Interview de M. Gérald Darmanin, ministre de l'intérieur et des outre-mer, à Sud Radio le 7 novembre 2023, sur les actes antisémites, le conflit entre Israël et le Hamas, les Frères musulmans, la menace terroriste et la politique migratoire.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Média : Sud Radio

Texte intégral

JEAN-JACQUES BOURDIN
Merci d'être avec nous tous les matins, il est 08h34, vous avez l'habitude maintenant, nous recevons une invitée ou un invité politique d'importance le matin, entre 08h30 et 09h. Et ensuite, et ensuite, à partir de 09h, vous réagissez évidemment à l'actualité, vous réagissez à ce que vous avez entendu, et vous nous dites ce que vous vivez. Ce matin, notre invité, Gérald DARMANIN, ministre de l'Intérieur et des Outre-mer. Gérald DARMANIN, bonjour.

GERALD DARMANIN
Bonjour.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Merci d'être avec nous sur l'antenne de Sud Radio. Je vais commencer évidemment avec l'antisémitisme en France, combien d'actes d'antisémites depuis le 7 octobre, en un mois donc, combien d'interpellations, combien d'étrangers parmi les auteurs de ces actes ?

GERALD DARMANIN
Alors, il y a beaucoup d'actes antisémites, énormément d'actes antisémites, plus d'un millier d'actes antisémites, on approche les 1.100 actes antisémites depuis le 7 octobre. Ça fait un mois que le Hamas, ce mouvement terroriste, a attaqué Israël, malheureusement, c'est le double en un mois de tous les actes antisémites qu'on a vus dans l'année de 2022. Donc c'est évidemment une explosion de ces actes antisémites. Il y a eu plus de 490 interpellations, puisque nous mettons des policiers et des gendarmes à peu près partout, là où il y a des lieux que fréquentent nos concitoyens de confession juive, des écoles communautaires, des synagogues par exemple, 490 interpellations, c'est beaucoup, évidemment. Et il y a plus de 120 étrangers, la plupart en situation régulière, mais il y a évidemment aussi des personnes irrégulières. Il y en a une quinzaine qui sont en centre de rétention administrative en attendant leur éloignement, trois ont déjà été expulsées du territoire national, et les autres connaissent évidemment des retraits de leur titre de séjour parce qu'il est inacceptable d'attaquer des juifs en France.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Ce sont des militants d'extrême droite, des islamistes, des immigrés sans papiers, les interpellés ?

GERALD DARMANIN
Je n'ai pas encore la sociologie de ces personnes, puisqu'on les présente à la justice, et ce n'est pas le ministère de l'Intérieur qui le fait, il y a malheureusement un rajeunissement des actes antisémites, beaucoup de jeunes gens, on va dire, voilà, et c'est évidemment très déplorable.

JEAN-JACQUES BOURDIN
La jeune femme poignardée à Lyon, acte antisémite, est-ce qu'on en sait un peu plus ?

JEAN-JACQUES BOURDIN
Non, on ne le sait pas, le procureur de la République, vous avez vu, a communiqué, il y a évidemment un doute très important. Il se trouve qu'elle a d'autres raisons peut-être d'avoir été attaquée ignoblement, bon, je sais qu'elle est sortie de l'hôpital, mais on va être très attentif, ce n'est pas parce que cet acte n'a pas été pour l'instant totalement qualifié d'antisémite qu'il faut ne pas regarder les centaines d'autres faits. Moi, j'ai des retours, des plaintes, mais aussi des retours évidemment de gens qui sont dans un taxi, dans un Uber, je mets des guillemets, qui se font livrer des repas, et qui se font menacer parce que leur prénom, leur nom a une connotation juive. Et je pense que c'est inacceptable. On vit pour les Français de confession juive une grande peur, et je la comprends, et je suis là pour les protéger.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Et qui sont les tagueurs d'étoiles de David à Paris, dans deux arrondissements, et en banlieue également, qui sont-ils ?

GERALD DARMANIN
Alors, le préfet de police a fait procéder à des interpellations, tout le monde n'a pas été interpellé, donc je ne vais pas rentrer dans le détail, mais deux citoyens moldaves qui venaient d'arriver sur le territoire national ont été interpellés, et il se trouve que cette ténébreuse histoire est assez, on va dire, originale, et on va laisser la justice communiquer, surtout, les enquêteurs faire leur travail. Mais ce que je lis parfois dans la presse correspond à la réalité, et il se pourrait en effet que ce soit des citoyens étrangers, notamment de Moldavie, qui aient fait ces tags bleus, ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas d'autres tags, puisqu'il y a d'autres malheureusement tags nazis, des croix gammées, qui sont faits ailleurs en France, qui ne sont pas faits par des personnes qui sont véritablement antisémites.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Le Hamas, mouvement de résistance, a dit ici même à votre place, Danièle OBONO, députée LFI. Est-ce que vous avez déposé plainte ?

