y a des responsabilités juridiques des parents parfois condamnés. C’est l’état de notre droit, ce n’est pas une invention. Faire appliquer la loi, vous savez, c’est toujours une bonne idée dans la République plutôt que d’inventer des choses.
AGATHE LAMBRET
Mais sur les flyers, vous trouvez que c’est la bonne méthode ?
CLEMENT BEAUNE
Sur les flyers, on a appelé ça flyers parce qu’effectivement dans l’imaginaire, ça renvoie à des événements plus festifs. Ce que le Ministre de la Justice a dit, c’est que c’était important – il y a des parents qui sont perdus parfois - qu’on leur rappelle qu’il y a une sanction à la clé. Qu’exercer leur responsabilité, demander à leurs enfants d’être à la maison le soir, ce n’est pas une option, c’est la loi. Et je pense que dire tout simplement : c’est la règle et la règle est assortie de sanctions, ce n’est pas anecdotique, c’est important aussi. Ce n’est pas la seule réponse, parce que j’ai entendu qu’on moquait un peu cette idée comme si le gouvernement faisait des numéros verts ou des flyers. On ne fait pas que ça évidemment, mais c’est important de rappeler la règle.
LORRAIN SENECHAL
Clément BEAUNE, vous êtes ministre des Transports. Ce sont les grandes vacances qui commencent, les grandes vacances scolaires d'ici demain soir dans un contexte d'ailleurs d'inflation. Est-ce que vous allez faire un geste pour les Français qui veulent se déplacer, par exemple en train ?
CLEMENT BEAUNE
Oui. Il y a un certain nombre d'abord de choses qui ont été faites pour cet été. Je veux le rappeler parce que les trains en France, sans être trop compliqué ou technique, c'est en partie la responsabilité de l'Etat, ce qu'on appelle les trains Intercités, c'est en partie la responsabilité des régions, c'est très bien comme ça, les TER, les trains express régionaux. Beaucoup de régions ont déjà fait, je veux leur rendre hommage aussi…
LORRAIN SENECHAL
Les TER à un euro pour aller…
CLEMENT BEAUNE
Oui mais c’est massif. C’est massif et inédit. Il y a une région comme la région Occitanie où c'est le train à un euro tout l'été en TER pour les jeunes. Une région comme la région Grand Est où vous avez un pass, le TER à 29 euros par mois pendant tout l'été pour les jeunes. Vous avez dans Hauts-de-France les initiatives aussi avec des billets extrêmement peu chers. L’Etat va compléter cela dans les prochains jours sur les trains Intercités, je l'ai dit.
LORRAIN SENECHAL
Il y aura une mesure de l'Etat sur les trains annoncée dans les prochains jours.
CLEMENT BEAUNE
Il y aura un soutien supplémentaire pour l'été. Après il faut une réflexion…
LORRAIN SENECHAL
Ce sera un plafonnement des prix ?
CLEMENT BEAUNE
Il y aura une incitation supplémentaire ou des réductions supplémentaires. Les régions ont commencé, l'Etat le fait aussi sur les Intercités. J’aurai l'occasion de le dire dans les tout prochains jours. Et ce qu’on doit faire aussi de manière plus profonde - parce que le prix du train, vous savez, ça revient régulièrement et pas seulement aux grandes vacances - c'est que comme l'ont fait nos voisins, les Allemands, les Espagnols, je pense qu'il faut des offres qui soient plus claires, plus attractives. Le paradoxe…
LORRAIN SENECHAL
En Allemagne par exemple, 49 euros par mois, vous pouvez prendre tous les trains sauf les TGV. Vous pouvez même prendre les transports en commun.
CLEMENT BEAUNE
C’est quand même important parce que pour les vacances, quand on parle du prix du train souvent c’est le TGV qui est coûteux
LORRAIN SENECHAL
Et pourquoi est-ce qu'on n’a pas la même chose en France ?
