Texte intégral
AGATHE MAHUET
Bonjour Prisca THEVENOT.
PRISCA THEVENOT
Bonjour.
AGATHE MAHUET
Le policier qui a reconnu un tir de LBD dans l’affaire Hedi reste en détention provisoire, vue les tensions de ces derniers jours comment accueillez-vous cette décision de la Cour d’appel d’Aix-en-Provence ?
PRISCA THEVENOT
De façon très claire et évidente, vous vous en doutez, il ne m’appartient pas de commenter une décision de justice mais plutôt de la respecter et de l’entendre. Ce qu’on peut dire sur cette affaire c’est déjà effectivement entendre peut-être les paroles d’Hedi, des paroles très responsables, avec beaucoup d’humilité, mais de responsabilité. Il nous dit de façon très claire qu’il n’en veut pas à l’ensemble de la police, il n’en veut pas à l’institution policière et qu’il fait confiance en la justice, ces paroles de ce jeune homme nous devons être capables de les faire nôtres et de les respecter.
AGATHE MAHUET
Votre collègue Gérald DARMANIN, lui, avait soutenu sans réserve les forces de l’ordre la semaine dernière, il a eu tort Gérald DARMANIN d’apporter ce net soutien aux policiers ?
PRISCA THEVENOT
Soutenir les policiers, soutenir l’institution que représentent l’ensemble de ces femmes et hommes qui nous protègent au quotidien, qui servent notre Nation au quotidien, je ne vois pas en quoi cela est un sujet, en revanche pouvoir aussi dire quand il y a des soupçons d’actes violents qui sont commis, d’actes répréhensibles qui sont commis, il n’y a pas de sujet sur ces deux pendants-là.
JULIE MARIE-LECONTE
Prisca THEVENOT, vous disiez Hedi fait aussi part de son profond respect pour l’institution…
PRISCA THEVENOT
Tout à fait.
JULIE MARIE-LECONTE
Pour la police, les hommes et l’institution, Olivier VERAN a tardé à l’appeler, le porte-parole du Gouvernement, pourquoi ?
PRISCA THEVENOT
Il n’a pas tardé à l’appeler, je pense qu’il y a aussi un moment pour respecter le temps de ce jeune homme…
JULIE MARIE-LECONTE
Il a demandé deux fois Hedi, deux fois.
PRISCA THEVENOT
Et il a été appelé. Je pense qu’aujourd’hui l’enjeu n’est pas de chercher à quel moment, à quel temps, à quel tempo, il y a eu un contact avec ce jeune homme, le plus important…
JULIE MARIE-LECONTE
Vous auriez pu le faire, vous, puisque vous êtes chargée de la jeunesse ?
PRISCA THEVENOT
Vous savez, alors effectivement peut-être que j’aurais pu le faire il y a deux semaines, dès l’instant où j’ai été nommée, peut-être, vous avez raison, le plus important aujourd’hui, et de façon certaine et déterminée, c’est que nous respections le temps de la justice, c’est d’ailleurs ce que nous demandons et c’est d’ailleurs ce qu’Hedi lui-même demande. Ensuite, bien évidemment, je me tiens à son entière disposition, effectivement pour l’appeler, mais également pour le recevoir ou aller le voir, tout simplement.
JULIE MARIE-LECONTE
Il y a quelque chose à réparer dans le lien entre la police et la jeunesse aujourd’hui ?
PRISCA THEVENOT
Il y a quelque chose à ne pas oublier, c’est que, encore une fois, on peut venir pointer du doigt, regarder, juger et sanctionner, au regard des lois qui sont les nôtres, au regard de l’indépendance de la justice, les actes d’un homme, d’un policier, mais en aucun cas, en aucun cas, parce qu’un policier serait reconnu coupable d’actes répréhensibles, alors cela servirait de prétexte à pointer du doigt l’entièreté d’une institution qui est la police, et donc c’est ça que nous devons aujourd’hui pouvoir regarder, sans totem, ni tabou, tout doit pouvoir être regardé, mais avec des lignes rouges, celles de ne pas remettre en cause une institution qui, je le rappelle encore, est là pour nous protéger au quotidien et assurer notre liberté.
AGATHE MAHUET
Mais comment on fait alors pour rétablir ce lien de confiance entre la police et la jeunesse ?
PRISCA THEVENOT
Eh bien déjà tout simplement en arrêtant les amalgames. On entend beaucoup de choses sur la police, les policiers, l'institution, il est question d'un homme, qui effectivement a un uniforme, mais d’un homme, et pas de l'entièreté de la police, et encore une fois, je tiens à le répéter, écoutons Hedi, lui-même le dit. Je pense qu’aujourd'hui nous devons aussi être capables d'avancer de façon sereine, déterminée et certaine, en faisant confiance à notre justice.