GERALD DARMANIN
Moi, j'ai écrit un article 40 au procureur de la République pour leur dire, c'est-à-dire quoi, c'est-à-dire qu'on saisit le procureur de la République pour lui dire : attention, nous pensons que ces propos sont des apologies du terrorisme. Le Hamas n'est pas un mouvement de résistance, le Hamas, c'est un mouvement terroriste. Ce n'est pas très compliqué à dire. Le Hamas est un mouvement terroriste, ça ne retire rien dans la cause palestinienne, ni dans la tristesse profonde qu'on peut avoir pour la mort de ces civils palestiniens, de ces enfants, bien évidemment, ni le fait d'être pour un Etat palestinien. Moi, je suis personnellement pour un Etat palestinien, mais il ne faut pas confondre – évidemment, c'est ce que cherchent à faire des mouvements terroristes – le Hamas et la cause palestinienne.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Et vous êtes favorable à la fin de la colonisation ?

GERALD DARMANIN
Je pense qu'il vaut toujours mieux éviter en effet les mouvements de violences comme ceux de la colonisation. Bien sûr, puisque si on veut la paix au Proche-Orient, il faut un Etat d'Israël respecté dans sa sécurité.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Israël doit cesser de coloniser les territoires occupés.

GERALD DARMANIN
Ecoutez, aujourd'hui, Israël, il est en guerre et il répond à un mouvement qui a attaqué par milliers des femmes, des enfants, qui les a tués, violés, décapités. Je ne vais pas faire la leçon de morale à Israël maintenant, mais ce qui est vrai, c'est que si on veut la paix au Proche-Orient, il faut qu'Israël soit un Etat dans ses frontières sécurisées. Aujourd'hui, les Israéliens ne se sentent pas en sécurité. On l'a vu. Il faut protéger Israël, il faut aider Israël. Et il faut un Etat palestinien protégé dans ses frontières, et qu'il y ait un Etat qui existe, aujourd'hui, il n'existe pas pour la communauté internationale et pour Israël. Donc il faut tendre vers ça. C'est très difficile parce qu'à chaque, évidemment, événement dramatique, ignoble, on recule, la paix recule.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Gérald DARMANIN, dimanche, sur France 2, vous avez dit : l'extrême gauche de monsieur MELENCHON ne nous a pas aidés à une concorde nationale. Ça veut dire quoi ? Est-ce que ça veut dire que Jean-Luc MELENCHON est un fauteur de troubles, complice du terrorisme à vos yeux ?

GERALD DARMANIN
Non, monsieur MELENCHON est quelqu'un de très intelligent et de très expérimenté. Ce qu'il fait n'a rien à voir avec les convictions profondes. En tout cas, moi, c'est ce que je pense. Il fait un calcul électoral. Ce calcul électoral, c'est de se dire : je vais parler aux quartiers. Il pense que les quartiers, je mets évidemment les quartiers avec des guillemets, et au sens très large du terme, pour que chacun me comprenne. Ça fait 25% des voix, et avec 25% des voix, je suis au second tour face à Marine LE PEN, et il pense que les quartiers sont contre les flics. C'est pour ça qu'il dit énormément d'horreurs sur les policiers, que la police tue, que la police est raciste. Et puis, il dit beaucoup de choses dont il pense que les quartiers sont d'accord. Par exemple, une défense à quasi 100% des horreurs qui peut exister et évidemment qui, nous, choque tous, avec parfois des comportements qui peuvent frôler en effet la discordance nationale, pour ne pas dire notre séparation entre nous. Moi, je pense qu'il se trompe. Je pense que, pour être élu de ces quartiers, pour en être issu à Tourcoing et ailleurs, bien sûr qu'une partie de nos compatriotes dans les quartiers soutient la cause palestinienne, mais comme beaucoup de gens peuvent le faire. Mais, je ne suis pas sûr qu'ils soient un bétail électoral qui répondent à monsieur MELENCHON. Ils ne sont pas bêtes, les gens des quartiers réfléchissent, ils voient bien qu'ils sont utilisés par monsieur MELENCHON et par l'extrême gauche.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Est-ce qu'il y a aussi en France une hausse des actes islamophobes ?

