Texte intégral
JOURNALISTE
Florent LE SAUX, le ministre de l'Economie et des Finances, Bruno LE MAIRE, au chevet des commerçants marseillais cet après-midi.
FLORENT LE SAUX
Les commerçants victimes de vandalisme et de pillages la semaine dernière. Bonjour Bruno LE MAIRE.
BRUNO LE MAIRE
Bonjour.
FLORENT LE SAUX
Vous allez rencontrer donc les commerçants de la rue Saint-Ferréol et les alentours, des commerçants au fond du trou, comme en témoignage Alain GARGANI, président de la CPME Sud-PACA, la confédération des petites et moyennes entreprises, on l'écoute d'abord et vous répondez juste après Bruno LE MAIRE.
ALAIN GARGANI
Il y a un vrai désespoir, un désarroi, certains ont tout perdu, 30 ans de vie, et c'est terrible, il faut les accompagner pour les aider à se redresser. Ces commerçants indépendants ce sont les risque-tout et là ils ont tout risqué et ils n'ont plus rien, donc oui, Monsieur le ministre, là il faut les sauver.
FLORENT LE SAUX
Un vrai désespoir, un désarroi, ce sont des mots très très forts, véritable SOS lancé par les commerçants qui ont donc parfois tout perdu, Bruno LE MAIRE qu'est-ce que vous allez leur dire cet après-midi à ces commerçants marseillais ?
BRUNO LE MAIRE
d'abord que je partage leur sentiment, j'étais à Arpajon dans l'Essonne il y a quelques jours, j'ai rencontré beaucoup de commerçants, je vais aujourd'hui à Marseille rue Saint-Ferréol, et je sais que les commerçants ont été les premiers touchés, ils ont été les premières victimes de ces violences, de ces pillages, de ces incendies, qui sont totalement inacceptables et totalement révoltants, et je comprends parfaitement ce commerçant, ces commerçants, qui ont perdu toute une vie de travail parce qu'ils ont été attaqués de manière profondément injuste et profondément révoltante, et je vais leur dire très simplement : nous répondrons à votre SOS. Nous y répondrons en demandant aux assureurs de faire le nécessaire, nous avons l'accord des assureurs pour qu'ils indemnisent vite, pour qu'il y ait des délais pour déposer sa plainte, même si j'invite évidemment tous les commerçants à déposer rapidement leur plainte, et pour que tous les commerçants indépendants qui ont été les plus touchés, comme vient de le dire monsieur, puissent avoir une franchise réduite, pour que le coût soit le plus faible possible. Et du côté de l'Etat nous allons reporter, nous allons annuler certaines charges sociales et fiscales, notamment pour les commerçants indépendants qui ont été les plus touchés. Et enfin, il peut toujours y avoir des cas particuliers, j'ai hélas l'habitude de gérer ces crises, il faut aussi traiter les cas particuliers, donc il y aura dans chaque préfecture un agent qui aura la responsabilité de répondre directement, humainement, parce que c'est très important d'avoir un contact physique, aux commerçants qui n'auraient pas trouvé de solution qui leur convienne.
FLORENT LE SAUX
Alors, on l'a entendu, certains commerçants n'ont plus de stock, la perte de chiffre d'affaires est colossale, en plus en pleine période de soldes, vous avez beaucoup parlé des assurances, vous leur demandez de faire des efforts, mais de son côté qu'est-ce que le gouvernement peut faire dans l'immédiat, vraiment, je parle de monnaie sonnante et trébuchante là, c'est ce qu'ils réclament ?