JULIE MARIE-LECONTE
Prisca THEVENOT, les syndicats de police prennent acte de cette décision, mais ils disent aussi, suite à ce maintien en détention, qu’une insécurité pèse, juridique, pèse sur les policiers, que cette insécurité-là doit les mener à la prudence dans leur mission, c'est-à-dire à s'engager moins, pour être clair, c'est du chantage ça ?
PRISCA THEVENOT
Il n’y a pas de chantage, je pense qu’on doit aussi pouvoir entendre la parole de nos forces de l'ordre, encore une fois ce sont des femmes et des hommes qui au quotidien risquent leur vie pour protéger la nôtre, et les années qui viennent de passer, les mois qui viennent de passer, les semaines que nous avons vécues, montrent qu'ils n'ont jamais démérité et qu’ils se sont toujours tenus debout pour nous protéger au quotidien, que ce soit les hommes et les femmes de notre pays, mais également nos institutions et les bâtiments publics, on se souvient de ces nuits d'émeutes, mais également de la période précédente. Donc, encore une fois, entendons la voix des uns et des autres, respectons le cadre dans lequel nous sommes, et ne tombons pas trop vite dans la précipitation de l'émotion, tout doit pouvoir être regardé, des textes peuvent arriver à l'Assemblée, des discussions peuvent avoir lieu avec le Gouvernement, entendons tout cela en respectant les lignes rouges qui sont les nôtres dans un Etat démocratique.
AGATHE MAHUET
Alors justement, sur les émeutes, Emmanuel MACRON a commencé à s'exprimer, livre un peu son analyse avec cet entretien au " Figaro Magazine " cette semaine, là où la droite y a vu un problème avec l'immigration, lui soutient que c'est un problème d'intégration, ça veut dire quoi, ça vise qui d'ailleurs, c'est quoi un problème d'intégration ?
PRISCA THEVENOT
Déjà rappelons effectivement, comme vous me parlez d'immigration, que n'attendez pas de moi une parole qui viendrait vous expliquer que l'immigration est un problème, première chose. Ensuite, est-ce que nous pouvons regarder l'entièreté des sujets liés au thème de l'immigration de façon pleine et entière sans avoir peur d’adresser un certain nombre de sujets ? oui, nous devons pouvoir le faire.
JULIE MARIE-LECONTE
Mais la question, Prisca THEVENOT, c’est est-ce que ces émeutiers sont des jeunes mal intégrés ? c'est ce que laisse entendre le président de la République.
PRISCA THEVENOT
Est-ce que ces émeutiers, qui étaient pour 90% des Français, ont été piller des institutions publiques, ont été saccager des…
JULIE MARIE-LECONTE
Mais c’est le Président qui dit qu’il y a un problème d’intégration.
PRISCA THEVENOT
Eh bien je vous réponds, je vous réponds ; ont été saccagés des magasins, ont été menacés des élus ? oui. Est-ce qu’être responsable de ce genre d’actes c’est respecter les valeurs de notre pays ? Non. Donc, encore une fois, oui, nous avons un sujet d'intégration, mais qui n'est pas liée à qui nous sommes, mais à ce que nous faisons. Et attention, c'est pour ça que je le dis encore une fois, parler d'intégration ce n'est pas en permanence pointer du doigt l'immigration, les personnes qui ne sont pas depuis cinq, six générations, françaises, et cet amalgame-là il faut arrêter de le faire.
JULIE MARIE-LECONTE
C’est-à-dire que Kévin et Matteo, pour reprendre les termes de Gérald DARMANIN, ont le même problème d'intégration ?
PRISCA THEVENOT
Déjà j’ai envie de vous dire Kévin et Matteo…
JULIE MARIE-LECONTE
On comprend mal en fait.
PRISCA THEVENOT
Je vais vous le dire franchement. Je suis une enfant d'immigrés, mes enfants s'appellent Paul et Basile, qu'est-ce qu'on dit là, Paul et Basile, français, pas français, français depuis cinq générations ?
JULIE MARIE-LECONTE
Ça c’est un débat que vous pouvez avoir avec Gérald DARMANIN.
PRISCA THEVENOT
Non, mais c’est pour ça, le sujet, je vous le dis vraiment très tranquillement avec tout le respect…
JULIE MARIE-LECONTE
Non, mais pourquoi Emmanuel MACRON va sur ce terrain de l’intégration ?
