Texte intégral
MARIE ROUARCH
Bonjour Thomas CAZENAVE.
THOMAS CAZENAVE, MINISTRE DÉLÉGUÉ CHARGÉ DES COMPTES PUBLICS
Bonjour.
MARIE ROUARCH
Avant de parler de ce week-end et de ce campus de Renaissance, un mot de cette offensive du Hamas sur Israël et de ce Bordelais Franco-Israélien qui serait retenu par le Hamas, est-ce que vous en savez plus ce matin ? Est-ce que vous avez des informations à ce sujet ?
THOMAS CAZENAVE
Non, je n'ai pas d'information sur la situation précise de ce Bordelais qui serait aujourd'hui retenu. Mais c'est l'occasion pour moi de dénoncer avec la plus grande fermeté ce déferlement de violence qui endeuille un grand nombre de familles aujourd'hui et qui embrase la région.
MARIE ROUARCH
On parle de huit ressortissants français qui seraient éventuellement détenus par le Hamas à ce stade. Alors on revient sur ce campus, ce week-end à Bordeaux, Thomas CAZENAVE. Élisabeth BORNE, la Première ministre, a vanté hier le seul bulletin de vote pro-européen, celui de la majorité. Est-ce que ce n'est pas un peu présomptueux, ou alors très inquiétant, à l'approche des européennes ?
THOMAS CAZENAVE
Ben aujourd'hui, quand on regarde, nous sommes les seuls, avec la majorité, à défendre un projet très clair, très pro-européen, sans "Oui, mais on voit à quel point et sur notre droite et sur notre gauche ne sont pas toujours très clairs avec l'Europe". Et nous, nous avons toujours fait de l'Europe finalement notre identité aussi politique. Nous la défendons parce que l'Europe, c'est très concret, c'est pour notre souveraineté, notre protection. On l'a vu, par exemple, on a peur du Covid. Si on a pu se vacciner, c'est parce qu'on a… L'Europe nous a protégés pendant la crise pour relancer nos économies. Sur les questions migratoires aussi, on voit bien à quel point la question européenne, elle est fondamentale. On dit qu'il n'y a pas de souveraineté, pas d'avenir de notre pays, pas de lutte contre le réchauffement climatique sans une Europe forte, puissante. Et ça fait partie donc des combats que nous menons.
MARIE ROUARCH
Alors vous le dites, Thomas CAZENAVE, l'Europe, c'est très concret. Pour beaucoup de Français, ça reste cependant quelque chose de très abstrait. On va écouter ce Bordelais, Alain. Il semble qu'il y a un petit peu de boulot pour intéresser les Français aux élections européennes.
ALAIN, BORDELAIS
Alors rien à faire. Ici, en France, c'est déjà compliqué. Mais alors l'Europe, tu ne sais même pas ce qu'ils font, les mecs là-bas, à faire des voix à la con. C'est abstrait quoi, c'est abstrait. Et puis bon, et on ne sait pas qui c'est. Ces technocrates, ils ont leur sphère là-bas. Oui, ils feraient mieux de descendre un peu dans la rue, prendre le caddie et faire les courses. Et puis ils répètent…
MARIE ROUARCH
C'est trop loin, Bruxelles ? C'est trop technocratique, Thomas CAZENAVE ?
THOMAS CAZENAVE
Ce n'est pas trop technocratique, il y a des élus. Vous avez des députés européens, les Françaises et Français, comme tous les membres… les habitants…
MARIE ROUARCH
On ne sait pas toujours qui ils sont, d'ailleurs, nos députés.
THOMAS CAZENAVE
Oui, mais vous votez. Vous pouvez les voter, les connaître, on en a dans la région. Et je dois dire, c'est aussi pour ça que nous, on fera une campagne européenne. Il y a trop de partis politiques qui, à l'occasion des élections européennes, en font un combat national, voire même recyclent une partie de leurs responsables politiques aux européennes en disant : "Voilà, ça lui donnera un avenir". Nous, on défend un projet avec des députés européens très engagés à l'échelle du pays, mais aussi avec nos partenaires partout en Europe.