GERALD DARMANIN
Alors, il y a des actes anti-religieux nombreux en France. D'abord, les actes antichrétiens. Je voudrais ici le redire. On en parle très peu, mais c'est les actes antichrétiens qui sont les plus importants dans notre pays. Et puis, il y a des actes antisémites et des actes antimusulmans. Il y en a bien sûr, comme c'est le cas de cette mosquée de Nanterre qui a reçu des lettres de menaces inacceptables. J'ai d'ailleurs saisi la justice, et la police travaille à retrouver évidemment ceux qui ont menacé les musulmans. C'est absolument inacceptable. Il y a des actes antimusulmans. Ils sont aujourd'hui moins nombreux que les actes antisémites. Mais vous savez, ce sont des périodes. Et nos compatriotes musulmans doivent comprendre, doivent savoir qu'on les protège tout autant que nos compatriotes juifs.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Vous regrettez d'avoir dit que Karim BENZEMA était en lien notoire avec les Frères musulmans ?

GERALD DARMANIN
Je ne regrette pas de constater qu'il y a malheureusement des influenceurs importants que je respecte en tant que sportifs ou en tant que chanteurs, qui, malheureusement ne sont pas capables de faire un tweet pour dire qu'un policier…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Vous maintenez ce que vous avez dit. Il est en lien notoire avec les Frères musulmans.

GERALD DARMANIN
Il y a un islam radical qui s'exprime de manière générale parmi les influenceurs. Je pense que c'est naïf de ne pas le voir, et c'est naïf de ne pas le dénoncer.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Bien. Gérald DARMANIN, 40 Français tués par les terroristes islamistes en Israël. Quand est-ce qu'un hommage leur sera rendu ?

GERALD DARMANIN
C'est au Président de la République que de le dire. Ce qui est certain, c'est qu'il y a aussi neuf otages…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Neuf otages, oui…

GERALD DARMANIN
... Je crois que c'est encore neuf otages, que nous ne connaissons pas, malheureusement, l'étendue des pertes que nous avons eues en tant que Français, puisqu'effectivement, ce sont nos compatriotes. C'est depuis l'attentat de Nice, l'attentat qui a coûté le plus de vies à des Français. Et donc, je pense que le président de la République, dans les conditions évidemment d'attente de signe de vie de la part de ces otages, attend pour pouvoir rendre un hommage national. Je crois qu'il a longuement rencontré les familles des otages, longuement rencontré les familles des personnes qui ont perdu un être cher. Et la nation, évidemment, saura se rassembler ce jour-là.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Est-ce que vous envisagez d'interdire la confrérie des Frères musulmans en France, comme l'a fait l'Autriche ?

GERALD DARMANIN
Alors, c'est facile à dire, c'est difficile à faire. Mais combattre les Frères musulmans pour aller vers une interdiction des écoles, des lieux de culte, même si c'est de moins en moins vrai. Oui, bien sûr, c'est une…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Difficile à faire, mais faisable ?

GERALD DARMANIN
C'est une étude que nous faisons. Ce qu'il faut faire lorsqu'on prend des décisions, c'est évidemment qu'elles soient validées par toute la justice, parce qu'il n'y a rien de pire…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui, et vous êtes favorable à l'interdiction des Frères musulmans ?

GERALD DARMANIN
Les Frères musulmans est un mouvement dangereux, très dangereux. Je constate cependant qu'il est plus présent sur Internet que dans le monde physique. Donc, si je suis quelqu'un de raisonnable et qui ne veut pas simplement faire un push sur Internet, mais qui veut vraiment aider les Français, je pense qu'il faut d'abord beaucoup documenter ce que nous faisons, ce que nous faisons en ce moment, avec nos partenaires étrangers, avec les services secrets, mais surtout, combattre sur Internet cette haine. Vous savez, l'imam YouTube, l'imam TikTok est plus efficace qu'un imam radicalisé dans une mosquée aujourd'hui ; il y a eu très peu d'ailleurs de mosquées ou très peu d'imams qui ont utilisé des propos diffamatoires ou qui étaient proches de...

JEAN-JACQUES BOURDIN
Celui de Beaucaire…

GERALD DARMANIN
Oui, non, mais il y en a eu…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Condamné à 8 mois de prison, avec sursis, d'ailleurs, une peine assez légère entre nous, non, oui... ?

GERALD DARMANIN
Il y en a eu, ils ont été interpellés, présentés devant la justice. On peut toujours regretter, en effet, que les peines ne soient pas plus dures. Personnellement, je les regrette dans ce cas très précis, mais, c'est vraiment infinitésimal. Les 2.400 mosquées en France, je voudrais le dire ici, on a été très attentives à la concorde nationale, et les musulmans ont été très respectueux, bien évidemment, il ne faut pas confondre les musulmans et les terroristes, bien sûr. Cependant, pour les Frères musulmans, je veux le redire, il y a des ramifications internationales. Il y a beaucoup de propagande sur Internet, des maisons d'éditions sur Internet et il faut, quand on agit, agir dans le monde physique désormais, et agir sur le monde Internet. Et donc oui, j'y travaille. Je travaille effectivement à contrecarrer, avec mes collègues, ministres de l'Intérieur européens, l'influence des Frères musulmans…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc vous n'excluez pas une interdiction ?