CLEMENT BEAUNE
D’abord le pass allemand, c’est 49 euros par mois et c’est sur les TER et les Intercités, l'équivalent allemand. Le paradoxe c'est qu'en France, je le dis en moyenne - en moyenne - on paye le train moins cher que chez nos voisins européens. Alors on a le sentiment que c'est cher pour les périodes de pointe et pour le TGV et c'est vrai, donc il faut faire des efforts là-dessus notamment pour les jeunes. Mais le paradoxe, c'est qu'on n'est pas fichu - pardon de le dire comme ça - d'avoir une seule offre lisible, attractive et simple. Et donc moi je veux, parce que les régions ont déjà fait des efforts considérables, qu'on puisse travailler ensemble avant l'été prochain pour qu'on ait, là aussi, un pass à la française qui soit simple, attractif, pas cher pour les jeunes. Quand vous avez plein de régions qui font des offres à un euro, c'est qu'elles font des efforts financiers considérables pour aider les jeunes dans les transports et c'est très bien comme ça.
AGATHE LAMBRET
La région Occitanie notamment.
CLEMENT BEAUNE
La région Occitanie, la région des Hauts-de-France, la région Pays-de-la-Loire.
LORRAIN SENECHAL
Donc ce sera pour l’été 2024, une sorte d’offre, un pack pour les jeunes.
CLEMENT BEAUNE
Oui, et qu’on fasse surtout une équipe, si je puis dire, entre l'Etat et les régions, parce que les Français ils s'en fichent de savoir si c’est l’Etat ou la région qui organise le train. Ils veulent que ce soit simple et pas cher.
LORRAIN SENECHAL
Donc votre idée, ce serait un pack qui serait pour les Intercités et pour les TER.
CLEMENT BEAUNE
Exactement. C’est l'équivalent. C'est ce qu'on appelle les transports du quotidien, les transporte de millions de voyageurs parce qu'il n’y a pas que le TGV, et le TGV aussi on y travaille. La SNCF par exemple a développé une offre accessible qui s'appelle le Ouigo. C'est aujourd'hui un grand succès et un billet de TGV sur 5 en France aujourd'hui, et ça va encore augmenter, c’est par le Ouigo. Et puis il y a une réponse toute simple, pardon d'être un peu pragmatique, c'est que si vous avez des billets de train y compris de TGV qui sont coûteux aujourd'hui, c'est parce qu'il n’y a pas assez de trains. Et donc le Covid a ralenti les commandes de trains parce qu’on pourrait mettre plus de trains en circulation en vérité.
AGATHE LAMBRET
Les trains sont trop chers et l'offre n'est pas au niveau.
CLEMENT BEAUNE
Oui. Eh bien il y a deux réponses à cela en complément de ce que je viens de dire et des soutiens que l'Etat ou que les régions peuvent faire au tarif, c'est de commander plus de trains - c'est en cours - et donc notamment nos grands industriels, la SNCF achète des trains. Plus de trains en circulation, plus de place, baisse de prix ; ça, ça se verra dès la fin de l'année 2024 parce que ça se produit un peu dans le temps.
LORRAIN SENECHAL
Et l'arrivée de nouveaux acteurs aussi.
CLEMENT BEAUNE
La concurrence, moi je n'ai pas de tabou là-dessus.
LORRAIN SENECHAL
Vous comptez là-dessus.
CLEMENT BEAUNE
Quand c'est organisé par le service public défini par l'Etat ou par les avions, une concurrence qui n'est pas la privatisation, qui est une concurrence dans le cadre d'un service public, c'est sain. Et on l'a ouvert sur Paris-Lyon, qu’est-ce qui s'est passé ? Baisse de 10 % en moins des tarifs et augmentation de plus de 10 % de la fréquentation, y compris à la SNCF.
LORRAIN SENECHAL
Avec l’arrivée de TRENITALIA.
CLEMENT BEAUNE
Et cet été, il y a un opérateur de trains espagnol qui arrive et qui propose des offres extrêmement attractives en grande vitesse, entre par exemple Marseille et Madrid pour 9 à 19 euros. Donc on est en train de faire cette révolution du ferroviaire. Il faut un billet unique et une offre attractive, j'ai laissé ces travaux dès le printemps dernier, et il faut qu’on ait plus de trains et plus de concurrence.
AGATHE LAMBRET
Toujours avec Clément BEAUNE, ministre délégué aux Transports, l'été dernier, dans les aéroports, après le Covid, a été extrêmement compliqué, il n'y avait pas assez de personnels, des files d'attente interminables, des bagages qui se perdaient, est-ce que cet été, vous dites aux Français, on est prêt ?