MARIE ROUARCH
Ah, Renaissance n'a pas encore désigné sa tête de liste pour ces élections ? Ça veut dire que vous ne recyclerez pas une personnalité du paysage national, Thomas CAZENAVE ?
THOMAS CAZENAVE
Non, mais ça veut dire… Ce n'est pas une seconde chance, l'Europe, comme ça a été beaucoup fait parler par les partis politiques. Je souhaite que ce soit une personnalité d'envergure qui défende haut et fort l'avenir de l'Europe et donc nos couleurs à l'occasion de ces élections européennes.
MARIE ROUARCH
Il est 7 h 48 sur France Bleu Gironde. Notre invité ce matin, Thomas CAZENAVE, ministre délégué en charge des Comptes publics. Et on revient en France avec ce qui nous concerne directement, ce qui vous concerne surtout directement en ce moment en tant que ministre délégué aux Comptes publics. C'est ce projet de loi de finances qui arrive en discussion à l'Assemblée nationale. On annonce déjà une dizaine de 49.3 pour faire adopter tous les textes liés au budget d'ici la fin de l'année. On croit encore au dialogue, au Gouvernement, Thomas CAZENAVE ?
THOMAS CAZENAVE
Oui, on croit au dialogue. D'ailleurs, moi, j'ai échangé avec toutes les formations politiques pour préparer ce budget. Mais voilà, il y a une situation dans laquelle on est. Moi, je comprends que les oppositions ne votent pas le budget, elles sont dans l'opposition, elles disent : "Si je me mets à voter le budget, je deviens… je suis dans la majorité". Je le comprends parfaitement. Mais moi, je suis en charge du budget. On a besoin d'un budget avant la fin de l'année. Que se passerait-il le 1er janvier si on n'avait pas de budget ? On ne payerait plus nos agents publics, nos hôpitaux, nos policiers. Ce n'est pas possible. Donc il n'y a pas de majorité, mais il y a l'immense nécessité d'avoir un budget. Donc le 49.3, il sert juste à permettre d'avoir un budget là où il n'y a pas de majorité absolue. Je crois que les Français comprennent que les oppositions ne votent pas le budget, ils ne comprendraient pas qu'on n'ait pas de budget. Imaginez dans quel état nous nous retrouverions. Donc moi, j'assume qu'on ait besoin du 49.3. La Constitution a été prévue pour ça, et donc on l'utilisera pour garantir un budget au pays avant la fin de l'année.
MARIE ROUARCH
Ce n'est pas le choix de la facilité ?
THOMAS CAZENAVE
Ah non, parce que vous savez, de Droite et de Gauche… À ma droite, ils disent : "Ah, vous ne coupez pas assez dans les dépenses publiques". Et à gauche, ils disent : "C'est un budget d'austérité". Donc ils n'arrivent pas à faire un budget alternatif. Donc s'il n'y a pas de budget alternatif, c'est notre budget qui doit être soumis, il n'y aura pas de majorité absolue, d'où le 49.3. Je crois qu'on a vraiment besoin d'un budget. Faire financer nos services publics est indispensable. Et donc moi, ma responsabilité, notre responsabilité, avec Élisabeth BORNE et Bruno Le MAIRE, c'est que le pays continue à fonctionner après le 31 décembre.
MARIE ROUARCH
Donc Thomas CAZENAVE, vous faites partie du Gouvernement d'Élisabeth BORNE, vous êtes toujours aussi conseiller municipal à Bordeaux. Du coup, vous arrivez à garder un pied à BORDEAUX, malgré vos responsabilités nationales ?