GERALD DARMANIN
Non, nous n'excluons rien, puisque, moi, ce que je veux, c'est protéger les Français. Je veux dire à nos compatriotes musulmans que je sais que l'immense majorité d'entre eux respectent la République. C'est important de le dire, Monsieur BOURDIN…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Bien sûr, mais bien sûr…

GERALD DARMANIN
Voilà, qu'ils n'ont rien à voir avec les extrémistes. Et puis, il y a effectivement des petites franges, mais très inquiétantes, qu'il nous faut combattre.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Alerte terroriste, nous sommes en permanence en alerte terroriste, des attentats déjoués depuis le 7 octobre ?

GERALD DARMANIN
Alors, il y a eu deux faits très importants qui sont aujourd'hui dans les mains de la justice, pour lesquels je ne ferai pas de commentaire…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Deux projets d'attentat ?

GERALD DARMANIN
Il y a eu deux de faits qui auraient pu se dérouler, mais, ce n'est pas moi qui commente ce qui aurait pu se dérouler dans un mouvement de Parquet national antiterroriste. Ce qui est sûr, c'est que, au lendemain de cet attentat d'Arras, j'ai demandé aux préfets de police, aux patrons de la police, et aux patrons de la gendarmerie, de faire des visites domiciliaires, c'est-à-dire de demander au juge la permission d'aller faire des perquisitions chez les personnes que nous suivions. Et il y a un certain nombre de ces perquisitions qui ont donné des résultats très intéressants et qui, peut-être, peut-être, vont éviter des attentats.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Un mineur de 16 ans interpellé, je crois ?

GERALD DARMANIN
Il y a effectivement un mineur.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Un mineur de 16 ans interpellé, pour des propos tenus sur TikTok et sur d'autres réseaux sociaux…

GERALD DARMANIN
Mais ça peut être de plusieurs formes, vous savez, le problème d'aujourd'hui, c'est qu'il n'y a plus d'attentat…

JEAN-JACQUES BOURDIN
On vous menace même…

GERALD DARMANIN
Non, mais il n'y a plus d'attentat, et peut être que ça arrivera demain. Donc il faut être très humble, mais organisé au sens du Bataclan. Voilà. Ce n'est pas des gens qui viennent de l'extérieur, armés, entraînés, financés et qui mettent des mois à venir dans notre pays et qui passent à l'attaque. Il y en aura peut-être demain. Il faut rester très humble, mais ce n'est pas notre cas. Aujourd'hui, ce sont des personnes qui sont seules, qui s'auto-radicalisent, qui passent à l'acte, qui ne sont souvent pas en connexion avec des réseaux criminels ou terroristes. Donc, c'est très difficile, évidemment, ce qu'on appelle la menace chez nous, la menace endogène, c'est très difficile à deviner ou à poursuivre, mais quand on va trouver des propos apologétiques sur Internet, quand on découvre des armes chez quelqu'un, un drapeau de Daesh, des lectures que l'on qualifie, nous, de séditieuses, alors, oui, il y a un certain nombre de possibilités de penser que ça passera à l'acte.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Nous allons parler de la loi Immigration, évidemment, de votre projet de loi, Gérald DARMANIN. Mais j'ai une question. Je suis interpellé, vous aussi, j'imagine, par de nombreux maires qui me disent : mais je suis maire de ma commune. Je ne sais pas si sur ma commune réside un fiché S ou un fiché FSPRT, pourquoi ?

GERALD DARMANIN
Alors, moi, j'ai été maire pendant très longtemps d'une ville qu'on peut qualifier de populaire et difficile. Et je n'avais aucune envie de savoir qui était fiché S dans ma commune. Qu'est-ce que je fais de cette information ? Le fiché S, les Français doivent le comprendre et le savoir, c'est un fichier de renseignement. Vous savez, si vous appelez le numéro vert djihadisme du ministère de l'Intérieur, et que je dénonce monsieur BOURDIN en considérant que monsieur BOURDIN a un comportement extrêmement particulier, vous serez dans ce fichier, Monsieur BOURDIN. Mais, parce qu'on va vérifier si c'est vrai, on va peut-être vous mettre sur écoute. On va évidemment regarder votre vie, et puis, on constatera, soit, c'est vrai, soit, ce n'est pas vrai, soit, il y a des doutes, soit, il n'y a pas de doute. S'il y a des doutes, eh bien, on vous gardera dans le fichier. S'il n'y a pas de doute, on vous sortira. Le maire n'a pas à connaître ce renseignement. Vous savez qu'il y a aussi des maires fichés S, on va dire quoi aux maires fichés S, qu'ils sont fichés S ? Non, soyons sérieux, les services secrets font un travail secret, alors évidemment…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Et les fichés FSPRT ?