PRISCA THEVENOT
Ce n’est pas un sujet de prénoms, et encore une fois nous ne sommes pas là pour juger les gens au regard de qui ils sont, mais de ce qu’ils font, et oui aujourd'hui nous avons une jeunesse, pas toute la jeunesse, mais une partie de la jeunesse, infime, mais qu'il faut quand même pouvoir regarder, qui ne respectent pas les valeurs de notre République, qui peut-être ne comprennent pas les valeurs de notre République, et ça n'a rien à voir avec d'où viennent leurs parents, où sont nés leurs arrière-grands-parents, et ça nous devons pouvoir le regarder de façon très sereine.
JULIE MARIE-LECONTE
Donc Emmanuel MACRON a tort d’engager le débat sur l’intégration, si je vous suis.
PRISCA THEVENOT
Non, au contraire, l'intégration elle est pour tout le monde, l'intégration est pour tout le monde, et c'est bien ce que je suis en train de vous dire.
AGATHE MAHUET
Des jeunes émeutiers qui étaient très souvent mineurs, Emmanuel MACRON veut sanctionner leurs parents, il le redit, mais pas supprimer les allocations familiales, ça peut être quoi ces sanctions ?
PRISCA THEVENOT
Déjà rappelons que les parents sont responsables civilement des actes commis par leurs enfants, la justice est déjà là, le cadre législatif est déjà là, déjà regardons ce qui existe.
JULIE MARIE-LECONTE
Donc on ne prend pas de nouvelles mesures ?
PRISCA THEVENOT
Déjà regardons ce qui existe, voyons commencer c’est appliqué, est-ce que c’est bien appliqué, pourquoi ce n'est pas appliqué si ça ne l'est pas dans certains cas, et ensuite voyons s'il faut effectivement moderniser les règles qui sont les nôtres aujourd'hui, de façon très simple je pense que le Parlement pourra se saisir de ces sujets.
AGATHE MAHUET
Prisca THEVENOT, secrétaire d'Etat chargée de la Jeunesse et du Service national universel. On va en parler d'ailleurs dans un petit instant. Ce sera juste après le fil info à 8h40 avec Elie ABERGEL.
(…)
JULIE MARIE-LECONTE
Et nous sommes toujours avec Prisca THEVENOT, secrétaire d'Etat à la Jeunesse et au Service national universel. Le Service national universel, le SNU, est-ce que ce n'est pas justement une réponse, une des réponses possibles aux émeutes de juin ?
PRISCA THEVENOT
Le Service national universel, effectivement le SNU, c'est une promesse de campagne d'Emmanuel MACRON et c'est bien plus que ça effectivement. C'est avant tout et surtout une promesse d'engagement pour une nation pour apprendre à faire nation. Parce qu'aujourd'hui, c'est effectivement bien de rappeler les valeurs qui sont les nôtres en tant que pays, mais plus que de les apprendre dans les livres, nous devons aussi les faire vivre au quotidien. Et le SNU est un des outils qui permet de le faire. Pour rappeler ce qui fait aujourd'hui que nous faisons collectif avec une histoire qui est la nôtre et un destin commun sur un certain nombre de choses : l'urgence climatique, sur l'importance de la culture et du sport mais aussi sur l'importance de nos valeurs républicaines.
JULIE MARIE-LECONTE
Vous vous voulez en faire un passage républicain pour toute une génération. Ça veut dire que le SNU va devenir obligatoire ?
PRISCA THEVENOT
Alors, on pourrait jouer sur les mots. Devenir obligatoire, je fais quand même attention. Je pense qu'il faut déjà le généraliser en ayant une progressivité qui répond aussi aux attentes de nos jeunes et de leurs familles. Il n'y aurait rien de pire que de forcer un jeune à aller faire le Service national universel. Ça serait, je pense, même contre-productif. Donc la montée en puissance se fait depuis 2019 ; 2000 jeunes en 2019, en 2020, il n’y a eu que des séjours en Nouvelle-Calédonie ; en 2021, 15.000 ; en 2022, 32.000 jeunes et cette année 40.000 jeunes. Donc on voit une progression et une montée en puissance. Mais cette montée en puissance ne doit pas se faire simplement en…
JULIE MARIE-LECONTE
Une génération, c’est 600.000 jeunes.