BRUNO LE MAIRE
Il y a les espèces sonnantes et trébuchantes, c'est pas de charges sociales, pas de charges fiscales, l'ajustement évidemment de l'impôt sur le revenu pour ceux qui sont à l'impôt sur le revenu, les annulations de certaines dettes sociales et fiscales pour ceux qui sont vraiment en difficulté, l'annulation des dettes sociales et fiscales c'est une mesure totalement exceptionnelle qu'on réserve vraiment aux cas les plus graves, et puis pour ceux qui auraient encore des difficultés, qui seraient vraiment dans une situation intenable, ceux qui ont été incendiés, ceux qui n'ont pas de trésorerie disponible, je les invite à consulter le conseiller à la sortie de crise, il est dans chaque préfecture et il apportera des réponses au cas par cas, c'est l'instruction que j'ai passée à tous les conseillers à la sortie en crise dans chaque département, vous devez trouver une solution pour chaque commerçant. Si les solutions générales ne suffisent pas, on trouvera, au cas par cas, les solutions particulières nécessaires. Je veux aussi remercier la Métropole et la Région, parce que Martine VASSAL, comme Renaud MUSELIER, se sont engagés, ont mis sur pied un fonds, et là aussi l'expérience des crises c'est que la solidarité entre les élus locaux, les élus nationaux, est ce qui donne les meilleurs résultats, la ville de Marseille, la Métropole, la Région, se sont engagées à soutenir les commerçants, je pense qu'avec le soutien… (…) que le mieux s'est de se rendre sur le terrain, comme je le fais tout à l'heure, pour écouter ce que les commerçants ont à me dire directement.
FLORENT LE SAUX
Bruno LE MAIRE, ministre de l'Economie, est-ce que ce matin, sur France Bleu Provence, vous vous engagez à ce que finalement aucun commerçant pillé, vandalisé, ne mette la clé sous la porte au final ?
BRUNO LE MAIRE
Oui, c'est l'objectif, et l'objectif c'est aussi que les commerces puissent redémarrer le plus rapidement possible, tout simplement parce qu'on le doit aux commerçants, et puis parce que le commerce, en particulier le commerce indépendant, c'est la vie des centres-villes, enfin on sait bien qu'une rue est animée quand il y a des commerces, un centre-ville il est animé quand il y a des commerces, je me suis beaucoup battu, avec le président de la République, pour les activités de centre-ville et pour le commerce de centre-ville depuis six ans, que j'ai été élu dans une ville moyenne, la ville d'Evreux, pendant 15 ans, je sais à quel point c'est important d'avoir des commerces de centre-ville, donc je ferai tout ce qui est nécessaire pour que ces commerces puissent rouvrir le plus vite possible.
FLORENT LE SAUX
Et puis vous allez voir cet après-midi, c'est terrible, cette image de centre-ville un petit peu à l'abandon, avec des planches à la place des devantures, ça aussi c'est une image terrible pour les commerçants et pour les clients.
BRUNO LE MAIRE
Oui, ça inspire une immense tristesse, c'est un gigantesque gâchis, tout ça n'a absolument aucun sens, tout ça est inexcusable et inqualifiable, donc il faut comprendre cette tristesse, mais surtout apporter un soutien et aider chacun à redémarrer le plus vite possible, parce que je pense que la vraie réponse c'est le redémarrage de l'activité commerciale le plus vite possible.
FLORENT LE SAUX
A 7h30 dans le journal on a entendu un opticien qui voulait vous poser cette question, un opticien de la rue Paradis dans le centre de Marseille donc, qui disait j'aimerais demander au ministre ce que le gouvernement compte faire pour que ce genre de pillages, de scandale, n'arrivent plus jamais.
BRUNO LE MAIRE
Je pense que la première réponse, avant des réponses plus profondes et de long terme qui vont demander du temps à être définies, la première réponse, celle que tous nos compatriotes attendent, c'est la fermeté, l'autorité de l'Etat. Tous ceux qui ont procédé à des pillages, à des vols, qui ont incendié des commerces, qui ont dégradé des bâtiments publics, qui ont brûlé des mairies, brûlé des écoles, brûlé des bibliothèques, leur place est devant les tribunaux, et je souhaite qu'ils fassent l'objet de peines exemplaires. Il n'y a que la fermeté qui permettra de faire comprendre que ces actes sont révoltants, inacceptables, et que la violence n'a pas la place dans la République.
FLORENT LE SAUX
Bruno LE MAIRE donc qui va rencontrer les commerçants pillés, vandalisés, du centre-ville de Marseille cet après-midi, merci Bruno LE MAIRE…
BRUNO LE MAIRE
Merci et bonne journée à vous.
FLORENT LE SAUX
Et bonne journée à Marseille.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 17 juillet 2023