CLEMENT BEAUNE
On est en meilleure situation, et il y a encore du boulot…
LORRAIN SENECHAL
Ça ne veut pas dire on est prêt, oui ?
CLEMENT BEAUNE
Non, je vais y venir, parce que je ne vais pas dire aux gens qui ont parfois attendu le week-end dernier un petit peu aux contrôles de police, ou aux files de taxis dans les aéroport ou dans les transports publics que tout va bien, mais c'est beaucoup mieux que l'été dernier, et, oui, on s'est mis en situation d'avoir, indépendamment même des Jeux olympiques, etc, un meilleur service pour les Français qui partent en vacances dans nos aéroports, notamment, avec le ministre de l’Intérieur, on a par exemple augmenté les effectifs de police aux frontières qui sont présents à l'aéroport de Roissy, à l'aéroport d'Orly, qui sont les grands aéroports parisiens, et pour beaucoup de Français qui partent en vacances, et là, le week-end dernier, on en a évidemment parlé, compte tenu de l’actualité, les choses se sont beaucoup mieux passées que pour les premiers départs en vacances de l'an dernier, vous vous souvenez, on avait eu 5000 bagages perdus et beaucoup de difficultés, donc, oui, on travaille là-dessus, sur la qualité de service, sur la fiabilisation de nos infrastructures, sur les recrutements de personnels, y compris de police, et le ministère de l'Intérieur a fait un effort inédit pour qu'on ait des polices aux frontières, beaucoup des policiers aux frontières beaucoup plus présents, et puis, on fait en sorte aussi, je prends des sujets très concrets, j'aurais encore une réunion avec AEROPORTS DE PARIS dans quelques heures, sur l'accès aux taxis, parce que je vois encore beaucoup de gens qui me disent : on attend des heures, il y a de la fraude, il y a des gens qui ne prennent pas la carte bleue, c’est des choses très concrètes, on est en train d'améliorer le niveau de service de nos aéroports pour qu'on ne fasse pas trop longtemps la queue et qu'on ait quelque chose de digne pour chacun.
AGATHE LAMBRET
Vous voulez aussi, enfin, vous avez dit vouloir taxer les billets d'avion les plus chers, ceux de 1ère classe, ceux de classe Affaires, pour financer notamment la transition énergétique, on en est où ?
CLEMENT BEAUNE
Oui, ça se fera d'ici la fin de l'année, il y a une loi de finances, c’est là-dedans qu’on vote les mesures y compris fiscales, ce n’est pas pour le plaisir de faire une mesure ou une taxe, c'est parce qu'on a une transition écologique qui est majeure à financer, qui suppose deux choses, qu’on fasse un peu moins de transport, qu'on appelle brun, polluant, ce n’est pas une stigmatisation, c'est une réalité, et un peu plus de transport vert, comme le train, qu'on a évoqué, et il faut investir, notamment si on veut que ce soit moins cher, et en plus…
AGATHE LAMBRET
Mais vous êtes sûr que ça se fera parce que, Emmanuel MACRON sur France Info…
CLEMENT BEAUNE
Il faut de l’argent…
AGATHE LAMBRET
Disait : ça ne marche pas si on le fait tout seul.
CLEMENT BEAUNE
Mais le président a raison, on a besoin d'avoir des mesures européennes, et on a besoin de faire attention à la compétitivité de nos grandes compagnies, notamment AIR FRANCE, je l'assume parfaitement, parce que le but n'est pas de faire en sorte qu'un fleuron français, avec des milliers d'emplois, une grande filière comme l'aéronautique, soit handicapée, c'est de faire la transition écologique qui suppose de faire un effort pour le transport brun, polluant, et de dégager des moyens. Et donc on le fait…
LORRAIN SENECHAL
Donc ça se fera ?
CLEMENT BEAUNE
Oui, mais on l’a déjà fait, dans la loi des mobilités qui avait été portée à l’époque par…
LORRAIN SENECHAL
Mais là, ça va rapporter combien par exemple ?
CLEMENT BEAUNE
On est en train d’en discuter, mais c’est probablement sur le mandat, d'ici 2027, à peu près 500 millions d'euros qui vont être dégagés par ces financements, qui vont être investis…
LORRAIN SENECHAL
500 millions d’euros, et ça sera combien la taxe par billet ?