PRISCA THEVENOT
Oui, mais faisons-le. Mais encore une fois, je ne suis pas en train de vous donner un calendrier en vous disant : 2024, 600.000 jeunes vont faire le Service national universel. Il faut pouvoir le faire en cohérence. On parle de jeunesse et d'engagement donc mettons en place tous les moyens pour que ce soit quelque chose de volontaire et de voulu. Donc il y a effectivement le Service national universel, hors temps scolaire, et il y a aussi (et ça a été initié par ma prédécesseur Sarah EL HAÏRY) lycées et classes engagées. C'est-à-dire qu'on permet de mettre à la disposition des enseignants qui le souhaitent (donc sur la base du volontariat) un plan d'engagement tout au long de l'année sur le principe d'un projet pédagogique annuel.
JULIE MARIE-LECONTE
Pourquoi est-ce que vous répugnez à le rendre obligatoire ? Après tout, la promesse de campagne, en 2017, d'Emmanuel MACRON c'était un service militaire d'un mois pour tout le monde entre 18 et 21 ans.
PRISCA THEVENOT
Je ne suis pas en train de répugner ; je suis en train de justement vous dire que parce que j'y crois profondément, je veux lui donner toutes les chances d'exister.
JULIE MARIE-LECONTE
Et c'est un passage obligé pas obligatoire, c'est ça ?
PRISCA THEVENOT
Ça doit l’être. Ça doit devenir un passage obligé, ça doit devenir un passage républicain de façon très simple pour l'ensemble d'une génération. Mais encore une fois, si vous attendez de moi de vous dire " à partir de telle date, il sera obligatoire ", ça ne fonctionne pas comme ça. Ça ne peut pas fonctionner comme ça. Donc nous allons continuer la montée en puissance de plus en plus forte et d'ailleurs, elle l’est depuis le début, depuis 2019. Mais je ne pense pas que l’enjeu soit de dire " à partir de telle date, tous les jeunes le font. "
AGATHE MAHUET
Mais on sent que sa généralisation tarde quand même. C'était une promesse de campagne forte d'Emmanuel MACRON. Qu’est-ce qui bloque ?
PRISCA THEVENOT
La généralisation tarde ? Je viens de vous rappeler les chiffres. Depuis 2019, 2000 jeunes en 2019 ; en 2021, 15.000 ; l'année d'après, 32.000 ; cette année, 40.000. C'est quand même un dispositif qui monte en puissance, mais attention, ce n’est pas simplement une affaire de chiffres ! C’est une affaire de jeunesse, de jeunes, qui doivent s’engager et donc moi, je pourrais vous dire " mon objectif, c’est X nombre de jeunes ". Non, mon objectif, c’est que tous les jeunes s’y engagent, puissent en ressortir en étant motivés, le sourire aux lèvres et en comprenant ce que c’est que de faire collectif et de jouer collectif et pour le moment, c’est à 100% de réalisation.
AGATHE MAHUET
Ça va ressembler à quoi justement, un séjour de 2 semaines en dehors de son département ? C'est les quelques éléments que l'on a, ça va ressembler à quoi exactement ?
PRISCA THEVENOT
Alors, ce n’est pas " ça va ressembler à quoi ? ", c'est " ça ressemble à quoi ? " puisque le SNU est une réalité.
JULIE MARIE-LECONTE
Deux semaines en classe de seconde, ça c'est pas encore mis en place !
PRISCA THEVENOT
Non mais ça va commencer à partir effectivement de l'année scolaire qui arrive.
JULIE MARIE-LECONTE
Mars ?
PRISCA THEVENOT
A partir de mars, donc ça effectivement, je serai à votre disposition pour revenir en parler après avoir vu comment ça a été opéré dans les classes et de façon très claire, c'est effectivement apprendre à s’organiser, se réunir autour de projets communs aussi bien culturels, sportifs mais également le rappel de nos valeurs républicaines. Je pense qu'aujourd'hui plus que jamais alors qu'on vient de commencer sur le sujet de nos valeurs, ce qui fait qu'on fait commun, ce qui fait qu'on fait nation et que c'est souvent remis en cause aujourd'hui, je ne vois pas pourquoi on devrait avoir les esprits chagrins à se rappeler que notre jeunesse doit pouvoir aussi s'en rappeler.
JULIE MARIE-LECONTE
On fait quoi concrètement pendant ce " voyage scolaire " de 2 semaines ?
PRISCA THEVENOT
Différents sujets, je viens de vous le dire encore une fois …
JULIE MARIE-LECONTE
Mais c’est quoi, c’est des cours … ?
PRISCA THEVENOT
C’est des temps aussi bien effectivement comme on peut dire " assis entre les murs " mais c'est aussi des épreuves sportives, des épreuves culturelles, tout ça c'est pas … encore une fois, ce n'est pas lettre pour lettre, point pour point exactement la même chose de centre en centre, tout s'adapte aussi aux réalités du terrain et du territoire.