GERALD DARMANIN
Non, mais c'est la même chose, le fichier S est une partie du fichier FSPRT. Donc aujourd'hui, il y a beaucoup de gens qui sont dans un fichier, plusieurs dizaines de milliers de personnes, des islamistes radicaux supposés, de l'ultra-droite, de l'ultra-gauche. Voilà, c'est toutes les personnes qui peuvent être séditieuses, dangereuses. Mais c'est un fichier de renseignement, ce n'est pas un fichier judiciaire. Les maires ont à connaître par exemple du FIJAIT, les gens qui ont été condamnés pour terrorisme, mais ils ont été condamnés. Les maires ont connaissance du FIJAIS, le fichier des personnes condamnées pour pédophilie. C'est normal, ils embauchent des personnes dans les écoles. Mais le fichier S, ce n'est pas un fichier judiciaire, c'est un fichier de renseignement. Et pour bien faire du renseignement, il ne faut pas que la personne sache qu'elle est fichée S. Donc ça ne sert à rien de diffuser partout le fait que cette personne est fichée S.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Emmanuel MACRON proposera une réforme de la Constitution pour permettre un recours plus facile au référendum, et notamment au référendum d'initiative populaire. Donc réforme de la Constitution, évidemment, évidente, indispensable, référendum sur l'immigration, vous y êtes favorable ou pas ?

GERALD DARMANIN
Alors, je suis favorable à ce que nous puissions poser la question aux Français de la politique migratoire qu'ils veulent, aujourd'hui, ce n'est pas possible.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Aujourd'hui, ce n'est pas possible.

GERALD DARMANIN
Non, mais, il faut le dire, parce qu'on a l'impression, quand on écoute une partie de la droite, qu'il faudrait faire un référendum sur l'immigration demain, mais ce n'est pas possible. Il faut d'abord réformer la Constitution pour pouvoir permettre…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Article 11…

GERALD DARMANIN
En effet que l'article 11, le référendum, puisse avoir un champ qui est le champ de l'immigration. Moi, je suis favorable à cette modification, et je suis favorable qu'un jour, évidemment, les Français donnent directement leur avis sur la politique migratoire. Je n'ai rien à cacher, et je pense que, comme moi, les Français veulent une politique migratoire ferme.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Alors, je viens à votre projet de loi. Simplement, un mot, le ministre de la Justice devant la haute Cour de justice, dans la même situation, vous auriez démissionné ?

GERALD DARMANIN
Moi, je soutiens vraiment, extrêmement fortement Eric DUPOND-MORETTI, qui est un grand ministre de la Justice, et ce n'est pas aux juges, me semble- t-il, que de décider qui est ministre, donc le ministre de la Justice…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui, enfin, l'exemplarité voulue par Emmanuel MACRON, où est l'exemplarité voulue par Emmanuel MACRON ? François BAYROU avait démissionné par exemple !

GERALD DARMANIN
Il y a une présomption d'innocence. Et toutes ces personnes qui sont innocentes au bout de leur procès, qui ont démissionné, qu'est-ce qu'on en fait ? Où sont les Unes des journaux, où sont les excuses publiques ? Voilà, Eric DUPOND-MORETTI, pour des raisons qui concernent son ministère, son ministère, il n'a eu aucune, il n'a pas touché d'argent, il n'a pas été rendu coupable de concussion quelconque. Et il est, tout le monde le sait, un grand ministre de la Justice qui fait des réformes difficiles, qui ne plaît pas à tout le monde. Moi, je veux lui apporter mon soutien et ça dure quelques jours. Chacun voit qu'il souffre évidemment de cette position et je veux lui dire mon soutien évidemment très, très fort.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Projet de loi immigration en discussion depuis hier au Sénat. Si le texte est voté au Sénat par une majorité de droite, l'opposition de droite peut-elle s'y opposer à l'Assemblée nationale ?