THOMAS CAZENAVE
Ben j'étais mardi dernier au conseil municipal. Moi, les Bordelaises et Bordelais m'ont confié un mandat en siégeant au Conseil municipal. C'est peut-être un peu plus acrobatique depuis que je suis rentré au Gouvernement, mais je tiens à siéger au Conseil municipal. J'ai fait l'aller-retour dans l'après-midi, quitte à rogner un peu sur mes nuits et mes week-ends. Voilà, je tiens mes engagements.
MARIE ROUARCH
On a dépassé la mi-mandat. A priori, les Bordelais sont plutôt satisfaits de l'action de Pierre HURMIC, 59 % de satisfaits, selon un sondage IFOP, un récent sondage IFOP pour La Tribune. On n'a pas l'impression que l'opposition, que vous incarnez notamment, soit très virulente avec Pierre HURMIC ?
THOMAS CAZENAVE
Ah ben on va distribuer une autre vision de ce bilan de l'action municipale à mi-mandat. D'abord, les échéances sont très lointaines. Je me méfie un peu des sondages. Et moi, je demande souvent aux Bordelais et aux Bordelais : qu'est ce qui a changé concrètement pour vous ? Est-ce que c'est plus facile pour se déplacer ? Est-ce que la ville est plus propre ? Est-ce que la ville est plus sûre ? Est-ce qu'on a un projet ? Et c'est ça qu'on essaie de (comment dirais-je), de mettre dans le débat avec les Bordelaises et les Bordelais. Moi, je crois qu'on a encore besoin d'un autre projet pour Bordeaux, que la ville avance de nouveau et c'est tout le sens encore des trois années qu'il nous reste d'ici la prochaine échéance.
MARIE ROUARCH
Pourtant, il y a eu le roi Charles III qui est venu, le Tour de France ; il a l'air plutôt à l'aise dans ses baskets de maire, Pierre HURMIC.
THOMAS CAZENAVE
Mais vous savez, moi, je ne commente jamais la posture personnelle. Et heureusement qu'il accueille dignement le roi Charles, le Tour de France, la Coupe du monde de rugby. Je trouve que ce sont des très bonnes nouvelles pour notre ville. Moi, je défends notre ville.
MARIE ROUARCH
Mais vous ne les mettez pas au crédit de Pierre HURMIC ?
THOMAS CAZENAVE
Non, mais je ne consume pas la coupe du monde de rugby ; je ne pense pas qu'il est complètement décidé.
MARIE ROUARCH
Dans le fait que ça se passe bien.
THOMAS CAZENAVE
Mais c'est très bien que ça se passe bien. Moi, je m'en félicite. Je dis juste que je pense qu'il y a des sujets sur lesquels, honnêtement, notre ville n'avance pas assez fort. J'écoute les Bordelaises et les Bordelais, je vous le disais, sur la question de la propreté. Même sur la question de la transition écologique, je n'ai pas l'impression qu'on ait bouleversé considérablement notre ville. Donc moi, je pense qu'on a besoin d'aller un peu plus loin. Je pense qu'il faut aussi, comment dirais-je, sortir de l'ambiguïté. Moi, je ne suis pas favorable à la décroissance, je ne suis pas favorable à la "démobilité" ; ce nouveau mot inventé par l'équipe municipale pour dire que finalement face aux grands problèmes de transports posés, c'est qu'on arrête de se déplacer. Je n'y crois pas du tout. Moi, je pense qu'il nous faut une ville avec un grand projet inséré dans son territoire avec les autres territoires girondins, là où on voit qu'on a une grande fracture territoriale. Donc ça, ça va être l'objet d'un grand projet de territoire sur lesquels nous travaillons.
MARIE ROUARCH
Merci beaucoup Thomas CAZENAVE.
THOMAS CAZENAVE
Merci.
MARIE ROUARCH
Conseiller municipal de Bordeaux et bien sûr, ministre délégué en charge des Comptes publics, d'avoir été avec nous ce matin sur France Bleu Gironde. Merci à vous.
THOMAS CAZENAVE
Merci beaucoup
source : Service d'information du Gouvernement, le 10 octobre 2023