AGATHE MAHUET
Avec quels types d'intervenants ?
PRISCA THEVENOT
Avec des intervenants effectivement recrutés sur la filière animation mais également des intervenants venus du côté du ministère des Armées puisque mon secrétariat d'Etat a une double tutelle aussi bien l'Éducation nationale avec Gabriel Attal que le ministère des Armées avec Sébastien LECORNU.
JULIE MARIE-LECONTE
Si vous ne parlez pas de SNU obligatoire, est-ce que c'est pas aussi parce que vous avez le sentiment que finalement les jeunes sont assez perméables aux arguments par exemple des Insoumis que de ce que c'est une tentative d'embrigadement ?
PRISCA THEVENOT
Ecoutez-moi encore une fois, on pourrait parler des Insoumis, je préférerais parler des jeunes mais je ne suis pas convaincue, moi je vous dis de façon très claire au lendemain des émeutes ,alors que j'étais encore parlementaire, j'ai réuni plus de 80 jeunes à l'Assemblée nationale qui venaient de tout horizon qui avaient entre 10 et 19 ans et je n’ai pas entendu une fois un rapport aux Insoumis ou au Rassemblement national ou même d'ailleurs à la macronie ou aux Républicains ; je les entendus parler d'une seule et unique voix en me disant « aujourd'hui nous avons envie de nous engager », certains sur le climat, d'autres sur la lutte contre les discriminations …
AGATHE MAHUET
Dans des associations ?
PRISCA THEVENOT
Dans des associations mais la plupart ne savent pas comment faire ou ne savent pas auprès de qui s'adresser.
AGATHE MAHUET
Leur priorité, ce n’est pas plutôt de gagner leur vie et de travailler pour tenter d'élever leur niveau de vie ?
PRISCA THEVENOT
Ça, c’est que vous me dites, c'est ce que j'aurais pu penser aussi mais effectivement ces jeunes que j'avais réunis, entre 10 et 18 ans me disaient qu’ils avaient envie de s'engager au quotidien notamment pendant cette période estivale. Ensuite bien évidemment, il y a le sujet de l'emploi et de gagner sa vie mais plutôt que de gagner sa vie, d'être heureux dans sa vie effectivement d'avoir un travail qui permet de s'émanciper mais moi, je vous rapporte la parole qu’ils m'ont donnée et cette parole, c’est " on a envie de s'engager ".
JULIE MARIE-LECONTE
Prisca THEVENOT, parlons-en quand même des Insoumis pourquoi est-ce qu'Emmanuel MACRON refuse de les associer à cette initiative politique qu'il annonce vouloir lancer fin août pour réunir toutes les forces politiques autour d'un projet simple et clair ?
PRISCA THEVENOT
Justement simple et clair ! Je pense qu'il faut peut-être regarder là le sujet dans l'autre sens. Aujourd'hui que font les Insoumis de façon honnête claire et transparente, que font les Insoumis ? J’ai été parlementaire pendant un an donc je les ai côtoyés dans l'exercice politique qui est la leur pendant plus d’un an, ils passent leur temps à faire tout et leur contraire. Ils nous disent en permanence qu'ils veulent un débat, du débat et que font-ils à l'Assemblée nationale qui est quand même l'institution par excellence du débat démocratique ? Ils refusent ce débat, allant jusqu’à l’obstruer et s’en targuer fièrement dans les micros. Je continue : ils nous disent en permanence qu'ils veulent passer de statut de militants à ceux qui font la loi pour ensuite nous dire dans l'hémicycle qu'il faut enfreindre cette même loi et ensuite, ils nous disent qu'il faut écouter la voix de chaque homme et chaque femme en France, très bien je suis d'accord – vous avez vu, je suis d'accord aussi avec les Insoumis ! - mais finalement ils n'entendent qu'une seule voix, ils ne respectent qu'une seule voix c'est celle d'un homme qui n'est plus élu. Donc un moment moi, je veux bien mais quand Mathilde PANOT peut-être cherche son invitation, elle veut tout le temps des invitations, pourquoi ? Non pas pour y aller mais pour la déchirer, elle le fait en permanence. A chaque fois qu'il y a eu des moments où l'ensemble des représentants politiques étaient invités que soit Matignon à l'Elysée, elle venait pour claquer la porte, je veux dire à moment, prenons tous nos responsabilités !
AGATHE MAHUET
Prisca THEVENOT, secrétaire d'Etat à la Jeunesse et au Service national universel, merci beaucoup d'avoir accepté l'invitation de France Info ce matin.
PRISCA THEVENOT
Merci à vous !
Source : Service d’information du Gouvernement, le 7 août 2023