GERALD DARMANIN
Je ne suis pas dans les camps des LR, mais je constate que ça fonctionne bien au Sénat. Hier nous avons eu une journée où nous avons étudié les premiers amendements, on s'est mis d'accord avec la majorité au sens large, mais aussi les centristes très importants, il y a aussi le groupe de monsieur PATRIAT, c'est à dire les personnes qui soutiennent le président de la République, iI y a des indépendants qui soutiennent, voilà et donc on va avancer parce que c'est un texte ferme. C'est un texte qui simplifie énormément les procédures. C'est un texte qui va expulser les délinquants étrangers. C'est un texte qui va répondre à la demande des Français. J'ai vu que tous les sondages donnent un texte à plus de 70% d'opinions favorables parce qu'on veut de la fermeté. Je vois mal comment la droite française peut voter contre un texte qui veut de la fermeté contre les étrangers délinquants. Je vois mal comment ils peuvent le faire. Mais je suis prêt à discuter virgule par virgule évidemment, de mon texte, parce que moi, j'essaie d'être humble devant ces questions. Et ce qui compte, c'est les Français, c'est l'intérêt général, ce n'est pas les partis politiques ou les nuances politiques.

JEAN-JACQUES BOURDIN
L'article trois, ce fameux article trois, sera-t-il réécrit ?

GERALD DARMANIN
Alors il faut savoir peut-être ce que l'article trois parce que ça devient un totem…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Titre de séjour temporaire, un an accordé aux personnes en situation irrégulière travaillant dans des métiers en tension.

GERALD DARMANIN
C'est quoi la philosophie du texte de loi que je propose ? Ferme contre les étrangers délinquants, exigeants contre ceux qui veulent s'intégrer parce qu'ils doivent désormais passer un examen de français pour un titre de séjour, durcissement des conditions d'immigration en France. Mais je veux le dire, il y a des personnes qui travaillent, qui méritent d'être Français, qui méritent d'être accompagnés pour un titre de séjour en France. Toutes ces personnes qui ramassent nos fruits et légumes dans nos campagnes, les gens qui travaillent dans le BTP dans des conditions difficiles, la nounou, la femme de ménage qui fait une heure et demie de R.E.R pour nettoyer les bureaux, elle n'est pas délinquante, elle, elle veut s'intégrer à la République française. Au nom de quoi nous la rejetterions ? Moi, mes deux grands parents venaient de l'autre côté de la Méditerranée, dont un qui est venu faire les mines en France. Bon, il a donné un petit fils qui est ministre de l'Intérieur et qui est patriote. Ça arrive l'intégration réussie par le travail, parce que quand on aime le travail, on pense que ça aide. Donc en gros, les Français veulent régulariser la nounou et expulser le délinquant. Aujourd'hui, on fait l'inverse, on dit non à la nounou et on garde le délinquant sur le territoire national. Je veux faire l'inverse. Alors bien sûr, cet article trois qui prévoit grosso modo ça, il n'est pas parfait, moi je suis prêt à en discuter.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc il sera réécrit ?

GERALD DARMANIN
Si on trouve un compromis pour le réécrire, moi je ne suis pas fétichiste ni du numéro de l'article, ni de ses virgules, mais le principe général, c'est régulariser la nounou qui n'a pas de casier judiciaire et expulsion d'étrangers délinquants.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc vous maintenez cet article trois. Pas question de le retirer.

GERALD DARMANIN
Non mais il est dans le projet de loi du gouvernement, après, le Parlement fait son travail, au Sénat j'appelle mes amis, quels qu'ils soient, de gauche comme de droite, à être de bon sens. Expulsons le délinquant, régularisons la nounou.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Bien sur les expulsions, combien de délinquants étrangers expulsés depuis le début de l'année ?

GERALD DARMANIN
Alors depuis le début d'année, je ne le sais pas. Ce que je peux vous dire, c'est que depuis l'année complète 2022, c'est 2 500 personnes, 2 500 étrangers délinquants, on doit s'approcher des 2 200, 2 300, mais exactement, je ne le sais pas encore cette année, je le saurai à la fin de l'année. On en fait à peu près plus d'une centaine, je le dis désormais publiquement sur Twitter, publiquement sur Instagram pour ceux qui veulent le suivre pour pouvoir avoir le résultat de l'action puisque tous les jours nous expulsons des dizaines d'étrangers délinquants. Ce qui est vrai, c'est qu'il y en a 4 000 par an que je ne peux pas expulser parce que le droit m'empêche de le faire. Pas la Constitution, pas l'Europe, le droit français parce qu'il y a 20 ans, le Parlement a décidé de mettre fin à l'expulsion des étrangers délinquants si jamais ils étaient par exemple mariés en France ou si par exemple, ils étaient arrivés avant l'âge de treize ans en France, quand ils commettaient des actes à 25 ans. Bon, cette loi, me semble-t-il, est surannée. Il faut, c'est ce que je demande au Parlement, la supprimer. Les Français doivent savoir que je ne peux pas expulser 4 000 étrangers délinquants par an parce que la loi m'interdit de le faire. C'est pour ça qu'il y a une Loi Immigration, je demande au Parlement de faire sauter ces verrous pour que je puisse faire sortir du territoire national, expulser du territoire national 4 000 étrangers délinquants de plus par an.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Des quotas annuels, des quotas annuels de personnes admises à séjourner avec un titre de séjour ?

