Déclaration à la presse de Mme Catherine Colonna, ministre de l'Europe et des affaires étrangères, sur le conflit en Ukraine, le Haut-Karabakh et la situation des femmes en Afghanistan, à New York le 20 septembre 2023.

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Mesdames et Messieurs, bonjour.

Quelques mots sur cette réunion du Conseil de sécurité puisque le Conseil de sécurité se réunit aujourd'hui, en présence du Président Zelensky, alors que la Russie mène une guerre d'agression contre l'Ukraine depuis 18 mois. C'est une guerre contre un pays souverain. Mais c'est aussi une guerre contre les principes fondamentaux de la Charte des Nations unies, au premier rang desquels la souveraineté et l'intégrité territoriale des États. Je voudrais insister sur ce point : cette guerre est une guerre contre les principes qui fondent notre sécurité collective. C'est aussi une guerre contre tous les pays qui souffrent de l'insécurité alimentaire, que la Russie aggrave, volontairement. Car c'est la Russie, et la Russie seule, qui bloque la mer Noire. C'est la Russie qui détruit les infrastructures portuaires en Ukraine et qui détruit des centaines de milliers de tonnes de céréales. Je redirai à l'occasion de cette réunion du Conseil de sécurité notre détermination à mettre cette agression en échec, car si nous la laissions réussir, ce serait d'autres agressions qui se produiraient, là ou ailleurs.

Nous aiderons l'Ukraine aussi longtemps qu'il le faudra, en lui donnant les moyens de se défendre et les moyens de se reconstruire. Nous nous assurerons que la Russie rende des comptes pour les crimes qu'elle commet en Ukraine. Nous soutiendrons aussi la préservation de la sureté des centrales nucléaires civiles ukrainiennes, menacées par l'occupation russe. Nous maintiendrons notre action de solidarité au bénéfice des pays que les actions russes fragilisent sur le plan de la sécurité alimentaire.

Enfin, nous aiderons l'Ukraine à faire valoir la vision pour la paix que porte le Président Zelensky. Car voyez bien que l'Ukraine, même agressée, est la seule à proposer un plan de paix. Elle est prête à travailler avec tous les pays de bonne volonté qui, comme nous, veulent défendre la Charte des Nations unies, la paix et la sécurité internationales.

Je vous remercie.

Q (Associated Press) - Thank you very much Madam Minister. There's been another conflict taking place this week in Europe. Azerbaijan launched an offensive against Armenian positions in Nagorno-Karabakh. There's been a ceasefire declared, but how serious is this for Europe and for France?

R - Dès hier, la France a condamné l'offensive militaire que mène l'Azerbaïdjan au Haut-Karabakh. Il y a, vous le dites, des victimes civiles, comme nous le craignions. Un cessez-le-feu, en effet, semble avoir été établi. Nous verrons si c'est bien le cas.

Je voudrais surtout insister sur une perspective plus large. La France a toujours soutenu et soutient une solution négociée, garantissant aux populations arméniennes du Haut-Karabakh leur droit à vivre en paix, dans le respect de leur histoire, dans le respect de leur culture. Et bien sûr, cette garantie ne peut pas résulter d'un diktat. Nous tenons, je l'ai dit hier mais je le répète, l'Azerbaïdjan pour responsable du sort des populations. Et enfin, les informations qui nous parviennent faisant état d'un possible exode de ces populations sont extrêmement préoccupantes.

Pour conclure je voudrais dire aussi mon inquiétude face à la rhétorique mensongère qui peut viser à entraîner l'Arménie dans des événements tragiques. Nous resterons très vigilants à toute tentative de prendre prétexte des événements en cours pour mettre en cause l'intégrité territoriale de l'Arménie.

Voilà la raison pour laquelle il est important que le Conseil de sécurité fasse entendre une voix unie et claire sur tous ces sujets. Je vous remercie.

Q - Women and girls have not been able to go to school in Afghanistan. Do you think the international community needs to take a more concrete step towards that right in Afghanistan?

R - We do care about this awful issue. We do act as a nation, France tries to do very visibly to help women and girls to go to school, to have access to health and education. We have special programs. We are going through direct channels and not through the Taliban of course not. And I do condemn this discrimination policy, that has this awful result to progressively erase women from the picture. This is not acceptable.


Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 22 septembre 2023