CLEMENT BEAUNE
Aujourd’hui, on parle de quelques euros supplémentaires pour les billets de première ou classe affaires…
LORRAIN SENECHAL
Donc les billets qui coûtent le plus cher…
CLEMENT BEAUNE
Donc on n’est pas sur quelque chose qui est une catastrophe sociale, il faut être clair, et il faut être cohérent, l'avion, c'est une grande, filière, on la décarbone, je me suis battu pour qu'on mette de l'argent sur la décarbonation de l'avion, parce qu'il faut investir, et en attendant, il faut aussi accepter des mesures de sobriété, de contribution à la transition écologique, on fait cette cohérence, on tient cette cohérence… financement à ceux qui prennent la vie, parce qu'ils le peuvent…
LORRAIN SENECHAL
Là-dessus, vous voulez aller aussi plus loin, puisque pour l'instant, les seules lignes que vous rappelez sont celles qui sont à 02h30 de…
CLEMENT BEAUNE
Oui, on commence à peine, et on vient de prendre la mesure, et on va regarder son application. Et je l’ai dit, c’est tous les 6 mois qu’on revoit ce décret.
LORRAIN SENECHAL
Les Français vont prendre aussi la route, c'est classé rouge notamment dans le centre des départs ce week-end par Bison Futé, ils vont payer toujours autant pour les tarifs de péages, les seuls gestes qui ont été octroyés par VINCI AUTOROUTES par exemple, ce sont des gestes qui concernent les personnes abonnées et qui paient avec des chèques vacances, on n’avait pas moyen d’aller plus loin ?
CLEMENT BEAUNE
Alors, pardon, les seuls gestes pour ceux qui nous écoutent, parce que je ne voudrais pas qu'on minimise les choses, ce sont des réductions qui vont entre 20 et 50% du prix des péages…
LORRAIN SENECHAL
Mais encore une fois, pour une partie…
CLEMENT BEAUNE
Non, non…
LORRAIN SENECHAL
Une petite partie des personnes qui prennent la route…
CLEMENT BEAUNE
Beaucoup de gens qui nous écoutent y ont accès peut-être même sans le savoir, il suffit d'avoir un badge de télépéage, c'est gratuit, on peut encore le prendre. Et il faut avoir des chèques-vacances, c’est plus de 5 millions de Français, et donc beaucoup de familles, bon, donc, parce qu'il faut dématérialiser les choses, donc on ne va pas faire les comptes aux péages sur savoir…
LORRAIN SENECHAL
Et ça vous suffit ?
CLEMENT BEAUNE
Non, je ne dis pas que ça suffit ! Je dis, il ne faut pas de démagogie sur ces sujets, est-ce que le péage gratuit, c'est possible tout le temps en France, c'est une folie, et c'est un mensonge, on parle de transition écologique, et ce serait le seul mode de transport, la route où on ne contribuerait pas, et la route, elle s'entretient aussi, on déploie des bornes électriques, ça a un coût, si ce n'est pas l'usager de la route qui le paye à travers le péage, qui le paye, vous et moi, tous les contribuables, y compris ceux qui prennent le train, ce n'est pas écologique, et ce n'est pas juste. Donc le péage, il doit exister, c'est le fonctionnement de la route, pour entretenir nos routes, déployer les bornes électriques, etc, il faut, l'été, avoir des réductions notamment pour ceux qui n'ont pas le choix, et qui partent en famille en vacances, 20 à 50 % de réduction, ce n'est pas rien, tout le monde peut en profiter, et d'ailleurs, il y a eu les premiers gestes dès le week-end dernier pour les grands départs en vacances, ça a bien marché, ça n'avait jamais été fait, donc tous ceux qui donnent des leçons sur le prix des péages, moi, je veux bien, mais que ne l'avaient-ils fait, et puis, ensuite, il y a un débat de fond sur les profits des sociétés d'autoroutes, est-ce qu'elles peuvent contribuer, leurs actionnaires peuvent contribuer à l'effort de transition écologique, comme on l'a discuté à l'instant sur l‘avion…
AGATHE LAMBRET
Est-ce que vous allez les taxer alors…
CLEMENT BEAUNE
Eh oui, je pense qu’il faut le faire, on a demandé un avis, parce qu'on est un Etat de droit, au Conseil d'Etat pour savoir comment ça marche, il y a des contrats qui sont en cours, le Conseil d'Etat nous dit, en résumé, vous pouvez le faire, il y a des conditions, je ne rentre pas dans le détail, vous pouvez le faire, et donc là aussi, dans la loi de finance, c'est une mesure qu'on est en train de travailler techniquement pour le faire…
LORRAIN SENECHAL
Ça se fera ça aussi ?