GERALD DARMANIN
Alors ce n'était pas dans le texte du gouvernement, ça a été rajouté par le Sénat. Le Sénat a demandé des quotas non prescriptifs, c'est à dire non obligatoires sur trois ans, rien que dans les domaines économiques. Moi, j'ai dit qu'on était prêts à regarder cela.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Vous y êtes favorable ?

GERALD DARMANIN
En tout cas, on est prêt à le regarder.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Ce sera la première fois en France qu'on instaurerait des quotas.

GERALD DARMANIN
Alors ce n'est pas tout à fait vrai, parce qu'il y avait l'immigration choisie du président SARKOZY.

JEAN-JACQUES BOURDIN
C'est vrai, c'est vrai qu'il y avait l'immigration choisie.

GERALD DARMANIN
Le président MACRON avait fait les passeports talents, ce qui était une forme de quota, mais ce qui est sûr, c'est que les quotas, ça ne peut pas être sur la demande d'asile. Ça ne peut pas être sur les réfugiés climatiques, ça ne peut pas être sur le regroupement familial. Donc, ça limite un petit peu quand même la portée de ce qu'essaie de faire la majorité sénatoriale. Mais, moi, dans un esprit d'ouverture et de compromis, j'ai donné un avis plutôt encourageant à ces amendements pour qu'on en discute à l'Assemblée nationale.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui, 27 articles au départ, on en est à 48 articles, je crois.

GERALD DARMANIN
Exactement, oui. C'est le travail des parlementaires…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui, renforcés par le travail des parlementaires, et notamment du Sénat.

GERALD DARMANIN
Mais moi, je suis, pardon, mais je suis sans posture partisane. Je veux un texte efficace pour protéger les Français. Que ça vienne de la droite ou de la gauche, du centre ou des indépendants, je veux un texte efficace à la demande du président de la République pour protéger les Français en matière d'immigration. Voilà, Donc je ne suis pas là pour faire la politique d'un parti. Je suis là pour faire la politique de mon pays. Quand on est ministre de l'Intérieur à 40 ans et qu'on a des attentats, des difficultés, des crises migratoires, un problème d'intégration, des étrangers eux-mêmes. Moi, à Tourcoing, ils viennent me voir pour dire : mais, Monsieur le Ministre, Monsieur le Maire, ils m'appellent Monsieur le Maire, faites votre travail, virez tous ces étrangers qui nous embêtent parce que nous, on subit le racisme, on croit qu'on est tous comme eux, et on sait qu'ils vont travailler à l'usine, que leurs enfants bossent à l'école, qu'ils veulent prendre le métro sans difficulté. Moi, je suis apeuré par le fait que les étrangers eux-mêmes se sentent désormais délaissés par l'Etat, parce que nous ne sommes pas durs avec ceux qui commettent des actes de délinquance. On confond désormais tout, voilà, et le petit fils d'étrangers que je suis est très touché par ça. Donc la fermeté contre les étrangers délinquants, c'est avant tout une fermeté pour permettre l'intégration des étrangers qui ne sont pas délinquants.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Et l'AME, transformée en Aide Médicale d'Urgence ?

GERALD DARMANIN
Eh bien, là aussi, ce n'était pas dans le texte du gouvernement, il n'avait rien à faire là, parce que…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui, le Sénat le souhaite…

GERALD DARMANIN
C'est des codes de santé…

JEAN-JACQUES BOURDIN
La majorité…

GERALD DARMANIN
C'est le code de santé publique, pour l'instant, ça n'a pas encore été discuté au Sénat, ça le sera peut-être demain…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Quand on entend Bruno RETAILLEAU…

GERALD DARMANIN
Eh bien, ça dépend ce que vous appelez la modification de l'AME. Et à titre personnel, je m'exprime, parce que tout le monde n'a pas cette position au gouvernement. Si c'est pour dire que les étrangers ne doivent pas être soignés en France ? La réponse est non. Je suis pour que les étrangers, même irréguliers, soient soignés en France. C'est un devoir d'humanité. On ne va ne pas soigner une femme enceinte qui arrive dans notre pays. C'est un devoir pour les Français aussi. Si on ne vaccine pas les personnes, on peut attraper d'autres maladies. Si vous voulez me faire dire qu'il y a des questions qui se posent autour de l'AME, la réponse est oui. Il y a des questions qui se posent autour de l'AME…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc transformée en Aide Médicale d'Urgence ?