CLEMENT BEAUNE
Oui, je crois très fortement que ça se fera, c’est un souhait de beaucoup de parlementaires de toutes sensibilités politiques, y compris dans la majorité, il y a une voie de passage juridique qui est tout à fait conforme aux contrats actuels, et je pense que c'est juste parce que là encore, on veut investir dans la transition écologique, démocratique, pour tous, pour que le train soit moins cher, pour que dans nos villes, on ait des modes de transports publics qui soient aussi moins chers et plus accessibles.
AGATHE LAMBRET
Clément BEAUNE, le gouvernement avait annoncé un grand conseil de la planification écologique, promesse d'annonces, il devait se tenir mercredi, il a été décalé ou annulé, du fait du contexte, où en est-on ?
CLEMENT BEAUNE
Alors, il y a eu une réunion de travail autour du président de la République hier, à laquelle je participais pour le secteur des transports, il y a eu un travail de planification écologique pendant de nombreux mois, pour regarder secteur par secteur toutes les mesures concrètement pour baisser les émissions, et savoir quelle mesure rapporte quoi en termes de baisse des émissions, parce que, il ne s'agit pas de proclamer des choses, il faut documenter les choses, ça, ce travail, il a été fait, vous comprendrez, dans l’actualité, vous ne pouvez pas multiplier les sujets ou les annonces, parce qu'il y a une concentration de notre action sur le rétablissement de l'ordre, ça ne veut pas dire que les choses n'ont pas été faites, et que des mesures supplémentaires, sans doute dans les prochains jours, seront annoncées et publiées.
LORRAIN SENECHAL
Un dernier mot de la grève qui touche le Journal du Dimanche, avec l'arrivée de l'ancien directeur de l'hebdomadaire d'extrême droite, Valeurs Actuelles, Geoffroy LEJEUNE, hier, il n'a pas pu rencontrer les journalistes, qui ont refusé de le voir. Cette grève, elle se poursuit, vous soutenez les grévistes ?
CLEMENT BEAUNE
Ce n’'est pas exactement comme ça que ça se passe, chaque journal en France a le droit de choisir sa ligne, heureusement, on a une liberté de la presse, dans le respect de la loi.
LORRAIN SENECHAL
Mais qui choisit justement la ligne ?
CLEMENT BEAUNE
Pardon, mais chaque journal a aussi une histoire, une marque, des lecteurs, un ADN, je ne crois pas que l'histoire du Journal du Dimanche soit celle des idées de l’extrême droite ou d'Eric ZEMMOUR
LORRAIN SENECHAL
Mais il a le droit de faire ce qu’il veut ?
CLEMENT BEAUNE
Il y a une loi qui s’applique…
LORRAIN SENECHAL
En l’occurrence, Vincent BOLLORE ?
CLEMENT BEAUNE
On ne va pas détourner la loi ou changer la loi à ce moment-là…
LORRAIN SENECHAL
Voilà, il n’y a pas matière à changer la loi ?
CLEMENT BEAUNE
Si, la ministre de la Culture a dit qu'il fallait des états généraux de l’information pour notamment renforcer les droits des journalistes face aux actionnaires, c'est un travail qui est en cours et qui est porté par ma collègue Rima ABDUL-MALAK…
LORRAIN SENECHAL
Et que vous soutenez donc ?
CLEMENT BEAUNE
Que je soutiens, mais je le dis, il faut respecter aussi l'histoire, et on ne joue pas avec les journaux, l’histoire d'un journal, celle du JDD, ce n’est pas tout à fait celle de Valeurs Actuelles.
LORRAIN SENECHAL
Clément BEAUNE, merci beaucoup, ministre des Transports, invité du " 8-30 ".
CLEMENT BEAUNE
Merci à vous.
LORRAIN SENECHAL
Bonne journée à vous.
Source : Service d’information du Gouvernement, le 13 juillet 2023