GERALD DARMANIN
En tout cas, travaillons-y. Ce qui est sûr, c'est que le président…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Vous êtes favorable à ce qu'on y travaille, à ce qu'on modifie le texte alors ?

GERALD DARMANIN
Encore une fois, moi, je n'ai pas de question tabou, je suis pragmatique. S'il y a des sujets, il faut qu'on les traite. Sinon, le Front national va encore prendre des voix, parce qu'on dira : vous n'êtes pas capables de régler le problème des Français. Il y a un rapport qui a été commandé voilà une semaine, qui va être rendu dans trois semaines, trois semaines, c'est très rapide, à monsieur STEFANINI, de droite, à monsieur EVIN, de gauche, pour aider le gouvernement à savoir ce qu'il faut faire sur l'AME. On va peut-être attendre d'avoir les conclusions de ce rapport. Aujourd'hui, moi, je constate qu'il y a 70 % de gens qui sont à l'AME, qui sont là depuis plus de trois ans sur le territoire national. C'est un problème. C'est un problème qu'on n'arrive pas à se séparer de personnes à qui on a dit non et qui continuent à avoir un accès aux soins, ce n'est pas l'accès aux soins qui pose problème. C'est pourquoi on n'arrive pas à se séparer de ces personnes…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc vous êtes favorable à une modification du texte ?

GERALD DARMANIN
Je suis favorable à ce que nous regardions les choses sans endoctrinement des uns et des autres. Et donc au Sénat, nous pensons que la proposition du Sénat n'est pas parfaite. Voilà, donc le gouvernement ne la soutient pas. Mais à l'Assemblée nationale, nourris de ce rapport, posons-nous les questions qui intéressent les Français, comment on peut soigner les étrangers irréguliers sans créer d'appel d'air. Voilà.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Vous êtes catégorique, pas de 49.3 sur ce texte ?

GERALD DARMANIN
Ce n'est pas moi qui décide, c'est la Première ministre…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Non, ce n'est pas vous, mais, ce n'est pas vous, mais vous, vous le souhaitez ?

GERALD DARMANIN
Mon souhait personnel, oui, c'est : pas de 49.3, je pense qu'il faut discuter. Moi, j'ai tout mon temps, des jours, des nuits, des semaines. La loi est prévue jusque fin décembre. Si c'est janvier, c'est janvier. Je pense que le Parlement, les députés doivent pouvoir retourner dans leur circonscription pour dire : j'ai voté ou je n'ai pas voté le texte DARMANIN, voilà, et je pense que c'est bien qu'on prenne du temps pour parler d'immigration, derrière l'immigration, il y a des femmes et des hommes et des enfants, on ne peut pas comme ça, à la cantonade dire : bon allez, on passe à autre chose. C'est un texte difficile, bien sûr, Bien sûr que c'est un texte difficile, l'immigration, mais c'est un texte qui est attendu par les Français. On n'a rien à cacher, on aura une majorité. Et si la droite refuse de voter un texte qui expulse les étrangers délinquants, c'est-à-dire qu'elle fait la politique du pire, elle va donc devoir le dire à ses électeurs, si la gauche considère que ce que nous faisons sur l'intégration n'est pas au niveau, alors qu'on augmente de 25% les crédits, eh bien, ça veut dire qu'elle fait la politique du pire. Ça veut dire qu'il va falloir l'expliquer…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Et si c'est le RN qui vous permet de passer votre loi ?

GERALD DARMANIN
Mais, moi, j'ai besoin de l'action générale de la majorité avec les LR, avec Liot, et peut être avec les socialistes s'ils retrouvent…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Et avec le Rassemblement national…

GERALD DARMANIN
... De monsieur CAZENEUVE…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Et avec le Rassemblement national…

GERALD DARMANIN
Non, mais moi, je n'ai rien ni pour ni contre les parlementaires du Rassemblement national qui ont été élus par les Français, Ce n'est pas moi qui juge ce qui est digne ou pas de voter un texte, mais je vais travailler à une majorité sans le Rassemblement national. Mais j'ai vu que madame LE PEN était d'une certaine manière dans la responsabilité. Ça m'écorche de le dire quand je vois la position parfois du président du groupe LR à l'Assemblée nationale, elle dit : il y a des choses intéressantes dans cette loi et des choses moins intéressantes. Eh bien, je constate que malheureusement c'est le RN qui le dit et pas les LR.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Merci Gérald DARMANIN d'être venu nous voir ce matin. Ministre de l'Intérieur. Vous réagissez évidemment après 9h, vous allez pouvoir vous exprimer clairement. Merci à vous.


Source : Service d'information du Gouvernement, le 8 novembre 2023